Macron plaide pour le nucléaire, pilier de l'énergie civile et militaire

Emmanuel Macron s'est engagé au début de son quinquennat à ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2035, contre environ 75% actuellement (Photo, AFP)
Emmanuel Macron s'est engagé au début de son quinquennat à ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2035, contre environ 75% actuellement (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 09 décembre 2020

Macron plaide pour le nucléaire, pilier de l'énergie civile et militaire

  • «C'est pourquoi j'ai décidé que le futur porte-avions qui dotera notre pays et notre marine sera comme le Charles-de-Gaulle à propulsion nucléaire»
  • «Le nucléaire restera la pierre angulaire de notre autonomie stratégique»

LE CREUSOT: « Notre avenir énergétique et écologique passe par le nucléaire »: Emmanuel Macron a plaidé avec force mardi pour que le nucléaire reste le pilier de l'énergie civile et militaire en France, y compris comme mode de propulsion du futur porte-avions, qui succèdera au Charles-de-Gaulle. 

C'est lors d'une visite dans le fleuron de la filière nucléaire française, l'usine Framatome du Creusot et sa forge unique en Europe, que le chef de l'Etat a énuméré les avantages qu'il voit dans le nucléaire. En premier lieu il a cité l'absence d'émissions de carbone, argument souvent utilisé comme une réponse aux critiques des écologistes sur cette énergie. 

Pour le chef de l'Etat, l'autonomie stratégique de la France, « c'est bien sûr la dissuasion, dans toutes ses composantes, c'est bien sûr la propulsion de nos sous-marins nucléaires lanceurs d'engins comme d'attaque, c'est aussi la propulsion nucléaire de nos porte-avions ». 

« C'est pourquoi j'ai décidé que le futur porte-avions qui dotera notre pays et notre marine sera comme le Charles-de-Gaulle à propulsion nucléaire », a-t-il déclaré lors d'un déplacement sur ce site qu'il connaît bien, puisqu'il avait participé à sa restructuration en 2015-2016, en tant que ministre de l'Economie.  

Une autre raison conduisant à ce choix plutôt qu'à une propulsion diesel, moins coûteuse, tient à la préservation des compétences « techniques, technologiques et industrielles sur toute la filière » sur le long terme. Le futur porte-avions sera beaucoup plus massif que l'actuel.  

Il fera 75.000 tonnes pour environ 300 mètres de long, contre 42.000 tonnes pour 261 mètres pour le Charles-de-Gaulle, soit davantage que les deux porte-aéronefs britanniques, mais moins que les 11 porte-avions américains, selon le cabinet de la ministre des Armées Florence Parly. 

« Pourvu que » 

« Le nucléaire restera la pierre angulaire de notre autonomie stratégique », a d'ailleurs affirmé Emmanuel Macron, pour qui nucléaire civil et militaire sont indissolublement liés. 

« Pourvu qu'on progresse sur les déchets et la sûreté, le nucléaire est une énergie décarbonée, une énergie sûre » qui doit rester « un pilier de notre mix énergétique », a-t-il estimé, tout en demandant également « un très haut niveau d'énergies renouvelables". 

Le chef de l'Etat s'est engagé au début de son quinquennat à ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2035, contre environ 75% actuellement. 

S'il a répété n'avoir « jamais été partisan du tout-nucléaire » parce qu'il est nécessaire de ne pas dépendre d'une seule source, « l'atome doit continuer à être un pilier pour les décennies à venir ». 

« Renoncer au nucléaire, totalement ou trop rapidement, ce serait ouvrir comme d'autres pays l'ont fait des centrales à charbon ou à gaz ou importer de l'énergie carbonée. Et cela, nous nous y sommes refusés », a-t-il encore souligné. 

En même temps, « la production d'énergie renouvelable (...) doit fortement augmenter, car la France aujourd'hui n'est pas au rendez-vous, ni de ses engagements, ni de ses ambitions ». Un conseil de défense écologique mardi matin a ainsi planché sur le développement de l'éolien terrestre.   

Son message pro-nucléaire a été accueilli avec satisfaction par le patron d'EDF Jean-Bernard Levy. « C'est une nouvelle page », « une renaissance du nucléaire français », a-t-il dit à des journalistes en marge de la visite. Plusieurs syndicalistes de Framatome ont aussi remercié Emmanuel Macron de son soutien. 

La présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay lui demande elle « ne pas oublier Belfort » - où General Electric s'apprête à supprimer 240 postes- et sa filière nucléaire « hautement stratégique ». 

La position présidentielle est en revanche critiquée avec virulence par Greenpeace, indignée de voir le président de la République présenter le nucléaire comme un atout de la stratégie française pour le climat, à quatre jours de la célébration samedi des 5 ans de l'Accord de Paris. 

« En pleine période d’arbitrages autour des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, le Président de la République visite l’usine de Framatome au Creusot et sabote une nouvelle fois les engagements climatiques de la France en brandissant la fausse solution nucléaire », a lancé l'organisation écologiste. 

« Emmanuel Macron veut faire oublier ses errements face à la convention citoyenne », ajoute Greenpeace, qui dénonce dans le nucléaire une industries trop lente et trop chère. Le Conseil européen de jeudi et vendredi « pourrait également être une démonstration de l’aveuglement nucléaire d’Emmanuel Macron », selon Greenpeace. 

Emmanuel Macron est resté prudent sur l'hypothèse de nouveaux EPR français après celui de Flamanville, qui devrait entrer en service en 2023 après de multiples retards, mais a souhaité que l'étude commandée à EDF « s'achève dans les prochains mois afin que tous les éléments nécessaires soient disponibles avant la fin du quinquennat » en 2022. Une décision pourrait ensuite être prise « au plus tard en 2023 lorsque Flamanville 3 sera entré en service ». 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.