L’événement de Riyad met le monde arabe et la Chine en relation, selon des leaders de l’industrie

Rupert Hoogewerf, un chercheur qui a fondé Huron Report, accorde un entretien à Arab News.
Rupert Hoogewerf, un chercheur qui a fondé Huron Report, accorde un entretien à Arab News.
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Publié le Mardi 13 juin 2023

L’événement de Riyad met le monde arabe et la Chine en relation, selon des leaders de l’industrie

  • Le chercheur Rupert Hoogewerf indique que les entreprises chinoises ont l’expertise et la volonté requises pour stimuler la croissance dans la région, en particulier en Arabie saoudite
  • Arab News a également rencontré Nicolas Aguzin, PDG de Hong Kong Exchanges and Clearing Ltd, qui semble très optimiste quant aux perspectives d’une collaboration accrue entre le monde arabe et la Chine

RIYAD: Les participants à la 10e Conférence arabo-chinoise qui a pris fin lundi à Riyad sont optimistes quant à l’évolution du paysage économique de l’Arabie saoudite et à l’expertise chinoise, qui contribueront à une transformation profonde du Royaume et de l’ensemble du Moyen-Orient.

Rupert Hoogewerf, un chercheur qui a fondé Huron Report, faisait partie des nombreuses personnalités du monde des affaires qui ont participé à l’événement de deux jours.

M. Hoogewerf est surtout connu pour la Hurun Rich List, un classement des personnes les plus riches de Chine. S’adressant à Arab News, le chercheur affirme s’être rendu à Riyad pour explorer les possibilités commerciales au sein du Royaume.

«Jeunes entreprises innovantes»

Il déclare que les investisseurs chinois semblent désireux d’explorer les marchés de la région, en particulier l’Arabie saoudite. Avec l’émergence de nouveaux secteurs comme les énergies renouvelables, l’immobilier en pleine croissance et l’industrialisation rapide dans la région, il existe de grandes possibilités pour les entrepreneurs chinois, ajoute-t-il.

Rupert Hoogewerf soutient que la Chine compte un grand nombre de «jeunes entreprises innovantes» qui souhaitent entrer sur le marché saoudien.

Il souligne que les prix de l’énergie bon marché font de l’établissement de bases au Royaume une proposition lucrative pour les entreprises manufacturières. «Et bien sûr, il y a beaucoup d’ambition pour construire de nouvelles infrastructures ici», poursuit-il.

Le chercheur précise que les entreprises chinoises ont l’expertise et la volonté requises pour stimuler la croissance dans la région, en particulier en Arabie saoudite.

Perspectives d’une collaboration

Il est accompagné de deux sociétés chinoises pour explorer le marché saoudien et initier des opérations dans le Royaume. L’une de ces entreprises est un grand fabricant de panneaux solaires, confie M. Hoogewerf à Arab News. Il indique que cette société a entamé des discussions avec des partenaires saoudiens pour commencer des opérations de fabrication ici, car le Royaume déploie également des efforts pour passer des sources d’énergie traditionnelles aux sources d’énergie renouvelables et durables.

L’autre société, souligne-t-il, est un géant de l’immobilier et visite le Royaume pour la première fois.

Arab News a également rencontré Nicolas Aguzin, PDG de Hong Kong Exchanges (HKEX) and Clearing Ltd, qui semble très optimiste quant aux perspectives d’une collaboration accrue entre le monde arabe et la Chine.

Il présente la bourse de Hong Kong comme la destination idéale pour les acteurs régionaux qui cherchent à faire des investissements.

Connecter la Chine au monde arabe

«Hong Kong est désormais le seul marché au monde où vous pouvez accéder non seulement aux capitaux internationaux, mais également aux capitaux nationaux de la Chine continentale.»

Il décrit la conférence arabo-chinoise comme la plate-forme parfaite qui a aidé HKEX à connecter la Chine au monde arabe.

M. Aguzin affirme que son groupe veut s’assurer que le monde financier est connecté à l’économie réelle.

«Nous essayons de faire en sorte que, n’importe où dans le monde, les capitaux puissent se connecter aux entreprises de demain, comme celles des secteurs de la technologie et de la biotechnologie, en ajustant notre régime de cotation.»

Il soutient que de nombreuses entreprises axées sur la technologie ont besoin de plusieurs années d’investissement avant de devenir rentables.

Renforcer la coopération économique

«Nous créons un système qui sera capable d’attirer ces entreprises et de les lister sur notre marché, en plus d’obtenir des financements et des capitaux», ajoute-t-il.

Selon lui, la Conférence arabo-chinoise de Riyad contribue à combler le fossé entre la Chine et le monde arabe et à renforcer la coopération économique.

«La transformation économique actuelle au Moyen-Orient et en Arabie saoudite en particulier est étonnante, notamment au cours des trois ou quatre dernières années. Nous voulons être sûrs que le monde enregistre cette donnée.»

Il conclut en disant que le monde a besoin de plus de connectivité pour garantir le développement.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Évolution du financement des banques saoudiennes face à la hausse de la demande de prêts hypothécaires, selon S&P Global

Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
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  • l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété
  • Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement

RIYAD : Les banques saoudiennes devraient poursuivre des stratégies alternatives de financement pour faire face à l'expansion rapide des prêts, alimentée par la demande de nouveaux prêts hypothécaires, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété.

Selon l'analyse, le financement hypothécaire représentera 23,5 % de l'allocation totale de crédit des banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019.

« Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement, y compris l’externe », a déclaré S&P Global. 

Le rapport prévoit également que cette recherche de financement externe pourrait potentiellement avoir un impact sur la qualité de crédit du secteur bancaire saoudien.

