Egypte: au Sinaï, les civils de retour sous la menace des pièges de l'EI

L’armée égyptienne en opération au Sinaï (Capture d’écran, EGYPTIAN DEFENCE MINISTRY/AFP).
L’armée égyptienne en opération au Sinaï (Capture d’écran, EGYPTIAN DEFENCE MINISTRY/AFP).
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Publié le Mercredi 09 décembre 2020

Egypte: au Sinaï, les civils de retour sous la menace des pièges de l'EI

  • Une quinzaine de personnes ont été tuées depuis mi-octobre par des engins explosifs improvisés dans ce village et d'autres situés dans les environs de Bir al-Abd
  • Depuis des années, l'armée tente de mettre fin aux attaques et violences jihadistes dans le Sinaï (est), menées principalement par la branche locale de l'EI

LE CAIRE: Craignant pour leur vie, des habitants du Sinaï égyptien avaient pris la fuite à l'arrivée du groupe jihadiste Etat islamique dans leurs villages. Depuis deux mois, ils ont commencé à y retourner mais sont désormais confrontés au piège des mines posées dans leur maisons.

« J'ai perdu ma belle-soeur et son bébé de neuf mois quand une bombe artisanale placée dans leur maison a explosé », dit un habitant du village d'Aqtiya, dans le nord de la péninsule du Sinaï, qui préfère taire son nom par peur de représailles.

Une quinzaine de personnes ont été tuées depuis mi-octobre par des engins explosifs improvisés dans ce village et d'autres situés dans les environs de Bir al-Abd, selon des sources sécuritaires.

Ces explosions ont traumatisé le millier d'habitants déjà rentrés dans leurs villages après des mois passés loin de chez eux, au cours desquels les forces égyptiennes ont poursuivi les opérations pour tenter de déloger l'EI de la région.

Depuis des années, l'armée tente de mettre fin aux attaques et violences jihadistes dans le Sinaï (est), menées principalement par la branche locale de l'EI et qui se sont multipliées après la destitution en 2013 par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi.

« Jouets piégés »

Mais ces opérations militaires n'ont pas empêché ces jihadistes d'intensifier leurs attaques contre les forces de sécurité, les civils et les installations gazières.

Un autre villageois de retour chez lui, joint par téléphone, confirme que les jihadistes ont transformé les habitations en « caches pour échapper » à l'armée, avant de les piéger : « Ils ont même volé notre bétail ! », dit-il.

Facilement accessible depuis le désert au sud, la localité de Bir al-Abd a été en 2017 le théâtre de l'attentat le plus sanglant de l'histoire récente de l'Egypte, quand 300 fidèles ont été tués dans un assaut contre une mosquée lors de la prière.

L'attaque a été menée par des hommes armés brandissant des drapeaux noirs similaires à ceux de l'EI, même si ce groupe n'a pas revendiqué l'opération.

Selon des estimations du département d'Etat américain, l'EI a mené plus de 130 attaques utilisant des bombes artisanales, principalement dans le nord et le centre du Sinaï en 2019, ainsi que des attaques « quasi hebdomadaires contre des positions » des forces de sécurité.

D'après des experts, piéger les habitations de civils est une tactique déjà utilisée par le groupe jihadiste dans d'autres pays.

Le recours aux « objets piégés dans le Nord-Sinaï rappelle le précédent créé par l'EI en Irak et en Syrie », affirme Nadia al-Dayel, directrice du cercle de réflexion Critica et spécialiste des modes opératoires du groupe jihadiste.

En Irak, des jihadistes ont installé des explosifs sur de simples articles ménagers --des réfrigérateurs jusqu'à des copies du Coran--, en se repliant à l'approche des forces de la coalition.

Plus de trois ans après la chute du califat auto-proclamé de l'EI dans ce pays, les opérations de déminage se poursuivent.

Même constat de l'autre côté de la frontière, en Syrie, où des jihadistes de l'EI ont notamment posé des pièges sous des tapis et camouflé des explosifs en pierres.

« Crimes de guerre »

En Egypte, les combattants ont « investi temps et ressources pour piéger portes, meubles, appareils électroménagers et même des jouets d'enfants », ajoute Nadia al-Dayel. Et « il est probable que cette tactique de cibler les civils, non seulement se poursuivra mais d'autres groupes extrémistes y auront recours également ».

