Finance islamique, de nouveaux produits destinés à l’investissement

La finance islamique, déjà adoptée en Algérie, va se voir attribuer de nouvelles fonctions. (Photo fournie)
La finance islamique, déjà adoptée en Algérie, va se voir attribuer de nouvelles fonctions. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 23 mai 2023

Finance islamique, de nouveaux produits destinés à l’investissement

  • La valeur des dépôts enregistrés au niveau des banques et des établissements financiers publics et privés dédiés à la finance islamique a atteint 500 milliards de dinars
  • «Quel que soit le type de financement – Al Salem, Moudaraba ou Mourabaha –, les financements se basent essentiellement sur le partage des risques, des profits et des pertes entre la banque et le porteur du projet»

PARIS: La finance islamique, déjà adoptée en Algérie, va se voir attribuer de nouvelles fonctions: l’investissement et le financement des nouveaux projets. Intervenant en février 2023 lors du séminaire international intitulé «La réalité de la finance islamique en Algérie: moyens, défis et perspectives», l’universitaire Mansouri Houari le confirme. Les services bancaires islamiques ont permis, souligne-t-il, «le développement et l’amélioration des prestations aux clients via la diversification des produits de la finance islamique et l’ouverture de guichets dans les agences bancaires à travers le pays».

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Banque d'Algérie. (photo fournie)

De son côté, Abdelhamid Bouldanine, directeur général du crédit et de la réglementation bancaire à la Banque centrale, affirme que la valeur des dépôts enregistrés au niveau des banques et des établissements financiers publics et privés dédiés à la finance islamique a atteint 500 milliards de dinars (1 dinar algérien = 0,0068 euro) à la fin de l’année 2022. La valeur des financements est estimée, quant à elle, à 400 milliards de dinars sur la totalité des banques. Il précise que depuis son autorisation en avril 2020, après la promulgation du cadre juridique et organisationnel des opérations, plus de 11 banques et établissement financiers proposent des produits financiers islamiques et 20 autres demandes d’autorisation sont à l’étude.

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(Photo fournie)

Nouveaux produits

Sofiane Mazari, chef de département de la finance islamique au Crédit populaire algérien (CPA), annonce que de nouveaux produits de la finance islamique au profit des entreprises et des professionnels ont été programmés. «La banque publique se recentre sur l'accompagnement des entreprises qui souhaitent concrétiser des projets d'investissement pendant leur cycle d'exploitation. Cela inclut notamment le financement de l'approvisionnement en matières premières pour les entreprises dans leur cycle de production, afin de contribuer à la relance économique», a-t-il précisé dans une déclaration à la presse.

signature
Signature de l'accord de partenariat entre Nasser Haider, directeur général de La banque Al Salam Algérie et Dr Hani Salem Sinbel, chef exécutif islamic international trade Finance. (Photo fournie)

Selon lui, la finance islamique sera injectée dans les circuits de financement des activités économiques grâce à l’épargne, régie par un cadre juridique. Ces dispositifs permettront «d’encourager les entreprises désirant investir et concrétiser leurs projets en leur octroyant des crédits via la finance islamique».

«La particularité de la finance islamique est de financer l'économie réelle sans générer d'inflation, car elle repose sur des projets tangibles, concrets et facilement identifiables.»

Les dépôts de la finance islamique au sein du CPA s’élèvent à plus de 25 milliards de dinars. L’institution bénéficie de résultats positifs grâce à la commercialisation de 15 produits de la finance islamique à travers 96 bureaux répartis sur le territoire national.

Al-Salam Bank Algeria, afin d’accompagner les entreprises algériennes dans le financement des projets, le commerce et l’exportation, a signé, le 14 mai 2023 à Djeddah (Arabie saoudite), 2 accords de coopération avec la Société islamique pour le développement du secteur privé (SID) et la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC). Grâce à ce partenariat, la banque algérienne bénéficiera des expertises des 2 institutions affiliées à la Banque islamique de développement (BID) pour accompagner ses clients dans le développement de leurs projets d’investissement en Algérie.

Particularités

Interrogé par Arab News en français sur les particularités de la finance islamique, l’expert financier Mohamed Haïchour explique: «Quel que soit le type de financement – Al Salem, Moudaraba ou Mourabaha –, les financements se basent essentiellement sur le partage des risques, des profits et des pertes entre la banque et le porteur du projet. La particularité de la finance islamique est de financer l'économie réelle sans générer d'inflation, car elle repose sur des projets tangibles, concrets et facilement identifiables.» Il ajoute que la finance islamique accompagne le financement de projets socialement responsables, l’économie verte ainsi que d’autres projets avec un fort impact social tels que la santé, l’éducation et la Fintech (start-up innovantes qui utilisent la technologie pour repenser les services financiers et bancaires).

