Ukraine: six morts dans des frappes russes sur Krivyï Rig

Un résident local nettoie les débris d'un magasin détruit après un bombardement russe à Kherson, le 12 juin 2023, alors que la région fait face à des inondations massives dues à la destruction du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka. (Photo, AFP)
Un résident local nettoie les débris d'un magasin détruit après un bombardement russe à Kherson, le 12 juin 2023, alors que la région fait face à des inondations massives dues à la destruction du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 13 juin 2023

Ukraine: six morts dans des frappes russes sur Krivyï Rig

  • "Un immeuble de cinq niveaux a été détruit. Selon les premières informations, trois de ses habitants ont été tués. Vingt-cinq personnes ont été blessées et 19 d'entre elles sont à l'hôpital"
  • L'administration régionale a publié une photo de l'immeuble très endommagé et noirci par les flammes, de la fumée s'échappant des étages

KIEV: Des frappes russes sur la ville industrielle de Kryvyï Rig, dans le centre de l'Ukraine, ont fait au moins six morts mardi avant l'aube, la Russie poursuivant sa tactique, de bombardements nocturnes.

Kiev de son côté a indiqué lundi soir que son offensive dans le Sud et l'Est pour libérer des territoires occupés par la Russie était "difficile" mais progressait avec la reprise d'une poignée de villages dans le Sud du pays.

Moscou, qui dit depuis des jours repousser des attaques ukrainiennes, a revendiqué pour la première fois mardi la prise de chars allemands Leopard et de blindés américains Bradley, des véhicules donnés par les Occidentaux pour que Kiev puisse mener sa vaste contre-offensive.

A Kryvyï Rig, ville de naissance du président ukrainien Volodymyr Zelensky située dans la région de Dnipropetrovsk, une "attaque massive de missiles" a touché plusieurs endroits de la cité et notamment un immeuble résidentiel, selon les autorités locales.

"Un immeuble de cinq niveaux a été endommagé", a rapporté l'administration régionale de Dnipropetrovsk sur Telegram.

Le bilan de ces frappes étaient de six morts dans la ville, avec au moins quatre tués dans l'immeuble en question et deux sur un autre site civil.

Les services d'urgence et les autorités régionales n'étaient pas dans l'immédiat en mesure de donner un bilan détaillé des morts, des blessés et des disparus.

L'administration régionale a publié une photo de l'immeuble très endommagé et noirci par les flammes, de la fumée s'échappant des étages.

A Kiev, l'administration militaire a également rapporté des frappes nocturnes de "missiles de croisière", tout en assurant que "toutes les cibles ennemies dans l'espace aérien autour de Kiev ont été détectées et détruites avec succès".

De son côté, le maire de Kharkiv (Nord-Est), Igor Terekhov, a annoncé que des drones avaient été lancés "contre des infrastructures civiles" et que les locaux d'une société et un hangar y ont été endommagés.

https://www.arabnews.fr/node/391186/international

«Sept villages libérés»

Lundi soir, le président Zelensky a assuré que l'offensive en cours contre les troupes russes était "difficile" mais "progressait".

"Les combats sont difficiles, mais nous progressons, et c'est très important", a-t-il déclaré dans son adresse quotidienne, assurant que "les pertes ennemies sont exactement au niveau dont nous avons besoin".

"La météo n'est pas favorable --la pluie rend notre tâche plus difficile-- mais la force de nos soldats donne de bons résultats", a-t-il ajouté, en saluant le retour du drapeau ukrainien dans des "territoires nouvellement libérés".

Les autorités ukrainiennes ont dit lundi soir avoir repris sept villages dans le Sud et l'Est du pays après plus d'une semaine de combats.

Plusieurs localités ont notamment été reprises dans la région de Zaporijjia (Sud), a précisé la vice-ministre de la Défense Ganna Maliar sur Telegram, en évaluant à 90 km2 la superficie du territoire repris par les Ukrainiens.

Le ministère de la Défense a également affirmé lundi avoir "avancé de 250 à 700 mètres" autour de la ville dévastée de Bakhmout (Est), dont la capture a été revendiquée en mai par la Russie.

