Le Premier ministre libanais dénonce les manœuvres militaires du Hezbollah

Le Premier ministre libanais Najib Mikati au palais présidentiel de Baabda, au Liban, le 26 juillet 2021 (Photo, Reuters).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati au palais présidentiel de Baabda, au Liban, le 26 juillet 2021 (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 23 mai 2023

Le Premier ministre libanais dénonce les manœuvres militaires du Hezbollah

  • M. Mikati: «Nous rejetons l'atteinte à la souveraineté libanaise»
  • La justice libanaise cherche à notifier au frère et à l'assistante de Riad Salamé la date de leur interrogatoire en France

BEYROUTH: Le Premier ministre libanais sortant Najib Mikati a condamné les exercices militaires à balles réelles du Hezbollah, mettant en garde contre toute action qui «porte atteinte à l'autorité et à la souveraineté de l'État».

Ces propos répondaient à une question de Joanna Wronecka, coordinatrice spéciale des États-Unis pour le Liban, concernant la manœuvre du Hezbollah, qui s'est déroulée dimanche dans le sud du Liban.

L'exercice comprenait des démonstrations d'armes lourdes, de missiles et de drones.

«La question des armes du Hezbollah en particulier est liée à une réalité qui nécessite un consensus national global et doit être une priorité pour la phase à venir», a déclaré M. Mikati.

Il a ajouté que le gouvernement se concentrait sur le maintien de la sécurité sur tout le territoire libanais et sur la prévention des actions qui menacent la stabilité.

M. Mikati a également rappelé la coopération entre l'armée libanaise et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) dans la zone opérationnelle de la mission de l'ONU, soulignant l'engagement du Liban à l'égard de la résolution 1701.

Il a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à instaurer un cessez-le-feu permanent dans le sud du pays et à contraindre Israël à mettre fin à ses violations de la souveraineté libanaise.

«Ce qui compte pour nous, c'est la stabilité du Liban, et nous encourageons toujours l'élection sans délai d'un nouveau président pour soutenir le Liban et son peuple», a indiqué Mme Wronecka dans un communiqué.

La manœuvre militaire du Hezbollah, organisée à l'approche de l'anniversaire de la libération du Sud-Liban de l'occupation israélienne, s'est déroulée dans un camp militaire appartenant au parti chiite dans la région d'Aaramta, au nord du fleuve Litani, à l'extérieur de la zone opérationnelle de la Finul.

La manœuvre a suscité l'indignation des opposants du Hezbollah et soulevé des questions sur les objectifs du groupe, d'autant plus qu'elle a eu lieu le lendemain de la conclusion du sommet de la Ligue arabe à Djeddah.

Des journalistes libanais et étrangers ont pu assister à la manœuvre, mais les communications dans la zone ont été interdites afin d'empêcher les prises de vue et les diffusions non autorisées.

Samir Geagea, chef du parti des Forces libanaises, a fermement condamné l'exercice, déclarant qu'il «rejetait complètement» la manœuvre.

Il a ajouté que l'exercice du Hezbollah sapait les efforts de la population libanaise, qui «travaille jour et nuit pour reconstruire son État et regagner la confiance des Arabes et de la communauté internationale dans le pays».

M. Geagea a affirmé que les actions du Hezbollah démontrent son indifférence à l'égard des événements dans la région, car le parti maintient la même stratégie depuis vingt ans.

Il a décrit la manœuvre comme un «acte irréfléchi» qui ne ferait que nuire au Liban et saper l'aspiration de son peuple à la création d'un véritable État. Cet exercice aura également un impact négatif sur les récents progrès réalisés dans la région arabe et ne profitera en fin de compte qu'à Israël.

Dans un communiqué commun, le Conseil national contre l'occupation iranienne et la Rencontre de Saydet el-Jabal ont déclaré que la manœuvre semblait mettre à l'écart le rôle de l'armée libanaise et la résolution 1701.

L'exercice a eu lieu moins d'un mois après une visite du ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, dans le sud du pays, où il a affirmé que l'Iran, par l'intermédiaire du Hezbollah, était actif à la frontière israélienne, ajoute la déclaration.

Les deux groupes ont mis en garde contre les intentions du Hezbollah de révéler, tant au niveau national qu'international, son intention de tirer parti des changements rapides dans la région pour renforcer sa domination au Liban, en particulier dans la bataille présidentielle.

L'exercice a été conçu pour intimider les nouveaux dirigeants potentiels, selon le communiqué.

Malgré l'attention portée à la manœuvre du Hezbollah, l'affaire du gouverneur de la banque centrale, Riad Salamé, poursuivi en justice en Europe, continue de faire couler de l'encre.

Lundi, le premier juge d'instruction de Beyrouth, Charbel Abou Samra, a chargé deux unités des Forces de sécurité intérieure de Beyrouth et du Mont-Liban de notifier à Raja Salamé, le frère du gouverneur, et à Marianne Hoayek, son assistante, les dates de leurs interrogatoires devant un tribunal de Paris, le 31 mai et le 13 juin, respectivement.

Riad Salamé n’a pas comparu devant le tribunal de Paris lors de la séance prévue le 16 mai, car il était indisponible pour la réception de la notification, comme l'exige la loi libanaise.

Par conséquent, la justice française a émis un mandat d'arrêt à l'encontre de M. Salamé par le biais d'une notice rouge d'Interpol, transmise au Liban vendredi dernier.

L'ancien procureur général Hatem Madi a déclaré à Arab News que la note de la justice française n'avait aucun effet juridique au Liban.

Il a ajouté qu'il était impossible d'exécuter un mandat d'arrêt international contre un citoyen libanais et de l'extrader vers la France.

«Cependant, si un citoyen libanais est soupçonné, il doit être interrogé et un procès doit être intenté contre lui au Liban», a-t-il indiqué.

M. Madi a déclaré que la non-exécution du mandat international ne signifiait pas que M. Salamé avait échappé à la justice.

Le député réformiste Elias Jarada a critiqué le traitement de l'affaire judiciaire de Riad Salamé par certains juges libanais, les accusant de négligence et de contribuer à l'action de la justice française.

Il a affirmé qu'une décision délibérée avait été prise au sein de la classe politique qui contrôle le pouvoir judiciaire pour empêcher l'arrestation de M. Salamé, par crainte que l'ancien gouverneur ne les implique dans des scandales financiers.

Selon M. Jarada, le fait que M. Salamé n'ait pas été notifié de la séance du 16 mai devant la juge française Aude Buresi est «insultant».

Il a appelé la justice libanaise à poursuivre le gouverneur pour les accusations portées contre lui devant la justice française, conformément au Code Pénal.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.