La livre turque s'enfonce, nouveau record à la baisse

La monnaie turque, soutenue massivement avant les élections présidentielle et législatives de mai par la Banque centrale turque, s'échangeait peu après 07H30 GMT à près de un dollar pour 23 livres turques, à -6,3%. (AFP)
La monnaie turque, soutenue massivement avant les élections présidentielle et législatives de mai par la Banque centrale turque, s'échangeait peu après 07H30 GMT à près de un dollar pour 23 livres turques, à -6,3%. (AFP)
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Publié le Mercredi 07 juin 2023

La livre turque s'enfonce, nouveau record à la baisse

  • La banque centrale turque a dépensé près de 30 milliards de dollars pour soutenir la monnaie nationale entre le 1er janvier et le scrutin présidentiel
  • Lors de sa prise de fonction dimanche, M. Simsek, partisan d'une politique économique orthodoxe, a averti qu'il faudrait revenir à des «mesures rationnelles» pour redresser l'économie

ISTANBUL: La livre turque, en chute mercredi de plus de 6%, a atteint un nouveau record historique à la baisse face au dollar, dix jours après la réélection du président Recep Tayyip Erdogan.

La monnaie turque, soutenue massivement avant les élections présidentielle et législatives de mai par la Banque centrale turque, s'échangeait peu après 07H30 GMT à près de un dollar pour 23 livres turques, à -6,3%.

La livre turque perdait également énormément de terrain face à l'euro (-6,85%). Elle s'échangeait au-delà de 24,80 livres pour un euro, contre moins de 21,50 livres pour un euro avant le second tour de l'élection présidentielle le 28 mai.

La banque centrale turque a dépensé près de 30 milliards de dollars pour soutenir la monnaie nationale entre le 1er janvier et le scrutin présidentiel, propulsant ses réserves de change en terrain négatif pour la première fois depuis 2002.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a conduit ces dernières années une politique monétaire hétérodoxe, a nommé samedi un nouveau ministre de l'Economie, Mehmet Simsek, qui aura pour mission d'endiguer l'inflation (39,6% sur un an en mai) et de remettre l'économie turque sur les rails.

Lors de sa prise de fonction dimanche, M. Simsek, partisan d'une politique économique orthodoxe, a averti qu'il faudrait revenir à des "mesures rationnelles" pour redresser l'économie.

«Coma»

"Je pense que nous voyons l'impact de Simsek qui pousse la Banque centrale turque vers une politique rationnelle - ce qui signifie une monnaie plus faible et compétitive", a estimé mercredi Timothy Ash, analyste spécialiste des marchés émergents au cabinet BlueBay, pour qui "nous assistons à une normalisation" de la politique monétaire turque.

Pour Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, la livre turque sort du "coma" et "va passer de nouveau d'un record à l'autre".

"Personne ne sait ce que le gouvernement (turc) veut vraiment faire mais nous savons qu'il y a, après les élections, un effort pour sortir d'une politique monétaire absurde et revenir à des choix plus orthodoxes", affirme-t-elle.

"C'était inévitable", indique pour sa part à l'AFP l'économiste Güldem Atabay.

Pour elle, cette chute de la livre devrait durer jusqu'à la décision de la banque centrale sur les taux d'intérêt le 22 juin. "Quelle sera la hausse des taux d'intérêt? Si c'est 25 points de base (...), cela ne changera rien. Vont-ils passer de 8,5% à 20% ? Nous verrons", ajoute M. Atabay.

Les analystes estiment qu'une forte hausse du taux directeur, actuellement stable à 8,5% depuis fin février, pourrait aider à endiguer la dégringolade de la livre turque.

Le président Erdogan a contraint la banque centrale turque à abaisser régulièrement ses taux d'intérêt, contribuant à la flambée de l'inflation.

A rebours des théories économiques classiques, le chef de l'Etat turc affirme que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation.


Les prix du blé et du maïs arrêtent leur chute, mais le marché reste déprimé

Après avoir déjà diminué ses prévisions en août, le ministère américain de l'Agriculture (USDA) a de nouveau abaissé, de 6 millions de tonnes, son estimation de production mondiale de blé pour la campagne en cours, principalement du fait de récoltes inférieures aux attentes en Australie, Canada et Argentine, frappés par la sécheresse. (AFP).
Après avoir déjà diminué ses prévisions en août, le ministère américain de l'Agriculture (USDA) a de nouveau abaissé, de 6 millions de tonnes, son estimation de production mondiale de blé pour la campagne en cours, principalement du fait de récoltes inférieures aux attentes en Australie, Canada et Argentine, frappés par la sécheresse. (AFP).
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  • Depuis le printemps, le blé vit au rythme des exportations russes, qui inondent le marché, à prix cassés, et rognent sur les parts de marché d'autres grands producteurs
  • Mais depuis quelques jours, "il n'y a pas que des nouvelles négatives pour les cours qui arrivent de Russie"

NEW YORK: Après de longues périodes de baisse, les cours du blé et du maïs semblent avoir trouvé un plancher, mais l'offre abondante empêche ces marchés de rebondir franchement, alors que la récolte bat son plein en Europe et aux Etats-Unis.

