Dans la logistique, se prémunir des vols par tous les moyens

Cette photographie prise le 10 mai 2022 montre le logo du groupe Geodis, leader de la logistique et du transport, à Ris-Orangis, en banlieue parisienne, le 10 mai 2022. (Photo Emmanuel DUNAND / AFP)
Cette photographie prise le 10 mai 2022 montre le logo du groupe Geodis, leader de la logistique et du transport, à Ris-Orangis, en banlieue parisienne, le 10 mai 2022. (Photo Emmanuel DUNAND / AFP)
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Publié le Dimanche 11 juin 2023

Dans la logistique, se prémunir des vols par tous les moyens

  • L'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) a recensé en 2021 1.800 vols de fret pour un préjudice estimé entre 40 et 60 millions d'euros
  • Du côté des entreprises, les solutions technologiques telles que les GPS, la vidéo et la télésurveillance, les alarmes, les contrôles d'accès biométriques permettent d'augmenter la sécurisation des sites

PARIS : Un chauffeur aspergé de gaz lacrymogène, 600.000 euros de cigarettes dérobées: l'attaque qu'a subie en février le transporteur Geodis en Savoie est presque monnaie courante dans le secteur de la logistique où les responsables de la sécurité rivalisent d'ingéniosité avec les délinquants pour se prémunir des vols.

«Notre métier, c'est d'insécuriser le délinquant», assène Jean-Jacques Richard, directeur de la sûreté de Geodis, l'un des leaders mondiaux du transport et de la logistique. «Nous devons toujours avoir un ou deux coups d'avance sur les délinquants face auxquels il faut une réponse adaptée, calibrée et anticipée», ajoute-t-il.

A la suite du braquage survenu à Méry, près de Chambéry en Savoie, «des mesures correctives ont été prises», dit-il, et les auteurs interpellés en mai par les gendarmes. Mais la même consigne «zéro risque» demeure pour les transporteurs: «en cas de braquage, on obtempère».

L'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) a recensé en 2021 1.800 vols de fret pour un préjudice estimé entre 40 et 60 millions d'euros, contre 2.500 vols deux ans plus tôt, un recul qui s'explique par la pandémie du Covid. Jean-Jacques Richard s'attend cependant à un rebond, du fait de «l'impact économique de la guerre en Ukraine qui va accélérer la délinquance».

La crise économique qui accompagne le conflit a d'ailleurs vu les voleurs changer de cibles: «on constate de plus en plus de vols pour des produits alimentaires», constate Johan Barbier, co-président de la commission sûreté chez l'association interprofessionnelle Union TLF. Même si «les produits-phares» restent, selon lui, «la high tech, la téléphonie, la mode et le luxe» ainsi que les produits semi-conducteurs, «car la demande est internationale, qu'il y a une rupture de stock et que ça coûte cher».

Son entreprise est confrontée à «plusieurs vols de marchandises dans des camions par semaine, sur toute l'Europe», les voleurs attendant que les chauffeurs s'arrêtent sur une aire de repos pour agir.

Du simple vol opportuniste au braquage soigneusement organisé par des assaillants portant de faux brassard de police et usant de gyrophares, les modes opératoires diffèrent et les logisticiens doivent renforcer constamment les mesures de protection. Les simples pinces coupantes pour ouvrir les cadenas ont fait place aux lances thermiques pour forcer les portes blindées.

- Conteneurs avec «boîtiers intelligents» -

Du côté des entreprises, les solutions technologiques telles que les GPS, la vidéo et la télésurveillance, les alarmes, les contrôles d'accès biométriques permettent d'augmenter la sécurisation des sites.

«Mais c'est un investissement important et les clients ne sont pas toujours prêts à payer plus cher», prévient Cédric Rosement, PDG de Traxens, une société qui équipe de «boîtiers intelligents» des conteneurs maritimes afin de les géolocaliser mais aussi de «contrôler l'ouverture des portes».

La technologie permet aussi d'augmenter le niveau de protection des entrepôts et un déclenchement des dispositifs d'alerte plus rapide.

Les malfaiteurs savent que les forces de l'ordre ne peuvent intervenir immédiatement: «en dix minutes, on peut se faire voler pour un million d'euros dans le domaine de la téléphonie par exemple», détaille Johan Barbier. D'où l'intérêt de détecter leur présence le plus tôt possible et le plus en amont de l'entrepôt.

Il est par ailleurs «indispensable de conserver des agents de sécurité car les voleurs savent qu'il faudra les neutraliser», argumente-t-il, et «seuls les réseaux criminels très organisés sont prêts à basculer dans la violence».

De plus en plus, les vols se déportent sur le transport routier, beaucoup plus vulnérable que les sites logistiques.

Certaines sociétés de transport et de logistique vont jusqu'à conclure des accords de partenariat avec les forces de l'ordre, pour prévenir la malveillance.

Pour certaines marchandises «très sensibles» comme certains produits pharmaceutiques par exemple, «on alerte les forces de l'ordre en amont des opérations de transport afin que des dispositifs de prévention adéquat puissent être mis en œuvre lors de l'acheminement de la marchandise», glisse Johan Barbier chez TLF.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.