Des Soudanais déplacés par le conflit se réfugient provisoirement dans l'État d'Al-Jazirah

Des passants près de l'entrée de l'hôpital Medani Heart Centre à Wad Madani, la capitale de l'État d'Al-Jazirah dans le centre-est du Soudan, le 25 mai 2023 (Photo, AFP).
Des passants près de l'entrée de l'hôpital Medani Heart Centre à Wad Madani, la capitale de l'État d'Al-Jazirah dans le centre-est du Soudan, le 25 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 30 mai 2023

Des Soudanais déplacés par le conflit se réfugient provisoirement dans l'État d'Al-Jazirah

  • Al-Jazirah a jusqu'à présent accueilli le plus grand nombre de personnes déplacées par le conflit qui sévit dans la capitale Khartoum
  • L'État est confronté à une pénurie de produits de base habituellement distribués de Khartoum vers les zones périphériques

WAD MADANI, SOUDAN: Des centaines de milliers de civils soudanais ont été déplacés depuis le début des affrontements entre les forces armées soudanaises et les Forces paramilitaires de soutien rapide, il y a six semaines. La grande majorité d'entre eux ont choisi de rester dans le pays.

L'État d'Al-Jazirah, situé à seulement trois heures de route au sud-est de Khartoum, a jusqu'à présent accueilli le plus grand nombre de personnes fuyant le conflit dans la capitale soudanaise. Il représente ainsi un microcosme de la crise des déplacés.

Les personnes fuyant vers Al-Jazirah sont épargnées par le difficile périple à travers les ponts, les cours d'eau et les frontières internationales pour trouver refuge. Toutefois, nombre d'entre elles se heurtent à de nouvelles difficultés à leur arrivée dans les camps de déplacés, avec un accès limité aux soins de santé, aux abris et à la nourriture.

Compte tenu du nombre croissant de personnes déplacées, Al-Jazirah est confrontée à d'alarmantes pénuries de médicaments, de carburant et de nourriture – des biens qui, dans des circonstances normales, seraient distribués depuis Khartoum vers les différents États périphériques du Soudan.

De la fumée s'élève dans le sud de Khartoum durant les combats opposant les forces de deux généraux rivaux au Soudan, le 6 mai 2023 (Photo, AFP).

Asaad al-Sir Mohammed, commissaire du Soudan chargé de l'aide humanitaire, indique que les organisations humanitaires sont actives sur le terrain à Al-Jazirah pour faire face à l'afflux de personnes déplacées. Mais les moyens sont déjà limités.

«Nous sommes en réseau avec toutes les organisations du Soudan», a-t-il indiqué à Arab News. «Des organisations spécialisées dans la prise en charge des réfugiés nous accompagnent actuellement. Nous collaborons avec l'Organisation mondiale de la santé et le Programme alimentaire mondial.»

Certaines organisations se sont engagées à coordonner leur action avec le ministère soudanais de la Protection sociale, la Commission d'aide humanitaire et la Commission des réfugiés, notamment le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Alight, ZOA, le Conseil danois pour les réfugiés, Medical Teams International et Islamic Relief.

«Nous envisageons d'absorber le premier traumatisme des déplacés et de leur fournir un logement digne. Ensuite, les organisations interviendront», a déclaré M. Mohammed. «Plusieurs organisations, dont Médecins sans frontières, ont déjà commencé à travailler dans le cadre de leur mandat.»

Un patient est transporté sur un brancard à l'hôpital Medani Heart Centre à Wad Madani, la capitale de l'État d'Al-Jazirah dans le centre-est du Soudan, le 25 mai 2023 (Photo, AFP).

Cependant, malgré une étroite coordination entre les comités de service et les autorités de l'État d'Al-Jazirah, M. Mohammed estime que le nombre de personnes déplacées risque d'entraîner des pénuries encore plus importantes si les agences d'aide et le Comité suprême de Khartoum n'agissent pas rapidement.

