«Urgence climatique»: une nouvelle exposition à Paris pour comprendre et agir

Le paléoclimatologue français Jean Jouzel arrive à l'Elysée pour assister à la rencontre "Accélérer notre réindustrialisation" réunissant chefs d'entreprises, associations, collectivités et représentants gouvernementaux à l'Elysée à Paris, le 11 mai 2023. (Photo Ludovic MARIN / AFP )
Le paléoclimatologue français Jean Jouzel arrive à l'Elysée pour assister à la rencontre "Accélérer notre réindustrialisation" réunissant chefs d'entreprises, associations, collectivités et représentants gouvernementaux à l'Elysée à Paris, le 11 mai 2023. (Photo Ludovic MARIN / AFP )
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Publié le Mercredi 17 mai 2023

«Urgence climatique»: une nouvelle exposition à Paris pour comprendre et agir

  • «Mon espoir, c’est que les visiteurs, à la sortie de cette exposition, aient un peu mieux compris en quoi nos activités influent sur notre environnement, notre climat»
  • Sans rien cacher des enjeux, l'exposition ne met pas en exergue les désastres - mégafeux, inondations, cyclones dévastateurs - qui font l'actualité

PARIS: Une nouvelle exposition permanente "Urgence climatique" a ouvert au public mardi à la Cité des sciences de Paris, pour comprendre les enjeux du réchauffement mais aussi donner des clefs pour agir à l'échelle individuelle et collective.

"Mon espoir, c’est que les visiteurs, à la sortie de cette exposition, aient un peu mieux compris en quoi nos activités influent sur notre environnement, notre climat", a expliqué à l'AFP Jean Jouzel, son commissaire scientifique.

"Mais c'est aussi un engagement à l’action: nous essayons de dire que l'action est possible", a souligné le paléoclimatologue, qui observe l'évolution du climat depuis 50 ans.

Une vaste fresque représentant les activités humaines à l'origine du changement climatique accueille le visiteur, avec un bref texte rappelant qu'elles génèrent du CO2, dont la concentration importante "provoque un dérèglement climatique", et qu'il ne s'agit pas d'une "opinion".

"Il y a un constat aujourd'hui c'est que le changement climatique existe, il y a un consensus scientifique, et on part de ce postulat", indique Adrien Stalter, commissaire de l'exposition.

Celle-ci est guidée par "une approche globale, c'est-à-dire comprendre les mécanismes qui régissent les émissions de gaz à effet de serre et comment on peut agir sur ces émissions" et "adapter nos sociétés", souligne-t-il.

La visite, accessible à partir de 15 ans en autonomie (ou avant pour des enfants accompagnés) s'organise librement autour de trois parties: "décarbonons", "anticipons" et "agissons".

Les informations, issues des sources scientifiques les plus récentes, prennent forme en bande dessinée, cartes ou "sculptures de données". Ici des pyramides de couleurs vives illustrent le bilan carbone de différents aliments (la plus grande, rouge vif, signale l'empreinte importante du bœuf), là des empilements de tubes colorés donnent à voir l'empreinte carbone de Paris.

Sans rien cacher des enjeux, l'exposition ne met pas en exergue les désastres - mégafeux, inondations, cyclones dévastateurs - qui font l'actualité. Ses concepteurs ont voulu un ton "chaleureux" et "qui aille à l'encontre de l'eco-anxiété", souligne Adrien Stalter.

Les solutions existent et reposent à la fois sur des choix individuels mais plus encore collectifs, comme l'illustre dans l'exposition une vaste carte représentant la densité des pistes cyclables en Europe.

"Si on veut se déplacer en vélo, il faut que les infrastructures soient mises en place par les municipalités", souligne Jean Jouzel. "Chacun a un rôle à jouer".
 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.