L’Union européenne face à la problématique de l’immigration

Des migrants font la queue pour recevoir un repas distribué par des associations locales dans un camp de fortune à Mardyck, dans le nord de la France, le 9 mars 2023 (Photo, AFP).
Des migrants font la queue pour recevoir un repas distribué par des associations locales dans un camp de fortune à Mardyck, dans le nord de la France, le 9 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 20 mai 2023

L’Union européenne face à la problématique de l’immigration

  • En 2022, les pays de l'Union européenne ont enregistré près d'un million de demandes d'asile, le chiffre le plus élevé depuis la dernière crise majeure de 2015
  • En plein débat sur leur politique migratoire, les pays européens ne pourront pas éviter d’accueillir davantage d'étrangers sur leur territoire

PARIS: L'Europe est confrontée à un défi politique majeur lié à la question migratoire, principalement en raison de l'aggravation de la crise migratoire et des demandes d'asile. En 2022, les pays de l'Union européenne (UE) ont enregistré près d'un million de demandes d'asile, le chiffre le plus élevé depuis la dernière crise majeure de 2015. Au vu des dernières statistiques et de la répétition de naufrages de migrants en Méditerranée, l’UE redouble d'efforts et déclare vouloir mettre en place une politique migratoire européenne «efficace, humanitaire et sûre». Mais cet affichage correspond-il aux réponses européennes à la problématique de l’immigration?

Une stratégie commune inexistante

L’immigration clandestine, un défi pour les pays de destination, accentue les fractures mondiales et provoque des catastrophes humanitaires. À titre d’exemple, plus de 2 500 morts et disparus en Méditerranée ont été signalés en 2022. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), la Méditerranée centrale est l'une des routes migratoires les plus dangereuses du monde.

Dans une note publiée le 12 mai, l'agence européenne Frontex chargée de la surveillance des frontières et des côtes indique que l'UE risque de faire face à un nouveau record du nombre de personnes cherchant à franchir ses frontières de manière illégale cette année. Cette hausse s'explique par une augmentation de migrants motivés principalement par des facteurs tels que la pauvreté et le changement climatique, plutôt que par des conflits.

Frontex a enregistré l'année dernière l'arrivée de 330 000 immigrants illégaux dans l'UE via l’ensemble des routes migratoires, le nombre le plus élevé depuis 2016. L'augmentation de leur nombre a déclenché une rhétorique anti-immigrés encore plus dure dans plusieurs pays du bloc.

Face aux flux migratoires, les pays européens n’ont pas réussi à élaborer une stratégie commune pour affronter ce problème malgré la pression de l’immigration clandestine et les grandes vagues depuis 2015. Cette impossible stratégie commune si critiquée trouva une seule exception lors de l’accueil massif de réfugiés en provenance de l’Ukraine en 2022. Même si la solidarité européenne fut évoquée pour justifier «la discrimination» vis-à-vis de réfugiés issus du continent africain, la raison de cette contradiction entre un système de valeurs et des pratiques contraires aux droits humains, réside dans la montée du populisme, de la crise économique et de l’absence d’une répartition équitable du fardeau migratoire.

Afin de remédier à cette situation, certains pays du continent estimaient qu'il était inévitable de rétablir les frontières comme moyen de stopper le flux migratoire. Cela a suscité une discussion entre les pays de l’UE sur la faisabilité de cette initiative, alors que la Commission européenne appelait à l'adoption d'approches plus efficaces, soulignant que le rétablissement de frontières ne dissuadera pas les demandeurs d'asile de chercher à accéder à l'Europe.

Face aux flux migratoires, les pays européens n’ont pas réussi à élaborer une stratégie commune pour affronter ce problème malgré la pression de l’immigration clandestine et les grandes vagues depuis 2015.

Khattar Abou Diab

Aux limites du continent qui a vu la chute du mur de Berlin, des pays européens érigent des murs à leurs frontières extérieures qui s'étendent sur des distances de plus de 1 700 km. Ces murs se retrouvent notamment dans les Balkans, afin de combattre l'immigration «illégale» et de garantir la sécurité intérieure.