Selon l'agence de notation basée aux États-Unis, la croissance des prêts parmi les banques saoudiennes a dépassé celle des dépôts, avec un ratio prêts/dépôts supérieur à 100 % en 2022, contre 86 % à la fin de 2019.

S&P Global s'attend à ce que cette tendance persiste, en particulier avec les prêts aux entreprises jouant un rôle plus important dans la croissance au cours des prochaines années. « Nous considérons que les banques saoudiennes se tourneront probablement vers des stratégies de financement alternatives pour soutenir cette expansion », indique le rapport. 


Espagne: la maison mère de Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier se lance en Bourse

 Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
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  • Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur
  • C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig

MADRID: Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe.

Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur comme Estée Lauder, Hermès, Kering et LVMH.

C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig, en assurant viser une "approche de long terme".

Fondé en 1914 à Barcelone par l'entrepreneur Antonio Puig Castellò, le groupe de parfums et cosmétiques espagnol s'est fait une place ces dernières années parmi les géants du luxe et de la mode, en multipliant les acquisitions de marques de prestige.

La maison catalane contrôle ainsi les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera, Dries Van Noten et Jean Paul Gaultier. Il a également noué des contrats de licence avec Prada, Christian Louboutin et Comme des Garçons.

Contrôle familial

L'introduction en Bourse de Puig se fera vendredi au prix de 24,50 euros par action. Elle est présentée par les analystes comme le plus gros lancement boursier de l'année en Espagne et comme l'un des principaux en Europe.

Le montant fixé pour l'action Puig valorise le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Cela lui permettra d'intégrer directement l'Ibex 35, indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles.

Cette opération d'envergure se déclinera en deux phases: une émission de nouvelles actions, devant rapporter 1,25 milliard d'euros, et la vente de parts détenues par Exea, la holding de la famille Puig, pour près de 1,36 milliard d'euros.

Cette double opération pourrait être complétée par une vente de titres réservée à certains investisseurs pour un total de 390 millions d'euros, selon le groupe. De quoi lever au total quelque 3 milliards d'euros.

Malgré cette opération, la famille Puig assure qu'elle restera l'actionnaire majoritaire de l'entreprise avec 71,7% des parts. Elle conservera, en outre, une très large majorité des droits de vote (92,5%) au sein de son conseil d'administration.

« Muscle financier »

L'introduction en Bourse du groupe catalan avait été officialisée le 8 avril, après avoir été évoquée pour la première fois le 20 octobre par Marc Puig en personne dans un entretien au quotidien économique Financial Times.

Le PDG de 62 ans avait alors estimé qu'elle permettrait d'imposer une "discipline" de marché à l'entreprise et d'éviter les possibles "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Il arrive, en effet, "que les entreprises familiales perdent leur position sur le marché. Elles peuvent commencer à mourir lentement et personne au sein de l'entreprise n'en est conscient", avait insisté le petit-fils d'Antonio Puig, à la tête du groupe depuis 2004.

Selon Javier Cabrera, analyste chez XTB, ce lancement boursier devrait permettre à la maison de beauté catalane d'acquérir du "muscle financier", en profitant de la "bonne dynamique boursière du secteur".

De fait, le contexte est actuellement porteur pour le luxe, dont les poids lourds ont enregistré des niveaux de ventes record en 2023, malgré un léger ralentissement après deux années de croissance à deux chiffres.

Puig a, pour sa part, réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 465 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Et cette dynamique pourrait s'accélérer.

Les acquisitions réalisées ces dernières années permettent "une forte croissance" et une "diversification des revenus" du groupe, observe Javier Cabrera, qui insiste sur ses bons résultats en Chine, marché devenu incontournable pour le secteur du luxe.


Liban: l'Union européenne annonce une aide d'un milliard d'euros pour soutenir l'économie

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
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  • Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés
  • Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens

BEYROUTH: La cheffe de la Commission européenne a annoncé jeudi à Beyrouth une aide d'un milliard d'euros pour soutenir la "stabilité socio-économique" du Liban et appelé ce pays à bien coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Les fonds seront "disponibles à partir de cette année jusqu’en 2027. Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban", a déclaré Ursula von der Leyen, ajoutant "compter sur une bonne coopération" des autorités libanaises dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.

Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus grand ratio par habitant au monde.

Le petit pays méditerranéen, frontalier de la Syrie, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale de les rapatrier, les armes s'étant tues dans plusieurs régions syriennes.

Les migrants, demandeurs d'asile et réfugiés qui quittent le Liban par bateau à la recherche d'une vie meilleure en Europe se dirigent souvent vers Chypre qui affirme être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l'UE.

"La réalité actuelle de cette question est devenue plus grande que la capacité du Liban à la traiter", a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati, lors d'une conférence de presse en présence de Mme. von der Leyen et du président chypriote Nikos Christodoulides.

Augmentation des ressortissants syriens à Chypre 

"Nous renouvelons notre demande à l'UE, (...) d’aider les personnes déplacées dans leur pays (d'origine et non au Liban), pour les encourager à rentrer volontairement", a-t-il poursuivi.

De son côté, Chypre, qui fait état d'une augmentation des arrivées de ressortissants syriens, estime que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a déclenché des violences à la frontière israélo-libanaise, a affaibli les efforts de Beyrouth pour empêcher les départs.

De janvier à avril 2024, plus de 40 bateaux transportant environ 2.500 personnes ont accosté à Chypre, a indiqué à l'AFP l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Chypre avait conclu il y a des années avec le Liban un accord pour le retour de migrants en situation irrégulière.

Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés et de la manière de contrôler le flux migratoire vers son pays.