"Ce mois de septembre est la meilleure occasion pour le blé de se stabiliser, en particulier avec le rapport de l'USDA, la semaine dernière", a commenté Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

Après avoir déjà diminué ses prévisions en août, le ministère américain de l'Agriculture (USDA) a de nouveau abaissé, de 6 millions de tonnes, son estimation de production mondiale de blé pour la campagne en cours, principalement du fait de récoltes inférieures aux attentes en Australie, Canada et Argentine, frappés par la sécheresse.

Depuis le printemps, le blé vit au rythme des exportations russes, qui inondent le marché, à prix cassés, et rognent sur les parts de marché d'autres grands producteurs, en premier lieu les Etats-Unis, dont les exportations sont en baisse de quasiment 30% par rapport à 2022.

Mais depuis quelques jours, "il n'y a pas que des nouvelles négatives pour les cours qui arrivent de Russie", explique Michael Zuzolo.

Selon l'analyste, des signaux laissent penser que les producteurs russes cherchent à obtenir des prix plus élevés, quitte à écouler moins de marchandises à court terme.

"Il paraît de plus en plus évident que les Russes ont mis en place un prix plancher à 270 dollars la tonne +FOB+ (hors frais de transport, taxes et assurances), alors qu'ils étaient encore récemment autour de 230 dollars", avance Damien Vercambre, du cabinet Inter-Courtage.

"On assiste à un durcissement côté russe, qui fait un peu le jeu des autres origines", poursuit l'analyste. "On a l'impression qu'ils essaient de jouer en blé ce qu'ils font en pétrole, en essayant de maintenir un certain niveau de prix pour amasser des gains."

Selon Michael Zuzolo, certaines régions russes auraient, en outre, été pénalisées par une pénurie de carburant, qui a perturbé les récoltes et le transport de la céréale reine.

Par ailleurs, le cabinet SovEcon a abaissé mercredi sa projection pour la récolte russe de blé, à 92,1 millions de tonnes contre 91,6 jusqu'ici, du fait de la sécheresse en Sibérie.

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Récoltes record

L'annonce du départ du port ukrainien de Tchornomorsk d'un vraquier transportant 3.000 tonnes de blé en début de semaine, malgré les menaces répétées de Moscou, n'a pas joué sur les cours, car le chargement était symbolique au regard des exportations ukrainiennes.

"On voit qu'il n'y a pas eu trop de galères pour charger ce bateau mais c'est une toute petite goutte d'eau", insiste ainsi Gautier Le Molgat, du cabinet Agritel. "Il faudrait vraiment repartir sur des bateaux en eaux profondes (par la mer Noire plutôt que le Danube) pour être dans une phase de dynamique export."

Globalement, malgré le tableau plus contrasté en Russie, "il n'y a pas de vrai motif à un rebond" du blé, "même si je ne vois pas les cours descendre de nouveau", estime Rich Nelson, d'Allendale.

La situation est plus sombre encore pour le maïs, dont les récoltes sont en cours en Europe et en Amérique du Nord, période traditionnellement propice à un fléchissement des cours.

Mi-septembre, la graminée a touché aux Etats-Unis un plancher qu'elle n'avait plus connu depuis près de trente mois, tandis qu'en Europe, elle est tombée à son plus bas depuis mars 2022, soit aux premiers jours de l'invasion de l'Ukraine.

La "nécessité de trouver une compétitivité par rapport au blé et les disponibilités pèsent sur ce produit", situe Gautier Le Molgat.

Selon Arlan Suderman, de StoneX, la récolte américaine de maïs devrait montrer "des rendements décevants", du fait d'un manque de précipitations, mais d'une ampleur insuffisante pour faire nettement réagir les opérateurs.

L'USDA s'attend toujours à une production mondiale record de maïs, à 1.214 millions de tonnes, ainsi qu'à des stocks de fin de période colossaux, plombant durablement les cours.

Relativement préservé jusqu'ici des affres du blé et du maïs, le soja subit à son tour une correction.

L'oléagineux a reculé mardi à son plus bas depuis plus de trois mois, sapé, là aussi, par la perspective d'une récolte historique, dopée par le Brésil.

Côté demande, relève Arlan Suderman, l'accumulation récente de stocks par la Chine fait craindre que le marché chinois ralentisse ses achats dans les mois à venir.


Amazon ajoute de l'intelligence artificielle générative dans Alexa

Deux employés à l'entrée du nouveau siège d'Amazon à Arlington, en Virginie, le 20 septembre 2023 (Photo, AFP).
Deux employés à l'entrée du nouveau siège d'Amazon à Arlington, en Virginie, le 20 septembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Les assistants vocaux tels qu'Alexa ou Siri (Apple) sont souvent considérés comme des candidats parfaits à l'intégration de programmes comme ChatGPT
  • Ils sont capables d'interagir avec les humains en langage naturel et de produire toutes sortes de contenus sur demande

ARLINGTON: Alexa, l'assistant virtuel d'Amazon, va être doté d'intelligence artificielle (IA) générative, a annoncé l'entreprise mercredi, signalant l'entrée dans la course au déploiement de cette technologie du géant du commerce en ligne et du cloud.

