«Il n'y a pas d'alternative à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN», déclare le président estonien à Arab News

Alar Karis, le président de l'Estonie, a accordé un entretien exclusif à Arab News au palais présidentiel de Tallinn, la capitale (Photo, AN /Ali Salman).
Alar Karis, le président de l'Estonie, a accordé un entretien exclusif à Arab News au palais présidentiel de Tallinn, la capitale (Photo, AN /Ali Salman).
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Publié le Lundi 15 mai 2023

«Il n'y a pas d'alternative à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN», déclare le président estonien à Arab News

  • L'Estonie fait partie des 30 pays qui demandent la création d'un tribunal spécial chargé de juger par contumace les responsables russes accusés d'avoir commis des abus en Ukraine
  • Karis a déclaré que son pays n'excluait pas d'accueillir des réfugiés soudanais

TALINN, Estonie: Il n'y a pas d'alternative à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, a déclaré Alar Karis, le président de l'Estonie, à Arab News dans une interview exclusive au palais présidentiel de la capitale Tallinn, en marge de la conférence annuelle Lennart Meri, vendredi.

Ces derniers jours, 95 législateurs estoniens ont signé une déclaration appelant à l'adhésion immédiate de l'Ukraine à l'OTAN lors du sommet de l'alliance qui se tiendra en juillet à Vilnius, en Lituanie, affirmant qu'il s'agit de la seule option pour garantir l'ordre, la paix et la sécurité dans le monde.

Karis a révélé que le gouvernement estonien cherche à obtenir une «feuille de route» pour l'acceptation de l'Ukraine au sein de l'OTAN afin de renforcer la sécurité collective de l'Union face à la Russie, qui a envahi l'Ukraine en février de l'année dernière.

«Il en va de même pour l'UE. Nous avons besoin de ces étapes, des étapes concrètes, de ce qu'un pays doit faire pour devenir membre», a-t-il signalé.

Toutefois, les principaux États membres de l'OTAN ne s'accordent guère sur le calendrier ou la nécessité de l'intégration de l'Ukraine dans le bloc; la Hongrie, l'Allemagne et même les États-Unis ont exprimé des inquiétudes à ce sujet.

En septembre, interrogé sur la demande d'adhésion accélérée de l'Ukraine à l'OTAN, Jake Sullivan, conseiller américain à la sécurité nationale, a déclaré que la meilleure façon de soutenir Kiev était «un soutien pratique, sur le terrain» et que «le processus à Bruxelles devrait être abordé à un autre moment».

Comment les pays situés à la périphérie orientale de l'OTAN réagissent-ils à cette attitude de l'administration Biden?

«Bien entendu, les opinions diffèrent d'un pays à l'autre», a indiqué Karis. «Il en va de même pour l'adhésion à l'UE. Cela signifie que nous devons discuter et expliquer en quoi et pourquoi c'est important. Cela ne se fait pas du jour au lendemain, mais cela ne veut pas dire que nous ne devons pas en parler. Nous devons donc discuter de la manière d'atteindre cet objectif. Cela ne signifie pas que nous devons garder le silence, même à Vilnius.»

«Il est important d'être membre d'une alliance, et le seul allié, l'allié de la défense, qui existe aujourd'hui est l'OTAN. Il n'y a pas d'autre solution. Mais pour cela, il faudrait que tous les États membres l'approuvent.»

Pour Karis et d'autres dirigeants d'Europe de l'Est, il s'agit d'une question de défense collective.

«Nous ne sommes pas les seuls. Ce n'est pas seulement l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et maintenant la Finlande. Nous sommes tous concernés. Ce n'est pas seulement l'Europe. Il y a aussi une dimension transatlantique», a-t-il expliqué.

«Comme je l'ai dit, il faut expliquer pourquoi c'est important de revenir à l'histoire, cherchant un avenir parce qu'il n'y a pas d'autre alternative. Quelle est l'alternative? Si quelqu'un propose une alternative, nous pouvons en discuter. Mais il n'y a pas d'alternative pour le moment.»

Karis a établi un parallèle avec le passé de l'État balte: «L'Estonie se trouvait dans la même situation au début des années 1990, voire à la fin des années 1980, lorsque nous étions sur le point de quitter l'Union soviétique. Nous avions déjà commencé à parler de l'OTAN.»

«Même lorsque nous avons retrouvé notre indépendance, au début des années 1990, les forces soviétiques étaient encore présentes dans notre pays. Nous avons commencé à discuter de l'adhésion à l'OTAN et nous avons réussi à l'obtenir. Aujourd'hui, nous sommes membres de l'OTAN depuis 19 ans déjà.»

«Nous devons donc entamer les mêmes discussions avec l'Ukraine, bien qu'il y ait une guerre en ce moment.»

Article 5 de l'OTAN

Tout le monde ne considère pas l'inclusion de l'Ukraine dans l'OTAN comme la meilleure garantie de sécurité. Certains affirment que l'expansion agressive de l'OTAN dans la sphère d'influence traditionnelle de la Russie a en fait provoqué Moscou, l'obligeant à agir par autodéfense.

