La Lettonie considère l'Arabie saoudite comme un marché hautement prioritaire, selon la ministre de l'Économie

Ilze Indriksone (à gauche), ministre letton de l'Économie, et Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l'Économie et de la Planification, après la signature d'un accord de coopération économique le 7 juin à Riyad (Photo avec l'aimable autorisation du ministère letton de l'Économie).
Ilze Indriksone (à gauche), ministre letton de l'Économie, et Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l'Économie et de la Planification, après la signature d'un accord de coopération économique le 7 juin à Riyad (Photo avec l'aimable autorisation du ministère letton de l'Économie).
Une vue aérienne du port industriel de Riga, en Lettonie (Photo, Shutterstock).
Une vue aérienne du port industriel de Riga, en Lettonie (Photo, Shutterstock).
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Publié le Dimanche 18 juin 2023

La Lettonie considère l'Arabie saoudite comme un marché hautement prioritaire, selon la ministre de l'Économie

  • Ilze Indriksone souligne la nécessité de renforcer la coopération économique, le commerce et les investissements bilatéraux
  • Ces commentaires font suite à la conclusion du forum d'affaires saoudo-letton à Riyad et à la création d'un comité économique conjoint

RIYAD: La Lettonie est désireuse de renforcer ses relations commerciales avec l'Arabie saoudite, ce qui permettrait aux entreprises lettones de contribuer au programme de réforme sociale et de diversification économique, la Vision 2030 saoudienne, a déclaré Ilze Indriksone, ministre letton de l'Économie, à Arab News.

S'exprimant à l'issue du forum commercial saoudo-letton qui s'est tenu à Riyad au début du mois, Indriksone a souligné la nécessité d'élargir la coopération économique, de stimuler le commerce bilatéral et d'accroître les investissements dans la recherche, le développement et la technologie.

«La création du comité économique conjoint ne sera pas seulement l'exécution de cet accord bilatéral spécifique, signé à Riyad, mais permettra également de développer différentes connexions non seulement entre les entreprises, mais aussi entre les ministères», a-t-elle indiqué.

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Ilze Indriksone, ministre de l'Économie de la Lettonie. (Photo fournie)

Le 7 juin, la Fédération des chambres saoudiennes et l'Agence d'investissement et de développement de Lettonie ont signé un accord créant un comité économique conjoint destiné à améliorer le partage d'informations et à favoriser la coopération entre les entreprises saoudiennes et lettones.

L'accord porte sur plusieurs secteurs, tels que le commerce, l'investissement, la finance, le transport et la logistique, le tourisme, l'agriculture et l'industrie alimentaire, ainsi que sur des domaines à haute valeur dans les technologies de pointe.

Des représentants d'entités gouvernementales, des membres de la communauté d'affaires locale et 20 entreprises lettones ont participé au forum.

À propos du récent forum, Indriksone a déclaré que les entreprises lettones avaient manifesté un grand intérêt pour plusieurs secteurs saoudiens, notamment la biomédecine, le secteur pharmaceutique, la construction, les technologies de l'information et de la communication et les industries créatives.

L'Arabie saoudite et la Lettonie ont établi leurs premières relations diplomatiques le 21 mars 2003, à la mission permanente du Royaume d'Arabie saoudite auprès des Nations unies à New York. Les signataires étaient l'ambassadeur et représentant permanent auprès des Nations unies de l'époque, Gints Jegermanis, et l'ancien ambassadeur saoudien Fawzi ben Abdel Majid Shobokshi.

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Des responsables de la Fédération des chambres saoudiennes participent à une séance photo avec des membres de la délégation économique lettone après leur réunion à Riyad, le 7 juin. (Photo avec l'aimable autorisation du ministère letton de l'Économie)

Après la signature du protocole d’entente, les deux ambassadeurs ont exprimé l'espoir que l'établissement de relations officielles serait suivi de mesures concrètes visant à favoriser la compréhension et les échanges mutuels entre les deux pays. 

Depuis lors, les relations entre l'Arabie saoudite et la Lettonie se sont transformés en une relation prospère, renforcée par la coopération et les partenariats dans divers secteurs.