Les producteurs alimentaires locaux sont notamment contraints d'augmenter leur production afin de répondre à l'augmentation du nombre de bouches à nourrir et à l'effondrement des chaînes d'approvisionnement en provenance de la capitale.

Mudther Abdul Karim, qui représente les producteurs de farine locaux, a déclaré à Arab News que les sept plus grandes minoteries d'Al-Jazirah devront probablement faire face à une augmentation de leur charge de travail en raison de la fermeture de plusieurs unités à Khartoum liée aux combats.

Toutes les minoteries d'Al-Jazirah ont été obligées de fonctionner à plein régime, explique M. Abdul Karim. Les autorités ont pris des mesures pour importer de la farine des minoteries de l'État de la mer Rouge et des pays voisins afin de répondre à l'augmentation de la demande.

Un Soudanais récolte des oignons dans la région d’Al-Jazirah, au sud de Khartoum, le 11 mai 2023. Alors que les combats à Khartoum ne montrent aucun signe de répit, les propriétaires de petites entreprises se sont retrouvés à perte, sans aucune perspective de rattraper les semaines de ralentissement sans précédent (Photo, AFP).

Pour ce qui est du carburant, bien que l'État bénéficie d'un approvisionnement direct via un pipeline de 217 kilomètres de long relié à la raffinerie d'Al-Jely, de nombreux citoyens sont encore contraints de faire la queue pendant plus de deux jours pour faire le plein de leurs voitures et de leurs jerrycans.

Pour faire face à la marée humaine qui fuit Khartoum, Fatah Al-Rahman Taha, ministre soudanais de la Protection sociale, a indiqué à Arab News que le camp 5 dans l'État d'Al-Qadarif, qui accueillait les Éthiopiens déplacés par la guerre du Tigré, était rouvert afin d'accueillir de nouveaux arrivants.

«Le problème de la guerre est une réalité imposée, mais les nuages se dissiperont et le Soudan se relèvera», a affirmé M. Taha.

Un homme passe devant une station-service fermée à Wad Madani, la capitale de l'État d'Al-Jazirah dans le centre-est du Soudan, le 18 mai 2023 (Photo, AFP).

Les combats au Soudan ont tué plus de 1 800 personnes, selon le projet ACLED (Armed Conflict Location and Event Data Project). Les Nations unies indiquent que plus d'un million de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays, et que 300 000 autres ont fui vers les pays voisins.

Les civils, de plus en plus désespérés, attendent de brèves accalmies pour fuir ou pour recevoir de l'aide, car les combats ont réduit les réserves de nourriture, d'eau et d'électricité de Khartoum.

Il n'est pas facile de s'échapper de la zone de conflit. Les conseils aux voyageurs occidentaux indiquent que l'aéroport international de Khartoum est fermé, que les vols d'évacuation depuis la base aérienne de Wadi Saeedna, au nord de Khartoum, sont interrompus et que les possibilités d'évacuation depuis Port-Soudan sont limitées.

Par conséquent, les personnes cherchant à quitter le Soudan par des moyens commerciaux doivent le faire à leurs risques et périls. Par ailleurs, la sécurité et la fiabilité des compagnies aériennes locales suscitent de vives inquiétudes, nombre d'entre elles étant interdites d'exploitation dans l'espace aérien international.

EN BREF

C'est dans l'État de Khartoum que se trouve la capitale nationale du Soudan, la ville de Khartoum. Il s'agit de l'État le plus petit en termes de superficie, mais le plus peuplé. La capitale abrite les bureaux de l'État, des organisations gouvernementales et non gouvernementales, des institutions culturelles et l'aéroport principal.

Les ressortissants étrangers qui souhaitent quitter le Soudan pour se rendre dans les pays voisins par d'autres moyens sont priés de prendre conseil au préalable, car les points de passage frontaliers peuvent être fermés ou nécessiter de longs délais de transit et de traitement, en l'absence de l'infrastructure et du personnel nécessaires.

