Un humanitaire belge libéré par Téhéran dans un échange de prisonniers

Des manifestants tiennent des pancartes avec le portrait du travailleur humanitaire belge détenu Olivier Vandecasteele, alors qu'ils participent à une manifestation soutenant le mouvement de résistance iranien à Bruxelles. (AFP)
Des manifestants tiennent des pancartes avec le portrait du travailleur humanitaire belge détenu Olivier Vandecasteele, alors qu'ils participent à une manifestation soutenant le mouvement de résistance iranien à Bruxelles. (AFP)
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Publié le Samedi 27 mai 2023

Un humanitaire belge libéré par Téhéran dans un échange de prisonniers

  • Le sultanat d'Oman, qui joue le rôle de médiateur entre Téhéran et les pays occidentaux, a expliqué que cet humanitaire avait été libéré dans le cadre d'un «échange» entre l'Iran et la Belgique
  • Le détenu iranien, Assadollah Asadi, est un diplomate reconnu coupable d'avoir fomenté un projet d'attentat à l'explosif à Villepinte, près de Paris, et condamné à 20 ans de prison en février 2021 par un tribunal belge

BRUXELLES: L'humanitaire belge Olivier Vandecasteele, libéré vendredi après quinze mois de détention en Iran, en échange d'un diplomate iranien condamné pour terrorisme, a été rapatrié en Belgique où il a retrouvé ses proches dans la soirée.

L'avion militaire qui le transportait depuis Oman, le sultanat du Golfe qui a servi de "facilitateur" dans cet échange, a atterri peu après 21H30 (19H30 GMT) sur la base de Melsbroek, près de Bruxelles.

En costume foncé et baskets, visiblement amaigri mais souriant, le Belge francophone de 42 ans a été étreint de longues minutes par la dizaine de proches qui l'attendaient sur le tarmac, sa mère notamment, selon des images de la chaîne belge RTL-TVI.

Olivier Vandecasteele ne devait pas s'exprimer publiquement dans l'immédiat.

"Enfin libre !", avait annoncé en fin de matinée le Premier ministre belge Alexander De Croo. Sans évoquer le cas du diplomate Assadollah Assadi, que la Belgique a accepté de livrer à Téhéran pour obtenir le retour de son ressortissant.

Ce diplomate, à l'époque en poste à Vienne, a été arrêté le 1er juillet 2018 en Allemagne puis reconnu coupable par la justice belge d'avoir fomenté un projet d'attentat à l'explosif qui devait viser la veille un rassemblement du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, coalition d'opposants), près de Paris.

Il a été condamné à 20 ans de prison en février 2021 à Anvers (nord) pour "tentative d'assassinats terroristes", au grand dam de l'Iran qui a dénoncé une violation de son immunité diplomatique.

De son côté M. Assadi est arrivé en début de soirée à l'aéroport Mehrabad de Téhéran, accueilli par le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Bahadori Jahromi, et un haut responsable du système judiciaire.

Selon une image de l'agence de presse iranienne Fars, les deux hommes l'ont accueilli avec des fleurs et des cadeaux.

Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a réaffirmé qu'Assadollah Assadi avait été condamné "en violation du droit international".

Les membres de l'opposition iranienne en exil, qui ont tenté - sans succès - de s'opposer à cet échange, ont immédiatement dénoncé ce dénouement, jugeant que la Belgique avait payé "une rançon honteuse".

"Cela encouragera le fascisme religieux au pouvoir en Iran à poursuivre ses crimes", a estimé le CNRI.

«Fascisme religieux au pouvoir en Iran»

Tout en saluant le retour d'Olivier Vandecasteele, l'ONG Amnesty International s'est dite "très préoccupée" par la libération de M. Assadi, qui "risque de contribuer au climat d'impunité" dont jouissent à ses yeux les agents iraniens.

Un traité de transfèrement mutuel de condamnés signé en 2022 entre la Belgique et l'Iran et entré en vigueur le 18 avril avait ouvert la voie à cet échange.

Les citoyens occidentaux détenus en Iran

.Voici la liste des Occidentaux incarcérés, selon les autorités iraniennes, des gouvernements étrangers et des militants pour les droits humains.

Etats-Unis

- Un homme d'affaires irano-américain, Siamak Namazi, a été arrêté en octobre 2015 et son père, Mohammad Baquer Namazi, qui s'était rendu en Iran pour tenter d'obtenir sa libération, a été arrêté en février 2016. Ils ont été condamnés à dix ans de prison en octobre 2016 pour espionnage. Le père, âgé de 85 ans, a été dispensé en 2020 d'exécuter sa peine. Il a quitté le pays en octobre 2022.

- Un investisseur irano-américain, Emad Sharqi, s'est vu infliger dix ans de prison, également pour espionnage, ont rapporté des médias iraniens en janvier 2021, indiquant qu'il a été capturé en tentant de fuir l'Iran.

