Catherine Colonna à Riyad pour la réunion de la Coalition globale contre Daech

La ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna (Photo, AFP).
La ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 08 juin 2023

Catherine Colonna à Riyad pour la réunion de la Coalition globale contre Daech

  • Constituée en 2014 dans un contexte de montée en puissance très rapide de Daech, «la coalition a largement rempli ses objectifs», affirme Paris
  • La réunion de Riyad est ainsi l’occasion de faire une évaluation sécuritaire qui permettra aux militaires de la coalition de présenter la manière dont ils perçoivent la menace

PARIS: À la veille de la réunion ministérielle de la Coalition globale contre Daech qui se tient à Riyad et à laquelle participe la ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, Paris insiste sur l’importance de cette coalition, d’autant plus que l’organisation terroriste désormais clandestine «n’a pas renoncé à son agenda».

Tous les membres de la coalition – au nombre de 86, dont 4 organisations internationales – participeront à la réunion organisée par l’Arabie saoudite et les États-Unis.

Constituée en 2014 dans un contexte de montée en puissance très rapide de l’organisation, «la coalition a largement rempli ses objectifs», affirme Paris, puisque à partir de 2019, l’intégralité du territoire irakien qui était sous son emprise a été libéré.

Pour Paris, Daech reste terroriste

Cependant, pour Paris, la coalition reste d’une «importance particulière», car la menace a simplement changé de nature du fait que Daech ne contrôle plus de territoire aujourd’hui.

La France veut marquer le fait que Daech «reste un acteur terroriste dangereux» dans les nombreuses zones où l’organisation s’est implantée, notamment en Afrique et en Afghanistan, mais également en Syrie.

L’organisation, estime Paris, «n’est pas aujourd’hui à un stade suffisamment puissant pour projeter de nouvelles attaques sur notre territoire» comme en 2015 et 2016. On constate toutefois qu’elle cherche à profiter de la déstabilisation qui reste très importante notamment en Syrie, mais aussi dans certains pays africains et en Afghanistan, «pour reconstituer ses bases et se remettre en mesure de recruter et de projeter de nouvelles menaces».

«On est face à une organisation qui n’a pas du tout renoncé à son agenda global», affirme Paris.

Paris considère que la focalisation sur la guerre en Ukraine «ne doit pas faire en sorte que la lutte contre le terrorisme passe au second plan».

La réunion de Riyad est ainsi l’occasion de faire une évaluation sécuritaire qui permettra aux militaires de la coalition de présenter la manière dont ils perçoivent la menace.

Par ailleurs, Paris considère que la focalisation sur la guerre en Ukraine «ne doit pas faire en sorte que la lutte contre le terrorisme passe au second plan», car le cas échéant, «on perdrait les acquis qu’on a gagnés au cours des dix dernières années en investissant des vies humaines et des milliards d’euros et de dollars (1 dollar = 0,93 euro) et ce serait totalement irresponsable».

Mme Colonna sera porteuse d’un certain nombre de messages à l’occasion de cette réunion, en rappelant notamment que la région levantine, berceau de Daech, doit rester une priorité pour la coalition.

Le deuxième message que portera la ministre est que la menace a évolué et que la réponse à cette menace doit évoluer en conséquence.

En clair, indique Paris, «il est évident que nous sommes face à une organisation qui est retombée en clandestinité de manière plus volontaire que subie» et qu’elle garde sa volonté «de se replacer dans une stratégie de harcèlement».

La réunion sera centrée sur trois thématiques géographiques: le levant, donc la zone syro-irakienne (...); l’Afrique (...) et enfin l’Asie centrale où le véritable enjeu est la question de l’Afghanistan.

«Les enjeux sont donc différents aujourd’hui et ils consistent à empêcher les territoires qui étaient sous l’emprise de Daech de retomber sous son influence, ce qui implique pour nous de faire un effort massif de stabilisation.»

À ce sujet, Catherine Colonna rappellera l’ampleur et la constance de l’engagement français en termes de stabilisation puisque depuis 2017, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères à lui seul a mobilisé 302 millions d’euros, dont 170 millions d’euros pour l’Irak.

Concernant l’aspect logistique, la réunion sera centrée sur trois thématiques géographiques: le levant, donc la zone syro-irakienne qui est au cœur de l’activité traditionnelle de la coalition internationale; l’Afrique, avec un focus important sur la bande sahélo-saharienne et enfin l’Asie centrale où le véritable enjeu est la question de l’Afghanistan.

Il y aura par ailleurs des interventions ministérielles et un certain nombre d’annonces de stabilisation ainsi qu’une présentation des multiples activités de la coalition à travers ses différents groupes de travail sur la lutte contre le narratif de Daech.

Catherine Colonna au Qatar après l’Arabie saoudite

Cette réunion sera l’occasion pour Mme Colonna d’avoir des contacts bilatéraux avec ses homologues, dont, bien sûr, son homologue saoudien, Faisal ben Farhane; son homologue marocain, Nasser Bourita; son homologue libanais, Abdallah Bouhabib, ainsi qu’avec quelques-uns de ses homologues africains.

Après Riyad, Catherine Colonna se rendra le vendredi à Doha dans l’idée de marquer une étape dans le cadre du dialogue stratégique entre la France et le Qatar qui porte sur tous les domaines de la relation bilatérale.

À ce sujet, Paris souligne que «la relation est extrêmement forte et à la hausse avec le Qatar depuis plusieurs années».


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
Short Url
  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Short Url
  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.