Depuis l'accord de Paris, catastrophes climatiques en série

La fonte des glaces en Antarctique s’accélère (Photo, STRINGER/BRITISH ANTARCTIC SURVEY/AFP).
La fonte des glaces en Antarctique s’accélère (Photo, STRINGER/BRITISH ANTARCTIC SURVEY/AFP).
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Publié le Mardi 08 décembre 2020

Depuis l'accord de Paris, catastrophes climatiques en série

  • Températures record en Antarctique, banquise en berne, sécheresses à répétition, ouragans en série...
  • Depuis la signature en 2015 de l'accord de Paris, les effets du réchauffement climatique sont de plus en plus visibles

PARIS: Températures record en Antarctique, banquise en berne, sécheresses à répétition, ouragans en série... Depuis la signature en 2015 de l'accord de Paris, les effets du réchauffement climatique sont de plus en plus visibles.

« Le monde a changé depuis Paris. Et il n'a pas changé pour le meilleur. (...) Nous voyons les effets attribuables aux changements climatiques causés par l'Homme (...). Nous sommes confrontés aux dégâts, » résumait récemment Saleemul Huq, directeur du Centre international du changement climatique et du développement basé au Bangladesh, un des pays les plus menacés par les conséquences du réchauffement.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est plus brutal : « L'humanité fait la guerre à la nature. C'est suicidaire, car la nature répond toujours coup pour coup, et elle le fait déjà avec une force et une fureur de plus en plus grandes ». Des propos choc, pour la présentation la semaine dernière du rapport annuel provisoire de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). 

Toujours plus chaud

Les années depuis 2015 ont été les plus chaudes jamais enregistrées.

C'est 2016 qui se classe en haut du podium, avec une température moyenne de 1,2°C de plus qu’à l’époque préindustrielle (l'accord de Paris vise à limiter ce réchauffement au-dessous de 2°C et 1,5°C si possible). Et 2020 s'annonce comme une des trois plus chaudes, alors même que c'est une année « La niña », phénomène météorologique qui a tendance à refroidir les températures mondiales.

L'Europe a connu en 2019 une canicule estivale intense. Et le réchauffement se ressent jusqu'en Sibérie, où une température historique de 38 degrés a été enregistrée dans la ville de Verkhoïansk le 20 juin 2020. Même tendance dans l'Antarctique. Début février, des scientifiques brésiliens ont relevé 20,75°C au bout de la péninsule ouest-antarctique (record pas encore homologué).

La glace fond, l’eau monte

Les conséquences sont directes sur les régions polaires. En octobre, la superficie de la banquise arctique a atteint son niveau le plus faible jamais enregistré à cette saison. Son taux de croissance était aussi plus bas que la normale. Et de multiples études scientifiques ont montré que la calotte glaciaire du Groenland fond à un rythme sans précédent, alors que les glaces du « continent blanc » autour du pôle Sud sont elles aussi fragilisées.

Cette fonte déclenche un cercle vicieux : la glace perd de son pouvoir réfléchissant, les rayons du soleil sont donc plus absorbés, l'eau des glaces fondues vient réchauffer la banquise, qui fond d'autant plus...

Le phénomène contribue aussi à la montée des océans, dont le niveau a gagné 15 centimètres au XXe siècle selon les experts climat de l'ONU. Ils préviennent que d'ici 2050 plus d'un milliard de personnes vivant dans des zones côtières peu élevées pourraient être menacées.

Les tempêtes se déchainent

Les effets du réchauffement sur les océans se traduisent aussi par des phénomènes météo extrêmes.

« En réduisant la quantité de glace vous augmentez le réchauffement et si vous réchauffez l'Arctique vous pouvez modifier la circulation du jet stream (courant d'altitude) qui crée nos conditions météo, » explique Nathan Kurtz, chercheur au Goddard space centre de la Nasa dans une vidéo.

Les ouragans et autres cyclones sont notamment alimentés par la chaleur des eaux. Si la température des eaux augmente, les tempêtes qui se forment y trouvent du « combustible ». Et s'il est compliqué d'attribuer un épisode météorologique unique au réchauffement, l'augmentation de leur intensité en sont un signe, selon les chercheurs.

Les cinq dernières saisons de tempêtes en Atlantique ont ainsi enregistré une activité supérieure à la moyenne. La saison 2020, qui vient de s'achever, a battu tous les records avec 30 tempêtes suffisamment fortes pour recevoir un nom (précédent record, 28 tempêtes en 2005). La liste des noms latins prévus a été épuisée et le Centre national des ouragans (NHC) américain a dû utiliser l'alphabet grec.

Les autres régions ne sont pas épargnées. En mars 2019, deux cyclones très rapprochés ont ravagé la côte de l'océan Indien d'Afrique australe, rayant quasiment de la carte la deuxième ville du Mozambique, Beira, avec plus de 600 morts et des centaines de milliers de sans-abri. En 2017, l'Asie du Sud, notamment le Bangladesh, a été ravagée par de gigantesques inondations causées par une saison de mousson hors-norme.

Sécheresse et méga-feux

A l'autre extrémité du spectre, les épisodes de sécheresse se multiplient.

Pendant l'été austral 2017/18, les 3,7 millions d'habitants de Cape Town en Afrique du Sud ont vécu sous la menace d'un « jour zéro », sans eau courante. Sous l'effet d'une sécheresse qui durait depuis 2015, les retenues étaient à sec. Une situation rendue trois fois plus probable par le réchauffement, selon les chercheurs du World weather attribution.

Mais les conséquences les plus spectaculaires sont les « méga-feux » qui ont ravagé de nombreuses régions du globe, de l'Australie aux Etats-Unis en passant par la Sibérie. Leur déclenchement n'est pas directement lié au réchauffement, mais celui-ci favorise les conditions de leur propagation.

En Australie, la probabilité d'une saison d'incendies aussi intense que la dernière a été augmentée de 30% depuis 1900 en raison du réchauffement, selon les modèles climatiques du World weather attribution.

En Sibérie, d'une année sur l'autre, des « feux zombie » ont ressurgi après avoir couvé sous un sol qui n'est plus suffisamment gelé en profondeur. La fonte de ce « permafrost » pourrait en outre relâcher d'immenses quantités de gaz à effet de serre.

Des incendies ont aussi ravagé l'Amazonie, causés eux principalement par la déforestation agricole. Mais la réduction de ce « poumon vert », immense puits à carbone, risque d'aggraver encore le changement climatique, alertent les experts.

Nourriture en danger

L'agriculture, notamment intensive, est une grosse source de gaz à effet de serre, mais l'intensification des événements climatiques extrêmes menace aussi l'alimentation humaine. « La production agricole est extrêmement sensible aux conditions climatiques » rappelle le dernier rapport annuel de la FAO, agence spécialisée de l'ONU. Et « le changement climatique affecte également les poissons et autres populations aquatiques ».


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.