Lundi, les combats se poursuivaient sur les principaux champs de bataille malgré un nouveau cessez-le-feu entré en vigueur le 20 mai, le dernier en date d'une série de tentatives d'accords.

Les États-Unis et l'Arabie saoudite, qui ont négocié l'accord, ont fait état de «graves violations» depuis son entrée en vigueur, mais ont déclaré dans un communiqué commun vendredi avoir constaté «un meilleur respect de l'accord», malgré «des tirs isolés à Khartoum».

Les Soudanais souffrent depuis le début des combats il y a six semaines (Photo AN, Faiz Abubakr).

Les personnes arrivant à Al-Jazirah en provenance de l'État de Khartoum ne sont pas toutes soudanaises. Pendant de nombreuses années, l'État a accueilli 307 000 réfugiés et demandeurs d'asile issus de zones de conflit du continent africain. Mais aujourd'hui, ils sont contraints de fuir une fois de plus en raison de la violence qui sévit dans la capitale et ses environs.

«Les réfugiés sont principalement des Érythréens, des Éthiopiens et des Sud-Soudanais», explique à Arab News Mustafa Mohammed, secrétaire général de l'autorité locale d'Al-Jazirah et chef de la chambre des volontaires créée pour venir en aide aux personnes déplacées de Khartoum.

«Certains d'entre eux ont demandé à retourner dans leur pays d'origine et des moyens de transport leur ont été mis à disposition. D'autres ont été conduits vers des centres d'accueil pour réfugiés.»

«Avec l'aide du Croissant-Rouge soudanais, nous avons pu limiter le nombre de familles expatriées dans tout le pays, soit environ 500 familles pour 24 700 personnes, et ce nombre continue d'augmenter», a-t-il ajouté, précisant que cela n'incluait pas les familles hébergées par des proches.

«Le nombre d'arrivées dans l'État est important et inattendu. Nous fournissons divers services, depuis les services médicaux jusqu'à la mise à disposition de logements et de nourriture.»

Pendant de nombreuses années, l'État d'Al-Jazirah a accueilli 307 000 réfugiés et demandeurs d'asile provenant de zones de conflit du continent africain (Photo AN, Faiz Abubakr).
 

Le Croissant-Rouge soudanais a récemment indiqué que 5 244 familles étaient réparties dans 28 camps situés dans différentes localités, soit un total de 28 217 personnes déplacées. Quelque 272 familles sont hébergées dans des appartements et 2 114 personnes dans des hôtels.

Les camps eux-mêmes souffrent de pénuries d'eau et de nombreux autres problèmes, selon Yasser Salah, responsable de l'initiative de jeunes bénévoles Sharaa Alhwadeath à Al-Jazirah.

«Depuis l'escalade de la violence dans l'État de Khartoum, nous sommes confrontés à une catastrophe humanitaire de très grande ampleur que les volontaires abordent en premier lieu par le biais de petits camps, dont certains se trouvent dans des écoles ou des maisons», a déclaré Salah à Arab News depuis le camp d'Al-Shaima, un complexe de logements pour étudiants dans la capitale de l'État d'Al-Jazirah, Wad Madani, qui accueille des familles déplacées.

Selon M. Salah, il est impossible d'ignorer la crise humanitaire qui sévit actuellement dans l'État, alors que les pharmacies ont du mal à obtenir des médicaments de base et que les banques de sang sont à court de stocks pour les transfusions.

Des camps non officiels, qui ne sont pas reconnus par l'État, ont également vu le jour dans le sillage de la crise. Sur les 18 camps de Wad Madani, seuls deux sont reconnus par le gouvernement. Des bénévoles locaux ont expliqué à Arab News que les 16 autres ne bénéficiaient d'aucune aide de l'État.

Les personnes déplacées dépendent donc des dons de leurs amis et des jeunes qui travaillent dans les agences d'aide locales et internationales.