Les exportations lettones vers l'Arabie saoudite étaient estimées à 149,35 millions de dollars américains en 2022, (1 dollar américain = 0,91 euro) tandis que les exportations de l’Arabie saoudite vers la Lettonie s'élevaient à 1,41 million de dollars en 2021, selon la base de données Comtrade de l'ONU.

Les exportations de la Lettonie vers l’Arabie saoudite comprennent des céréales d'une valeur de 131,6 millions de dollars, des combustibles minéraux, des huiles et des produits de distillation d'une valeur de 5,6 millions de dollars, des équipements électriques et électroniques d'une valeur de 2,8 millions de dollars et des produits pharmaceutiques d'une valeur de 1,2 million de dollars.

Le récent accord signé pendant le forum a identifié dix secteurs de coopération prioritaires, dont l'agriculture, la logistique, l'éducation et le tourisme — des domaines qui connaissent une expansion rapide en Arabie saoudite grâce à la Vision 2030 saoudienne qui vise à diversifier les revenus du pays en dehors des hydrocarbures.

L'Arabie saoudite et la Lettonie explorent actuellement des possibilités de coopération dans des secteurs de grande valeur, tels que les technologies de l'information et de la communication, les solutions numériques, les technologies intelligentes, les villes intelligentes, les produits pharmaceutiques et le tourisme médical.

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Des responsables économiques saoudiens et lettons discutent des domaines de coopération lors d'une réunion à Riyad le 7 juin (Photo avec l'aimable autorisation du ministère letton de l'Économie).

Ce n'est pas la première fois que des délégations d'entreprises lettones se rendent en Arabie saoudite.

En 2021, Khaled al-Yahya, alors secrétaire général de la Fédération des chambres saoudiennes, a accueilli une délégation commerciale officielle de Lettonie pour discuter du développement de mécanismes d'échange d'opportunités d'investissement par le biais d'institutions du secteur privé, et de l'augmentation du nombre de délégations commerciales réciproques et d'expositions conjointes.

Des fonctionnaires se sont également rendus de Riga à Riyad en février dernier pour assister à la deuxième conférence LEAP, un événement technologique annuel fondé en 2022 par le ministère saoudien des Communications et des Technologies de l'information, la Fédération saoudienne pour la cybersécurité, la programmation et les drones, et l'organisateur d'événements Tahaluf.

Selon Indriksone, la délégation qui a participé au forum commercial saoudo-letton la semaine dernière était beaucoup plus nombreuse et diversifiée que lors des précédentes visites et s'intéressait à un éventail beaucoup plus large de secteurs d'activité.

«La délégation d'entreprises était beaucoup plus importante et les sociétés provenaient de divers secteurs, notamment la biomédecine, la pharmacie et l'équipement médical. Il y avait également une forte représentation des entreprises de construction, des technologies de l'information et de la communication (TIC) et des industries créatives», a-t-elle expliqué.

EN CHIFFRES

983 000 dollars = Exportations saoudiennes vers la Lettonie.

 

85,2 millions de dollars d'exportations lettones vers l'Arabie saoudite.

 

(Source: Observatoire de la complexité économique, 2021)

 

En 2022, l'économie de la Lettonie, comme celle de nombreux pays d'Europe, émergeait encore des turbulences de la pandémie de la Covid-19 lorsqu'elle a subi le nouveau choc d'une inflation galopante à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février de la même année.

Toutefois, l'année 2023 a été marquée par une forte croissance du produit intérieur brut, en grande partie due à la consommation.

La Lettonie bénéficie également d'un soutien important du Fonds de cohésion de l'UE, d'une valeur de 4,5 milliards de dollars sur la période 2021-2027, ce qui représente une moyenne d’environ 1,4% du PIB par an.

Grâce à la confiance croissante des entreprises, les sociétés lettones se sont montrées prêtes à établir leur présence en Arabie saoudite, qu'elles considèrent comme un marché hautement prioritaire dans la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

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Les membres de la délégation économique lettone reçoivent des informations sur les «giga-projets» de l'Arabie saoudite (Photo avec l'aimable autorisation du ministère letton de l'Économie).