- Morad Tahbaz, un Irano-Américain ayant également la nationalité britannique, a été arrêté en janvier 2018 et condamné à dix ans de prison pour "conspiration avec l'Amérique".

Royaume-Uni

- Mehran Raoof, un militant des droits des travailleurs irano-britannique, a été arrêté en octobre 2020 et s'est vu infliger en août 2021 dix ans et huit mois de prison, selon Amnesty International.

Allemagne

- Ressortissante à la double nationalité allemande et iranienne, Nahid Taghavi a été arrêtée en octobre 2020 et condamnée en août 2021 à dix ans et huit mois d'emprisonnement pour "appartenance à un groupe illégal" et "propagande contre le régime", selon sa fille.

- Jamshid Sharmahd, un dissident irano-allemand, a été capturé en août 2020. Fin avril, la Cour suprême iranienne a entériné sa condamnation à mort pour son implication présumée dans un attentat contre une mosquée perpétré en 2008, qui avait fait 14 morts.

France

- Une responsable d'un syndicat des enseignants français, Cécile Kohler, et son compagnon, Jacques Paris, ont été arrêtés en mai 2022 pour espionnage alors qu'ils faisaient du tourisme en Iran.

- Consultant dans le secteur bancaire et âgé de 35 ans, Louis Arnaud a été arrêté en septembre alors qu'il visitait le pays. Décrit comme "un grand voyageur", il est incarcéré à la prison d'Evine à Téhéran dans des conditions "extrêmement rudes", selon ses parents.

- Un autre Français est détenu en Iran, mais son identité et les circonstances de son arrestation restent inconnues.

- La chercheuse franco-iranienne, Fariba Adelkhah, arrêtée en 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, a été libérée le 10 février mais est interdite de quitter le territoire iranien.

Autriche

- Un homme d'affaires irano-autrichien, Kamran Ghaderi, arrêté en janvier 2016, s'est vu infliger dix ans de prison la même année pour avoir travaillé avec des Etats hostiles à Téhéran.

- Massud Mossaheb, un ressortissant autrichien d'origine iranienne, a été relâché pour raisons médicales le 23 novembre 2022, après quasiment quatre ans de prison. Il lui est toutefois interdit de quitter l'Iran et il doit se présenter aux autorités deux fois par mois.

- Un troisième Autrichien est détenu pour des raisons encore indéterminées.

Suède

- Ahmadreza Djalali, un universitaire iranien résidant en Suède, a été arrêté lors d'une visite en Iran en avril 2016 et condamné à mort en 2017 pour espionnage au profit d'Israël. Il a obtenu la nationalité suédoise pendant sa détention. Selon sa famille, il est toujours dans le couloir de la mort.

Espagne

- L'Espagnol Santiago Sanchez Cogedor est détenu en Iran depuis d'octobre. Fan de football, il avait entrepris de se rendre à pied au Qatar pour assister au Mondial et avait été arrêté peu après son entrée en Iran.

Mais l'exécutif belge a finalement eu recours, pour livrer M. Assadi, à l'article 167 de la Constitution lui accordant les pleines prérogatives en matière de politique étrangère, ont expliqué vendredi des sources gouvernementales belges.

En utilisant cette autre voie "nous n'avons pas prévenu l'opposition iranienne", et avons ainsi pu gagner du temps, a dit l'une de ces sources.

En mars, la Cour constitutionnelle belge, saisie par le CNRI, avait posé des limites à l'usage du traité bilatéral de 2022, précisant que les opposants iraniens en exil devaient être avertis d'une éventuelle décision de transférer M. Assadi afin de pouvoir s'y opposer en justice.

Plusieurs dizaines d'Occidentaux sont détenus en Iran, décrits par leurs soutiens comme des innocents utilisés par Téhéran comme moyen de pression et monnaie d'échange.

Arrêté le 24 février 2022 à Téhéran, Olivier Vandecasteele, 42 ans, avait été condamné pour "espionnage" à 40 ans de prison et 74 coups de fouet.

Condamnation pour espionnage 

Sa famille, qui doit s'exprimer devant la presse samedi matin à Bruxelles, dénonçait depuis des mois les mauvais traitements infligés à leur proche, détenu à l'isolment sans accès aux soins.

La libération d'Olivier Vandecasteele intervient deux semaines après celle de deux ressortissants français, Benjamin Brière, 37 ans, incarcéré pendant trois ans à la prison de Mashhad dans le nord-est de l'Iran, et le Franco-Irlandais Bernard Phelan, 64 ans, qui avait quant à lui passé sept mois en détention.

Trente-cinq ressortissants d'une douzaine d'Etats membres de l'UE, dont quatre Français, sont toujours détenus en Iran, selon la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.