Optimisme prudent de l'Otan pour l'entrée de la Suède, pression de Washington

Les manifestants lèvent des drapeaux jaunes et des portraits d'Abdullah Ocalan, le fondateur du PKK -- emprisonné en Turquie depuis 1999 -- lors d'une manifestation appelant à sa libération, dans la ville à majorité kurde de Qamishli, en Syrie le 15 février 2023. (Photo d'illustration, AFP)
Les manifestants lèvent des drapeaux jaunes et des portraits d'Abdullah Ocalan, le fondateur du PKK -- emprisonné en Turquie depuis 1999 -- lors d'une manifestation appelant à sa libération, dans la ville à majorité kurde de Qamishli, en Syrie le 15 février 2023. (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Mercredi 31 mai 2023

Optimisme prudent de l'Otan pour l'entrée de la Suède, pression de Washington

  • Un appel à libérer le fondateur du PKK a été projeté par le comité Rovaja, selon sa vidéo de revendication, qui montre une effigie en feu du président turc
  • «Il est complètement inacceptable que des terroristes du PKK continuent à agir librement en Suède, qui est candidate à l'Otan», a réagi le porte-parole de la présidence turque.

STOCKHOLM: L'Otan a affiché mardi un optimisme prudent sur fond de pression des Etats-Unis pour une entrée rapide de la Suède dans l'Alliance après la réélection du président turc Recep Tayyip Erdogan, principal obstacle à l'adhésion de Stockholm.

"Le temps est venu" pour que la Suède puisse entrer dans l'Otan, a affirmé mardi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, en appelant la Turquie et la Hongrie à mettre un terme à leur veto qui dure depuis des mois.

"Il n'y a pas de raison de prendre du temps supplémentaire", a-t-il insisté à l'occasion d'une visite en Suède, à la veille d'une réunion des chefs de la diplomatie des pays de l'Otan à Oslo en Norvège.

Comme nombre de leurs alliés, les Etats-Unis veulent que la Suède entre dans l'Otan d'ici le prochain sommet de l'Otan à Vilnius les 11 et 12 juillet, peu après l'adhésion de la Finlande voisine, effective depuis le 4 avril.

"Nous n'avons pas de doute que cela peut être le cas, doit être le cas et nous nous attendons à ce que ce soit le cas", a affirmé M. Blinken.

Le Département d'Etat a indiqué dans la soirée que M. Blinken avait directement téléphoné à son homologue turc Mevlut Cavusoglu, qui n'est pas attendu à Oslo.

Que va décider le président turc Erdogan ? Se montrer plus conciliant avec la candidature suédoise maintenant que sa difficile campagne électorale est achevée ? Ou la garder comme un levier de négociations, possiblement pour convaincre Washington de lui vendre enfin des avions de combat F-16 ?

La livraison de F-16 et la candidature suédoise "sont des sujets distincts", a affirmé mardi M. Blinken, alors que le président Joe Biden la veille semblait avoir lié les deux dossiers lors d'un entretien avec M. Erdogan.

Souhaité par l'administration américaine, le contrat d'armement a jusqu'ici été bloqué par les parlementaires américains, inquiets de l'entre-deux affiché par la Turquie avec la Russie.

A Washington mardi, la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre s'est également efforcée de corriger l'impression laissée par M. Biden, assurant qu'un soutien à la Suède n'était "pas une condition" pour les F-16.

Si une défaite de M. Erdogan aurait facilité une adhésion suédoise selon les analystes, l'Otan a affiché mardi un relatif optimisme pour résoudre l'équation.

Incident pro-PKK 

Une adhésion de la Suède à l'Otan est "absolument possible" d'ici Vilnius, a estimé son secrétaire général Jens Stoltenberg, lors d'une conférence de presse à Oslo.

"Il n'y a pas de garanties, mais c'est absolument possible d'atteindre une solution pour permettre la décision sur une adhésion à part entière", a déclaré le dirigeant norvégien, dont le mandat s'achève à l'automne.

Pour le chef de l'Alliance atlantique, "il y a maintenant une fenêtre, en particulier après les élections turques et avec le Parlement turc en train d'être constitué".

Un nouvel incident est toutefois venu rappeler la fragilité de la candidature suédoise, au moment où la Turquie réclame à la Suède d'empêcher une manifestation de militants anti-Erdogan proches du PKK dimanche à Stockholm.

Un groupe de soutien aux combattants kurdes en Syrie, le comité Rojava, a diffusé lundi une vidéo montrant le drapeau du mouvement projeté de nuit sur la façade du Parlement suédois.

Ankara a déploré mardi un acte "inacceptable" de ce comité, qui cherche par des actions chocs à bloquer la marche de Stockholm vers l'Otan et des compromis avec M. Erdogan.

"Nous attendons des autorités suédoises qu'elles enquêtent sur cet incident et placent ses auteurs devant leurs responsabilités", a affirmé Fahrettin Altun, le porte-parole de la présidence turque.

Dans la foulée de l'invasion russe de l'Ukraine, la Suède et la Finlande avaient annoncé en mai 2022 leur candidature à l'Otan.

Après des décennies de neutralité, puis de non alignement militaire depuis la fin de la Guerre froide, les deux pays nordiques ont jugé caduc l'équilibre sécuritaire né de la chute de l'URSS, rendant indispensables à leurs yeux de bénéficier du pacte de protection mutuelle otanien.


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.