Depuis 2018, environ 970 combattants ont été tués dans la région ainsi que des dizaines de membres des forces de sécurité, selon des chiffres officiels.

Mais aucun bilan de source indépendante n'est disponible et le Nord-Sinaï est interdit aux journalistes.

L'armée égyptienne a annoncé mardi avoir « éliminé » quarante jihadistes présumés depuis septembre, et a ajouté que sept militaires avaient été tués ou blessés.

En 2019, Human Rights Watch a accusé les forces de sécurité égyptiennes et les combattants extrémistes d'avoir commis des « crimes de guerre » au Sinaï. Des accusations rejetées par Le Caire.

Pris en étau, des habitants affirment toutefois que la principale menace demeure l'EI et ses attaques aveugles.

Sollicitées, ni l'armée ni les autorités au Nord-Sinaï n'ont commenté ces attaques contre les civils.


Bombardements israéliens meurtriers à Gaza, nouvelles évacuations de Rafah

Des chars de l'armée israélienne prennent position dans le sud d'Israël, près de la frontière avec la bande de Gaza, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (File/AFP)
Des chars de l'armée israélienne prennent position dans le sud d'Israël, près de la frontière avec la bande de Gaza, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (File/AFP)
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  • Joe Biden a estimé samedi qu'un cessez-le-feu était possible «demain» dans la guerre entre Israël et le Hamas si le groupe palestinien relâchait les otages
  • La branche armée du Hamas a annoncé sur Telegram le décès samedi d'un otage israélien, retenu à Gaza depuis l'attaque du 7 octobre, et dont elle avait diffusé quelques heures auparavant des images de lui vivant

RAFAH, Territoires Palestiniens : L'armée israélienne a mené samedi de nouveaux bombardements meurtriers dans la bande de Gaza notamment à Rafah, et ordonné de nouvelles évacuations de cette ville du sud du territoire palestinien, menacée d'une offensive terrestre d'envergure.

Alors que les efforts de médiation en vue d'une trêve et de la libération d'otages semblent s'enliser, le président américain Joe Biden a lui estimé samedi qu'un cessez-le-feu était possible «demain» dans la guerre entre Israël et le Hamas si le groupe palestinien relâchait les otages.

Joe Biden a abordé le sujet après avoir averti Israël, mercredi, qu'il cesserait de lui fournir des obus d'artillerie et d'autres armes s'il attaquait Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, tout en déplorant que des civils aient été tués par le largage de bombes américaines.

Ces dernières heures, des journalistes de l'AFP, des médecins et des témoins ont fait état de frappes à travers le territoire palestinien assiégé et dévasté par plus de sept mois de guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre.

L'entrée des aides humanitaires à Gaza est quasiment bloquée selon l'ONU depuis que les troupes israéliennes ont pénétré lundi dans l'est de Rafah et pris le point de passage frontalier avec l'Egypte, verrouillant une porte d'entrée névralgique pour les convois transportant des aides vitales à une population menacée de famine.

Au moins 21 Palestiniens ont été tués dans des bombardements dans le centre de la bande de Gaza et transportés à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah, ce qui porte à 34.971 le bilan des morts, en majorité des civils, dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Des corps recouverts d'une toile blanche gisent sur le sol dans une cour de l'hôpital. Un homme se penche sur un sac mortuaire, serrant une main couverte de poussière. Les pieds d'un cadavre dépassent d'une couverture.

- «Où devrions-nous aller?» -

A Rafah, où s'entassent selon l'ONU quelque 1,4 million de Palestiniens pour la plupart déplacés par les bombardements israéliens et les combats, d'intenses frappes aériennes ont visé un secteur proche du point de passage, selon des témoins.

Des bombardements ont également touché le nord de la bande de Gaza, un territoire pauvre d'environ 40 kilomètres de long et 10 de large où vivent quelque 2,4 millions d'habitants.

L'armée a fait état «de dizaines de terroristes tués dans l'est de Rafah».

Défiant les mises en garde internationales contre une offensive majeure à Rafah, les troupes israéliennes mène depuis mardi des incursions dans l'est de la ville, après plusieurs ordres d'évacuation lancés par l'armée aux habitants de la zone.

Environ 300.000 Palestiniens ont quitté les quartiers est depuis le premier ordre d'évacuation le 6 mai, selon l'armée.

Un ordre similaire samedi indique que les zones désignées dans l'est de Rafah ont été «le théâtre d'activités terroristes du Hamas».