Moscou a pour sa part affirmé avoir repoussé les attaques ukrainiennes dans la région de Donetsk (Est), près de Velyka Novossilka ainsi que près du village de Levadné, proche de Zaporijjia.

Ces affirmations de Moscou et de Kiev n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.

Centrale fragilisée 

Selon des analystes militaires, l'Ukraine n'a pas encore lancé le gros de ses forces dans sa grande contre-offensive et ses gains se trouvent encore à plusieurs dizaines de kilomètres des principales lignes de défense russes.

Actuellement, ces opérations semblent se concentrer sur trois axes principaux : Bakhmout à l'Est, dans la zone de Voulegdar (Sud-Est) et dans celle de Orikhiv (Sud)

La contre-offensive ukrainienne va durer "plusieurs semaines, voire mois", a déclaré lundi le président français Emmanuel Macron, en souhaitant qu'elle soit "la plus victorieuse possible pour pouvoir ensuite déclencher une phase de négociation dans de bonnes conditions".

Par ailleurs, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi était à Kiev mardi et doit aller inspecter, peut-être mercredi, la centrale ukrainienne de Zaporijjia, occupée par la Russie, pour voir notamment si celle-ci a été mise en danger par la destruction d'un barrage sur le fleuve Dniepr.

Depuis le début de l'invasion, M. Grossi ne cesse de mettre en garde contre le risque d'un accident nucléaire sur ce site du Sud-Est de l'Ukraine où il s'est déjà rendu à deux reprises.

La destruction du barrage de Kakhovka dont l'eau est utilisée pour refroidir les six réacteurs n'a eu aucun effet sur le refroidissement de la centrale, selon les autorités russes et ukrainiennes. Mais ailleurs dans le Sud elle a provoqué de graves inondations, faisant 17 morts en zone occupée par la Russie et dix en zone sous contrôle ukrainien.

L'Ukraine accuse Moscou d'avoir démoli l'ouvrage pour gêner sa contre-offensive. La Russie dément et accuse Kiev en retour.


Russie: le cycliste français Sofiane Sehili libéré

Le cycliste français Sofiane Sehili, incarcéré depuis début septembre en Russie, a été condamné jeudi à une amende pour "franchissement illégal de la frontière" russe et libéré, a rapporté l'agence publique russe RIA Novosti. (AFP)
Le cycliste français Sofiane Sehili, incarcéré depuis début septembre en Russie, a été condamné jeudi à une amende pour "franchissement illégal de la frontière" russe et libéré, a rapporté l'agence publique russe RIA Novosti. (AFP)
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  • Le cycliste était parti de Lisbonne début juillet, et comptait traverser 17 pays pour arriver début septembre à Vladivostok, en Extrême-Orient russe
  • Sa compagne Fanny Bensussan a indiqué en septembre à la chaîne française France 3 Occitanie que le cycliste avait décidé de se présenter devant les douaniers, convaincu qu'ils le laisseraient tout de même passer à vélo, mais avait été arrêté

MOSCOU: Le cycliste français Sofiane Sehili, incarcéré depuis début septembre en Russie, a été condamné jeudi à une amende pour "franchissement illégal de la frontière" russe et libéré, a rapporté l'agence publique russe RIA Novosti.

Un tribunal de la localité de Pogranitchny, dans la région de Primorié (Extrême-Orient russe), a "reconnu Sofiane Sehili coupable" et l'a condamné "à une amende de 50.000 roubles" (environ 530 euros), a annoncé la juge Irina Billé, citée par l'agence.

Compte tenu du temps passé en détention provisoire, le cycliste de 44 ans a été exempté du paiement de l'amende et libéré dans la salle du tribunal, selon la même source.

Contactée par l'AFP, l'avocate de Sofiane Sehili, Alla Kouchnir, n'était pas joignable dans l'immédiat.

Accusé de "franchissement illégal de la frontière" russe, M. Sehili risquait jusqu'à deux ans de prison.

Il a été arrêté début septembre en Extrême-Orient russe, censé être l'étape finale de son record du monde de la traversée eurasienne à vélo, et était depuis en détention provisoire dans l'attente de son procès.

