Selon la Banque mondiale, le secteur non pétrolier saoudien devrait croître de 4,7% malgré le ralentissement régional

Le produit intérieur brut des pays du CCG devrait augmenter de 2,5% en 2023 et de 3,2% en 2024, selon la Banque mondiale. (Photo, fournie)
Le produit intérieur brut des pays du CCG devrait augmenter de 2,5% en 2023 et de 3,2% en 2024, selon la Banque mondiale. (Photo, fournie)
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Publié le Jeudi 18 mai 2023

Selon la Banque mondiale, le secteur non pétrolier saoudien devrait croître de 4,7% malgré le ralentissement régional

  • La croissance du secteur non pétrolier du CCG est soutenue par la consommation privée, les investissements fixes et une politique budgétaire plus souple, et atténue ainsi le déclin des activités pétrolières
  • Les prix du pétrole et la demande d’énergie en 2023 augmenteront ou se stabiliseront probablement au même niveau que l’année dernière, ce qui soutiendra les économies du CCG

RIYAD: Le secteur non pétrolier de l’Arabie saoudite devrait croître de 4,7% en 2023, selon la Banque mondiale, alors que l’objectif de l’initiative Vision 2030 du Royaume, qui vise à diversifier l’économie en dehors du pétrole, se renforce. 

Cette prévision intervient malgré le ralentissement attendu des économies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dans un contexte de baisse des rendements du pétrole et du gaz et de faible croissance économique mondiale. 

Le produit intérieur brut (PIB) des pays du CCG devrait augmenter de 2,5% en 2023 et de 3,2% en 2024, contre 7,3% en 2022. 

Une contraction prévue d’1,3% du PIB des hydrocarbures sera le principal moteur du ralentissement dans la région du Golfe, note le rapport. 

Cette situation est pour une grande part attribuée à l’annonce de la réduction de la production le mois dernier par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, connue sous le nom d’«Opep+», en sus du déclin de l’économie mondiale. 

La croissance du secteur non pétrolier du CCG devrait néanmoins atteindre 4,6% en 2023. Elle est soutenue par la consommation privée, les investissements fixes et une politique budgétaire plus souple, et atténue ainsi la diminution des activités pétrolières. 

«L’amélioration du milieu des affaires et de la compétitivité, ainsi que les améliorations globales en matière de participation des femmes au marché du travail dans les pays du CCG, en particulier en Arabie saoudite, ont toutes porté leurs fruits, bien que de nouveaux efforts de diversification soient toujours nécessaires et en cours», a déclaré la Banque mondiale. 

Après une croissance de 8,7% en 2022, le PIB de l’Arabie saoudite augmentera de 2,2% d’ici à la fin de cette année, tandis que la contribution du secteur pétrolier à celui-ci devrait chuter de 2%. 

En mars, Issam Abousleiman, directeur régional du CCG à la Banque mondiale, a noté que les pays du Golfe connaîtraient cette année une croissance économique deux fois supérieure à celle du reste du monde, avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis en tête. 

M. Abousleiman a indiqué que les pays du Golfe devraient connaître une augmentation de 3,7% en 2023, soit plus que les 2,5% prévus par la Banque mondiale. 

Il a souligné que la région du CCG a très bien géré la phase postpandémique, en particulier le grand défi représenté par les opérations de vaccination, lesquelles ont été achevées rapidement par rapport aux autres pays de la région, selon Argaam. 

Selon un rapport publié par PwC en janvier, le ralentissement de la croissance économique mondiale devrait se poursuivre tout au long de 2023, mais les perspectives pour le CCG sont positives. 

«Les prévisions pour le CCG en 2023 sont plus optimistes, avec une croissance du PIB de 3,6% attendue cette année. Bien que la région ne soit pas complètement à l’abri d’un ralentissement mondial, plusieurs raisons nous poussent à faire preuve d’optimisme», indique le rapport. 

Celui-ci ajoute que les prix du pétrole et la demande d’énergie en 2023 augmenteront ou se stabiliseront probablement au même niveau que l’année dernière, ce qui soutiendra les économies du CCG. 

«Les perspectives de 2023 pour la région du CCG, soutenues par les prix du pétrole relativement élevés et la croissance de l’économie non pétrolière, ainsi que par une inflation modérée, semblent plus optimistes par rapport au reste du monde», constate le rapport. 

Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies (ONU) publié mardi, la croissance économique mondiale devrait être de 2,3% en 2023, en hausse de 0,4 point de pourcentage par rapport aux prévisions de janvier, mais les prévisions pour 2024 ont baissé de 0,2 point de pourcentage, pour atteindre 2,5%. 

«Malgré cette hausse, le taux de croissance est toujours bien inférieur au taux de croissance moyen de 3,1% observé au cours des deux décennies qui ont précédé la pandémie», conclut le rapport sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale publié par le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L’Arabie saoudite investit dans la recherche agroalimentaire pour assurer son autosuffisance alimentaire

Du 3 au 11 décembre dans les locaux de l’accélérateur d’entreprises The Garage un symposium réunissant des start-up françaises et des institutions gouvernementales et privées saoudiennes. (Photo fournie)
Du 3 au 11 décembre dans les locaux de l’accélérateur d’entreprises The Garage un symposium réunissant des start-up françaises et des institutions gouvernementales et privées saoudiennes. (Photo fournie)
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  • Une conférence actuellement organisée à Riyad a pour objectif que des start-up françaises montrent ce que la France propose en matière de technologie pour soutenir l’industrie agroalimentaire saoudienne
  • Malgré son environnement désertique, l’Arabie saoudite a déjà réussi à atteindre l'autosuffisance dans la production de dattes, de produits laitiers frais et d'œufs de table

RIYAD: Sous le patronage de l’ambassade de France en Arabie saoudite et avec l’étroite collaboration du ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture saoudien, Business France organise du 3 au 11 décembre dans les locaux de l’accélérateur d’entreprises The Garage un symposium réunissant des start-up françaises et des institutions gouvernementales et privées saoudiennes.

Rachid Boulaouine, directeur de Business France en Arabie saoudite a déclaré lors de son allocution d’ouverture de la conférence que les entreprises françaises présentes en Arabie saoudite avaient été sélectionnées par un jury composé d’importantes personnalités saoudiennes et françaises.  

Ces entreprises françaises sont à Riyad pour montrer ce que la France propose en matière de technologie pour soutenir l’industrie agroalimentaire saoudienne. Il a tenu à annoncer que ces entreprises ont déjà pris contact depuis septembre avec leurs homologues saoudiens et que l’objectif au cours de la semaine était de finaliser et concrétiser leurs partenariats pour être opérationnelles dans le Royaume et contribuer concrètement à la Vision 2030. 

Huddle Corp, entreprise française qui conçoit des aliments et ingrédients encapsulés pour les animaux permettant de lutter contre les déchets d’ingrédients et les rejets de gaz dans l’environnement, était présente à Riyad. «Le marché saoudien possède un véritable savoir-faire. Les exploitations sont déjà installées, il y a le noyau de constitution, c’est-à-dire que le démarrage est bien assuré et que le pays se donne les moyens de son ambition, c’est ce qui est extraordinaire», explique Abdeslam el-Harrak, cofondateur et directeur général de Huddle Corp, à Arab News en français.  

«Le potentiel dans le secteur de l’aquaculture est très important et peut être retranscrit dans chaque région du monde avec bien sûr une capacité d’autonomie alimentaire. L'Arabie saoudite investit massivement dans les petites exploitations agricoles et la désalinisation pour développer son secteur agroalimentaire et réduire sa dépendance aux importations alimentaires. Nos solutions sont une source de protéine qualitative et permettent de simplifier les processus d’élevage dans les fermes», ajoute-t-il.

De son côté, la société ADNId offre des analyses ADN innovantes à hautes performances pour aider les fabricants à améliorer le contrôle de la qualité des aliments et à accroître la confiance dans les transactions commerciales. Fabienne Moreau, directrice générale chez ADNId s’est dite intéressée par le potentiel saoudien. «Nous sommes tout à fait ouverts à un transfert de technologie et à l’aide à l’installation de laboratoires de biologie moléculaire dans le Royaume. Cela nous permettra de pénétrer le marché saoudien et de se donner la chance d’être plus en accord avec les attentes de nos partenaires saoudiens», indique-t-elle à Arab News en français. 