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L’expert financier Mohamed Haïchour. (Photo fournie)


«La finance islamique peut accompagner le développement des secteurs d’activités prioritaires à forte valeur ajoutée. Elle contribue à assurer un développement territorial durable et équilibré. Elle permet de valoriser les ressources naturelles et les matières premières locales. La finance islamique favorise également le transfert technologique et le développement de l’innovation ainsi que la création d’emplois pérennes et elle renforce la compétitivité de l’économie nationale», conclut-il.


TotalEnergies: renouvellement pour 20 ans d'une licence au large du Nigeria

Photo d'archives du delta du Niger où poussent des mangroves, à quelques 200km de Port Harcourt, non loin de la plateforme Total Akpo au Nigéria. (AFP).
Photo d'archives du delta du Niger où poussent des mangroves, à quelques 200km de Port Harcourt, non loin de la plateforme Total Akpo au Nigéria. (AFP).
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  • Ce renouvellement concerne le bloc OML 130, situé à 150 km au large des côtes, qui "contient les champs prolifiques d’Akpo et d’Egina, mis en production respectivement en 2009 et en 2018"
  • La production y a atteint l'an dernier 282.000 barils équivalent pétrole (bep) par jour, dont environ 30% de gaz, ensuite liquéfié dans l’usine de Nigeria LNG, indique TotalEnergies

PARIS: Le géant français du pétrole et du gaz TotalEnergies a annoncé lundi le renouvellement pour 20 ans d'une licence de production dans un bloc en eaux profondes au large du Nigeria.

Ce renouvellement concerne le bloc OML 130, situé à 150 km au large des côtes, qui "contient les champs prolifiques d’Akpo et d’Egina, mis en production respectivement en 2009 et en 2018", précise l'entreprise dans un communiqué.

La production y a atteint l'an dernier 282.000 barils équivalent pétrole (bep) par jour, dont environ 30% de gaz, ensuite liquéfié dans l’usine de Nigeria LNG, indique TotalEnergies, qui possède 24% de ce bloc dont il est l'opérateur.

Le bloc contient par ailleurs le champ pétrolier de Preowei, qui y a été découvert.

"Cette extension de 20 ans va nous permettre de lancer des études d’ingénierie (FEED) sur le projet Preowei, qui vise à valoriser une découverte en la raccordant aux installations existantes", a souligné Max Ndong-Nzue, directeur Afrique pour l’exploration-production chez TotalEnergies, cité dans le communiqué.

NNPC, la compagnie pétrolière nationale nigériane, avait annoncé le 25 mai un renouvellement du contrat de partage de production sur le bloc OML 130.

Les investissements de TotalEnergies dans les ressources fossiles, dont l'utilisation est essentiellement responsable du changement climatique, sont sous la surveillance notamment des militants écologistes, dont certains ont tenté sans succès vendredi de bloquer l'assemblée générale des actionnaires du groupe.

Les actionnaires ont adopté à près de 89% la stratégie climat de l'entreprise. Une autre résolution, consultative mais critique à l'égard de TotalEnergies, émanant de l'organisation d'actionnaires activistes Follow This, a recueilli 30,4% des votes.


Dans le souci de préserver l’environnement naturel, Neom poursuit un objectif ambitieux

Neom s’engage à consacrer 95% de sa superficie totale à la préservation de l’environnement. (Photo fournie)
Neom s’engage à consacrer 95% de sa superficie totale à la préservation de l’environnement. (Photo fournie)
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  • Afin de protéger l’oryx d’Arabie, la gazelle des sables d’Arabie, la gazelle des montagnes et l’ibex, Neom va également créer une réserve à Al-Asilah
  • L’île de Sindalah, une destination pour les amateurs de tourisme de luxe, figure parmi les autres mégaprojets envisagés

