Etats-Unis: «percée» possible sur la dette, mais les tiraillements continuent

Le président de la Chambre des États-Unis, Kevin McCarthy, s'exprime dans le Statuary Hall du Capitole des États-Unis à Washington le 17 mai 2023 (Photo, AFP).
Le président de la Chambre des États-Unis, Kevin McCarthy, s'exprime dans le Statuary Hall du Capitole des États-Unis à Washington le 17 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 19 mai 2023

Etats-Unis: «percée» possible sur la dette, mais les tiraillements continuent

  • Le gouvernement s'attend à ce que le plafond de la dette fédérale soit atteint dès le 1er juin
  • La Maison Blanche ccuse les républicains de tenir l'économie américaine «en otage»

WASHINGTON: Un dirigeant républicain de premier plan a affirmé jeudi entrevoir "une percée" dans les pourparlers pour éviter un défaut de paiement des États-Unis, mais les tiraillements politiques persistants, au sein même du camp conservateur comme du parti démocrate.

Le gouvernement s'attend à ce que le plafond de la dette fédérale soit atteint dès le 1er juin, si le Congrès ne vote pas, comme il en a l'obligation, pour le relever.

Cela fait craindre que la plus grande économie du monde fasse défaut sur les remboursements de sa dette, déclenchant une tempête financière mondiale, et étranglant la croissance comme l'emploi dans le pays.

"Nous n'avons encore rien convenu -– mais je vois une percée par laquelle nous pourrons parvenir à un accord", a déclaré le patron républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, que l'on n'avait jamais entendu si confiant.

Le conservateur a obtenu le marteau du président de la Chambre en janvier en promettant aux élus les plus à droite de son parti qu'il n'y aurait pas d'augmentation de la limite d'emprunt sans tailles conséquentes dans les dépenses publiques.

Point final
Or ces mêmes parlementaires trumpistes, réunis au sein d'un groupe appelé le "Freedom Caucus", lui ont demandé jeudi de ne plus faire de concessions au président démocrate Joe Biden, et de défendre le projet républicain de rigueur budgétaire tel qu'il est.

« Finies les discussions pour le diluer. Point final », a réclamé cette fraction sur Twitter.

La Maison Blanche de son côté souligne que le plafond de la dette a été relevé des dizaines de fois sans négociations budgétaires. Elle accuse les républicains de tenir l'économie américaine "en otage" et de vouloir sacrifier nombre de prestations sociales.

"Le Congrès ne doit pas justifier cette crise", a répété jeudi la vice-présidente Kamala Harris, faisant valoir que ce fameux plafond d'endettement avait été relevé trois fois pendant la présidence de Donald Trump.

Joe Biden nommé deux négociateurs spéciaux sur le dossier. L'américain, qui participe au sommet du G7 au Japon, a par ailleurs écourté une tournée diplomatique prévue dans la foulée, afin de revenir dès dimanche à Washington, histoire de superviser les discussions.

Il a déjà réuni deux fois les principaux dirigeants parlementaires dans le Bureau ovale.

Tout accord doit être adopté par la Chambre dirigée par les républicains et par le Sénat à majorité démocrate avant la date limite, ou le calendrier parlementaire est ainsi fait que les jours de sessions sont rares.

Kevin McCarthy a jugé "important d'essayer d'avoir un accord - surtout sur le principe - d'ici ce week-end".

Pour ce faire, Joe Biden devra lui aussi s'assurer que son parti reste en rangs serrés.

Constitution
Certains démocrates du Sénat le poussent à passer en force, en invoquant le 14e amendement de la Constitution, ce qui lui permet de continuer à émettre des emprunts d'État même sans vote du Congrès.

Onze sénateurs, renvoyés par Bernie Sanders, figure progressiste, ont publié jeudi une lettre dénonçant les "coupes budgétaires massives" demandées par les républicains, qui "causeraient des dégâts incalculables dans la vie des travailleurs".

Estimant qu'un accord est "apparemment impossible à ce stade" au vu des exigences des conservateurs, ils "demandent instamment (à Joe Biden) de se préparer à exercer ses prérogatives au titre du 14e amendement de la Constitution".

Ce texte énonce que "la validité de la dette publique des États-Unis, autorisée par la loi, (...) ne doit pas être remise en question".

Y avoir recours signifierait pour Joe Biden engager une longue bataille juridique à l'issue incertaine. Jusqu'ici le président ne l'envisage pas pour résoudre la crise actuelle, mais une promesse d'étudier à plus long terme la capacité de cette stratégie constitutionnelle.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com