Russie: procès à huis clos pour Navalny, qui risque une lourde peine

L'opposant emprisonné Alexeï Navalny risque des dizaines d'années de prison dans un nouveau procès (Photo, AFP).
L'opposant emprisonné Alexeï Navalny risque des dizaines d'années de prison dans un nouveau procès (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 19 juin 2023

Russie: procès à huis clos pour Navalny, qui risque une lourde peine

  • M. Navalny purge déjà une peine de neuf ans de prison pour «fraude», une condamnation aux motivations politiques selon lui et ses soutiens
  • L'opposant de 47 ans, qui a survécu de peu en 2020 à un empoisonnement dont il accuse le Kremlin, est emprisonné depuis janvier 2021

MELEKHOVO : Un tribunal russe a imposé lundi un huis clos au nouveau procès de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny, principal détracteur du Kremlin déjà emprisonné et qui risque maintenant 30 ans de prison pour "extrémisme", une affaire emblématique de la répression en plein conflit en Ukraine.

Depuis le déclenchement de la campagne militaire en Ukraine en février 2022, la plupart des opposants majeurs n'ayant pas fui la Russie ont été emprisonnés ou poursuivis, notamment pour avoir dénoncé le conflit.

M. Navalny purge déjà une peine de neuf ans de prison pour "fraude", une condamnation aux motivations politiques selon lui et ses soutiens. Il risque désormais 30 années de réclusion dans ce nouveau procès où il est accusé notamment d'avoir créé et financé une organisation "extrémiste".

L'opposant de 47 ans, qui a survécu de peu en 2020 à un empoisonnement dont il accuse le Kremlin, est emprisonné depuis janvier 2021.

Le procès s'est ouvert dans la colonie pénitentiaire de très haute sécurité IK-6 à Melekhovo, à 250 km à l'est de Moscou, selon une correspondante de l'AFP. M. Navalny était dans la salle d'audience avec ses avocats.

Lors de cette première audience, le procureur a demandé de mener les débats à huis clos, invoquant des raisons de sécurité et sa volonté de protéger l'identité d'un témoin de l'accusation.

En conséquence, "le tribunal a décidé de fermer le procès" au public, a indiqué à la presse un porte-parole de la cour, Vadim Polejaïev.

Cette mesure va renforcer l'opacité autour du procès du principal opposant russe, alors que les contours de l'accusation sont déjà flous, la défense de M. Navalny n'ayant eu que 10 jours pour étudier les 196 volumes du dossier.

"Aucune honte, aucune conscience, aucun honneur", a dénoncé le père de l'opposant emprisonné, Anatoliï Navalny, en sortant du tribunal.

«Impossible de comprendre

Alexeï Navalny s'est notamment fait connaître par ses enquêtes sur la corruption au sein du régime de Vladimir Poutine et en organisant des manifestations d'ampleur. Son organisation, la Fondation anti-corruption (FBK), a été fermée en 2021 pour "extrémisme".

M. Navalny se dit également visé par une affaire de "terrorisme" dans une procédure séparée, pour laquelle il risque la prison à vie, mais peu de détails sont connus à ce stade.

"Bien qu'il soit manifeste, à en juger par l'épaisseur des volumes, que je suis un criminel méthodique et appliqué, il est impossible de comprendre précisément de quoi je suis accusé", a récemment commenté l'opposant avec ironie.

Il accuse le Kremlin de vouloir le garder en prison à vie pour lui faire payer ses critiques qui n'ont pas faibli malgré son emprisonnement: par l'intermédiaire de son équipe, M. Navalny continue de publier régulièrement sur les réseaux sociaux.

Lundi encore, alors que s'ouvrait le procès, il a dit lancer depuis sa cellule une campagne "longue, obstinée et épuisante" pour convaincre les Russes de s'opposer à l'offensive en Ukraine.

"Nous allons mener une campagne électorale contre la guerre. Et contre Poutine", a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur son site.

L'opposant russe continue d'afficher un esprit combatif malgré des conditions d'incarcération particulièrement difficiles, ses soutiens accusant l'administration pénitentiaire de le persécuter.

Dans un message publié début juin, l'opposant, qui a perdu beaucoup de poids en prison, indiquait avoir été envoyé pour la 16e fois en cellule disciplinaire, où les détenus sont à l'isolement et dans les conditions de vie les plus éprouvantes.

ONG classée «indésirable»

Comme M. Navalny, la plupart des opposants connus qui ne s'étaient pas exilés ont été emprisonnés ces dernières années, notamment depuis le début du conflit en Ukraine.

C'est le cas par exemple de Vladimir Kara-Mourza, condamné en avril à 25 ans de prison pour "haute trahison", ou encore d'Ilia Iachine, condamné en décembre à huit ans et demi de prison pour avoir critiqué l'offensive en Ukraine.

Lundi, le bureau du procureur général a aussi ajouté l'organisation de défense des droits humains Agora à la liste des organisations jugées "indésirables", l'accusant de représenter une "menace à la sécurité" de la Russie.

Le jour de son 47e anniversaire début juin, M. Navalny affirmait garder le moral.

Un "avenir meilleur" n'est possible "que si un certain nombre de personnes sont prêtes à payer pour le droit d'avoir des convictions", déclarait-il.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.