Le Hezbollah "joue avec le feu", menace Netanyahu

 La Finul, force de maintien de la paix de l'ONU dans le sud du Liban, a appelé à "la plus grande retenue".
 La Finul, force de maintien de la paix de l'ONU dans le sud du Liban, a appelé à "la plus grande retenue".
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Publié le Mardi 28 juillet 2020

Le Hezbollah "joue avec le feu", menace Netanyahu

  • Le Hezbollah a réfuté toute tentative d'incursion mais Israël affirme avoir une confirmation visuelle
  • Les faits se sont produits "fermes de Chebaa" que l'ONU considère comme faisant partie du plateau du Golan syrien

JERUSALEM, BEYROUTH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé lundi que le Hezbollah libanais "joue avec le feu", après des tensions à la frontière avec le Liban dans lesquelles le mouvement chiite a démenti toute implication. 
"Le Hezbollah et le gouvernement libanais sont responsables de toute attaque qui sortira du territoire" libanais, a déclaré Netanyahu lors d'une conférence de presse. "Notre réaction sera très forte", a-t-il prévenu.
L'armée israélienne avait auparavant indiqué avoir déjoué "une tentative d'infiltration d'une cellule terroriste" et ouvert le feu sur des hommes armés, juste après qu'ils aient franchi la frontière nord avec le Liban. 
Totalement faux
Le Hezbollah, pour sa part, a réfuté toute tentative d'incursion. "Jusqu'à maintenant la Résistance islamique n'a pris part à aucun accrochage, n'a pas ouvert le feu durant les évènements du jour", a aussi réagi le Hezbollah dans un communiqué.
"Tout ce que les médias ennemis rapportent à propos d'une opération d'infiltration depuis le Liban qui aurait été déjouée (...) est totalement faux", a-t-il ajouté.
"Nous avons pu déjouer avec succès une tentative d'infiltration d'une cellule terroriste en Israël", a déclaré à des journalistes le porte-parole de l'armée israélienne Jonathan Conricus, précisant avoir "une confirmation visuelle selon laquelle les terroristes sont retournés au Liban".
L'armée israélienne a indiqué qu'un groupe de trois à cinq personnes, munies de fusils, avait pénétré de quelques mètres au-delà de la Ligne bleue séparant Israël du Liban et que "les forces de sécurité ont ouvert le feu". L'armée a dit ignorer si elles avaient été blessées et a précisé qu'il n'y avait pas eu de blessés côté israélien.
Bombardements
Cet incident a été suivi par des frappes d'artillerie israéliennes dans le secteur des fermes de Chebaa. Ces bombardements n'ont pas fait "de morts ou de blessés" dans les rangs de la "résistance", selon le Hezbollah.
Les faits se sont produits "fermes de Chebaa" région frontalière entre le Liban, la Syrie et Israël et que l'ONU considère comme faisant partie du plateau du Golan syrien, occupé par Israël depuis 1967.
Appel à la retenue
La Finul, force de maintien de la paix de l'ONU dans le sud du Liban, a appelé à "la plus grande retenue", précisant dans un bref communiqué que les tirs avaient cessé.
Après plusieurs conflits, Israël et le Liban demeurent techniquement en état de guerre et la Finul est déployée dans le sud du Liban pour faire tampon entre les deux pays.
Cette poussée de fièvre intervient quelques jours après des frappes en Syrie imputées à Israël qui ont tué cinq combattants pro-Iran le 20 juillet. Le lendemain, le Hezbollah annonçait la mort d'un de ses combattants, Ali Kamal Mohsen, dans ces raids.
Poids lourd de la vie politique libanaise, le Hezbollah est militairement impliqué dans le conflit syrien au côté du régime de Bachar al-Assad, tout comme l'Iran, autre ennemi d'Israël.
"Si les Israéliens décident de lancer une guerre, nous allons leur faire face et nous allons répondre", a martelé dimanche dans un entretien télévisé le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem.
L'armée israélienne avait indiqué la semaine dernière avoir "élevé son niveau de préparation contre diverses actions ennemies potentielles".
Le dernier grand affrontement entre le Hezbollah et Israël remonte à 2006 et avait fait en un mois plus de 1.200 morts côté libanais essentiellement des civils, et 160 côté israélien en majorité des militaires.
 


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.