Les entreprises lettones sont également désireuses de coopérer avec les entreprises saoudiennes pour les aider à se développer en Europe en tirant parti de la situation stratégique de la Lettonie, de son appartenance à l'UE et de ses solides infrastructures logistiques.

«Lorsqu'elles s'installent dans la région, les entreprises envisagent de créer non seulement des bureaux de représentation, mais aussi des usines de fabrication qui sont opérationnelles en Lettonie», a déclaré Indriksone.

Bien que la Lettonie soit un petit pays, elle a «une très forte portée» sur les marchés de l'UE, ce qui en fait un partenaire idéal pour les investisseurs extérieurs, a-t-elle signalé. «Nous sommes célèbres pour nos trois ports et notre aéroport international», a-t-elle ajouté.

Interrogée sur les stratégies spécifiques visant à renforcer les relations entre l'Arabie saoudite et la Lettonie, Indriksone a souligné le rôle de l'Agence d'investissement et de développement de la Lettonie, qui opère activement dans la région.

Elle a indiqué que son gouvernement prévoyait d'organiser des missions commerciales, de diffuser des informations sur les réglementations spéciales en matière de commerce et d'investissement et de promouvoir certains des secteurs les plus développés de son pays, tels que les produits pharmaceutiques.

L'éducation et l'échange d'informations sont considérés comme essentiels pour favoriser la coopération entre les deux pays, a-t-elle mentionné.

Qualifiant ce dernier accord de catalyseur, Indriksone s'est déclarée optimiste quant aux perspectives de développement des échanges et des investissements.

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Le port industriel de Riga, en Lettonie (Photo, Shutterstock).

Indriksone a déclaré que son pays s'était forgé une réputation de pays accueillant pour les investisseurs et les startups. Elle a ajouté que l'écosystème commercial bien établi de la Lettonie et les zones économiques spéciales, en particulier, avaient suscité l'intérêt du monde entier.

Un autre développement est l'initiative lettone «Green Channel» qui offre des outils efficaces aux entreprises étrangères opérant dans des espaces bureaucratiques et fournit l'éducation et le soutien nécessaires pour aider les entreprises à se développer.

L'objectif principal de cette initiative, lancée par le ministère de l'Économie et l'agence d'investissement et de développement de Lettonie, est d'alléger les charges administratives pour les investissements à forte valeur ajoutée.

Les secteurs prioritaires sont les TIC, la bioéconomie, les matériaux intelligents, la photonique, la biomédecine et l'énergie intelligente, ainsi que la construction, le transport et la logistique liés à ces industries intelligentes.

«Nous avons développé l'initiative ‘Green Channel’ qui attire de nombreux investisseurs de différents pays, notamment des États-Unis, de Scandinavie et d'Europe et ils l'apprécient pour sa rapidité et son efficacité», a souligné Indriksone.

Les entreprises saoudiennes sont désormais bien placées pour en bénéficier également, en rationalisant leur accès aux marchés européens.

Indriksone a indiqué qu'une délégation saoudienne prévoyait de se rendre en Lettonie en juillet pour suivre les développements du forum de Riyad et prendre des mesures en vue d'établir un conseil d'affaires pour approfondir la coopération.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
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  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.


Quatre banques françaises accusées par des ONG de financer la déforestation en Amazonie

Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil. (AFP)
Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil. (AFP)
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  • Entre janvier 2024 et août 2025, BNP Paribas, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont été impliqués conjointement dans trois opérations (prêt ou obligation) avec Bunge pour un montant total de 4,3 milliards de dollars, a relevé Reclaim Finance
  • BNP Paribas a également prêté 1,5 milliard de dollars à Cargill en octobre 2024 et la Société Générale a participé à une opération de prêt à Bunge de 3,2 milliards de dollars en mars 2024, toujours selon les ONG

PARIS: Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil.

Les deux négociants, les géants de l'agroalimentaire américains Bunge et Cargill, ont cumulé 200 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2024.

