Khalid al-Falih: Les partenariats franco-saoudiens au cœur de la Vision 2030

Khalid al-Falih s'exprimait lors du Forum sur l’investissement franco-saoudien tenu à Paris le 19 juin (Photo, AN).
Khalid al-Falih s'exprimait lors du Forum sur l’investissement franco-saoudien tenu à Paris le 19 juin (Photo, AN).
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Publié le Mardi 20 juin 2023

Khalid al-Falih: Les partenariats franco-saoudiens au cœur de la Vision 2030

  • La France est le troisième plus grand investisseur en Arabie saoudite, avec des investissements s'élevant à 15 milliards d'euros, selon le ministre Khalid al-Falih
  • «En matière de changement climatique, il est de la responsabilité de l'Arabie saoudite et de la France, en tant que pays du G20, d'assurer le financement de la lutte contre ce défi mondial sans précédent», assure Olivier Becht

RIYAD: Le partenariat entre l'Arabie saoudite et les entreprises françaises aura un impact direct sur la réalisation des objectifs de la Vision 2030, a déclaré le ministre saoudien de l'Investissement, Khalid al-Falih, soulignant l'importance des relations avec le pays européen.

S'exprimant lors du Forum sur l'investissement franco-saoudien qui s'est tenu lundi à Paris, M. Al-Falih a rappelé que les deux pays poursuivaient leurs objectifs économiques sous l'égide de leurs dirigeants respectifs.

Le ministre délégué français chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité et des Français de l'étranger, Olivier Becht, a fait écho à ses propos en déclarant que l'Arabie saoudite était le premier partenaire commercial de la France au Moyen-Orient. 

M. Al-Falih a insisté sur l'importance des relations franco-saoudiennes à l'heure où le Royaume cherche à diversifier son économie en dehors du pétrole dans le cadre de la Vision 2030.

«En 2026, nous célébrerons 100 ans de relations diplomatiques entre la France et l'Arabie saoudite. De nombreuses réalisations de l'Arabie saoudite dans le cadre de Vision 2030 porteront les empreintes des partenariats franco-saoudiens», a déclaré le ministre lors de son discours d'ouverture du forum.

«Les deux pays nourrissent de grandes ambitions et nous pouvons être sûrs de la concrétisation de la Vision 2030 saoudienne et du plan France 2030, notamment grâce au leadership dynamique et fort dont jouissent les deux pays sous l'égide de Son Altesse Royale le prince héritier, Mohammed ben Salmane, sous la direction du roi Salmane, et la France, sous la direction d'Emmanuel Macron», a-t-il ajouté. 

Lors de son discours, M. Al-Falih a noté que les échanges commerciaux entre l'Arabie saoudite et la France s'élevaient à 11 milliards d'euros en 2022, soit une croissance de 47% par rapport à 2021. 

Il a également souligné que la France est actuellement le troisième plus grand investisseur en Arabie saoudite, avec des investissements s'élevant à 15 milliards d'euros.

«Mes données montrent que nous comptons plus de 110 entreprises françaises en Arabie saoudite. Quelque 360 autorisations ont été accordées à des entreprises françaises détenues à 100% ou à des coentreprises françaises qui opèrent dans le Royaume, et leur présence a augmenté de 43% depuis 2020», a constaté M. Al-Falih. 

Le ministre de l'Investissement a ajouté que la performance de l'Arabie saoudite en matière d'économie et d'investissement, conformément aux objectifs définis dans Vision 2030, a commencé à porter ses fruits. Le Royaume prévoit d'atteindre plusieurs de ses objectifs de diversification économique avant la date prévue. 

«Les performances économiques et d'investissement du Royaume à mi-chemin entre le lancement de la Vision 2030 et son achèvement d'ici la fin de cette décennie sont largement en avance sur le calendrier», a-t-il déclaré. 

Selon M. Al-Falih, la France et l'Arabie saoudite entretiennent des relations étroites dans divers secteurs, notamment l'énergie, les transports et l'aviation, ainsi que l'éducation et l'art. 

Des forums d'investissement comme celui-ci permettront d'élever ces liens vers de nouveaux sommets, a indiqué le ministre.

Golfe: Riyad, premier partenaire commercial de la France

M. Becht a profité de son allocution au forum pour insister sur la nécessité de poursuivre la collaboration entre l'Arabie saoudite et la France afin de maintenir l'élan des relations économiques et commerciales. Il a également souligné le rôle des deux pays dans la garantie d'un avenir durable. 

«L'objectif commun de la France et de l'Arabie saoudite est de renforcer autant que possible nos liens bilatéraux dans tous les domaines. L'Arabie saoudite est la première destination des investissements directs français dans la région du Golfe», a déclaré le ministre français.

M. Becht a également salué les efforts déployés par l'Arabie saoudite pour garantir la durabilité, notamment dans ses grands projets, dont le projet de ville durable Neom, d'une valeur de 500 milliards de dollars (1 dollar=0,92 euro).

«En matière de changement climatique, il est de la responsabilité de l'Arabie saoudite et de la France, en tant que pays du G20, d'assurer le financement de la lutte contre ce défi mondial sans précédent. Les villes durables peuvent donner lieu à une coopération intense entre les entreprises françaises et saoudiennes», a déclaré M. Becht. 

«Nos visions s'orientent dans la même direction. Elles offres des opportunités uniques de renforcer nos investissements mutuels et d'offrir notre savoir-faire et notre expertise. Nos deux États devraient continuer à travailler main dans la main pour construire un avenir plus durable.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.