Le Liban impose une interdiction de voyager au gouverneur de la Banque centrale

Le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé. (Fichier/Reuters)
Le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé. (Fichier/Reuters)
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Publié le Mercredi 24 mai 2023

Le Liban impose une interdiction de voyager au gouverneur de la Banque centrale

  • Imad Qabalan, procureur général près la Cour de cassation libanaise, a interrogé Salamé avant de le relâcher dans l'attente de l'enquête et de lui saisir ses passeports libanais et français
  • Le gouvernement libanais ne peut pas révoquer le gouverneur, mais simplement l'appeler à démissionner

BEYROUTH: Mercredi, un juge libanais a interdit au gouverneur de la Banque centrale du pays, Riad Salamé, de voyager, quelques jours après que Beyrouth a reçu une notice rouge d'Interpol à la suite d'un mandat d'arrêt français.

Imad Qabalan, procureur général près la Cour de cassation libanaise, a interrogé Salamé avant de le relâcher dans l'attente de l'enquête et de lui saisir ses passeports libanais et français. Le juge l'a informé du mandat d'Interpol émis contre lui par la justice française le 16 mai. Il a été inculpé des accusations énumérées dans la notice rouge.

Le gouverneur, à la tête de la Banque centrale libanaise depuis de nombreuses années et âgé de 72 ans, est visé par une série d'enquêtes judiciaires tant dans son pays qu'à l'étranger, sur des allégations de fraude, de blanchiment d'argent et d'enrichissement illicite.

Cette dernière mesure a été prise dans le cadre des enquêtes menées par la justice européenne. Riad Salamé, son frère Raja et son assistante Marianne Hoayek sont soupçonnés d'être impliqués dans des affaires de corruption dans des banques européennes.

Interpol a fait usage de la notice rouge la semaine dernière après qu'une magistrate française a délivré un mandat d'arrêt contre Salamé, qui ne s'est pas présenté pour un interrogatoire à Paris devant les enquêteurs qui enquêtaient sur ses biens substantiels à travers l'Europe.

Aude Buresi, la juge française en charge de l'enquête sur les fonds et les avoirs de Salamé en Europe, a émis un mandat d'arrêt international contre lui le 16 mai, après qu'il ne s'est pas présenté à sa séance d'interrogatoire à Paris.

Cette audience devait accuser Salamé de présomption d'accumulation d’une énorme fortune en Europe, notamment de l'argent et des bien immobiliers, par le biais d'arrangements financiers complexes, ainsi que du détournement de sommes importantes de fonds publics au Liban.

L'audience de Qabalan avec Salamé s’est tenue au palais de justice de Beyrouth, sans journalistes. On ne notait aucune présence de représentants de médias ou d’avocats à l'étage où s'est tenue la réunion.

Une source judiciaire qui a suivi les détails de l’affaire a déclaré à Arab News que la séance s'était limitée à «la notification, la saisie des passeports et au signalement à Riad Salamé qu’il était sous le coup d'une enquête».

«La justice libanaise, par l'intermédiaire de la branche de la communication internationale, a notifié la justice française de l'exécution par le Liban de la notice rouge, et a demandé à la partie française de répondre à une demande libanaise visant à réclamer le dossier de Salamé auprès du tribunal de Paris», a affirmé la source.

Par ailleurs, le consul d’Allemagne au Liban a informé mercredi le juge Ghassan Oueidate, procureur général du Liban, de l'émission d'un mandat d'arrêt allemand contre Salamé. La source a déclaré que le Liban «n'était pas concerné par cet avis, car il s'agit d'une affaire judiciaire interne allemande».

Riad Salamé a déclaré à la chaîne de télévision Al-Hadath qu'il «n'a été informé d'aucun mandat d'arrêt allemand contre lui».

Les enquêtes européennes, qui concernent la France, l'Allemagne et le Luxembourg, se concentrent sur la relation entre la Banque centrale du Liban et la société Forry Associates enregistrée aux îles Vierges, avec un bureau à Beyrouth, appartenant à Raja Salamé.

On soupçonne qu'il s'agirait d'une société écran utilisée pour le transfert d'argent du Liban vers des pays européens, d'un montant de plus de 330 millions de dollars (un dollar = 1,08 euros), suspectés d'avoir été détournés de la Banque centrale via un contrat de subvention pour Forry Associates, qui aurait obtenu des commissions illégales de banques locales libanaises.

Le mandat de Riad Salamé comme gouverneur de la Banque centrale se termine fin juillet. Le débat dans les milieux politiques se concentre désormais sur son successeur, compte tenu de la vacance présidentielle, du gouvernement sortant et des répercussions de la poursuite judiciaire de Salamé au Liban et à l'étranger sur la réputation financière et économique du pays.

Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a souligné mercredi que «la loi prévoyait des procédures pour régler la question du gouverneur de la Banque centrale du Liban».

Il a répondu à ceux qui l'accusaient de couvrir Salamé en exigeant qu'ils donnent «un avis juridique sur la prise de mesures appropriées contre le gouverneur contrairement à ce qui avait été convenu lors de la réunion ministérielle consultative de lundi, qui a souligné la nécessité de faire passer l'intérêt public avant les intérêts personnels».

Les ministres sont divisés entre ceux qui soutiennent la révocation de Salamé et ceux qui soutiennent le maintien du statu quo jusqu'à ce qu'une décision judiciaire soit rendue.

Le gouvernement libanais ne peut pas révoquer le gouverneur, et sa seule solution est d'appeler Salamé à démissionner.

Le député Qassem Hashem a indiqué que «le processus judiciaire contre Salamé suit son cours conformément aux principes juridiques», et a affirmé espérer que «l’élection présidentielle pourra avoir lieu avant la fin du mois de juillet, qui correspond à la fin du mandat du gouverneur».

Il a également estimé que «si cela n'était pas possible, deux options resteront: soit le gouvernement décide de nommer un nouveau gouverneur avec l’aval de toutes les forces politiques, soit le vice-gouverneur assume les responsabilités du poste de gouverneur pour une période temporaire afin de maintenir la stabilité financière et monétaire du pays».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.