A Damas, documenter et préserver quartiers et demeures historiques

La cour du palais Naasan à Damas.  (LOUAI BESHARA / AFP)
La cour du palais Naasan à Damas. (LOUAI BESHARA / AFP)
Short Url
Publié le Lundi 07 décembre 2020

A Damas, documenter et préserver quartiers et demeures historiques

  • Parcourant les ruelles du vieux Damas, Rania Kataf cherche à immortaliser les quartiers historiques et les demeures traditionnelles
  • Dans un pays en guerre depuis 2011, la capitale syrienne Damas a été relativement épargnée par les combats dévastateurs, en comparaison avec d'autres métropoles

DAMAS : Parcourant les ruelles du vieux Damas, Rania Kataf cherche à immortaliser les quartiers historiques et les demeures traditionnelles. Munie de son appareil professionnel, elle prend des photos pour sensibiliser sur les réseaux sociaux à la préservation du patrimoine.

Depuis des années, cette femme de 35 ans oeuvre à la création d'une archive digitale pour préserver la mémoire d'un Damas pluri-centenaires.

"J'ai été inspirée par les photographes européens ayant documenté leurs villes durant la Deuxième guerre mondiale", confie Mme Kataf. "Des architectes avaient ensuite réussi à reconstruire, en partie grâce à ce travail".

Dans un pays en guerre depuis 2011, la capitale syrienne Damas a été relativement épargnée par les combats dévastateurs, en comparaison avec d'autres métropoles, Alep, dans le nord, ou Homs dans le centre.

Mais elle a été secouée par des attentats meurtriers à la voitures piégée et par des tirs de roquettes, en provenance des bastions rebelles environnants reconquis ensuite par le pouvoir.

damas
L'intérieur du palais Naasan. (AFP).

Certaines demeures traditionnelles, souvent organisées sur deux étages autour d'une cour intérieure, ont été endommagées ou abandonnées par leurs propriétaires pendant le conflit. Plusieurs familles déplacées par les combats s'y sont alors réfugiées, se partageant les vastes pièces et contraintes parfois de modifier la structure.

Depuis 2016, Mme Kataf tient sur Facebook le groupe "Humans of Damascus", rassemblant désormais 22.000 utilisateurs férus de patrimoine, qui partagent des photos du vieux Damas voire de leurs propres intérieurs.

"Sort similaire"

Son engagement s'avère précieux.

Ses photos sont aujourd'hui utilisées pour la restauration d'un palais ottoman menée par les autorités et des partenaires privés pour en faire une institution culturelle.

La demeure appartenait à la famille Qouwatli, qui a donné à la Syrie son premier président après l'indépendance. Des pans se sont effondrés en 2016 après des tirs de roquettes rebelles tombés aux abords de la maison. Le mauvais temps et son abandon auront fait le reste.

Dans un hall de réception aux murs richement décorés de frises et de motifs géométriques, des ouvriers transportent des poutres rondes ornées de peintures vives, vert et or, pour les réinstaller au plafond.

Calepin à la main, son appareil photo professionnel en bandoulière, Mme Kataf se déplace parmi eux, prenant un cliché, discutant des ornements d'une fenêtre.

Nutritionniste de formation, diplômée de l'université américaine de Beyrouth, elle a suivi en 2017 une formation en Italie sur la préservation du patrimoine.

C'est en voyant les ravages infligés par la guerre au patrimoine de son pays qu'elle s'est mobilisée.

"Les vieilles villes de Homs et d'Alep ont été détruites, sans avoir été documentées", déplore-t-elle. "J'ai eu peur que le vieux Damas ne subisse un sort similaire".

En 2013, l’Unesco a décidé d’ajouter les six sites du patrimoine mondial de la Syrie, y compris les vieilles villes de Damas et d’Alep et les ruines de l’ancienne Palmyre, à sa liste du patrimoine mondial en danger.

Aujourd'hui les combats ont baissé en intensité dans une Syrie où le pouvoir de Bachar al-Assad a reconquis les environs de Damas et plus de 70% du territoire national.

Mais d'autres dangers pèsent sur le patrimoine.

Les bâtiments "risquent de perdre leur identité à cause des projets à but lucratif" mais aussi "l'abandon et l'oubli", craint Mme Kataf.

"Habiter un musée" 

L'une des demeures photographiées par Mme Kataf dans le cadre de son projet de documentation, est la maison familiale de Raëd Jabri. Il y a deux décennies le propriétaire en a fait un restaurant, tout en préservant son cachet.

Au milieu des arbres de la cour, les tables sont installées autour de la fontaine en pierre blanche.

La maison "était sur le point de s'effondrer et nécessitait des sommes importantes pour sa restauration", justifie le sexagénaire. Les revenus du restaurant, très prisé des touristes avant la guerre, lui ont permis de faire les travaux.

Psychologue reconverti dans le commerce, Samir Ghadban voue lui une passion dévorante à sa maison du XIXe siècle, dotée de sols en marbre, de luxueux lustres en cristal et de mobilier en bois incrusté de nacre. Mme Kataf est passée par là aussi.

damas
Une vue de l'intérieur de la maison de M. Ghadban. (AFP). 

Dans un petit salon d'été ouvert sur une des deux cours intérieures, les murs sont décorés de frises sculptées reprenant des versets du Coran.

Cela fait 12 ans qu'il habite avec son épouse dans cette maison où aurait vécu l'émir Abdelkader, héros de la première résistance algérienne, exilé par les Français et réfugié en Syrie, raconte M. Ghadban.

"J'ai le sentiment d'habiter un musée et pas une maison." 


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Short Url
  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
Short Url
  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Short Url
  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.