Les ONG ont comparé la localisation des zones déforestées en Amazonie, cartographiées par le réseau MapBiomas, qui surveille par satellite l'occupation des sols, et celle des entrepôts de Bunge et Cargill, recensés par les cadastres brésiliens.

Les associations ont remarqué qu'à 273 reprises, ces silos étaient situés à moins de 50 kilomètres de fermes implantées sur des champs déforestés, suggérant que Bunge et Cargill s'y approvisionnent.

Or, entre janvier 2024 et août 2025, BNP Paribas, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont été impliqués conjointement dans trois opérations (prêt ou obligation) avec Bunge pour un montant total de 4,3 milliards de dollars, a relevé Reclaim Finance.

BNP Paribas a également prêté 1,5 milliard de dollars à Cargill en octobre 2024 et la Société Générale a participé à une opération de prêt à Bunge de 3,2 milliards de dollars en mars 2024, toujours selon les ONG.

BNP Paribas a indiqué à l'AFP que ses clients devaient avoir mis en oeuvre l'objectif "zéro déforestation" d'ici à fin 2025. "La conformité des clients avec cette politique sera évaluée (...) courant 2026", a indiqué à l'AFP la banque.

En l'occurrence Bunge et Cargill ont pris des engagements pour éliminer la déforestation d'ici à fin 2025.

Côté Société Générale, leur politique de lutte contre la déforestation "inclut des critères d'exclusion spécifiques pour les clients opérant dans les chaînes de valeur du soja en Amérique du Sud", a affirmé à l'AFP l'entreprise.

Crédit Agricole a également indiqué avoir pris des engagements "zéro déforestation", et suivre leur mise en oeuvre auprès des clients.

Le groupe BPCE a lui critiqué vivement le travail des deux ONG, fustigeant des "chiffres invérifiables, sans méthodologie explicite", ni "preuve apportée", et ajoute qu'il "publiera sa démarche sur la déforestation fin 2025".

L'Amazonie joue un rôle majeur contre le réchauffement climatique via l'absorption de carbone. C'est un des principaux thèmes de la COP30 à Belém, au Brésil, qui s'achève vendredi.

Un moratoire signé en 2006 bannit la commercialisation du soja issu de terres déboisées en Amazonie après 2008.

 


Forum sur l'investissement Arabie saoudite - États-Unis: des milliards d'euros de transactions privées

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Trump ont salué le renforcement du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en annonçant de nouveaux accords d'investissement substantiels. (AFP)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Trump ont salué le renforcement du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en annonçant de nouveaux accords d'investissement substantiels. (AFP)
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  • La coopération technologique, y compris l'intelligence artificielle et la fabrication avancée, est apparue comme un pilier central du partenariat en pleine évolution
  • Les chefs d'entreprise ont exprimé leur optimisme quant à l'élargissement des opportunités, considérant le partenariat comme une plateforme de croissance dans les secteurs à forte valeur ajoutée

WASHINGTON D.C. L'élan économique généré par la rencontre à la Maison Blanche entre le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Donald Trump mardi s'est rapidement déplacé vers le Forum d'investissement américano-saoudien au Kennedy Center à Washington.

C'est là, mercredi, que les accords gouvernementaux de haut niveau annoncés dans le bureau ovale et lors d'un dîner de gala de la Maison-Blanche la veille se sont rapidement traduits par des accords concrets avec le secteur privé, d'une valeur de plusieurs milliards.

Le forum, organisé par le ministère des investissements d'Arabie saoudite sur le thème "Leadership for Growth : Renforcer le partenariat économique entre l'Arabie saoudite et les États-Unis", a rassemblé des hauts fonctionnaires, des investisseurs et des PDG de certaines des entreprises américaines les plus puissantes.
S'adressant au forum mercredi après-midi, le prince héritier a déclaré que les bases d'un partenariat plus fort entre l'Arabie saoudite et les États-Unis avaient été jetées et que d'autres accords d'investissement dans les domaines de la défense, de l'énergie, de l'IA et des services financiers pouvaient être attendus.