Le 9 février dernier, au cours d’une réunion dédiée à la question migratoire, on a pu observer une division entre les pays opposés à l'utilisation des fonds de l'UE pour construire davantage de murs et des pays de l’est de l’Europe ainsi que l’Italie et la Grèce appelant à l'adoption de la construction de murs aux frontières comme solution fondamentale à la crise migratoire. Finalement, l'accord conclu privilégie l'adoption de nouvelles mesures, notamment le renforcement des contrôles aux frontières entre la Bulgarie et la Turquie, ainsi que l'accroissement des expulsions de demandeurs d'asile.

Les chiffres de la Banque mondiale

Néanmoins, il est essentiel d'aborder la question migratoire sous d'autres perspectives afin d'éviter toute stigmatisation basée sur des motifs de sécurité ou de débordement démographique. Dans cette optique, un rapport de la Banque mondiale sur le développement mondial, publié en avril dernier, remet en question certaines idées préconçues. Les statistiques contredisent la notion d'une menace de «grand remplacement» de la population européenne par des migrants d'origine africaine ou d'autres origines.

En effet, les pays européens les plus riches abritent près de 43 millions de migrants, dont 8 millions de réfugiés, en particulier ukrainiens. Les autres migrants viennent principalement d'autres pays européens (56%) et, dans une moindre mesure, du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (13%). L'Afrique subsaharienne ne représente que 8% du total. Toujours selon la Banque mondiale: «Seul un tiers de l'émigration subsaharienne (10,3 millions de personnes) s’est rendue dans les pays de l'UE, le Royaume-Uni et les États-Unis.» Cela invalide le danger d’un «remplacement ethnique», particulièrement redouté, notamment en Italie.

La réalité socio-économique

Les pays européens font face de plus en plus aux défis du vieillissement de leur population et de la pénurie de main-d'œuvre. De façon générale, les pays riches vieillissants vont devoir recourir à l'immigration sous peine de voir leur population décliner en même temps que leur puissance économique. Cette option de l’immigration sélective est appliquée de facto, que ce soit par le biais de mesures visant à combler par exemple les besoins de personnel médical ou infirmier, ou encore pour attirer des talents et des compétences.

Ainsi, en plein débat sur leur politique migratoire, les pays européens ne pourront pas éviter d’accueillir davantage d'étrangers sur leur territoire.


Washington et Londres promettent de répondre "d'urgence" aux demandes militaires de l'Ukraine

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) et le ministre britannique des affaires étrangères David Lammy (à droite) se tiennent à côté du président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) au palais Mariinsky à Kiev, le 11 septembre 2024. (Photo AFP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) et le ministre britannique des affaires étrangères David Lammy (à droite) se tiennent à côté du président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) au palais Mariinsky à Kiev, le 11 septembre 2024. (Photo AFP)
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  • "Nous travaillons d'urgence pour continuer à garantir que l'Ukraine dispose de ce dont elle a besoin pour se défendre efficacement", a déclaré M. Blinken lors d'une conférence de presse.
  • David Lammy a promis de livrer d'ici la fin de l'année des "centaines" de missiles antiaériens, des dizaines de milliers d'obus d'artillerie et des véhicules blindés.

KIEV : Les chefs des diplomaties américaine et britannique ont promis mercredi à Kiev de répondre "d'urgence" aux demandes de l'Ukraine, qui réclame notamment de pouvoir frapper le territoire russe en profondeur avec des missiles occidentaux.

Cette visite du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et de son homologue britannique David Lammy intervient à un moment délicat pour l'Ukraine, ses forces étant en difficulté sur le front Est, malgré une offensive surprise lancée début août dans la région russe de Koursk.

Pour faire face à l'avancée russe, Kiev réclame incessamment l'autorisation de frapper plus loin des cibles en Russie à l'aide des missiles longue portée qui lui ont été fournis par les Occidentaux, alors que Moscou est de son côté accusé d'avoir reçu des missiles balistiques d'Iran.

