Le gouvernement lance un vaste plan pour les campagnes

Le gouvernement espère ainsi combattre le sentiment de relégation et de recul des services publics dans la ruralité en France (Photo, AFP).
Le gouvernement espère ainsi combattre le sentiment de relégation et de recul des services publics dans la ruralité en France (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 15 juin 2023

Le gouvernement lance un vaste plan pour les campagnes

  • Le gouvernement espère ainsi combattre le sentiment de relégation et de recul des services publics qui domine dans certaines zones rurales de France
  • Le monde rural représente 22 millions d'habitants et 90% de la superficie de la France

PARIS: Aide techniques pour développer les projets dans les villages, financements pour encourager les maires à protéger leurs espaces naturels... Matignon a dévoilé mercredi une série de mesures du plan "France ruralités", que détaillera jeudi la Première ministre lors d'un déplacement dans la Vienne.

Ce plan d'une quarantaine de mesures est l'aboutissement "d'un an de travail partenarial particulièrement intense centré sur l'enjeu de l'équité territoriale, comment on assure à tous les territoires et en particulier aux territoires ruraux les mêmes opportunités", a expliqué Matignon lors d'un point presse.

Le gouvernement espère ainsi combattre le sentiment de relégation et de recul des services publics qui domine dans certaines zones rurales et a entraîné une vague de votes pour le Rassemblement national lors des élections de 2022.

"Les habitants de ces territoires ont le sentiment que tout est plus compliqué pour eux (...). Je veux leur dire que la ruralité est une chance pour notre pays", a déclaré Elisabeth Borne dans un entretien au Figaro mercredi soir.

Pour répondre aux enjeux spécifiques au monde rural, qui représente 22 millions d'habitants et 90% de la superficie de l'Hexagone, la stratégie repose sur quatre axes.

Un programme "Villages d'avenir" de 15 millions d'euros sera lancé pour aider les petites communes à mener à bien leurs projets, à l'instar des programmes de "revitalisation" des centres-villes comme "Action coeur de ville". Et 100 chefs de projets "ingénierie" seront déployés dans les préfectures.

Parmi les mesures très attendues, les villages seront rémunérés grâce à la dotation "biodiversité" qui sera portée de 42 millions d'euros "à plus de 100 millions d'euros" afin de protéger les "aménités rurales", à savoir des espaces naturels protégés (parcs naturels), mais aussi des espaces n'ayant aujourd'hui aucune valeur marchande (forêts, étangs, sols) pour les communes.

Les territoires ruraux "représentent des enjeux extrêmement importants en termes de puits de carbone, de transition agricole, de production d'énergies renouvelables et ce rôle (...) les place au coeur de la planification écologique", a commenté Matignon.

Sentiment d'abandon dans les campagnes
"France ruralités" prévoit également un plan d'action pour améliorer le quotidien des habitants et lutter contre un sentiment d'abandon de l'État, après des années de politique en faveur des grandes métropoles.

Côté transports, un fonds de 90 millions d'euros sur trois ans permettra ainsi d'aider les collectivités à déployer des services de mobilité "innovants et solidaires" pour que les gens "soient moins dépendants de leur voiture".

Face à la dégradation du bâti dans les centres-bourgs, une "prime de sortie de la vacance" d'un budget total de 5 millions d'euros sera mise en place pour remettre des biens immobiliers sur le marché de la résidence principale. Pour développer les commerces de proximité absents dans 20.000 communes, les projets d'implantation seront soutenus "à hauteur de 36 millions d’euros sur trois ans", a précisé la Première ministre.

Pour l'accès aux soins, l'une des premières préoccupations d'un monde rural particulièrement touché par les déserts médicaux, le gouvernement va lancer 100 "médico-bus" dotés de spécialistes, notamment des gynécologues, là "où il est le plus difficile d'accéder" aux soins.

En outre, le nombre de maisons pluridisciplinaires de santé passera de 700 à 1.400, a précisé Mme Borne.

Sur l'éducation, les élus ruraux auront par ailleurs une visibilité "sur trois ans" en cas de fermeture de classe, et 3.000 places seront créées dans les "internats d’excellence".

Dernier axe : le dispositif des zones de revitalisation rurale (ZRR) - qui permet aux entreprises, collectivités, etc. en zone rurale de bénéficier d'exonérations fiscales et sociales - sera pérennisé. Sa cartographie sera réformée pour toucher les communes les plus fragiles.

Ce plan arrive à un moment charnière pour les territoires ruraux, où les habitants ont à la fois le sentiment que les difficultés persistent, voire s'aggravent. "Et simultanément, un certain nombre d'indicateurs montrent qu'on est dans un moment de +renouveau rural+ avec des territoires qui attirent", a souligné le cabinet d'Elisabeth Borne.

"Ce plan est une évolution forte de la reconnaissance de la ruralité et de ses besoins, mais aussi du service rendu à la nature, qui est une démarche nouvelle", a réagi Michel Fournier, président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), qui a travaillé étroitement avec le gouvernement sur le sujet.

"La grosse satisfaction, c'est qu'on revient à une politique d'aménagement du territoire qui avait été oubliée pendant de nombreuses années avec des territoires ruraux mis à l'écart pendant trop longtemps", a-t-il ajouté, saluant le "gros travail" de la ministre chargée de la Ruralité Dominique Faure.

"La ruralité est enfin prise en compte par le gouvernement et une première marche a été franchie, même si sur la santé, l'éducation, il faudra aller plus loin pour garantir une offre à hauteur des besoins", a estimé de son côté le sénateur Bernard Delcros (Union centriste), président du Parlement rural, une association de promotion du monde rural.


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".