L'Ukraine dit avoir contré l'attaque de drones «la plus importante» sur Kiev

Vitali Klitschko, maire de la capitale ukrainienne de Kiev (Photo, AFP).
Vitali Klitschko, maire de la capitale ukrainienne de Kiev (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 29 mai 2023

L'Ukraine dit avoir contré l'attaque de drones «la plus importante» sur Kiev

  • Les autorités militaires ont affirmé avoir détruit 52 des 54 drones explosifs lancés par Moscou dans le pays dont une quarantaine au-dessus de Kiev, visée pour la quatorzième fois en un mois, une série inédite
  • «Il s'agit de l'attaque de drones la plus importante contre la capitale depuis le début de l'invasion» russe, a déploré l'administration militaire régionale sur Telegram

KIEV: L'Ukraine a dit dimanche avoir contré "l'attaque de drones la plus importante" sur Kiev "depuis le début de l'invasion" russe, qui a toutefois fait deux morts et trois blessés, Volodymyr Zelensky saluant "les héros" de la défense antiaérienne.

"La Fédération de Russie a mené une autre attaque massive sur le territoire de l’Ukraine" en utilisant des drones de fabrication iranienne Shahed, a déclaré en fin de journée l'état-major des forces ukrainiennes, selon lequel 58 de ces 59 engins explosifs ont été abattus.

Les Russes cherchaient notamment à atteindre "des installations militaires et des infrastructures essentielles dans les régions du centre du pays, en particulier dans la région de Kiev", a expliqué l'armée de l'air.

Les autorités militaires ont précisé qu'une quarantaine de ces drones avaient été envoyés au-dessus de la capitale, visée pour la quatorzième fois en un mois, une série inédite.

La Russie a de son côté accusé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, les Occidentaux de "jouer avec le feu" après le récent accord donné par les Etats-Unis à de futures livraisons d'avions de combat F-16 à l'Ukraine, dénonçant une "escalade inacceptable".

«Nos héros»

L'intensité des bruits sourds dans la nuit a marqué les habitants de Kiev.

"Les gens sont sous le choc. Les dégâts sont importants, les vitres sont brisées, le toit est abîmé", déplore auprès de l'AFP Serguiï Movtchane, 50 ans, qui vit dans le quartier de Petcherskiï, où les débris d'un drone mis hors combat par la défense antiaérienne ont endommagé son immeuble, sans néanmoins faire de victimes.

"Il s'agit de l'attaque de drones la plus importante contre la capitale depuis le début de l'invasion" russe, a dénoncé l'administration militaire régionale, précisant que celle-ci "s'est déroulée en plusieurs vagues" et que "l'alerte aérienne a duré plus de cinq heures".

"Plus de 40 drones russes ont été détruits par la défense antiaérienne" au-dessus de Kiev, a-t-elle assuré.

Une efficacité saluée par le président ukrainien : "Chaque fois que vous abattez des drones et des missiles ennemis, des vies sont sauvées. (...) Vous êtes nos héros", a dit Volodymyr Zelensky à l'adresse des militaires de la défense antiaérienne.

"Malheureusement, il y a eu des endroits touchés dans la région de Jytomyr", dans le centre-ouest, a-t-il ensuite déploré dans son message du soir, sans autres précisions.

La Russie "ne sera pas sauvée par les "Shahed" ou tout autre moyen de terreur", a-t-il martelé.

«Nous intimider»

"Kiev, une ville de gens libres et courageux, est devenue un symbole de l'esprit inébranlable de l'Ukraine et des ambitions impériales ratées du Kremlin", a pour sa part loué le ministre de la Défense, Oleksiï Reznikov.

Mykhaïlo Podoliak, un des principaux conseillers du chef de l'Etat ukrainien, a quant à lui pointé du doigt la responsabilité de l'Iran, dont les drones Shahed sont utilisés par la Russie.

"L'Iran d'aujourd'hui est un régime terroriste qui constitue une menace pour l'Europe et le Moyen-Orient", a-t-il lâché, promettant des sanctions en représailles.

Les autorités ont recensé dimanche deux morts et trois blessés dans cette nouvelle attaque "massive" sur la capitale, pour reprendre le qualificatif employé par son maire Vitali Klitschko.

 

Attaque de drones russes : l'Ukraine affirme avoir détruit 58 engins sur 59

L’Ukraine a affirmé dimanche que sa défense aérienne avait abattu 58 des 59 drones explosifs envoyés par la Russie dans la nuit, principalement sur la capitale Kiev.

"La Fédération de Russie a mené une autre attaque massive sur le territoire de l’Ukraine, en utilisant des drones d’attaque iraniens Shahed", a déclaré l’état-major ukrainien. "Selon des informations actualisées, 58 des 59 (drones) ont été abattus par nos défenseurs". Auparavant, les autorités militaires avaient annoncé avoir détruit 52 drones explosifs sur 54.

Les Russes veulent "nous intimider", a réagi Serguiï Movtchane. "Mais je pense que c'est l'agonie de leur régime".

C'est la quatorzième attaque russe de drones sur Kiev depuis début mai selon les autorités et elle est d'une ampleur jamais vue ces derniers mois.

Guerre de drones 

La guerre des drones continue ainsi de faire rage entre l'Ukraine et la Russie, l'usage de ces petits engins pilotés à distance en zone de conflit ayant augmenté de façon exponentielle sur le front ukrainien.

Le territoire russe a lui aussi été la cible ces dernières semaines d'une série d'attaques de ce genre, en plus de sabotages, à l'heure même où Kiev dit finaliser ses préparatifs en vue d'un assaut destiné à reconquérir toutes les zones occupées.

L'attaque la plus spectaculaire en Russie remonte au 3 mai dernier en plein coeur de Moscou lorsque deux drones ont été abattus au-dessus du Kremlin, la résidence officielle et le lieu occasionnel de travail du président Vladimir Poutine.

Outre cet incident, ce sont généralement les régions limitrophes de l'Ukraine qui sont visées, bases arrière de l'approvisionnement des troupes russes.

Si la Russie accuse inlassablement Kiev - et ses soutiens occidentaux - d'être derrière ces attaques, l'Ukraine nie de manière générale toute implication.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com