"Nous travaillons d'urgence pour continuer à garantir que l'Ukraine dispose de ce dont elle a besoin pour se défendre efficacement", a déclaré M. Blinken lors d'une conférence de presse, précisant que le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Keir Starmer discuteraient ensemble vendredi de la question.

"Nous nous sommes ajustés et adaptés à l'évolution des besoins, à l'évolution du champ de bataille, et je ne doute pas que nous continuerons à le faire au fur et à mesure de l'évolution de la situation", a-t-il répété.

"Notre soutien ne faiblira pas, notre unité ne se brisera pas", a encore ajouté M. Blinken, qui a dit voir en sa visite le signe d'un engagement en faveur de la "victoire" de l'Ukraine.

A ses côtés, son homologue ukrainien Andriï Sybiga a demandé de "lever toute restriction à l'utilisation d'armes américaines et britanniques contre des cibles militaires légitimes en Russie".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait souligné plus tôt mercredi que la "victoire" de son pays dans cette guerre dépendait "essentiellement" des Etats-Unis.

M. Blinken a d'ailleurs annoncé mercredi une nouvelle aide de 717 millions de dollars pour le secteur de l'énergie ukrainien, dévasté par les bombardements russes, la fourniture d'eau potable et le déminage.

- "Cen taines" de missiles antiaériens -

David Lammy, dont le gouvernement travailliste en place depuis deux mois s'est engagé à rester l'un des principaux soutiens de l'Ukraine, a promis de livrer d'ici la fin de l'année des "centaines" de missiles antiaériens, des dizaines de milliers d'obus d'artillerie et des véhicules blindés.

Il a réitéré l'engagement de son gouvernement à fournir une aide économique de 600 milliards de livres (710 millions d'euros) à Kiev.

L'Ukraine a par ailleurs reçu une bonne nouvelle financière mardi, le Fonds monétaire international (FMI) ayant annoncé un accord ouvrant la porte au déblocage d'une nouvelle tranche d'aide de 1,1 milliard de dollars.

Les pays occidentaux, dont les Etats-Unis, refusaient jusqu'à présent de donner leur feu vert à des frappes en profondeur sur le territoire russe, craignant une escalade pouvant mener à un conflit direct avec Moscou.

Le Pentagone avait aussi estimé qu'une telle autorisation ne serait pas "décisive" pour renverser le cours de la guerre.

Interrogé à ce sujet à Washington, le président américain Joe Biden avait assuré "être en train de réfléchir en ce moment même" à la question. M. Blinken avait dit "ne pas exclure" un feu vert.

Le Kremlin a de son côté averti mercredi que la Russie fournirait une réponse "appropriée" si l'Ukraine était autorisée à utiliser ces armes contre son territoire.

- Missiles iraniens -

L'Ukraine a également appelé mercredi ses voisins à abattre les missiles et drones russes lorsqu'ils survolent l'Ouest du pays, comme lors d'une récente frappe sur la ville de Lviv.

"Les Russes (...) frappent de plus en plus souvent des installations proches de la frontière de l'Otan", a plaidé le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, appelant à une "réponse commune, ferme et décisive".

La Lituanie, grand soutien de l'Ukraine, a estimé que les avions de l'Otan stationnant dans les pays Baltes devraient abattre les drones russes dans l'espace aérien de son pays et de ses voisins, après plusieurs incidents récents impliquant des aéronefs tirés par Moscou.

Le débat sur les restrictions sur les missiles livrés à l'Ukraine se déroule alors que Washington a alerté cette semaine sur la livraison par l'Iran de missiles de courte portée à la Russie, qui pourrait les utiliser pour frapper le territoire ukrainien dans les semaines à venir.

Le Royaume-Uni a convoqué mercredi le chargé d'affaires iranien à Londres pour protester contre cette livraison présumée.

Selon les médias britanniques, M. Biden, qui rencontrera vendredi le Premier ministre britannique, devrait lever le veto américain à l'utilisation par l'Ukraine de missiles de croisière Storm Shadow fournis par Londres contre des objectifs en Russie.

L'une des principales demandes de l'Ukraine est cependant d'assouplir les restrictions sur l'emploi des systèmes de missiles tactiques ATACMS américains, qui peuvent atteindre des cibles situées à 300 kilomètres de distance.