Des personnes circulent avec en arrière-plan la fumée des combats dans la capitale soudanaise, Khartoum, le 3 mai 2023 (Photo, AFP).

«Les camps dont nous disposons souffrent d'un manque d'eau et d'eau potable, ainsi que de nourriture, de traitements médicaux et de soins de santé généraux, de lits et de matelas», a confié un bénévole local ayant requis l'anonymat.

«Il y a un manque d'électricité et un grand nombre de patients. C'est pourquoi nous organisons des journées de traitement en présence de médecins.»

Malgré l'absence de soutien du gouvernement, le volontaire a déclaré que les personnes hébergées dans les camps non officiels soutenus par la communauté sont souvent mieux loties que celles hébergées dans les camps reconnus par l'État.

«L'état des camps sous le contrôle du gouvernement est pire que celui des camps que nous gérons, qui sont basés sur des principes humains et de solidarité.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite déplore l’échec de la candidature de la Palestine à l’ONU

Le ministère a renouvelé l'appel du Royaume à la communauté internationale pour qu'elle assume sa responsabilité dans l'arrêt des attaques de l'occupation israélienne contre les civils à Gaza. (AP)
Le ministère a renouvelé l'appel du Royaume à la communauté internationale pour qu'elle assume sa responsabilité dans l'arrêt des attaques de l'occupation israélienne contre les civils à Gaza. (AP)
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  • Le Royaume réaffirme son soutien au droit du peuple palestinien à l'autodétermination
  • La Jordanie exprime également sa "sincère tristesse" face à l'incapacité du Conseil de sécurité à approuver la résolution.

DUBAI : L'Arabie saoudite a exprimé son regret face à l'échec du Conseil de sécurité des Nations Unies à adopter une résolution acceptant l'adhésion à part entière de la Palestine à l'ONU.

Dans une déclaration officielle du ministère des Affaires étrangères sur la plateforme de médias sociaux X, le Royaume a déclaré que "la non-adoption de la résolution permet à l'occupation israélienne de poursuivre ses violations du droit international sans dissuasion et ne rapprochera pas la paix souhaitée".

Le ministère a renouvelé l'appel du Royaume à la communauté internationale pour qu'elle assume sa responsabilité dans l'arrêt des attaques de l'occupation israélienne contre les civils à Gaza.

Le Royaume a également réaffirmé son soutien au droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à l'établissement d'un État palestinien sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément à l'initiative de paix arabe et aux résolutions internationales pertinentes.

La Jordanie a également exprimé sa "sincère tristesse" face à l'incapacité du Conseil de sécurité à approuver une résolution qui aurait admis la Palestine comme membre à part entière des Nations unies, en raison du droit de veto des États-Unis.

Dans une déclaration, le ministère des affaires étrangères du pays a réaffirmé "que la communauté internationale est en faveur de la solution à deux États, qu'Israël est en train de saper".

"Le Conseil de sécurité doit reconnaître l'État palestinien afin d'empêcher Israël de priver le peuple palestinien de son droit à la liberté et à son propre État", a rapporté l'agence de presse nationale Petra.

"La reconnaissance de l'État palestinien et son adhésion pleine et entière sont une étape nécessaire pour imposer une paix juste qui mette fin à l'occupation et au conflit et qui respecte le droit de tous les peuples de la région à vivre dans la sécurité et la stabilité", a déclaré le porte-parole du ministère, Sufian Qudah.

"La Jordanie exige que toutes les nations reconnaissent l'État de Palestine sur les lignes du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, comme condition préalable à l'instauration de la paix et de la sécurité dans la région.

Le Qatar, dans une déclaration publiée par son ministère des affaires étrangères, a également exprimé son "profond regret face à l'échec du Conseil de sécurité à adopter un projet de résolution acceptant l'adhésion à part entière de l'État de Palestine aux Nations unies".

