Vietnam: coupures de courant, sécheresse... les investisseurs étrangers subissent la canicule

Cette photo prise le 13 juin 2023 montre des bateaux stationnés près d'une île formée à l'intérieur du lac hydroélectrique de Thac Ba, dans la province de Yen Bai. Après une série de vagues de chaleur, dont un record en mai, et une sécheresse sans précédent, les rivières et les réservoirs du nord du Viêt Nam s'assèchent, entraînant les habitants qui survivent grâce à l'eau dans de graves difficultés économiques. (Photo, AFP)
Cette photo prise le 13 juin 2023 montre des bateaux stationnés près d'une île formée à l'intérieur du lac hydroélectrique de Thac Ba, dans la province de Yen Bai. Après une série de vagues de chaleur, dont un record en mai, et une sécheresse sans précédent, les rivières et les réservoirs du nord du Viêt Nam s'assèchent, entraînant les habitants qui survivent grâce à l'eau dans de graves difficultés économiques. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 16 juin 2023

Vietnam: coupures de courant, sécheresse... les investisseurs étrangers subissent la canicule

  • Electronique, automobile, textile... Le pays d'Asie du Sud-Est en plein essor abrite les usines de multinationales clés, parmi lesquelles Samsung ou Foxconn, le fournisseur d'Apple
  • Mais son modèle économique a touché ses limites sous l'effet de conditions météorologiques extrêmes, entre un record de chaleur battu début mai (44,1 degrés Celsius) et un niveau des eaux exceptionnellement bas

HANOI: Un épisode aigu de canicule et de sécheresse, dans le Nord du Vietnam ces dernières semaines, a mis sous tension les investisseurs étrangers, qui déplorent de lourdes pertes en raison des coupures d'électricité de plus en plus fréquentes.

Electronique, automobile, textile... Le pays d'Asie du Sud-Est en plein essor abrite les usines de multinationales clés, parmi lesquelles Samsung ou Foxconn, le fournisseur d'Apple.

Mais son modèle économique a touché ses limites sous l'effet de conditions météorologiques extrêmes, entre un record de chaleur battu début mai (44,1 degrés Celsius) et un niveau des eaux exceptionnellement bas.

La semaine dernière, dans plusieurs régions du Nord, où beaucoup de géants manufacturiers se sont implantés, non loin de la capitale Hanoï, les autorités ont exigé de diviser par deux la consommation d'énergie, face aux problèmes d'approvisionnement.

Certains jours, l'électricité a manqué durant de longues heures dans des usines, qui n'ont parfois pas reçu de préavis, ou alors à la dernière minute.

"Nous avons eu une coupure de 26 heures. Ca nous a coûté des dizaines de milliers de dollars ce jour-là. Ce n'est pas beau du tout", souffle Vu Chi Hieu, directeur d'une entreprise vietnamienne d'aluminium, dans la province de Bac Ninh.

La répétition des coupures d'électricité a poussé les chambres de commerce japonaise (JCCI), sud-coréenne et européenne à demander au gouvernement communiste une réponse rapide à une crise qui se chiffre en millions de dollars de pertes.

Une seule coupure a coûté plus de 190 000 dollars (175 000 euros) aux cinq entreprises manufacturières installées dans un parc industriel, explique Susumu Yoshida, du JCCI.

"Le montant total des pertes dans les parcs industriels du Nord du Vietnam semble impossible à évaluer", assure le responsable.

Le Vietnam, 97 millions d'habitants, consomme de plus en plus d'électricité, mais ses sources d'énergie se tarissent, dans un contexte de changement climatique qui le contraint à revoir sa dépendance nationale au charbon.

Retards, frais supplémentaires...

La moitié des besoins du Nord du pays repose sur l'hydroélectricité, qui tourne au ralenti en raison de la sécheresse. Au barrage de Thac Ba, l'un des plus grands du pays, deux des trois unités de production ont été mises à l'arrêt.

Dans le même temps, les fortes chaleurs, et le besoin de climatisation qui en résulte, ont conduit à une hausse de la demande de 20%, d'après Nguyen Quoc Trung, directeur adjoint du centre national en charge de répartir l'électricité sur le territoire.

"La pénurie de courant a été et sera intense dans le Nord", jusqu'à début juillet, précise le responsable, lors d'une table ronde à Hanoï.

Son supérieur, Nguyen Duc Ninh, a été suspendu de son poste de directeur mercredi, dans l'attente d'une enquête des autorités sur les coupures à répétition.

Dans la ville portuaire d'Haiphong, plusieurs associations représentant des entreprises vietnamiennes de logistique et de transport maritime ont déposé des plaintes contre l'électricien public EVN.

Pour chaque coupure de courant de plus de six heures, ces entreprises peuvent être amenées à indemniser les navires en attente à quai, qui paient une redevance d'amarrage pouvant aller jusqu'à 50 000 dollars, en plus d'amendes en cas de retard de livraisons, ont-elles assuré.

La Corée du Sud, le principal investisseur étranger du Vietnam, s'est aussi plainte des coupures d'électricité, deux à trois fois dans la semaine.

"Le problème de coupure sera très sérieux pas uniquement pour les entreprises déjà installées au Vietnam, mais aussi pour nous qui essayons d'attirer des investisseurs à venir ici", décrit Hong Sun, président de la chambre de commerce sud-coréenne au Vietnam.

Les plongées intempestives dans le noir ternissent l'image du Vietnam, qui se targue d'avoir l'une des croissances les plus dynamiques d'Asie du Sud-Est.

Objectif 2%

Des clients qui cherchent à s'installer "se demandent si c'est un problème à court terme ou si c'est récurrent", assure Kevin Hawkins, avocat à Hô Chi Minh-Ville (Sud).

Le gouvernement, qui s'est fixé des objectifs ambitieux de neutralité carbone, veut économiser au moins 2% d'électricité par an entre 2023 et 2025.

Thibaut Giroux, président de Stolz-Miras, un sous-traitant industriel qui fournit Nestlé, Unilever et Bayer, assure auprès de l'AFP que les autorités lui ont demandé de réduire de 10% sa consommation électrique, et ce dès maintenant, jusqu'en 2025.

Son usine est pourtant basée dans le Sud, dans la province de Dong Nai, loin du Nord durement touché par les coupures de courant.

Pour répondre à leurs exigences, "je devrais réduire la production parce que ce sont les machines qui consomment l'électricité", explique celui qui est aussi président de la chambre de commerce française au Vietnam.

"Si je fais ça, je meurs lentement", admet-il.

La chambre de commerce japonaise a de son côté envoyé un avertissement. Si des mesures appropriées ne sont pas déployées, "certaines entreprises membres peuvent envisager de déplacer certains lieux de production" hors du Vietnam, a-t-elle prévenu publiquement.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com