En visite en Ukraine, les chefs des diplomaties américaine et britannique s'engagent pour la "victoire"

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) et le ministre britannique des affaires étrangères David Lammy (à droite) posent avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) au palais Mariinsky à Kiev, le 11 septembre 2024. (Photo AFP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) et le ministre britannique des affaires étrangères David Lammy (à droite) posent avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) au palais Mariinsky à Kiev, le 11 septembre 2024. (Photo AFP)
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  • La victoire de l'Ukraine dans sa guerre avec la Russie dépend "essentiellement" du soutien des Etats-Unis et de leurs alliés, a de son côté souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
  • Washington a alerté cette semaine sur la livraison par l'Iran de missiles de courte portée à la Russie, qui pourrait les utiliser pour frapper le territoire ukrainien dans les semaines à venir.

KIEV :  Les chefs des diplomaties américaine et britannique se sont rendus à Kiev mercredi pour confirmer l'engagement de leurs pays en faveur d'une "victoire" de l'Ukraine, et notamment discuter de l'utilisation des armes occidentales contre la Russie au moment où celle-ci est accusée d'avoir reçu des missiles balistiques à l'Iran.

La victoire de l'Ukraine dans sa guerre avec la Russie dépend "essentiellement" du soutien des Etats-Unis et de leurs alliés, a de son côté souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Cette visite du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et de son homologue britannique David Lammy intervient à un moment délicat pour l'Ukraine, ses forces étant en difficulté sur le front de l'est du pays, malgré une offensive surprise lancée début août plus au nord, dans la région russe de Koursk.

Kiev espère notamment obtenir l'autorisation des Occidentaux d'utiliser les missiles à longue portée qui lui ont été fournis pour frapper des cibles en profondeur sur le territoire russe, au moment où Moscou est accusée d'avoir reçu des missiles balistiques de l'Iran.

L'Ukraine a par ailleurs reçu une bonne nouvelle financière mardi, le Fonds monétaire international (FMI) ayant annoncé un accord ouvrant la porte au déblocage d'une nouvelle tranche d'aide de 1,1 milliard de dollars.

Antony Blinken a assuré que ce voyage en compagnie de M. Lammy montrait leur engagement "en faveur de la victoire de l'Ukraine", lors de discussion avec le nouveau chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiga.

David Lammy, dont le gouvernement travailliste en place depuis deux mois s'est engagé à rester l'un des principaux soutiens de l'Ukraine, a promis une aide jusqu'à la fin de cette guerre "d'agression et d'impérialisme russe".

- "Renforcer l'Ukraine" -

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit vouloir présenter un "plan de victoire" aux Etats-Unis, avant l'élection présidentielle de novembre qui risque de changer la donne pour Kiev si le républicain Donald Trump l'emporte.

Ce plan doit être dévoilé avant le deuxième sommet pour la paix en Ukraine attendu pour la fin de l'année et vise à "sérieusement renforcer l'Ukraine" de manière à "contraindre la Russie à mettre fin à la guerre", a-t-il précisé.

M. Zelensky ne cesse depuis des mois de réclamer aux Occidentaux des armes dotées d'une plus grande puissance de feu et moins de restrictions dans leur usage.

Son homologue américain Joe Biden, interrogé à ce sujet à Washington, a déclaré: "Nous sommes en train d'y réfléchir en ce moment même".

Interrogé sur un éventuel feu vert de Washington à l'acquisition d'armes de longue portée par Kiev, M. Blinken a répondu, sur la chaîne de télévision Sky News, ne pas "l'exclure", tout en voulant être certain que cela ferait "progresser les objectifs" des Ukrainiens.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, a averti mercredi que la Russie aurait une réponse "appropriée" si l'Ukraine était autorisée à utiliser ces armes contre son territoire.

Chaque décision occidentale de ce type prouve le "caractère justifié, nécessaire et sans alternative" de l'intervention militaire de l'armée russe en Ukraine, a-t-il affirmé.