Dans ses propres remarques, le président Trump a déclaré que 270 milliards de dollars d'accords et de ventes étaient signés entre des dizaines d'entreprises. Il a fait l'éloge du prince héritier, le qualifiant de dirigeant audacieux qui s'est engagé dans la relation entre l'Arabie saoudite et les États-Unis.

M. Trump a également déclaré qu'il commencerait à "travailler" sur la guerre au Soudan après que le prince héritier lui a demandé d'aider à mettre fin au conflit, qui fait rage depuis avril 2023 et qui a pris une tournure plus sombre le mois dernier après la chute d'El-Fasher.

"Sa majesté aimerait que je fasse quelque chose de très puissant en rapport avec le Soudan. Ce n'était pas dans mon programme, je pensais que c'était quelque chose de fou et d'incontrôlable", a déclaré M. Trump.

"Mais je vois à quel point c'est important pour vous, et pour beaucoup de vos amis dans cette salle, le Soudan. Et nous allons commencer à travailler sur le Soudan".

Lors de l'ouverture du forum mercredi matin, le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a souligné l'ampleur de la coopération entre l'Arabie saoudite et les États-Unis, annonçant que l'événement donnerait lieu au lancement "d'accords commerciaux révolutionnaires d'une valeur de plusieurs centaines de milliards de dollars".

"Hier, à la Maison Blanche, nous avons assisté à la signature d'une série d'accords stratégiques G2G dans plusieurs secteurs verticaux, notamment la défense, l'IA, les chaînes d'approvisionnement en minerais et en métaux critiques, entre autres", a déclaré M. Al-Falih.

Il a déclaré que la visite du prince héritier à Washington démontrait "la force du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis et notre ambition commune."

M. Al-Falih a ajouté qu'une "étape importante" avait été franchie lors de la discussion de mardi concernant le "cadre stratégique américano-saoudien sur l'accélération des investissements, un mécanisme qui soutient les approbations d'investissements en temps opportun entre nos deux pays".

"Aujourd'hui, nous assisterons également, une fois de plus, au lancement d'accords commerciaux révolutionnaires d'une valeur de plusieurs centaines de milliards de dollars, soulignant ainsi la force de notre partenariat et de notre ambition commune."

Le ministre de l'investissement a souligné que les États-Unis sont le premier investisseur étranger en Arabie saoudite, "un dollar sur quatre investis par des investisseurs internationaux dans le Royaume d'Arabie saoudite provenant des États-Unis".

Le secrétaire américain au commerce, Howard Lutnick, qui s'est adressé au forum après M. Al-Falih, a ajouté que les accords récemment finalisés "ouvrent la voie aux entreprises américaines pour qu'elles deviennent des leaders mondiaux (en) matière d'innovation, de sécurité et de déploiement".

L'événement a été conçu pour consolider les dimensions économiques de l'alliance en alignant les ambitions d'investissement saoudiennes - en particulier celles qui sont à l'origine de la transformation Vision 2030 - sur l'innovation et la technologie américaines.

Il a souligné l'importance stratégique de la technologie, en particulier de l'intelligence artificielle, en tant que pierre angulaire du nouveau partenariat.

Après la signature officielle du partenariat stratégique sur l'intelligence artificielle entre le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, et le secrétaire d'État américain Marco Rubio, les deux parties ont affirmé qu'il s'agissait d'une étape historique pour faire progresser l'innovation et le progrès technologique.

Ce partenariat vise à tirer parti des avantages concurrentiels de l'Arabie saoudite en termes de terres disponibles, de ressources énergétiques et de situation géographique pour créer des pôles technologiques d'intelligence artificielle répondant à la demande locale, régionale et mondiale.

La collaboration englobe la fourniture de semi-conducteurs avancés, le développement d'applications et d'infrastructures d'IA avancées, le renforcement des capacités nationales et l'expansion des investissements à forte valeur ajoutée.

Le secteur privé a immédiatement tiré parti de cette orientation en créant d'importantes coentreprises. Advanced Micro Devices, Cisco Systems et la startup saoudienne Humain ont annoncé la création d'une coentreprise pour construire des centres de données au Moyen-Orient.

