Comment le changement climatique menace l'agriculture

Cette photographie prise le 27 avril 2023 montre le lit asséché de la rivière Agly à Rivesaltes, dans le sud-ouest de la France. (Photo RAYMOND ROIG / AFP)
Cette photographie prise le 27 avril 2023 montre le lit asséché de la rivière Agly à Rivesaltes, dans le sud-ouest de la France. (Photo RAYMOND ROIG / AFP)
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Publié le Mercredi 10 mai 2023

Comment le changement climatique menace l'agriculture

  • La sécheresse a déjà contribué à la disparition d'une civilisation, comme l'a récemment montré une étude publiée dans Nature sur le déclin de l'empire hittite d'Anatolie à la fin du 12e siècle avant notre ère
  • Le réchauffement climatique multiplie les sécheresses et leur durée, dont celle record qui sévit dans la Corne de l'Afrique, où la hausse des températures a tué des millions de têtes de bétail et où 22 millions de personnes sont menacées par la

PARIS: De la Corne de l'Afrique aux Pyrénées-Orientales en France, la sécheresse et les vagues de chaleur font souffrir hommes, bêtes et plantes, dès aujourd'hui: le bouleversement du climat accentue les menaces sur les rendements agricoles mondiaux, jusque dans les zones tempérées autrefois épargnées.

Tous les continents concernés

Aucun continent n'est à l'abri et la menace est sérieuse. La sécheresse a déjà contribué à la disparition d'une civilisation, comme l'a récemment montré une étude publiée dans Nature sur le déclin de l'empire hittite d'Anatolie à la fin du 12e siècle avant notre ère.

Le réchauffement climatique multiplie les sécheresses et leur durée, dont celle record qui sévit dans la Corne de l'Afrique, où la hausse des températures a tué des millions de têtes de bétail et où 22 millions de personnes sont menacées par la faim, selon l'ONU.

Au total, plus de 3 milliards de personnes vivent déjà dans un environnement "très vulnérable" au changement climatique.

Ce changement conduit à une augmentation des événements de précipitations extrêmes, avec des conséquences dévastatrices: destruction des cultures, impossibilité des semis ou des récoltes, aggravation de l'érosion des sols dont les couches fertiles supérieures sont emportées par les flots. Des phénomènes constatés ces dernières années au Pakistan ou en Australie.

S'y ajoutent les phénomènes climatiques océaniques El Niño et La Niña, récurrents mais irréguliers, qui accentuent la sécheresse en Indonésie, premier producteur mondial d'huile de palme) ou en Argentine (gros exportateur de maïs et de soja), affectent la mousson en Inde, vitale pour le pays le plus peuplé du monde, ou encore favorisent l'activité cyclonique.

Moins de blé, moins de lait
"Si l'eau vient à manquer au moment de la germination - ou croissance des plantes - ou juste
avant la floraison, cela aura un impact majeur sur la production de céréales", souligne Thierry Caquet, directeur scientifique Environnement de l'institut français de recherche Inrae, qui travaille sur l'adaptation au changement climatique de l'agriculture.

"Une température élevée, avec ou sans eau, va favoriser un phénomène d'échaudage, c'est-à- dire un arrêt du remplissage du grain", ajoute-t-il.

Schématiquement, explique-t-il, l'eau aura un impact sur la quantité des épis - et donc du volume de la récolte - et la température sur sa qualité - taux de remplissage du grain.

Le manque d'eau entraîne aussi un déficit du fourrage, des pâturages de montagne aux champs de luzerne - les agriculteurs catalans ont renoncé à en semer en avril alors que l'Espagne subit une sécheresse historique.

L'assèchement de points d'eau et le manque d'herbe déciment régulièrement les troupeaux des éleveurs au Sahel ou dans la Corne de l'Afrique. Même dans les zones tempérées, le rendement des races laitières diminue par forte chaleur.

"Les ruminants, dont l'intérieur de la panse chauffe pendant la fermentation, y sont particulièrement sensibles. Un pic de chaleur à 40°C peut tuer une vache", explique Thierry Caquet.

Ce que prévoit le Giec

Dans le monde, 60% de l'alimentation mondiale est fournie par l'agriculture pluviale (non irriguée), le reste venant de l'agriculture irriguée.

Avec le réchauffement climatique, la demande d'irrigation augmente: les cultures ont besoin de plus d'eau car elles en perdent davantage par évapotranspiration. A fortiori pour le maraîchage: une tomate ou un melon sont constitués à 90% d'eau.

La perte de rendement agricole due à la sécheresse est estimée à 25% entre 1961 et 2006, selon le Giec (février 2022). D'ici 2071-2100, si la planète se réchauffe d'1,5 à 2°C, cette perte liée à la sécheresse augmentera de 9 à 12% pour le blé et de plus de 18% pour le riz, par rapport à la période 1961-2016.

Les solutions existent: fin de l'artificialisation des terres, gestion améliorée et durable des forêts, préservation des écosystèmes à forte capacité de stockage de carbone comme les tourbières, développement de l'agroécologie.

Mais le Giec met aussi en garde contre la "maladaption", soulignant par exemple que "la surextraction" de l'eau, que l'on cherche à stocker pour irriguer des zones arides, peut "entraîner l'épuisement des eaux souterraines", ce qui aura des effets délétères à moyen terme.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com