RIYAD: Conformément à la volonté de l’Arabie saoudite de préserver l’environnement et de promouvoir un mode de vie durable, Neom s’est engagé à consacrer 95% de sa superficie à cette fin.
Afin de protéger l’oryx d’Arabie, la gazelle des sables d’Arabie, la gazelle des montagnes et l’ibex, Neom va également créer une réserve à Al-Asilah.
Cette réserve abritera l'un des plus grands programmes de restauration de la faune et de la flore au monde et elle permettra aux visiteurs de découvrir les initiatives de Neom en matière de développement et de réhabilitation de la végétation et de la faune.
Cette annonce a été formulée lors du 2e forum de Tabouk, organisé par Neom.
Au cours de ce forum, les cadres de Neom ont présenté les différents programmes menés actuellement dans les domaines suivants: responsabilité sociale, sports, tourisme, médias, orientation professionnelle, gestion des ressources humaines, contrats et achats, hospitalité, éducation et bourses.
L’Arabie saoudite accroît ses objectifs avec un ensemble de projets, dont The Line, à Neom qui offre un environnement sans voiture, souscrivant ainsi au principe de transport durable à zéro émission de CO2.
La ville s’étendra sur un large territoire (200 m de largeur, 170 km de longueur) à une altitude de 500 mètres. L’objectif poursuivi par The Line est de conserver 95% des terres de Neom et de promouvoir un environnement durable.
The Line a été imaginé autour d’un concept novateur: l’urbanisme zéro gravité. Ce concept consiste à regrouper verticalement les services urbains tout en permettant aux habitants de se déplacer aisément dans la ville dans trois directions: de bas en haut et de haut en bas, et à travers la ville. Ainsi, ils pourront accéder rapidement aux bureaux, aux écoles, aux parcs et aux résidences.
Grâce à la conception modulaire unique de The Line, toutes les installations et commodités sont accessibles en moins de cinq minutes de marche.
Les jardins hydroponiques requièrent très peu d’espace et d’eau. On peut y cultiver fruits, légumes et fleurs en deux fois moins de temps qu’avec les méthodes agricoles traditionnelles.
Neom réalise actuellement une série de mégaprojets, dont Trojena. Ce complexe de sports d’hiver ouvert toute l’année a été conçu par l’architecte britannique d’origine irakienne Zaha Hadid. Il s’agit de la première station de ski en plein air des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Elle devrait accueillir les Jeux asiatiques d’hiver en 2029.
L’île de Sindalah, une destination pour les amateurs de tourisme de luxe, figure parmi les autres mégaprojets envisagés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

 


Maroc: L’industrie du sport sous les projecteurs lors de l'Africa Sport Expo 2023

Le secteur privé du sport au Maroc génère 1,16% du PIB du pays selon les experts qui se sont exprimés à l'Africa Sport Expo 2023 (Photo d'illustration, Africa Sport Expo).
Le secteur privé du sport au Maroc génère 1,16% du PIB du pays selon les experts qui se sont exprimés à l'Africa Sport Expo 2023 (Photo d'illustration, Africa Sport Expo).
Le secteur privé du sport au Maroc génère 1,16% du PIB du pays selon les experts qui se sont exprimés à l'Africa Sport Expo 2023 (Photo d'illustration, Africa Sport Expo).
Le secteur privé du sport au Maroc génère 1,16% du PIB du pays selon les experts qui se sont exprimés à l'Africa Sport Expo 2023 (Photo d'illustration, Africa Sport Expo).
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  • Vincent Chaudel, au milieu de l'agitation du salon, a partagé pour Arab News en français les résultats d’une étude présentée sur l'industrie du sport au Maroc
  • Le forum, en plus de rassembler du 26 au 28 mai une variété d'exposants du secteur sportif, a accueilli la troisième édition des Morocco Sports Awards

CASABLANCA: L'écho du dernier jour de l'Africa Sport Expo 2023 résonne encore dans les allées d'Anfa Park, à Casablanca. Dans cet espace couvrant près de 10 000 mètres carrés, l'industrie du sport s'est dévoilée, s'est faite connaître, et a touché une multitude de curieux, des entreprises aux passionnés de sport, en passant par les fédérations à la recherche de nouveaux talents.

Le forum, en plus de rassembler du 26 au 28 mai une variété d'exposants du secteur sportif, a accueilli la troisième édition des Morocco Sports Awards, une cérémonie de reconnaissance des accomplissements et des initiatives innovantes du domaine sportif marocain durant l'année 2022.

Africa Sport Expo 2023, l’industrie du sport au Maroc

Ce salon de quatre jours n'a pas seulement été un lieu de commerce et d'exposition, il a aussi été une plateforme de débats, d’échanges, et de partages sur des sujets clés de l’actualité sportive. Un moment fort de cet événement a été la présentation d’une étude exhaustive sur le développement du sport au Maroc par Vincent Chaudel, fondateur de l'Observatoire français du Sport business.