L'Organisation de la coopération islamique a également exprimé son profond regret face à l'incapacité du Conseil de sécurité "d'assumer ses responsabilités en accordant à l'État de Palestine le statut de membre à part entière des Nations unies, à un moment où le peuple palestinien est confronté aux formes les plus dures d'agression, de persécution et de génocide".

Dans une déclaration, l'organisation a affirmé que "l'utilisation du droit de veto des États-Unis contrevient aux dispositions de la Charte des Nations Unies, qui permet l'adhésion de tous les États acceptant les obligations qu'elle contient, et continue d'empêcher le peuple palestinien d'obtenir ses droits légitimes, perpétuant ainsi l'injustice historique subie par le peuple palestinien au cours des 75 dernières années", a rapporté l'agence de presse qatarie.

L'OCI a également affirmé le droit légitime de la Palestine à incarner son statut politique et juridique au sein des Nations unies, "considérant qu'il s'agit d'un droit en souffrance depuis des décennies, fondé sur les droits politiques, juridiques, historiques et naturels du peuple palestinien sur sa terre, comme le confirment les résolutions pertinentes des Nations unies".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un tribunal ordonne la libération d'une éminente professeure palestinien soupçonné d'incitation à la violence

La professeure a été suspendue par son université le mois dernier après avoir appelé à l’abolition du sionisme et suggéré que les récits d’agressions sexuelles lors des attaques dirigées par le Hamas contre Israël ont été fabriqués. (X/File)
La professeure a été suspendue par son université le mois dernier après avoir appelé à l’abolition du sionisme et suggéré que les récits d’agressions sexuelles lors des attaques dirigées par le Hamas contre Israël ont été fabriqués. (X/File)
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  • Nadera Shalhoub-Kevorkian était sous enquête après avoir interrogé les atrocités du Hamas, critiquant Israël
  • Justification insuffisante de l’arrestation, selon le tribunal. La détention fait partie d’une campagne plus large, selon l’avocat

LONDRES : Nadera Shalhoub-Kevorkian, éminente professeure de l'Université hébraïque de Jérusalem, a été libérée vendredi après qu'une décision de justice ait rejeté les conclusions de la police.

La criminologue et professeur de droit avait été arrêtée la veille, soupçonnée d'incitation à la haine. Elle faisait l'objet d'une enquête pour des remarques concernant les attaques du 7 octobre menées par le Hamas et pour avoir déclaré que les Israéliens commettaient des "crimes génocidaires" dans la bande de Gaza et qu'ils devaient en craindre les conséquences.

Vendredi, le tribunal a rejeté une demande de la police visant à prolonger sa détention provisoire, estimant que l'arrestation n'était pas suffisamment justifiée, selon les médias hébraïques.

Des manifestants se sont rassemblés devant le palais de justice pour protester contre l'arrestation de Mme Shalhoub-Kevorkian.

La chaîne israélienne Channel 12, qui a rapporté la nouvelle en premier, n'a pas précisé où Shalhoub avait été arrêtée, mais son avocat a confirmé plus tard qu'elle avait été appréhendée à son domicile dans le quartier arménien de Jérusalem.

"Elle n'était pas en bonne santé ces derniers temps et a été arrêtée à son domicile", a déclaré Alaa Mahajna. "La police a fouillé la maison et a saisi son ordinateur et son téléphone portable, des livres de poésie [palestinienne] et des documents liés à son travail.

M. Mahajna a décrit l'arrestation de Mme Shalhoub-Kevorkian comme faisant partie d'une campagne plus large menée contre elle, qui a comporté de nombreuses menaces de mort et de violence. 

La professeure a été suspendue par son université le mois dernier après avoir appelé à l'abolition du sionisme et suggéré que les récits d'agressions sexuelles lors des attaques menées par le Hamas contre Israël avaient été fabriqués.