Dans un sondage réalisé pour Arab News par l'agence de sondage britannique YouGov auprès de 7 000 personnes dans 14 pays arabes, la majorité estime que l'OTAN et le président américain, Joe Biden, étaient responsables de la situation en Ukraine.

D'autres analystes ont fait valoir que si l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN avait été accélérée avant la guerre, l'invasion russe n'aurait probablement jamais eu lieu, car Moscou n'aurait jamais osé remettre en cause l'article 5 de la charte de l'OTAN, qui oblige les membres à apporter un soutien collectif à tout autre membre lorsqu'il est attaqué.

L'Estonie est membre de l'UE et de l'OTAN depuis 2004, ce qui la place sous la protection de l'alliance élargie. Avec une frontière commune de 183 miles (294,509 Km) avec la Russie, l'Estonie et les autres États frontaliers, sont considérés comme particulièrement vulnérables aux actes d'agression ou de représailles.

Mystère de l'attaque de drone

Le 3 mai, un drone a été abattu au-dessus du Kremlin à Moscou. De nombreux commentateurs estiment que cet incident constitue une attaque directe contre le président Vladimir Poutine, ce qui fait craindre d'éventuelles représailles russes contre l'Ukraine ou un autre État membre de l'OTAN.

Du fait de son appartenance à l'OTAN et de la garantie de sécurité collective, Karis a signalé qu'il n'était pas préoccupé par l'éventualité d'une attaque de représailles.

«Tout d'abord, nous ne savons pas d'où vient cette attaque. Ce n'est donc pas clair du tout», a-t-il déclaré. «Nous sommes voisins de la Russie depuis des siècles, nous savons donc à quoi nous attendre et à quoi ne pas nous attendre. Nous n'avons peur de rien.»

«Comme je l'ai dit, nous sommes membres de l'alliance de l'OTAN. Et je crois, et nous croyons, que l'article 5 continuera à fonctionner. Nous ne craignons donc aucune menace. Certes, nous devons être préparés. C'est pourquoi nous devons augmenter notre budget de défense, avoir plus de forces de l'OTAN sur le terrain pour nous entraîner. C'est ainsi que nous pourrons dissuader la Russie.»

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Alar Karis, président de l'Estonie, s'adressant à Faisal J. Abbas, rédacteur en chef d'Arab News, à Tallinn (Photo, AN/Ali Salman).

La force de la cybersécurité

L'Estonie a été attaquée sur un autre front, celui du cyberespace. L'année dernière, elle a subi un nombre record de cyberattaques menées par des pirates informatiques pro-russes. Pourtant, Karis a assuré que les défenses de son pays en matière de cybersécurité étaient de premier ordre.

«Nous avons été attaqués pour la première fois en 2007. Nous avons commencé à nous préparer, à nous défendre, à construire notre système de défense en matière de cybersécurité. Maintenant, il est très performant», a-t-il affirmé.

«Nous sommes tous attaqués en permanence, pas seulement notre pays, mais de nombreux autres pays aussi. Rien ne s'est vraiment produit jusqu'à présent, mais nous devons continuer à préparer et à développer notre système de défense en ce qui concerne la cybersécurité.»

«Il en va de même en Ukraine. Nous avons aidé les Ukrainiens et ils se sont très bien défendus en ce qui concerne la cybersécurité ou les cyberattaques.»

Compte tenu de la position de l'Estonie en tant que leader de la transformation numérique du commerce et des services, ce pays est probablement, parmi les pays de la région, celui qui offre le plus d'opportunités aux pirates informatiques de tenter leur chance.

«Nous devons développer notre système de défense et nous le faisons constamment», a mentionné Karis. «Nous ne sommes pas les seuls à le faire, mais nous collaborons avec d'autres pays. Nous avons même le centre de sécurité et de défense de l'OTAN ici. Il y a donc de nombreuses façons de se préparer.»

Tout en soulignant les capacités de l'Estonie en matière de cybersécurité, Karis a refusé d'aborder la question de savoir si les analystes de la défense du pays avaient déterminé qui était à l'origine de l'attaque de drones du Kremlin.

«Certes, il existe de nombreuses théories du complot, parmi les Russes eux-mêmes», a-t-il confié. «Nous ne savons pas et ce n'est pas notre but de découvrir qui a fait cela, du moins de notre point de vue. Mais nous suivons certainement les résultats de ce type d'enquête.»

Tribunal international

Dans une récente interview accordée à Newsweek, Kaja Kallas, Première ministre d’Estonie, a lancé une attaque cinglante contre la conduite de la Russie en Ukraine, accusant les forces russes de faire preuve de la même «brutalité» que les troupes soviétiques en Europe centrale et orientale pendant la Seconde Guerre mondiale.

Kallas a demandé la création d'un tribunal international spécial chargé de juger par contumace les responsables russes pour les crimes de guerre et les exactions qu'ils auraient commis. Elle a affirmé que ce projet avait obtenu le soutien de 30 pays, dont l'Ukraine, la Lituanie et la Finlande, nouveau membre de l'OTAN.»