Vincent Chaudel, au milieu de l'agitation du salon, a partagé pour Arab News en français les résultats d’une étude présentée sur l'industrie du sport au Maroc. «Le secteur privé au Maroc génère 16,8 milliards de dirhams en 2021, soit 1,16% du PIB du pays. Si nous intégrons le secteur associatif et le secteur public, le sport au Maroc pèse plus de 2,5% du PIB, ce qui est déjà très significatif» nous a-t-il confié.

Vincent Chaudel a également souligné le potentiel de croissance de l'industrie sportive marocaine en établissant un comparatif avec la France. «Le secteur privé dans l’hexagone pèse 30 milliards d'euros, soit 1,2% du PIB, et pour une industrie globale de 53 milliards d'euros hors investissement, ce qui représente environ 2,2% du PIB. Donc l'industrie du sport au Maroc est déjà équivalente en proportion, et elle a un potentiel encore supérieur par rapport à l'Afrique,».

L’Africa Sports Expo a mis en évidence à travers les démonstrations de plusieurs conférienciers, la passion marocaine pour le sport, avec Vincent Chaudel expliquant que «l'économie du football au Maroc est trois fois plus importante que celle du commerce et du e-commerce du sport», soit 2,3 milliards de dirhams en 2021, illustrant ainsi, chiffre à l’appui, l’engouement pour l’activité sportive à l’échelle du pays. 

Vincent Chaudel a clôturé sa présentation sur une note optimiste, identifiant trois opportunités clés pour le Maroc : l'industrie manufacturière, la pratique régulière du sport et le sport numérique. Il a également souligné l'importance de la féminisation de l'industrie du sport, révélant que 24% des employés du secteur privé étaient des femmes, avec des chiffres encore plus élevés dans le commerce du sport et les agences de voyages. «La place de la femme dans le sport est un sujet crucial parce que ce sont les femmes qui sont bien évidemment les mamans et qui vont inviter ou engager leurs enfants dans le sport. Voilà pourquoi c'est une très bonne nouvelle cette présence de femmes dans ce secteur privé du sport».

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Le Salon Africa Sport Expo en chiffre (Infographie, Africa Sport Expo).

Africa Sport Expo, la rigueur n’exclut pas le plaisir

En parallèle de ces échanges entre experts, le salon a été un terrain de découverte pour le grand public. Il a permis aux amateurs de sport d'essayer de nouvelles disciplines, grâce à une quarantaine d'animations ludiques et participatives. Le salon a aussi offert une occasion unique de shopping sportif, présentant les dernières tendances et innovations du marché.

Une grande partie du succès de l'Africa Sport Expo peut être attribuée à l’intérêt porté aux innovations dans le domaine des équipements sportifs. En mettant l'accent sur le sport numérique, le salon a mis en lumière la place croissante de la technologie dans le domaine du sport. Cet enthousiasme des organisateurs s’explique au regard des statistiques partagées par Vincent Chaudel, qui a fait valoir que le Maroc possède des atouts réels avec sa filière d'ingénieurs, soulignant que le pays a les compétences pour se positionner dans ce secteur en pleine expansion, et dont la croissance est ralentie en raison de l'implication du secteur informel dans l'économie sportive marocaine sur laquelle s’est attardé le fondateur de l’Observatoire français du Sport business. Selon Chaudel, en appliquant les chiffres de Banque Al-Maghrib qui estiment que le travail informel représente 30% du PIB du Maroc, «on obtient 22 milliards de dirhams pour le secteur privé du sport, soit 1,5% du PIB du royaume et environ 9 300 emplois. Cette information implique une féminisation encore plus importante du sport au sein du secteur privé, vu que la Banque mondiale estime que 55% des femmes travaillent dans le secteur informel»

Clôture 

Si la clôture de l'Africa Sport Expo dimanche 28 mai marque la fin de cette édition 2023, elle ouvre de nouvelles perspectives pour le secteur sportif au Maroc. Le potentiel du sport au Maroc ainsi que dans la région MENA a une marge certaine de progression. Entre l'industrie manufacturière, le sport numérique et la féminisation des disciplines sportives, les acteurs du secteur, loin de présenter le traditionnel cahier des doléances aux pouvoirs publics qui caractérise les groupements professionnels, se sont, au contraire, montrés confiant en leur capacité à se positionner sur l'échiquier du sport africain, arabe et international.

Les récentes performances exceptionnelles des Lions de l'Atlas, tant en Coupe du Monde que dans l'équipe des moins de 17 ans, ont indéniablement alimenté cet engouement. Elles ont prouvé que le talent est abondant, inspirant la jeunesse et les professionnels à s'impliquer davantage, à s'efforcer d'atteindre l'excellence par le sport.