Cette initiative débutera par un projet de centre de données de 100 mégawatts en Arabie saoudite.

Le PDG de Humain, Tareq Amin, a confirmé que la startup de vidéo générative Luma AI a déjà signé un contrat pour acheter la totalité de la capacité de ce premier cluster, dont la construction est prévue pour 2026 et qui utilisera une énergie entièrement renouvelable.

La coentreprise vise à construire jusqu'à un gigawatt de nouveaux centres de données d'ici 2030 pour desservir un marché massif couvrant l'Asie, l'Europe, l'Inde, le Moyen-Orient et l'Afrique.

Elon Musk, PDG de Tesla, et Jensen Huang, PDG de Nvidia, ont également participé à une discussion sur les progrès de l'IA. Elon Musk a confirmé par la suite que son entreprise d'IA, XAI, et l'Arabie saoudite travaillaient sur un projet de 500 mégawatts avec Nvidia.

En marge du forum, Wassim Chourbaji, président du Moyen-Orient et de l'Afrique pour Qualcomm, a déclaré à Arab News : "L'ambiance est très positive. Le partenariat est excellent et solide. Je vois des opportunités à long terme.

"Dans le cas de Qualcomm, nous avons annoncé la création d'un centre d'ingénierie de l'IA dans les locaux de Humain. Nous avons annoncé un partenariat avec Humain et Adobe pour exécuter tout le contenu créatif sur notre solution de centre de données avec Humain.

"Nous avons annoncé précédemment la mise en place de nos puces et solutions d'IA les plus avancées avec Humain dans le Royaume d'Arabie saoudite pour construire ce que l'on appelle l'IA hybride... Et l'autre partie est la partie industrielle, où l'IA transforme les industries, y compris le pétrole et le gaz."

Le secteur de l'énergie, qui constitue traditionnellement le socle de la relation, a connu un regain d'intérêt pour les investissements à long terme. Amin Nasser, PDG du géant pétrolier saoudien Aramco, a annoncé que l'Arabie saoudite signerait des accords dans le secteur de l'énergie avec les États-Unis pour un montant de 30 milliards de dollars.

En outre, un accord important a été annoncé pour sécuriser les chaînes d'approvisionnement en minerais essentiels, un pilier clé de la Vision 2030.

MP Materials, qui exploite la seule mine américaine de terres rares, s'associe au ministère américain de la défense et à la société minière saoudienne Maaden pour construire une raffinerie de terres rares en Arabie saoudite.

Cette coentreprise vise à développer le traitement au Moyen-Orient de ces minéraux critiques, qui sont essentiels pour les avions de chasse, les véhicules électriques et d'autres technologies clés.

La Chine domine actuellement le raffinage mondial, et cette nouvelle installation représente un effort coordonné pour trouver d'autres sources d'approvisionnement stables.

En vertu de l'accord, l'entreprise commune entre MP et le ministère américain de la défense détiendra une participation combinée de 49 % dans la raffinerie saoudienne, Maaden détenant les 51 % restants.

L'installation raffinera des terres rares lourdes et légères qui seront utilisées par les industries manufacturières et de défense américaines et saoudiennes et vendues aux pays alliés.

De plus petites entreprises étaient également représentées au forum afin de trouver des moyens de pénétrer le marché saoudien dans des domaines aussi divers que le sport et le divertissement.

Nicholas Cooper, fondateur et PDG de Convergenz, société spécialisée dans les infrastructures de divertissement et de création, a déclaré à Arab News : "Il est très excitant d'être présent au forum d'investissement pour une raison essentielle.

"Je pense que beaucoup de gens sont venus en Arabie saoudite pour prendre, et mon objectif est de pouvoir apporter une valeur ajoutée.

"Je reconnais qu'il existe actuellement un positionnement unique permettant de jeter un pont entre les mondes de la technologie, du style de vie et du divertissement, et de contribuer réellement à influencer la culture. Mais surtout, j'aimerais apporter une valeur ajoutée à la prochaine génération.