Après les troubles, les Sénégalais reprennent leurs activités, choqués et inquiets

Les étudiants portent leurs bagages à la sortie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le 2 juin 2023 (Photo, AFP).
Les étudiants portent leurs bagages à la sortie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le 2 juin 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 05 juin 2023

Après les troubles, les Sénégalais reprennent leurs activités, choqués et inquiets

  • La condamnation de M. Sonko à deux ans de prison dans une affaire de moeurs a déclenché les heurts les plus violents qu'ait connus le pays depuis des années
  • Beaucoup des travailleurs de l'informel, l'économie non régulée qui fait vivre la grande majorité des Sénégalais au quotidien, ont repris leur besogne à Dakar

DAKAR: Les Sénégalais ont commencé à retourner doucement à leurs activités lundi, sous le choc économique des violences récentes et dans la crainte d'un nouvel embrasement toujours possible dans un contexte politique incertain.

Beaucoup des travailleurs de l'informel, l'économie non régulée qui fait vivre la grande majorité des Sénégalais au quotidien, ont repris leur besogne à Dakar, calculant leurs pertes et conscients que certains facteurs des troubles qui ont fait 16 morts la semaine passée restent dangereusement présents.

Magaye Gaye, 19 ans, vendeur de produits de toilette sur le marché Sandaga dans le centre de la capitale, a fermé son étal mercredi, veille du verdict contre l'opposant Ousmane Sonko qui a mis le feu aux poudres. "J'ai dépensé toutes mes économies depuis pour vivre". Dimanche, il a "vu que les choses s'étaient un peu calmées et (a) décidé de reprendre le travail" lundi mais n'est "toujours pas rassuré".

La condamnation de M. Sonko à deux ans de prison dans une affaire de moeurs a déclenché les heurts les plus violents qu'ait connus le pays depuis des années. Ce verdict rend en l'état actuel l'opposant, populaire chez les moins de vingt ans qui représentent la moitié de la population et dans les milieux modestes, inéligible à la présidentielle de 2024.

De jeunes hommes ont affronté les forces de sécurité, saccagé des équipements publics et incendié des commerces et des stations essence. Les troubles ont causé des dégâts non chiffrés mais considérables, et paralysé les activités jusqu'au week-end.

Le commissaire Ibrahima Diop, directeur de la sécurité publique, a assuré dimanche que "la situation est maîtrisée, la situation est revenue au calme".

Les rues de la capitale se sont à nouveau progressivement remplies. Mais nombre d'agences bancaires sont restées fermées. Une immense queue s'est étirée dès les premières heures devant le siège d'une grande banque pour pouvoir débiter des chèques ou retirer de l'argent.

C'est le début du mois, le moment où l'on vient encaisser son salaire. Une grande partie des paiements s'effectue en liquide. D'autres peuvent en temps normal se faire via des plateformes mobiles. Mais le gouvernement a suspendu dimanche l'internet mobile après avoir bloqué l'accès aux réseaux sociaux comme WhatsApp, Facebook ou Twitter.

«Rassurer»

"Les banques sont fermées depuis mercredi. On ne peut pas toucher son salaire ou sa retraite. Les journaliers ne sont pas payés. Les gens n'arrivent pas à se faire soigner", faute de liquide, s'indigne dans la file Ady Thiam, contrôleur de recettes de 45 ans.

"Avec le peu que les gens ont, c'est ça qui amène la révolte", dit-il en pressant le président Macky Sall de dialoguer.

Le directeur de la sécurité publique a fait état de 500 arrestations, "principalement des individus armés et dangereux". Après le ministre de l'Intérieur, il a décrit les troubles comme des actes de subversion commis par des éléments en partie étrangers et visant à "instaurer un climat de terreur".

Le parti de M. Sonko dénonce, lui, une "répression meurtrière" et parle de 19 morts. Des images à l'authenticité difficile à établir ont proliféré sur les réseaux sociaux montrant des abus des forces de police. Les défenseurs des droits ont aussi vivement critiqué le flot d'interpellations et les restrictions d'accès à internet.

Après sa condamnation, M. Sonko est toujours présumé se trouver chez lui à Dakar, bloqué par les forces de sécurité et exposé à une éventuelle arrestation, qui menace d'enflammer à nouveau les esprits.

Un autre vecteur de tension est le flou entretenu par le président Sall sur son intention de briguer ou non un troisième mandat. Une telle hypothèse rencontre une forte opposition adossée aux termes de la Constitution.

Au marché Sandaga, Modou Gueye, 46 ans, vendeur de friperie, constate que "les clients ne viennent pas parce qu'ils ont peur". Or "on vit au jour le jour. Boulot manger, pas de boulot pas de manger. Là, on n'a rien dans les poches". 

Mansour Sambé, économiste consultant, note que les dommages subis sont déjà considérables, avec "des milliards de francs CFA perdus en deux jours". "Le plus grand danger pour les investisseurs, ce sont les risques politiques. On a prévu une croissance de 9 à 10% (en 2023), on est à mi-chemin". Mais avec les incertitudes d'ici à la présidentielle de 2024, "c'est tout le second semestre qui risque d'être perdu".

Le président doit prendre la parole, "il doit rassurer", dit-il.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.