Ukraine: six morts dans des frappes russes à Odessa et dans l'Est

Un policier passe devant une aire de jeux pour enfants et un immeuble résidentiel détruit à la suite d'une attaque russe, dans la ville de Kryvyi Rig, le 13 juin 2023, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)
Un policier passe devant une aire de jeux pour enfants et un immeuble résidentiel détruit à la suite d'une attaque russe, dans la ville de Kryvyi Rig, le 13 juin 2023, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 14 juin 2023

Ukraine: six morts dans des frappes russes à Odessa et dans l'Est

  • A Odessa, trois personnes ont été tuées et 13 ont été blessées dans une frappe de missile de croisière Kalibr qui a notamment touché un entrepôt commercial
  • Sept autres employés ont été blessés et «il pourrait y avoir des gens sous les décombres», a indiqué dans un communiqué le maire d'Odessa Guennadiï Troukhanov

KIEV: Six personnes sont mortes et 19 ont été blessées mercredi dans des frappes de missiles russes en Ukraine, notamment à Odessa au bord de la mer Noire, au moment où Kiev revendique de légères avancées dans sa contre-offensive à l'est.

A Odessa, trois personnes ont été tuées et 13 ont été blessées dans une frappe de missile de croisière Kalibr qui a notamment touché un entrepôt commercial, a indiqué sur Telegram Serguiï Bratchouk, porte-parole de l'administration militaire de cette grande ville du Sud du pays.

Sept autres employés ont été blessés et "il pourrait y avoir des gens sous les décombres", a indiqué dans un communiqué le maire d'Odessa Guennadiï Troukhanov. L'attaque a détruit 1 000 m2 d'entrepôts et a provoqué un incendie sur 400 m2.

Outre les employés de l'entrepôt, six personnes ont été blessées dans d'autres endroits d'Odessa, où un centre d'affaires, un établissement d'éducation, un complexe résidentiel, des restaurants et des magasins ont été endommagés.

Odessa, jadis une destination de vacances prisée par beaucoup d'Ukrainiens et Russes et dont le centre historique a été inscrit en janvier sur la liste du patrimoine mondial en péril de l'Unesco, a été bombardée à plusieurs reprises depuis le début de l'invasion russe.

Frappes en série

Selon l'armée de l'air ukrainienne, trois des quatre missiles Kalibr tirés par la Russie ont pu être interceptés. Les forces russes ont également lancé pendant la nuit dix drones de fabrication iranienne.

Tirés depuis la région russe de Rostov-sur-le-Don, six missiles de croisière de type X-22 ont en revanche touché la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.

Trois personnes y ont été tuées et six autres blessées, selon le gouverneur Pavlo Kyrylenko.

A Kramatorsk, grande ville de cette région, les journalistes de l'AFP ont constaté un énorme cratère causé par une explosion sur une route au milieu de maisons aux fenêtres soufflées.

Une habitante, Anastassia Korzoune, policière de 33 ans, a raconté s'être échappée avec son mari de leur maison endommagée pour se joindre à d'autres personnes essayant de sortir les voisins des décombres.

Au moins deux personnes ont été tuées sur place et plusieurs autres blessées, selon les locaux.

L'armée russe a de son côté assuré avoir mené des frappes dans la nuit sur des lieux de concentration de soldats, des dépôts de munitions et d'armement. "Toutes les cibles ont été touchées. Le but des frappes a été atteint", a-t-elle indiqué.

La veille, six personnes dont quatre gardes forestiers ont été tués dans un bombardement russe près de la frontière dans le nord-est de l'Ukraine, a indiqué mercredi le Parquet ukrainien sur Telegram en publiant la photo d'un fourgon criblé d'éclats de shrapnel.

Mardi également, la ville natale du président Volodymyr Zelensky, Kryvyï Rig, avait été visée par une frappe russe qui a fait au moins 12 morts, selon un nouveau bilan des autorités. Cette attaque a notamment touché un immeuble d'habitation de quatre étages et un entrepôt.

L'AIEA à Zaporijjia

Ces frappes russes interviennent au moment où l'armée ukrainienne, forte des livraisons d'armes occidentales, est à l'offensive sur plusieurs parties du front dans le Sud et l'Est.

Si l'Ukraine affirme "avancer" avec la reprise de sept villages, le président russe Vladimir Poutine a au contraire assuré mardi que les forces de Kiev étaient tenues en échec et subissaient des pertes proches d'un niveau "catastrophique".

Selon des analystes militaires, l'Ukraine n'a pas encore lancé le gros de ses forces dans sa contre-offensive, testant la ligne de front en quête de points faibles. Actuellement, ces opérations semblent se concentrer sur trois axes principaux: Bakhmout, la zone de Vougledar (sud-est) et celle d'Orikhiv (sud).

Au cours des trois derniers jours, les Ukrainiens ont repris environ trois kilomètres carrés de territoire et avancé dans certaines zones jusqu'à 1,4 kilomètre de profondeur, a indiqué mercredi un responsable de l'état-major ukrainien, Andriï Kovaliov.

Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est pour sa part attendu à la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par la Russie, pour déterminer notamment si cette gigantesque installation a été mise en danger par la destruction du barrage de Kakhovka sur le fleuve Dniepr, dont l'eau est utilisée pour refroidir les six réacteurs.

Initialement prévue mercredi, cette a été reportée à jeudi, selon un responsable du secteur nucléaire russe. Ni Kiev, ni l'AEIA n'ont pour l'instant confirmé ces informations.

Selon une source diplomatique occidentale contactée par l'AFP, son déplacement a été reporté "de quelques heures mais pas annulé".

Selon M. Grossi, il n'y a pas de "danger immédiat" pour la centrale, mais le niveau d'eau dans le bassin de refroidissement l'inquiète: "Il y a un risque sérieux, car l'eau qui est là-bas est limitée".

"Je veux faire ma propre évaluation", a-t-il dit à la presse à Kiev mardi.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com