Les assistants vocaux tels qu'Alexa ou Siri (Apple) sont souvent considérés comme des candidats parfaits à l'intégration de programmes comme ChatGPT, capables d'interagir avec les humains en langage naturel et de produire toutes sortes de contenus sur demande.

Grâce à l'IA générative Alexa devrait pouvoir composer un message à envoyer à un contact ou une recette en fonction des ingrédients dont dispose l'utilisateur, le tout sur simple commande verbale dans le salon ou la cuisine.

"Il va falloir un certain temps pour intégrer ces technologies dans l’écosystème d'Alexa", a reconnu, Dave Limp, vice-président senior d'Amazon chargé des appareils et des services, lors d'une présentation à Washington.

"Mais je suis très optimiste et je pense que nous avons pris un excellent départ", a-t-il ajouté.

Course à l'IA générative

Une version anglophone d'Alexa AI sera disponible en option sur tous les appareils d'Amazon (comme les enceintes connectées Echo) aux États-Unis dans les mois à venir.

Alexa, Siri ou encore Google Assistant ont peu évolué ces dernières années et ne sont pas devenus des produits très rentables. Ils servent principalement à donner la météo, jouer de la musique ou contrôler des appareils électroménagers.

Mais la course à l'IA générative, dominée par ChatGP (OpenAI), Google et Microsoft, pourrait changer la donne.

Selon Dave Limp, grâce à la dernière génération de l'IA, Alexa sera bientôt en mesure d'abandonner son ton robotique et créer un semblant de relation personnelle avec les utilisateurs, notamment en les informant sur leurs habitudes ou leurs équipes sportives préférées.

"Par exemple, vous pourriez dire 'Alexa, tous les matins à 8 heures, allume la cafetière, ouvre les stores, tamise les lumières dans le bureau et diffuse les infos du matin' et voilà, cela crée une routine", a-t-il détaillé.

Daniel Rausch, responsable d'Alexa, a déclaré aux journalistes qu'Amazon allait mettre davantage l'accent sur la précision de l'IA, pour éviter le risque de réponses inadéquates et inventées constatées lors d'échanges avec ChatGPT ou Bard (Google).

"La précision dans une maison connectée signifie que oui, nous avons allumé la bonne lumière, nous avons verrouillé la bonne porte, nous sommes sûrs de l'état du système de sécurité", a-t-il déclaré.

Amazon a également présenté son dernier appareil de contrôle centralisé de l'électroménager (l'Echo 8), ainsi qu'une enceinte pour téléviseurs et de nouveaux outils de recherche à base d'IA pour son service FireTV.


TVA du marché de l'art: Le gouvernement français veut maintenir un taux réduit selon Les Echos

Le ministre français de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire part après le conseil des ministres hebdomadaire à l'Elysée présidentiel à Paris le 20 septembre 2023 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire part après le conseil des ministres hebdomadaire à l'Elysée présidentiel à Paris le 20 septembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Le gouvernement aurait finalement décidé, selon les Echos, de maintenir le taux réduit à 5,5% sur les premières ventes
  • Le ministère de l’Economie avait proposé en mars des concertations aux acteurs du monde de l'art, vent debout contre une directive européenne sur la TVA

PARIS: Le gouvernement français compte maintenir une TVA à un taux réduit de 5,5% sur les ventes d'oeuvre d'art après 2025 et, nouveauté, l'appliquer à l'ensemble du prix d'une revente, selon les Echos mercredi.

"Après quelques mois de concertation, nous avons décidé, avec Rima Abdul-Malak", la ministre de la Culture, "d'opter pour la seule option réellement viable: celle qui permettra à la France de demeurer au centre du marché de l'art mondial", a déclaré Bruno Le Maire au journal.

Le ministère de l’Economie avait proposé en mars des concertations aux acteurs du monde de l'art, vent debout contre une directive européenne sur la TVA adoptée en 2022 et qui doit être transposée en droit français d'ici au 1er janvier 2025.

Cette directive condamne le régime spécial actuel qui permet au secteur de l'art en France de cumuler un taux réduit de TVA à 5,5% lors de la première vente d'une oeuvre ou de son importation venue hors de l'UE, avec un taux de 20% appliqué à la seule marge lors d'une revente de ces objets d'art.

Le gouvernement envisageait plusieurs options. Il aurait finalement décidé, selon les Echos, de maintenir le taux réduit à 5,5% sur les premières ventes mais d'appliquer désormais ce taux à l'ensemble du prix d'une revente, et non 20% appliqués à la seule marge dégagée.

Cette disposition doit être inscrite dans le projet de loi de finances 2024, qui sera présenté la semaine prochaine en Conseil des ministres.

"Cette décision, si elle est adoptée par le Parlement, permettra à Paris de rester la plus attractive des capitales européennes pour le marché de l'art", a dit Rima Abdul Malak aux Echos.