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture s'efforce de créer depuis quelques années un système intégré de services agricoles, logistiques, de marketing et de connaissances et d'adopter des technologies modernes pour optimiser la production et augmenter le taux de consommation des dattes saoudiennes au niveau local et mondial. «Sur le palmier dattier, en termes d’identification du sexe et en terme variétal, il y a une demande concrète. Elle doit être quantifiée afin d’avoir une bonne vision et nous sommes présents ici à Riyad dans cet objectif», assure Fabienne Moreau. 

Concernant les fraudes alimentaires, Fabienne Moreau estime que les technologies utilisées en France pour le contrôle des fraudes alimentaires s’appliquent parfaitement au marché saoudien.

Pour sa part, AgroTech Independent Living Base, une société scientifique de Recherche et Développement, propose une solution innovante d’agriculture urbaine indoor capable de produire en continu un millier d’espèces de fruits, légumes, fleurs, épices de qualité, et ce, dans une structure isotherme totalement autonome concernant l’apport en électricité et en eau. 

Les végétaux sont donc plantés dans des bacs de terre hors sol disposés sur des étagères. Ils sont cultivés sans aucun produit chimique. La production est donc naturelle. De plus, cette méthode, permet de consommer des aliments qui bénéficient de l’ensemble des minéraux et oligoéléments naturellement présents dans la terre et nécessaires à leur croissance.

Pascal Benveniste, président directeur de Independent living Base, raconte à Arab News en français l’origine du projet. «J’ai créé un food conteneur qui produit de l’eau, de l’électricité, de la nourriture et recycle les eaux usées. Un de mes collaborateurs a habité sur place pendant deux ans. Il mangeait, il buvait, il s’éclairait à partir de là. Il est toujours vivant, il est directeur général aujourd’hui», explique-t-il.  

«Après cette expérience, nous avons construit une Bubble tech dans un immeuble d’une superficie de 3500 m2 sans toucher aux éléments d’infrastructure de la bâtisse. Cela signifie que l’on peut s’insérer dans des immeubles existants ou neufs, en surface ou en sous-sol, dans le désert, sur les parkings, sur les bateaux pour produire tout type de végétal. Ces Bubble tech peuvent reproduire automatiquement toutes les conditions climatiques idéales», affirme Pascal Benveniste.

Malgré son environnement désertique, l’Arabie saoudite a déjà réussi à atteindre l'autosuffisance dans la production de dattes, de produits laitiers frais et d'œufs de table. Elle a aussi progressé dans la culture de pommes de terre, de volaille, de tomates et d'autres produits alimentaires. Le Royaume a investi et continue d’investir dans la désalinisation pour une utilisation plus efficace de l'eau et a imposé des réglementations strictes contre l'extraction des eaux souterraines pour préserver cette ressource vitale. 

L'Arabie saoudite a exporté plus de 300 types de dattes, produisant environ 1,54 million de tonnes pour une valeur de 1,2 milliard de riyals saoudiens (un riyal = 0,25 euro) en 2021, plaçant le Royaume au premier rang parmi 113 pays, selon le Centre du commerce international.

 


En Arabie saoudite, un boom de l’emploi inégalé dans le monde

Une conférence de presse spéciale s’est tenue pour marquer l’annonce du budget 2024 de l’Arabie saoudite. (Photo fournie).
Une conférence de presse spéciale s’est tenue pour marquer l’annonce du budget 2024 de l’Arabie saoudite. (Photo fournie).
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  • Les initiatives du gouvernement pour soutenir le secteur privé ont conduit à l’arrivée de 361 000 nouveaux travailleurs sur le marché de l’emploi
  • Dans son communiqué, le ministère des Finances prévoit une croissance du produit intérieur brut du Royaume de 4,4% en 2024

RIYAD: Près d’1,1 million de nouveaux emplois ont été créés en Arabie saoudite au cours de l’année écoulée, alors que les politiques de diversification économique du Royaume continuent de porter leurs fruits, selon un ministre du gouvernement.

Lors d’une conférence de presse spéciale marquant l’annonce du budget 2024 de l’Arabie saoudite, le ministre des Ressources humaines, Ahmad al-Rajhi, a déclaré qu’aucun autre pays au monde n’avait connu une telle augmentation au cours de cette période.

Le ministre a également précisé que les initiatives du gouvernement pour soutenir le secteur privé ont conduit à l’arrivée de 361 000 nouveaux travailleurs sur le marché de l’emploi.

