L'UE dévoile sa stratégie pour sa sécurité économique, la Chine dans le viseur

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait évoqué en mars, lors d'un discours sur les relations UE-Chine, de potentielles restrictions sur certains investissements ou exportations sensibles (Photo d'illustration, AFP).
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait évoqué en mars, lors d'un discours sur les relations UE-Chine, de potentielles restrictions sur certains investissements ou exportations sensibles (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Mardi 20 juin 2023

L'UE dévoile sa stratégie pour sa sécurité économique, la Chine dans le viseur

  • La Commission européenne dévoile mardi sa stratégie pour répondre de façon plus musclée aux risques pesant sur sa sécurité économique
  • La stratégie présentée mardi, que la Commission n'a pas explicitement décrite comme une réponse à Pékin, identifiera les risques économiques pesant sur l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne dévoile mardi sa stratégie pour répondre de façon plus musclée aux risques pesant sur sa sécurité économique, avec notamment la Chine en ligne de mire.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait évoqué en mars, lors d'un discours sur les relations UE-Chine, de potentielles restrictions sur certains investissements ou exportations sensibles.

De nombreuses mesures ont déjà été adoptées. L'Union européenne a approuvé début juin la création d'un instrument commun visant à punir tout pays utilisant des sanctions économiques pour faire pression sur un de ses membres, comme l'a fait la Chine contre la Lituanie.

D'autres dispositions sont proposées comme le renforcement du filtrage des investissements étrangers dans l'UE, le contrôle des exportations sensibles et le contrôle des investissements hors de l'UE qui risquent de provoquer des fuites de technologies, a-t-on indiqué de source diplomatique.

"Nous devons veiller à ce que le capital, l'expertise et le savoir-faire de nos entreprises ne soient pas utilisés pour renforcer les capacités militaires et de renseignement de ceux qui sont également nos rivaux systémiques", avait insisté Mme von der Leyen.

La stratégie présentée mardi, que la Commission n'a pas explicitement décrite comme une réponse à Pékin, identifiera les risques économiques pesant sur l'UE et les solutions possibles pour y faire face.

Ce plan, qui s'éloigne de l'approche libre-échangiste de l'Union européenne, traditionnellement très ouverte à la concurrence mondiale, a fait naître des inquiétudes chez certains Etats membres sur une poussée protectionniste. Les actions doivent être" proportionnées, précises et ciblées", a-t-on précisé de source européenne.

La pandémie de la Covid-19, qui a paralysé les chaînes d'approvisionnement en Asie au point de mettre en difficulté l'industrie automobile européenne, ainsi que les tensions géopolitiques autour de la Chine, ont suscité une prise de conscience dans l'UE.

Les Européens ont réalisé la nécessité de lutter contre leurs dépendances, en matière notamment de principes actifs de médicaments, de semi-conducteurs et de métaux nécessaires à la transition énergétique.

«Nous devons nous protéger

"Chine et États-Unis se ferment. Il ne faut plus être naïfs. Nous devons nous protéger", a déclaré un diplomate sous couvert de l'anonymat, soulignant le nombre croissant de voitures électriques chinoises vendues dans l'UE.

Bruxelles veut trouver son propre positionnement à l'égard de Pékin, malgré les pressions exercées par les États-Unis en faveur d'une ligne dure.

Certains États membres de l'UE redoutent de déclencher une guerre commerciale avec la Chine, tandis que d'autres estiment qu'il est temps d'agir pour protéger la sécurité économique de l'Union.

"Si nous n'évaluons pas les risques d'un point de vue européen, les lignes de démarcation seront tracées soit à Pékin, soit à Washington", avait déclaré la vice-présidente de la Commission, Margrethe Vestager, lors d'une conférence de presse en mai.

Pour la présidente de la Commission, les Européens doivent se "concentrer sur la réduction des risques, et non sur la distanciation". Partenaire commercial "essentiel", la Chine est aussi vue comme un acteur incontournable dans la coopération sur le changement climatique.

«Juste équilibre»

L'UE veut aussi tirer les leçons de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, qui a montré sa trop grande dépendance au pétrole, au gaz et au charbon russes et l'a conduite à chercher de nouvelles ressources.

BusinessEurope, la voix du patronat européen, a toutefois appelé l'UE à prendre "soigneusement" en considération les intérêts et la compétitivité de l'Europe "avant d'introduire des restrictions supplémentaires sur les exportations de biens et de technologies et sur les flux d'investissement".

"L'UE doit trouver un juste équilibre entre la protection de ses intérêts en matière de sécurité et le maintien d'un environnement propice au commerce et à l'investissement", a exhorté l'organisation.

Les dirigeants européens discuteront de ces projets lors d'un sommet à Bruxelles la semaine prochaine.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.