Le cycliste d'endurance français avait voulu pédaler en Russie depuis la Chine via un poste-frontière qui n'était franchissable qu'en train ou en autocar, selon un responsable d'une commission publique de contrôle des prisons, Vladimir Naïdine.

Or, utiliser ces modes de transport aurait invalidé son record après plus de 60 jours et des milliers de kilomètres d'effort.

Le cycliste était parti de Lisbonne début juillet, et comptait traverser 17 pays pour arriver début septembre à Vladivostok, en Extrême-Orient russe.

Sa compagne Fanny Bensussan a indiqué en septembre à la chaîne française France 3 Occitanie que le cycliste avait décidé de se présenter devant les douaniers, convaincu qu'ils le laisseraient tout de même passer à vélo, mais avait été arrêté.

"Il ne pensait qu'à son exploit sportif", avait-elle expliqué.

Ancien documentaliste au magazine culturel Télérama, Sofiane Sehili s'est spécialisé dans l'ultracyclisme, fait d'épreuves longues de plusieurs centaines ou milliers de kilomètres.

Plusieurs ressortissants occidentaux ont été arrêtés en Russie depuis le début de l'offensive à grande échelle en Ukraine en 2022, et les relations diplomatiques entre Paris et Moscou sont glaciales.


Washington menace Bogota, 5 morts dans des frappes américaines dans le Pacifique

Les Etats-Unis ont à nouveau frappé mercredi un bateau soupçonné de trafic de drogue dans l'océan Pacifique, portant le total à cinq morts en deux jours, et menacé directement le président colombien Gustavo Petro. (AFP)
Les Etats-Unis ont à nouveau frappé mercredi un bateau soupçonné de trafic de drogue dans l'océan Pacifique, portant le total à cinq morts en deux jours, et menacé directement le président colombien Gustavo Petro. (AFP)
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  • Dans le même temps, les Etats-Unis ont frappé un deuxième bateau dans l'océan Pacifique mercredi, après une première attaque mardi, selon le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth, faisant cinq morts au total
  • Ces frappes, qui selon Washington visent des narcotrafiquants en eaux internationales, n'avaient jusqu'à présent eu lieu que dans les Caraïbes

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont à nouveau frappé mercredi un bateau soupçonné de trafic de drogue dans l'océan Pacifique, portant le total à cinq morts en deux jours, et menacé directement le président colombien Gustavo Petro.

Le président américain Donald Trump a qualifié M. Petro de "baron de la drogue" et de "pire président que la Colombie ait jamais eu". L'élu de gauche a répondu en annonçant porter plainte pour diffamation devant la justice américaine.

M. Trump, qui a déjà proféré des menaces similaires à l'encontre du dirigeant vénézuélien Nicolas Maduro, a également invité M. Petro à "faire attention". Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a de son côté qualifié le dirigeant colombien de "fou".

Dans le même temps, les Etats-Unis ont frappé un deuxième bateau dans l'océan Pacifique mercredi, après une première attaque mardi, selon le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth, faisant cinq morts au total.

Ces frappes, qui selon Washington visent des narcotrafiquants en eaux internationales, n'avaient jusqu'à présent eu lieu que dans les Caraïbes.

Une source militaire colombienne a affirmé à l'AFP que la frappe de mardi s'était produite "près" mais non à l'intérieur des eaux coombiennes.

Au total, les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques de ce type ces dernières semaines, pour 37 morts.

L'origine des navires visés – huit bateaux et un semi-submersible – n'a pas été précisée, mais certains ont été détruits au large du Venezuela.

"Inacceptable" 

Washington a déployé des avions de chasse et des navires dans ce qu'il revendique comme une lutte contre le narcotrafic.

La Maison Blanche et le Pentagone ont toutefois produit peu de preuves pour étayer leurs affirmations selon lesquelles les personnes ciblées étaient impliquées dans le trafic de drogue.

Le Pentagone a déclaré au Congrès que les Etats-Unis étaient en "conflit armé" avec les cartels sud-américains, les qualifiant de groupes terroristes.