- Missiles iraniens -

Washington a alerté cette semaine sur la livraison par l'Iran de missiles de courte portée à la Russie, qui pourrait les utiliser pour frapper le territoire ukrainien dans les semaines à venir.

Le Royaume-Uni a convoqué mercredi le chargé d'affaires iranien à Londres pour protester contre cette livraison présumée.

Selon les médias britanniques, M. Biden, qui rencontrera vendredi le Premier ministre britannique Keir Starmer, devrait lever le veto américain à l'utilisation par l'Ukraine de missiles de croisière Storm Shadow fournis par Londres contre des objectifs en Russie.

L'une des principales demandes de l'Ukraine est cependant d'assouplir les restrictions sur l'emploi des systèmes de missiles tactiques ATACMS américains, qui peuvent atteindre des cibles situées à 300 kilomètres de distance.

Dans une lettre commune adressée à M. Biden, les principaux membres républicains du Congrès lui ont demandé d'agir pour empêcher la Russie de "commettre ses crimes de guerre contre l'Ukraine en toute impunité".

Les républicains sont toutefois profondément divisés sur l'Ukraine, et un succès à l'élection présidentielle de novembre de leur candidat Donald Trump face à l'actuelle vice-présidente démocrate Kamala Harris pourrait radicalement modifier la politique étrangère des Etats-Unis.

Des collaborateurs de M. Trump ont laissé entendre qu'en cas de victoire, ils utiliseraient l'aide pour forcer Kiev à faire des concessions territoriales à la Russie afin de mettre fin à la guerre.


Pakistan: un coordinateur de la vaccination antipolio et un policier abattus

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  • L'attaque a eu lieu dans le district de Bajaur, dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, près de la frontière avec l'Afghanistan,
  • "200 policiers avaient été déployés sur la zone pour assurer la protection des équipes de vaccination antipolio.

PESHAWAR : Un coordinateur de la lutte contre la polio et un policier chargé de la protection de l'équipe de vaccination ont été abattus mercredi dans le nord-ouest du Pakistan, a annoncé la police, alors que les attaques de militants islamistes sur les équipes de vaccination sont courantes.

L'attaque a eu lieu dans le district de Bajaur, dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, près de la frontière avec l'Afghanistan, alors que l'équipe prenait part à une campagne de grande ampleur visant à vacciner 30 millions d'enfants dans 115 districts.

Le Pakistan est un des deux seuls pays au monde, avec l'Afghanistan, où la poliomyélite reste endémique.

Au troisième jour de cette campagne, qui s'étale du 9 au 15 septembre, l'équipe s'était rendue mercredi dans la ville de Salarzai, a expliqué le chef de la police de Bajaur.

Alors que les vaccinateurs avaient fini leur journée et rentraient dans leur centre d'hébergement, deux motards non identifiés les ont pris pour cible, "tuant un vaccinateur et un agent de police chargé de protéger l'équipe, tandis qu'un second a été grièvement blessé", a-t-il expliqué.

"200 policiers avaient été déployés sur la zone pour assurer la protection des équipes de vaccination antipolio", a-t-il ajouté.

La campagne va se poursuivre dans le reste du district, excepté à Salazai.

La vaccination antipolio se heurte à une suspicion persistante au Pakistan, où abondent les théories conspirationnistes voulant notamment que les vaccins s'inscrivent dans un complot occidental pour stériliser les enfants musulmans.

En janvier sept policiers chargés de la protection de vaccinateurs antipolio et un coordinateur avaient déjà été tués dans deux attaques dans ce même district.

Lundi, neuf personnes ont aussi été légèrement blessées, six policiers et trois civils, dans une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique au Khorassan (EI-K), alors que la police transportait une équipe de vaccination anti-polio, au Waziristan du Sud, un autre district de la province du Khyber Pakhtunkhwa.

Selon l'UNICEF, les cas de polio, maladie extrêmement contagieuse causée par un virus qui envahit le système nerveux et peut causer une paralysie irréversible, ont drastiquement chuté dans le pays.

Mais une résurgence de la polio a récemment touché le pays avec 17 cas recensés depuis janvier contre six au total en 2023.