Restauration: plébiscitée par les chefs, une livraison «éthique» voit le jour

Les restaurants s’adaptent au contexte actuel en livrant leur nourriture aux particuliers (Photo, Paul ELLIS/AFP).
Les restaurants s’adaptent au contexte actuel en livrant leur nourriture aux particuliers (Photo, Paul ELLIS/AFP).
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Publié le Mardi 08 décembre 2020

Restauration: plébiscitée par les chefs, une livraison «éthique» voit le jour

  • L'offre de restauration à livrer, en forte croissance depuis la pandémie, doit être « de qualité : éthique, responsable et durable », estiment nombre de chefs
  • Avec une centaine d'acteurs de la restauration, Baranger a signé une tribune fin novembre dans le Journal du Dimanche prônant une « livraison éthique »

PARIS: « Au pays de Paul Bocuse, on peut faire autre chose que livrer de la junk food dans de mauvaises conditions sociales ». L'offre de restauration à livrer, en forte croissance depuis la pandémie, doit être « de qualité : éthique, responsable et durable », estiment nombre de chefs.

Une fois les champignons farcis au beurre d'escargot au four, le chef Franck Baranger fait rissoler des magrets de canards dodus, destinés aux quelque 140 menus - 3 plats pour 25 euros - qui seront emportés ou livrés chez les clients de son bistrot Belle Maison, en cette froide journée de décembre.

Depuis la fermeture fin octobre des cafés, restaurants et brasseries pour un deuxième confinement, vente à emporter et livraison assurent « en une semaine l'activité que faisaient en un jour nos quatre établissements, tous situés dans le 9e arrondissement » de la capitale, explique le chef. Trois d'entre eux - les bistrots Pantruche et Caillebote, le coffee shop Coucou - gardent leur rideau baissé. Mais cela permet aussi de « continuer à apporter du plaisir aux clients ».

« La vente à emporter c'est facile, mais pour la livraison il nous fallait un partenaire de confiance : si le plat qui part de chez nous tombe par terre, puis est ramassé et servi, le client va se dire que c'est la faute du restaurant ! », souligne Baranger.

« Il est important que nos plats arrivent parfaitement dressés, faciles à réchauffer au four, dans un bel emballage en forme d'origami, écologique, fait en France... et livrés par des livreurs employés en CDI par une société normale, qui cotisent à la Sécu et peuvent se loger », dit-il.

Avec une centaine d'acteurs de la restauration, Baranger a signé une tribune fin novembre dans le Journal du Dimanche prônant une « livraison éthique » et appelant « les autorités politiques à réglementer des plates-formes » à l'activité « délétère pour tous ».

Sans nommer les géants américains Uber Eats et Deliveroo, souvent épinglés pour la précarité et la faible rémunération de leurs livreurs autoentrepreneurs, ils pointent une « concurrence déloyale » d'acteurs qui « ponctionnent des commissions exorbitantes » tout « en exploitant des livreurs précarisés ».

« Juste prix »

Le consommateur doit comprendre qu'un « plat livré en vingt minutes, pour un coût de livraison de 2,50 euros, c'est la promesse d'un livreur sous-payé, sans protection sociale, qui tourne à vide et sans revenu lorsqu'il n'effectue pas de course », affirme la tribune.

Pour Baranger, « à force de tirer les prix vers le bas, tout le monde vit mal. C'est un choix de vie: nous voulons faire de la qualité et prendre soin de nos partenaires: fournisseurs, éleveurs, salariés, livreurs ». 

Ce respect a un prix : une livraison à 10 euros dans la capitale intra muros – 20 à 30 euros en périphérie –, assurée par la start-up Tiptoque. Créée en 2015 pour livrer des plateaux repas en entreprise, elle fournit aux restaurants, à Paris et à Lyon, une plate-forme de réservations clé en main et fait travailler des sociétés de livreurs salariés comme Top Chrono ou Welbex. 

« Il faut éduquer le client à sa responsabilité sociale et sociétale, à payer le juste prix », dit Thomas Bouvier, son cofondateur.

« Au pays de Paul Bocuse, on peut faire autre chose que livrer de la junk food dans de mauvaises conditions sociales », renchérit son associé Edwy Rousseau. « Quand je livre un cochon de 8 heures ou un lièvre à la royale, je suis content. »

Partenaire du guide Michelin, Tiptoque fédère une cinquantaine de chefs dont Eric Frechon, Yannick Alléno, Kelly Rangama ou Beatriz Gonzalez, avec pour credo de « respecter le produit et l'humain, de la fourche à la fourchette » et d'appliquer des commissions raisonnables.

Et livrer, avec des camionnettes réfrigérées, « dans des conditions d'hygiène irréprochables », souligne le restaurateur Stéphane Manigold, à la tête du groupe Eclore, « en respectant la chaîne du froid ».

À la Rôtisserie d'Argent, le chef Sébastien Devos dit réfléchir à « embaucher quelqu'un pour tout maîtriser de A à Z : la logistique du dernier kilomètre, c'est très important ». 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.