Le sommet de la Ligue arabe à Djeddah exhorte les dirigeants à soutenir la paix au Yémen

Le vice-gouverneur de la région de la Mecque, le prince Badr ben Sultan ben Abdelaziz, accueillant Rashad al-Alimi, président du nouveau conseil de direction du Yémen, à Djeddah, à la veille du sommet de la Ligue arabe (Photo, AFP).
Le vice-gouverneur de la région de la Mecque, le prince Badr ben Sultan ben Abdelaziz, accueillant Rashad al-Alimi, président du nouveau conseil de direction du Yémen, à Djeddah, à la veille du sommet de la Ligue arabe (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 19 mai 2023

Le sommet de la Ligue arabe à Djeddah exhorte les dirigeants à soutenir la paix au Yémen

  • Des experts et des responsables gouvernementaux yéménites estiment que les dirigeants arabes devraient soutenir les derniers plans de réconciliation visant à mettre fin à plus de huit années de conflit sanglant au Yémen
  • «Dans une atmosphère de paix et d'harmonie, les pays arabes peuvent parvenir à une formule de consensus pour établir la paix au Yémen, conformément à la résolution 2216 du Conseil de sécurité et aux sommets arabes qui ont soutenu la légitimité du Yémen»,

DJEDDAH: Vendredi, les dirigeants arabes réunis en Arabie saoudite pourront contribuer à l'instauration de la paix au Yémen déchiré par la guerre en soutenant les efforts de paix actuels, principalement l'initiative saoudienne, ont déclaré des représentants du gouvernement yéménite et des analystes politiques.

Les dirigeants arabes sont arrivés à Djeddah jeudi en préparation de leur sommet annuel qui aura lieu vendredi et au cours duquel ils devraient discuter de questions cruciales pour le monde arabe, notamment de la guerre au Yémen.

Les experts et les responsables gouvernementaux yéménites estiment que les dirigeants arabes devraient soutenir les plans de réconciliation les plus récents visant à mettre fin à plus de huit années de conflit sanglant au Yémen.

Faisal al-Majidi, secrétaire général adjoint du ministère yéménite de la Justice, a déclaré que les dirigeants devraient profiter de l’ambiance actuelle pour résoudre les problèmes controversés dans le monde arabe, tels que la réadmission de la Syrie au sein de la Ligue arabe et la réconciliation entre l'Arabie saoudite et l'Iran, afin d'adopter une position unifiée sur le conflit au Yémen.

«Dans une atmosphère de paix et d'harmonie, les pays arabes peuvent parvenir à une formule de consensus pour établir la paix au Yémen, conformément à la résolution 2216 du Conseil de sécurité et aux sommets arabes qui ont soutenu la légitimité du Yémen», a souligné Al-Majidi.

«Les pays arabes sont principalement préoccupés par la résolution de la guerre au Yémen.»

L'ambassadeur d'Arabie saoudite au Yémen, Mohamed al-Jaber, est arrivé à Sanaa – ville contrôlée par les Houthis – le mois dernier avec une proposition de paix qui aborde les points de désaccord entre le gouvernement yéménite et les Houthis.

Cette visite sans précédent à Sanaa a considérablement renforcé les efforts de paix et rapproché plus que jamais les Yéménites de la fin du conflit.

D’autres responsables yéménites estiment que le somment de Djeddah peut contribuer à la paix au Yémen en dénonçant les Houthis pour leur rejet des efforts de paix, en renforçant le soutien au gouvernement internationalement reconnu et en exerçant une pression sur les Houthis afin qu’ils acceptent l’offre de paix saoudienne.

Les dirigeants arabes peuvent contribuer aux efforts de paix du Yémen en «soutenant le gouvernement légitime et le Conseil présidentiel, en condamnant les milices houthies et en soutenant l'initiative saoudienne pour la paix», a signalé Abdel Baset al-Qaedi, sous-secrétaire au ministère de l'Information du Yémen, à Arab News.

Fatehi bin Lazerq, rédacteur du journal Aden Al-Ghad, a exprimé son scepticisme quant à la capacité des dirigeants arabes à influencer les factions belligérantes au Yémen. Il affirme que la meilleure chose qu'ils puissent faire maintenant est de soutenir l'initiative de paix saoudienne, qui a réalisé des progrès significatifs en vue d'un accord.

«Je crois que la décision de l'Arabie saoudite de négocier avec les Houthis est la clé pour résoudre la crise politique et militaire au Yémen. Une solution peut être trouvée simplement par le biais de pourparlers entre les parties yéménites dans le cadre de l'initiative saoudienne», a-t-il expliqué.

Bin Lazerq a indiqué que les sommets arabes qui successifs depuis le début du conflit au Yémen n'ont pas été en mesure d'exercer une pression sur les factions belligérantes pour mettre fin aux hostilités.

«Le sommet n'émettra aucune conclusion susceptible d'exercer une pression sur les parties au conflit au Yémen. Le Conseil de sécurité n'a pas réussi à exercer une pression sur les Houthis malgré son pouvoir», a-t-il ajouté.

Les efforts de paix menés par les Nations unies ont été interrompus depuis octobre dernier, les Houthis ayant refusé de prolonger la trêve ou de lever le siège de Taïz, lançant plutôt des attaques de drones et de missiles sur les installations pétrolières dans le sud du Yémen.

Les frappes des Houthis ont entravé les pourparlers de paix et incité le gouvernement yéménite à riposter en qualifiant les Houthis d'organisation terroriste.

Les Houthis ont demandé au gouvernement yéménite de partager avec eux les bénéfices tirés du pétrole et de payer les fonctionnaires des régions qu'ils contrôlent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com