«La Russie doit rendre des comptes pour les crimes et les atrocités qu'elle a commis», a déclaré Karis. «Je me suis rendu à Kiev et dans sa banlieue, et j'ai donc vu ce que cette agression a fait en Ukraine. Cela signifie donc qu'ils doivent rendre des comptes.»

«Il convient de s'interroger sur le type de cour ou de tribunal qui aura un effet sur cette situation. C'est une discussion en cours.»

«L'Estonie et d'autres pays ont proposé la création d'un tribunal spécial... les plus concernés sont les pays voisins, qui réalisent que c'est important. Et nous avons une histoire, encore une fois, après la Seconde Guerre mondiale, l'Union soviétique n'a pas eu de tribunal pour les atrocités commises contre notre nation et d'autres de ses nations.»

Quant à la question de déterminer si la création d'un tel tribunal pour la Russie et non pour Israël concernant le traitement du peuple palestinien, constituait une politique de deux poids, deux mesures, Karis a répondu que les deux situations étaient totalement distinctes et qu'elles devaient être traitées séparément.

«Nous ne discutons que de la guerre en Ukraine et pas des autres conflits dans le monde — d'autres conflits aussi, pas seulement en Israël et en Palestine», a-t-il expliqué. «Il s'agit donc d'une affaire que nous voulons d'abord résoudre, puis nous pourrons poursuivre avec d'autres conflits dans d'autres régions du monde.»

Urmas Reinsalu, ancien ministre estonien des Affaires étrangères, a rompu avec la position de l'UE sur la question d'Israël et de la Palestine à la fin de l'année dernière en déclarant que l'État balte ne voterait plus en faveur des résolutions de l'ONU qui condamnent les actions israéliennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

«C'est la position d'un ancien ministre des Affaires étrangères. Et maintenant, nous avons un nouveau gouvernement», a avisé Karis. «Vous pouvez demander à notre nouveau ministre des Affaires étrangères quelle est son opinion ou celle de ce gouvernement.»

Réfugiés soudanais

L'Ukraine n'est pas le seul conflit à l'ordre du jour international. La violence au Soudan, qui a débuté le 15 avril entre les forces armées soudanaises et les forces paramilitaires de soutien rapide, a soulevé le spectre d'un nouvel afflux de personnes déplacées en Europe.

Les pays européens, ainsi que l'Arabie saoudite, ont réagi rapidement pour évacuer les ressortissants étrangers du Soudan et ont mobilisé des secours afin d’aider les personnes déplacées par les combats et l'effondrement des infrastructures.

Bien que confronté à l'arrivée de quelque 50 000 Ukrainiens sur le sol estonien, Karis n'a pas hésité à poser la question de savoir si, en principe, l'Estonie accueillerait des réfugiés soudanais.

«Nous discutons de la question et nous nous assurons que nous sommes en mesure d'en recevoir, et combien nous sommes en mesure d'en recevoir», a-t-il répondu.

Mais refuserait-il catégoriquement d'accueillir des réfugiés soudanais?

«Non», a-t-il déclaré, avant d'ajouter: «Nous disposons de ressources limitées et nous avons déjà accueilli un grand nombre de réfugiés en provenance d'Ukraine. Il est donc impossible d'accueillir encore, disons, 10 000 ou 20 000 migrants du Soudan. Mais bien sûr, il y a d'autres pays qui ont accueilli et qui accueilleront probablement, comme l'Allemagne et d'autres.»

«Certes, il y a un fardeau pour les pays voisins. Mais je crois que nous commençons à mieux comprendre ce qui se passe, quel type de migrants vient de différents pays.»

Pour l'instant, les Estoniens font preuve de beaucoup de bonne volonté et d'ouverture pour aider les réfugiés ukrainiens. Mais si la guerre s'éternise pendant plusieurs années et que les charges pesant sur l'économie augmentent, dans quelle mesure cette attitude est-elle viable à long terme?

«Jusqu'à présent, nous avons été en mesure de fournir des abris, d'assurer l'éducation des enfants ukrainiens et de créer des emplois», a clarifié Karis. «Mais nous ne sommes pas les seuls ici, car la Finlande est notre voisine et elle propose de prendre en charge les réfugiés s'ils sont trop nombreux et si nous ne pouvons pas les gérer. C'est pourquoi il faut des alliés et des amis.»

Karis a ajouté: «Certainement, nous sommes un petit pays avec des ressources limitées, notamment sur le plan militaire, mais nous pouvons tout de même fournir des munitions et d'autres choses encore. Le nombre de personnes qui apportent une aide humanitaire est également très élevé. Nous essayons donc de faire quelque chose.» 

«Mais il n'y a pas que l'Estonie. Les États-Unis ont aussi des ressources limitées si cette guerre dure des dizaines d'années. Nous devons donc nous assurer que cette guerre se termine le plus tôt possible.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com