20 ans après, le Maroc se souvient du traumatisme des attentats-suicides de Casablanca

Pour ce 20e anniversaire, des familles de victimes, des acteurs associatifs et des représentants des communautés musulmane, juive et chrétienne se sont à nouveau rassemblés devant une stèle commémorative sur une place emblématique de Casablanca (Photo, AFP).
Pour ce 20e anniversaire, des familles de victimes, des acteurs associatifs et des représentants des communautés musulmane, juive et chrétienne se sont à nouveau rassemblés devant une stèle commémorative sur une place emblématique de Casablanca (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 17 mai 2023

20 ans après, le Maroc se souvient du traumatisme des attentats-suicides de Casablanca

  • Le 16 mai 2003, un vendredi, la capitale économique est secouée par cinq attentats-suicides quasi simultanés
  • Au total 33 personnes périssent, des civils, et une centaine sont blessées, sans compter les 12 kamikazes qui se font sauter

CASABLANCA: "Il est important de s’accrocher à la vie malgré la souffrance". Souad El Khammal se souvient avec amertume de la mort de son mari et de son fils lors des attentats-suicides de Casablanca le 16 mai 2003, l'attaque terroriste la plus meurtrière de l'histoire du royaume qui a fait 33 morts.

Pour ce 20e anniversaire, des familles de victimes, des acteurs associatifs et des représentants des communautés musulmane, juive et chrétienne se sont à nouveau rassemblés devant une stèle commémorative sur une place emblématique de Casablanca, selon des journalistes de l'AFP.

"Chaque année, nous nous tenons debout devant cette stèle pour ne jamais oublier", explique Souad El Khammal, la présidente de l'Association marocaine des victimes du terrorisme (AMVT).

"Si on les oubliait, ce serait une autre victoire du terrorisme. C’est une manière aussi de dire qu’il est important de s’accrocher à la vie malgré la souffrance", souligne-t-elle.

Le 16 mai 2003, un vendredi, la capitale économique est secouée par cinq attentats-suicides quasi simultanés qui visent un restaurant touristique, des cibles juives ainsi que le consulat de Belgique.

Au total 33 personnes périssent, des civils, et une centaine sont blessées, sans compter les 12 kamikazes qui se font sauter. Ces derniers sont issus de quartiers déshérités de Casablanca.

La grande majorité des victimes sont de nationalité marocaine. Trois Français, deux Espagnols et un Italien trouvent la mort dans les explosions.

Le traumatisme est énorme.

"Le 16 mai vit avec moi quotidiennement. Je résiste avec beaucoup d’effort. Et je prie Dieu pour que ce drame ne se reproduise pas", confie Fiach Mesbah, qui a perdu un oeil et l'odorat il y a 20 ans.

Islam du «juste milieu»

Au lendemain de ces attentats, attribués à Al Qaïda, près de 1 000 salafistes sont condamnés par des tribunaux marocains, dont 17 à la peine de mort, une sentence qui n'est plus exécutée depuis 1993.

Par la suite, le Maroc muscle son dispositif sécuritaire et renforce sa législation en matière de lutte antiterroriste.

Le pays maghrébin sera toutefois à nouveau meurtri par un sanglant attentat à la bombe le 28 avril 2011 à Marrakech, haut-lieu touristique, qui fait 17 morts, dont des visiteurs étrangers.

Mardi matin, une quarantaine de militants salafistes (partisans d'un islam rigoriste : ndlr) ont manifesté devant le parlement à Rabat, exigeant la libération des derniers détenus liés aux attentats de Casablanca, estimés à "une cinquantaine", selon Abderahim El Ghazali, porte-parole d'un comité de soutien à ces prisonniers.

Ce comité appelle à "une enquête impartiale permettant d'identifier les véritables responsables de ces attaques que nous condamnons", a déclaré M. El Ghazali en marge du sit-in autorisé par les autorités.

Si le royaume a été épargné ces dernières années par les violences liées aux groupes djihadistes, ses services de sécurité font régulièrement état de coups de filet anti-djihadistes et de projets d'attentat déjoués.

Le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), chargé de combattre l'extrémiste islamiste, a démantelé "90 cellules terroristes" depuis sa création en 2015, a indiqué récemment son directeur Habboub Cherkaoui dans un entretien avec le site Hespress.

Ces opérations ont permis l'arrestation de plus de 1 500 personnes, dont 35 mineurs et 14 femmes, selon le patron du BCIJ.

Enfin, autre conséquence de la tuerie de Casablanca, parallèlement au renforcement du dispositif sécuritaire, le Maroc a mis en place une politique religieuse volontariste visant à promouvoir les principes d’un islam modéré, dit du "juste milieu", afin de lutter contre le prosélytisme extrémiste.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.