La suspension a d'abord été critiquée par la communauté universitaire, qui y a vu une atteinte à la liberté académique en Israël. Toutefois, la décision a été annulée après que Mme Shalhoub-Kevorkian a présenté ses excuses et admis que des agressions sexuelles avaient eu lieu.

Depuis le début des hostilités l'année dernière, de nombreuses voix dissidentes en Israël ont été arrêtées pour avoir exprimé leur solidarité avec les victimes des bombardements à Gaza.

En octobre, le célèbre journaliste israélien ultraorthodoxe Israel Frey a été contraint de se cacher à la suite d'une violente attaque à son domicile.

Bayan Khateeb, étudiante au Technion-Israel Institute of Technology, a été arrêtée l'année dernière pour incitation après avoir posté une histoire Instagram montrant la préparation d'un plat populaire à base d'œufs épicés avec la légende : "Nous mangerons bientôt la shakshuka de la victoire".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Irak: un mort dans une frappe imputée à la Turquie

Des combattants peshmergas kurdes marchent pour inspecter les dégâts suite à une attaque transfrontalière iranienne dans la région de Zargwez, où plusieurs partis kurdes iraniens de gauche en exil ont des bureaux, à environ 15 kilomètres de la ville irakienne de Sulaimaniyah, le 28 septembre 2022. (AFP)
Des combattants peshmergas kurdes marchent pour inspecter les dégâts suite à une attaque transfrontalière iranienne dans la région de Zargwez, où plusieurs partis kurdes iraniens de gauche en exil ont des bureaux, à environ 15 kilomètres de la ville irakienne de Sulaimaniyah, le 28 septembre 2022. (AFP)
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  • En lutte armée contre les autorités turques depuis 1984, le PKK est classé groupe «terroriste» par Ankara et ses alliés occidentaux
  • La Turquie a installé depuis 25 ans des bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, qui dispose également de bases arrières dans cette région

ERBIL: Un homme a été tué dans une frappe de drone imputée à la Turquie dans le nord de l'Irak, a indiqué vendredi un responsable local du Kurdistan autonome, secteur des opérations turques contre les combattants kurdes turcs du PKK.

L'armée turque confirme épisodiquement ses bombardements en territoire irakien voisin, où elle mène régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre des positions du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) au Kurdistan autonome d'Irak mais aussi dans la région montagneuse du Sinjar, plus à l'ouest.

En lutte armée contre les autorités turques depuis 1984, le PKK est classé groupe "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

La frappe a eu lieu jeudi soir près d'un petit village mais la victime a été retrouvée vendredi matin, a indiqué à l'AFP Ihsan Chalabi, maire du district de Sidakan, zone montagneuse du Kurdistan irakien, près de la jonction des frontières avec la Turquie et l'Iran.

Il a évoqué "une frappe de drone turc contre une voiture", précisant que "le corps appartient à un habitant de la région qui fait partie des Peshmergas", les forces de sécurité locales kurdes.

La Turquie a installé depuis 25 ans des bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, qui dispose également de bases arrières dans cette région.

Début avril, un "haut responsable militaire" issu du PKK a été tué par un drone de l'armée turque ayant visé son véhicule dans la région du Sinjar, selon les services antiterroristes du Kurdistan autonome.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est attendu lundi en Irak. Il n'a pas exclu une visite, sur le chemin du retour, à Erbil, capitale du Kurdistan autonome depuis 1991.

La dernière visite officielle de M. Erdogan en Irak remonte à mars 2011. Alors Premier ministre, il avait exhorté les autorités irakiennes à coopérer avec son pays dans la lutte contre le PKK.

En mars, le ministre de la Défense irakien Thabet al-Abassi a exclu "des opérations militaires conjointes" contre le PKK mais souligné que la Turquie et l'Irak "oeuvreront à l'installation d'un centre conjoint de coordination des renseignements".

Le pouvoir central à Bagdad et le gouvernement régional du Kurdistan irakien ont été accusés de tolérer les activités militaires de la Turquie afin de préserver leurs liens économiques étroits.