YouGov: Les accords d'Abraham n'ont pas produit de résultats tangibles pour les Palestiniens

Signature des accords d'Abraham, en septembre 2020 à Washington (Photo fournie).
Signature des accords d'Abraham, en septembre 2020 à Washington (Photo fournie).
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Publié le Lundi 15 mai 2023

YouGov: Les accords d'Abraham n'ont pas produit de résultats tangibles pour les Palestiniens

  • 64% des Palestiniens sont opposés aux accords d'Abraham, plus de la moitié d'entre eux déclarent qu'ils ont rendu Israël plus agressif
  • Le prince Turki al Faisal a déclaré dans une interview accordée à Arab News que rien ne prouve que le fait de se rapprocher d'Israël ait réduit les violences à l'égard des Palestiniens

LONDRES: La majorité des Palestiniens sont opposés aux accords d'Abraham, qui ont normalisé les relations diplomatiques entre Israël et certaines nations arabes en 2020, et un peu plus de la moitié d'entre eux estime qu'ils ont rendu Israël plus agressif, selon un nouveau sondage.

Le dernier sondage Arab News - YouGov sur la situation palestinienne vue par les Palestiniens à l'occasion du 75e anniversaire de la Nakba a révélé que 64% des personnes interrogées s’étaient déclarées opposées aux accords, 10% seulement ayant exprimé une opinion favorable.

Les accords d'Abraham, signés en septembre 2020, sont une série d'accords entre Israël et quatre pays arabes - les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc - qui ont établi des relations diplomatiques formelles, dont l'échange d'ambassadeurs et l'ouverture d'ambassades.

Ces accords, conclus sous la médiation de l'administration Trump, ont été salués comme une avancée majeure dans la diplomatie au Moyen-Orient.

Toutefois, ils ont suscité une vive opposition de la part des Palestiniens, qui estiment qu'ils ne règlent pas les causes profondes du conflit.

À la question de savoir quel était l'impact des accords, 52% des personnes interrogées ont répondu que l'accord avait rendu Israël plus agressif à l'égard des Palestiniens, tandis que 43% ont déclaré n'avoir constaté aucun impact ou changement, et seulement 6 % ont dit qu'ils pensaient que l'accord avait permis d'améliorer la situation.

Les résultats du sondage mettent en évidence la profonde méfiance des Palestiniens à l'égard d'une éventuelle résolution pacifique du conflit, car ils montrent que les accords d'Abraham n'ont pas apporté d'améliorations tangibles pour les Palestiniens.

Cette méfiance a été pressentie par le prince Turki al Faisal, qui a déclaré dans une interview accordée à l'émission Frankly Speaking d'Arab News que rien ne prouve que le fait de se rapprocher d'Israël l'ait rendu moins agressif à l'égard des Palestiniens.

Le prince Faisal a fait valoir qu'en dépit de la normalisation des relations entre certains pays arabes et Israël, la situation en Cisjordanie et à Gaza reste inchangée.

« Des attaques et des assassinats de Palestiniens ont lieu presque quotidiennement. Le vol des terres palestiniennes par Israël se poursuit malgré les assurances qu'Israël a données aux signataires de l'accord de paix entre les Émirats arabes unis et Israël », a déclaré le prince Faisal.

« Il n'y a donc aucune preuve que le fait d'apaiser Israël va les faire changer d'attitude. »

Le sondage a également révélé les raisons les plus fréquemment invoquées pour expliquer l'échec des pourparlers de paix, dévoilant ainsi un tableau fragmenté et complexe.

La première raison, choisie par 21% des personnes interrogées, est « la poursuite de l'intimidation, de la colonisation et de l'annexion par Israël ».

Viennent ensuite « la partialité des États-Unis à l'égard d'Israël », choisie par 15% des personnes interrogées, et « les erreurs et le manque de leadership de l'Autorité palestinienne », choisie comme première raison par 14% des personnes interrogées.

Alors que 11% des personnes interrogées considèrent les différends concernant la mosquée Al-Aqsa et le statut de Jérusalem comme des obstacles importants à la paix, 32% d’entre elles estiment que les milices armées palestiniennes qui sabotent les pourparlers de paix se classent au bas de l'échelle des raisons de l'échec.

Ces résultats suggèrent que les Palestiniens considèrent qu'une série de facteurs, tant internes qu'externes, contribuent à l'échec des négociations et des initiatives de paix passées. Cependant, seulement 2% des personnes interrogées ont classé la question de la « capacité de l'État palestinien à porter des armes et à se défendre » en tête des raisons de l'échec.

Il est intéressant de noter que le sondage a également révélé qu'une proportion significative de la tranche interrogée - 31% - n'a choisi aucune des six options proposées, ce qui indique un niveau d'incertitude ou de frustration à l'égard du processus de paix.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.