"Tout comme Al-Qaïda a mené une guerre contre notre patrie, ces cartels mènent une guerre contre notre frontière et notre peuple. Il n'y aura ni refuge ni pardon, seulement la justice ", a déclaré M. Hegset.

Mais selon les experts, les exécutions extrajudiciaires restent illégales, même si elles visent des narcotrafiquants présumés.

La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne, mais elle travaille depuis des décennies avec les Etats-Unis pour en réduire la production, contrôlée par divers groupes paramilitaires, cartels et guérillas.

"Ce qui est en jeu, c'est une relation historique vieille de plus de 200 ans, qui profite aux Etats-Unis comme à la Colombie", s'est alarmé mercredi l'ambassadeur colombien à Washington Daniel García-Peña, dans un entretien à l'AFP, après avoir été rappelé à Bogota pour consultation

"Nous sommes face à un gouvernement américain qui cherche à changer le paradigme (...) de ses relations internationales, dans lequel l'incertitude joue malheureusement un rôle très important", a-t-il ajouté, jugeant les menaces de Donald Trump "inacceptables".

Le Venezuela a de son côté accusé les Etats-Unis de prétexter de la lutte contre le trafic de drogue pour tenter de renverser son président, Nicolas Maduro. Celui-ci a affirmé mercredi que son pays disposait de 5.000 missiles antiaériens portables pour contrer les forces américaines.


Rubio affirme que les projets d'annexion d'Israël en Cisjordanie «menacent» la trêve à Gaza

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio. (AFP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio. (AFP)
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  • Marco Rubio a averti que les projets de loi israéliens visant à étendre la souveraineté en Cisjordanie risquent de compromettre la trêve à Gaza, soulignant que les États-Unis, sous Donald Trump, ne peuvent pas les soutenir pour le moment
  • Malgré le soutien de l’extrême droite israélienne à l’annexion, Washington redoute que ces initiatives ravivent les tensions en Cisjordanie et fragilisent les efforts de paix en cours

WASHINGTON: Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a mis en garde mercredi sur le fait que le vote au parlement israélien de projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie risquait de "menacer" la trêve à Gaza.

"Je pense que le président (Donald Trump) s'est assuré que ce n'est pas quelque chose que nous pouvons soutenir pour le moment", a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il partait pour Israël, où il est attendu jeudi, affirmant que cela "menacerait" le cessez-le-feu et serait "contre-productif".

La Knesset, le Parlement israélien, s'est prononcé mercredi pour l'examen de deux projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie occupée, en pleine visite du vice-président américain JD Vance en Israël.

Le président américain Donald Trump, allié d'Israël dans sa guerre contre le mouvement islamiste Hamas, s'est opposé à toute annexion de la Cisjordanie par Israël, un projet soutenu par l'extrême droite israélienne.

Les députés israéliens se sont prononcés sur deux projets de loi en lecture préliminaire, un vote destiné à autoriser leur examen en première lecture.

Israël a approuvé en août un projet clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie, dénoncé par l'ONU et plusieurs dirigeants étrangers.

"C'est une démocratie, ils vont voter", a déclaré M. Rubio.

"Mais pour l'instant, c'est quelque chose qui, selon nous, pourrait être contre-productif", a-t-il ajouté.

Interrogé sur la recrudescence des violences commises par des colons israéliens extrémistes contre les Palestiniens en Cisjordanie, M. Rubio a déclaré: "Nous sommes préoccupés par tout ce qui menace de déstabiliser le fruit de nos efforts".

Marco Rubio se rend en Israël dans la foulée du vice-président JD Vance, qui s'est montré globalement optimiste quant au maintien de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Entré en vigueur le 10 octobre et basé sur un plan de M. Trump, cet accord avait paru vaciller dimanche après des violences meurtrières à Gaza et des échanges d'accusations de violations de la trêve.

"Il y aura chaque jour des menaces, mais je pense en réalité que nous sommes en avance sur le calendrier en termes de mise en place, et le fait que nous ayons traversé ce week-end est un bon signe", a dit M. Rubio.