La conférence de presse a eu lieu un jour après que l’Arabie saoudite a approuvé le budget de l’État pour 2024, avec des recettes estimées à 1 170 milliards de riyals saoudiens (1 SAR = 0,25 euro) et des dépenses à 1 250 milliards de SAR, entraînant un déficit de 80 milliards de SAR.

Dans son communiqué, le ministère des Finances prévoit une croissance du produit intérieur brut (PIB) du Royaume de 4,4% en 2024, en augmentation par rapport au taux de 2023.

Il prévoit que la dette publique du Royaume pour le prochain exercice budgétaire s’élèvera à 1 100 milliards de SAR, soit 25,9% du PIB. Cela représente une augmentation de 7,71% par rapport aux chiffres réévalués pour 2023, qui étaient de 1 020 milliards de riyals saoudiens, soit 24,8% du PIB.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Renault veut réduire de 50% le coût de production d'un véhicule électrique

Renault a annoncé jeudi un ambitieux plan industriel visant à réduire de moitié le coût industriel de production d'un véhicule électrique, à horizon 2027, et de diminuer de 30% celui d'un véhicule thermique. (AFP)
Renault a annoncé jeudi un ambitieux plan industriel visant à réduire de moitié le coût industriel de production d'un véhicule électrique, à horizon 2027, et de diminuer de 30% celui d'un véhicule thermique. (AFP)
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  • Renault veut notamment s'appuyer sur son «Metaverse», qui rassemble ses postes de travail, mais aussi ceux de ses fournisseurs, et qui permet d'analyser finement les données de production
  • Le constructeur compte également passer dans ses usines de 300 à 3 000 applications opérationnelles d’intelligence artificielle, qui assure par exemple la conformité et la traçabilité des pneumatiques lors de leur montage

PARIS: Renault a annoncé jeudi un ambitieux plan industriel visant à réduire de moitié le coût industriel de production d'un véhicule électrique, à horizon 2027, et de diminuer de 30% celui d'un véhicule thermique.

Ce plan de transformation appelé "Re-Industry" vise par exemple à assembler une Renault 5 en moins de neuf heures dans l'usine française de Douai (Nord), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Il contribuera également à la réduction du temps de développement des véhicules de trois à deux ans, voulue par Renault pour baisser ses coûts et accélérer le renouvellement des gammes Renault, Dacia et Alpine.

Pour y arriver, le groupe veut "accélérer encore la digitalisation de son système industriel" et renforcer "les compétences de ses équipes".

Renault veut notamment s'appuyer sur son "Metaverse", qui rassemble ses postes de travail, mais aussi ceux de ses fournisseurs, et qui permet d'analyser finement les données de production. Il a déjà permis au groupe d’économiser 270 millions d’euros en 2023, notamment via la maintenance prédictive des installations, souligne l'entreprise.

Le constructeur compte également passer dans ses usines de 300 à 3.000 applications opérationnelles d’intelligence artificielle, qui assure par exemple la conformité et la traçabilité des pneumatiques lors de leur montage.

A l'occasion d'une conférence de presse en Turquie, Renault a également annoncé la fabrication de quatre nouveaux modèles d’ici à 2027 dans son usine de Bursa, près d'Istanbul, qui fabrique notamment la petite Renault Clio.

"Il s’agit de tirer parti de nos atouts, de faire beaucoup plus vite ce que l’on fait déjà bien, et de pousser l'ensemble du système industriel vers le maximum de son excellence tout en le réinventant", a souligné Thierry Charvet, directeur industriel et qualité du groupe.

Renault précise avoir baissé de 20% la consommation énergétique de ses sites industriels depuis 2019 et vise une économie de 20% supplémentaires d'ici à 2025.

Le constructeur automobile veut atteindre ce qu'il appelle la neutralité carbone d’ici à 2025 dans son pôle ElectriCity, dans le Nord de la France, qui doit produire 500.000 véhicules électriques par an. Il vise également cette neutralité dès 2030 pour ses sites en Europe, notamment via l'utilisation d'énergies renouvelables.

La grande majorité (98%) des émissions d'un constructeur automobile relèvent d'émissions indirectes appelées "Scope 3", c'est-à-dire essentiellement liées à l'utilisation des voitures, selon les calculs de l’ONG Transport & Environment. Mais ces émissions baissent fortement pour les voitures électriques: la fabrication de la batterie représente le tiers de l’empreinte carbone d’un véhicule électrique.