Emmanuel Macron rend hommage à Roubaix aux trois jeunes policiers tués

Le président français Emmanuel Macron lors du 80e anniversaire de la première réunion du Conseil National de la Résistance devant le 48 rue du Four à Paris, le 24 mai 2023 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron lors du 80e anniversaire de la première réunion du Conseil National de la Résistance devant le 48 rue du Four à Paris, le 24 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 25 mai 2023

Emmanuel Macron rend hommage à Roubaix aux trois jeunes policiers tués

  • Trois policiers de 24 et 25 ans ont été tués dimanche dans le Nord dans une collision avec un véhicule roulant à contre-sens conduit par un homme lui-même mort dans l'accident
  • Emmanuel Macron a bouleversé son agenda pour se rendre à cet hommage

ROUBAIX: Emmanuel Macron préside jeudi un hommage aux trois policiers tués par un chauffard dimanche et se veut "intraitable" face à ce qu'il a décrit et dénoncé comme une forme de "décivilisation".

Trois policiers de 24 et 25 ans ont été tués dimanche dans le Nord dans une collision avec un véhicule roulant à contre-sens conduit par un homme lui-même mort dans l'accident.

Alors que le débat monte après des violences répétées contre agents publics et élus de la République, le chef de l'État présidera la cérémonie d'hommage qui leur sera rendu à l'école nationale de police de Roubaix à 12H00 .

Il doit prendre la parole après avoir rencontré les familles et les collègues des victimes.

Paul, 25 ans, dont la compagne est enceinte, Steven, également 25 ans,  père d'une petit garçon et Manon, 24 ans,  qui avait fait des études de kiné avant de choisir la police, recevront les insignes de la Légion d'honneur à titre posthume.

Ils transportaient dans leur voiture une jeune fille de 16 ans victime d'une agression, "ce qui illustre le cœur de la mission qui leur incombe", avait indiqué la présidence mercredi. "Une mission de tous les jours où les policiers interviennent pour protéger les Français". La jeune fille a été grièvement blessée dans l'accident.

Introspection plus profonde

Emmanuel Macron a bouleversé son agenda pour se rendre à cet hommage, alors que le meurtre prémédité lundi d'une infirmière du CHU de Reims par un homme souffrant de schizophrénie et de paranoïa a également suscité une grande émotion dans le pays.

Au lendemain d'une longue crise sociale et politique sur la question des retraites, il a appelé mercredi ses ministres à "travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation".

Le terme vient de la recherche en sociologie mais a été repris par l'extrême droite, notamment par l'écrivain Renaud Camus, chantre de la théorie du "Grand remplacement".

Mais l'entourage du président évoque "un terme de recherche qui n'est pas préempté par un camp ou un autre".

Son utilisation vise, a précisé cette source jeudi à l'AFP, à "lancer le débat d'une introspection plus profonde sur les maux de la société aujourd'hui".

La démission du maire de Saint-Brévin, Yannick Morez, sous la pression et la menace constantes de l'extrême droite, les intimidations subies par députés et élus locaux ne peuvent être mises ""sur le même plan" que les drames de Reims et de Roubaix, insiste l'entourage du chef de l'État car "ils n'ont pas la même cause".

«Bienveillance»

Pour autant, le camp présidentiel dénonce à l'unisson "une société dans laquelle la violence effectivement est exacerbée", selon les mots jeudi de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

Elle a dénoncé "des personnes qui sont complètement décomplexées vis-à-vis de cette violence et ça devient de la violence ordinaire, de la violence quotidienne".

Lors des questions au gouvernement mercredi au Sénat, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin n'avait pas hésité à qualifier d'"assassin" le conducteur de la voiture qui a percuté le véhicule de police.

"Interrogeons-nous sur une société au sein de laquelle les gens qui soignent (...), les gens qui consacrent leurs journées, leurs nuits, à préserver la santé des autres se voient menacés", avait également lancé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

A l'aise dans ces débats, l'opposition de droite et d'extrême droite dénonce le laxisme de la justice et plus généralement le manque de soutien aux policiers.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.