Rencontre entre Emmanuel Macron et son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi

Le président français Emmanuel Macron (à droite) et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi (à gauche) tiennent une conférence de presse à la suite de leur rencontre au palais présidentiel de l'Élysée le 7 décembre 2020 à Paris. (Michel Euler/PISCINE / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à droite) et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi (à gauche) tiennent une conférence de presse à la suite de leur rencontre au palais présidentiel de l'Élysée le 7 décembre 2020 à Paris. (Michel Euler/PISCINE / AFP)
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Publié le Mardi 08 décembre 2020

Rencontre entre Emmanuel Macron et son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi

  • Seule divergence au niveau de la visite, les droits de l’homme et les libertés publiques au sujet desquels les deux présidents sont restés fermes, chacun sur sa position
  • Emmanuel Macron a répété qu’en France, la presse est libre et que ce n’est pas l’État «qui dit à la presse ce qu’il faut ou ne pas faire depuis que la République est République»

PARIS: L’accueil a été bien chaleureux et l’ambiance des plus courtoises lors de la rencontre entre le président français, Emmanuel Macron, et son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, en visite d’État à Paris.

Seule divergence au niveau de la visite, les droits de l’homme et les libertés publiques au sujet desquels les deux présidents sont restés fermes, chacun restant sur sa position.

À l’issue d’un long entretien, au palais de l’Élysée, les deux présidents ont affirmé, lors d’une conférence de presse conjointe, partager une identité de vue concernant les nombreux sujets régionaux abordés.

«Notre partenariat stratégique avec l’Égypte est aujourd’hui plus que jamais essentiel, aussi bien pour les deux pays que pour la stabilité du Moyen-Orient et de la Méditerranée», a affirmé Emmanuel Macron.

Les deux chefs d’État, qui œuvrent pour une solution durable en Libye, ont constaté selon Emmanuel Macron des évolutions positives, mais qui «restent menacées par des puissances régionales qui ont décidé de faire de la Libye le théâtre de leurs influences plutôt que le lieu de la stabilité du peuple libyen», allusion claire à la Russie et surtout à la Turquie et à son rôle déstabilisateur.

Le président français a affirmé que Paris, tout comme Le Caire, tient au respect du cessez-le-feu, à la poursuite du dialogue politique et à la reprise de la production pétrolière.

Macron a souligné «la nécessité de consolider les acquis et d’éviter la partition du pays» indiquant que, «à ce titre, le rôle de l’Égypte est fondamental» et que les démarches doivent se poursuivre dans le cadre onusien.

En ce qui concerne la situation en Méditerranée orientale, les deux présidents s’accordent pour refuser «de transiger avec la sécurité et la souveraineté des États riverains» a expliqué le président Macron, ajoutant: «Nous sommes dans une logique de coopération avec les États de la région pour préserver la souveraineté territoriale et les intérêts économiques et la bonne coopération sur le plan géopolitique et énergétique.»

Macron et Al-Sissi ont aussi évoqué d’autres sujets tels que l’Iran, le Sahel et le Liban. Sur ce dernier point, ils ont insisté sur l’urgence de la constitution d’un gouvernement.

Le président français a indiqué que, avec son homologue égyptien, ils veulent «un Liban plus fort et un État libanais plus fort au soutien de la population libanaise, et non pas otage d’une politique de terreur quelle qu’elle soit».

Les deux présidents ont par ailleurs affiché une satisfaction totale concernant la coopération technique militaire et universitaire qualifiée d’exemplaire.

De son côté, le président égyptien a plaidé pour l’accroissement des investissements français en Égypte et pour un renforcement des échanges commerciaux entre les deux pays.

Emmanuel Macron a par ailleurs abordé le sujet de la lutte contre le terrorisme, se félicitant de la coopération avec l’Égypte sur ce dossier.

Il a aussi indiqué qu’il a soulevé «en toute amitié et avec franchise, la question des droits de l’homme», affirmant que l’Égypte, tout comme la France, est confrontée à la menace terroriste, mais qu’«une société civile dynamique, active et inclusive reste le meilleur rempart contre l’extrémisme».

Macron a poursuivi: «Je reste l’avocat constant d’une ouverture démocratique sociale et de la reconnaissance d’une société civile dynamique», saluant au passage la libération par l’Égypte de 3 membres de l’ONG Initiative égyptienne pour les droits personnels.

Il faut dire que le président français essuie depuis l’annonce de la visite de violentes critiques de la part des médias et ONG françaises qui l’accusent de «dérouler le tapis rouge à un dictateur».

En effet, depuis la destitution du président Mohamed Morsi, en 2013, l’opposition fait l’objet d’une répression croissante, menant à l’arrestation de 60 000 activistes.

Pour sa part, Abdel Fattah al-Sissi a appelé à faire une distinction entre l’islam et l’islamisme, qui ne doivent être nullement confondus, soulignant que son pays est parmi les plus touchés par le terrorisme islamiste.

Pour ce qui concerne les droits de l’homme, le président égyptien a déclaré la nécessité «de maintenir un équilibre entre les libertés et le maintien de la stabilité». Il a souligné son attachement à l’application des droits de l’homme sans distinction aucune.

Au détour d’une question, le sujet des caricatures s’est imposé, et Emmanuel Macron a répété qu’en France la presse est libre, que «ce n’est pas l’État qui dit à la presse ce qu’il faut ou ne pas faire depuis que la République est République» et que cela fait partie des droits de l’homme.

«Il ne s’agit pas d’un message de la France à l’égard de votre religion, c’est l’expression libre de quelqu’un qui en effet provoque, blasphème, et il en a le droit dans notre pays, parce que ce n’est pas la loi de l’islam qui s’applique, mais la loi d’un peuple souverain» et «je ne vais pas la changer pour vous».

Il a par ailleurs fermement fustigé le recours à la violence pour riposter à quelque chose qui choque, qualifiant un tel recours «d’inacceptable».

Le président égyptien a tenu de son côté à intervenir, rappelant la fermeté et la condamnation par l’Égypte des attentats terroristes, mais il a précisé qu’il est très important quand on s’exprime de «privilégier les valeurs religieuses et leur suprématie aux valeurs humaines, élaborées par l’homme lui-même».

Et le président français de renchérir: «Nous, nous considérons que la valeur de l’homme est supérieure à tout. C’est l’apport de la philosophie des Lumières et de l’universalisme des droits de l’homme qui fondent d’ailleurs la Charte des Nations unies. Il n’y a rien qui peut être au-dessus de l’homme et du respect de la dignité de la personne humaine.»

Le président égyptien est arrivé à l’Élysée escorté par la Garde républicaine française à la suite d’une cérémonie d’accueil officiel aux Invalides.

Il a par la suite poursuivi son programme par des rencontres séparées avec le Premier ministre, Jean Castex; le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand; et la maire de Paris, Anne Hidalgo.

En fin de journée, avant un dîner en petit comité, il est revenu au palais présidentiel pour une deuxième rencontre avec Emmanuel Macron.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.