Des journalistes palestiniens ont été ensuite vus démonter leurs tentes et ranger leur matériel, s'apprêtant à quitter le secteur.

«Nous sommes perdus. Que devons-nous faire? Où devrions-nous aller?», déplore Wissam Yassin, une journaliste.

Farid Abou Eida, qui avait fui la ville de Gaza pour Rafah, est contraint de trouver un nouveau refuge. «La situation devient de plus en plus dangereuse et les bombardements se rapprochent. Nous ne savons pas où aller. Il n'y a plus d'endroit sûr.»

- Décès d'un otage selon le Hamas -

Dans le nord de la bande de Gaza, l'armée a émis des ordres d'évacuation de Jabaliya et Beit Lahia, et fait état d'une «opération d'envergure» dans le quartier de Zeitoun dans la ville de Gaza. Selon elle, le Hamas «essaye de se reconstruire» dans plusieurs zones.

Les ordres d'évacuation ont été qualifiées d'«inacceptables» par le président du Conseil européen Charles Michel, qui a appelé Israël à ne pas mener une «opération terrestre à Rafah».

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre une «catastrophe humanitaire colossale» en cas d'assaut à Rafah, ville considérée par Israël comme le dernier bastion du Hamas dans le territoire palestinien.

Rappelant l'opposition de l'UE sur ce point, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell a jugé «intolérable» l'évacuation de la population massée à Rafah vers des «zones non sûres» était «intolérable».

La branche armée du Hamas a annoncé sur Telegram le décès samedi d'un otage israélien, retenu à Gaza depuis l'attaque du 7 octobre, et dont elle avait diffusé quelques heures auparavant des images de lui vivant.

Elle a imputé sa mort à des «blessures subies après que des avions de combat sionistes (israéliens) ont pris pour cible le lieu où il était détenu il y a plus d'un mois».

Sollicitée, l'armée n'a pas souhaité commenter l'information dans l'immédiat.

En soirée, des milliers de personnes ont manifesté à Tel-Aviv pour réclamer le retour des otages. «Ramenez les maintenant!», lit-on sur une pancarte brandie par un manifestant.

- Tensions à l'Eurovision -

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque contre Israël, faisant plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.

Malgré la réouverture mercredi du passage de Kerem Shalom, voisin de Rafah, fermé par Israël pendant trois jours après des tirs de roquettes du Hamas, l'acheminement de l'aide reste «extrêmement difficile», selon le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Samedi, de nouvelles roquettes ont été tirées de Rafah vers le passage d'aides de Kerem Shalom près de Rafah, selon l'armée.

A des milliers de kilomètres de là, la guerre à Gaza qui agite plusieurs universités dans le monde, s'est invitée aussi à l'Eurovision de la chanson qui se tient à Malmö en Suède, sur fond de protestation contre la participation israélienne au concours.

 

-Deux médecins tués -

Par ailleurs, les services de sécurité civile du Hamas ont annoncé dimanche que deux médecins avaient été tués dans des frappes israéliennes sur la ville de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.

«Les corps du docteur Mohammed Nimr Qazat et de son fils, le docteur Youssef, ont été découverts en raison d'une frappe sur la ville de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, et ils ont été transférés à l'hôpital des martyrs d'al-Aqsa» de la ville, a indiqué cette source.


Les autorités saoudiennes accueillent le premier groupe de pèlerins du Hajj arrivant à Médine

Les pèlerins ont été accueillis avec des cadeaux, des exemplaires du Coran et des brochures d’orientation dans leurs langues
Les pèlerins ont été accueillis avec des cadeaux, des exemplaires du Coran et des brochures d’orientation dans leurs langues
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  • Le vice-président des Affaires religieuses de la mosquée du prophète, le cheikh Mohammed Al-Khudairi, a souligné que la présidence était soucieuse d’enrichir l'expérience religieuse des pèlerins,
  • La présidence des Affaires religieuses a affirmé viser à développer ses services religieux à travers des initiatives ciblant les pèlerins en utilisant la technologie, la numérisation, les médias modernes, l'intelligence artificielle et la traduction

RIYAD : La présidence des Affaires religieuses en Arabie saoudite a accueilli le premier groupe de pèlerins arrivés à Médine à la Mosquée du Prophète pour accomplir le pèlerinage du Hajj, comme l’a rapporté vendredi l'agence de presse saoudienne.

Les pèlerins ont été accueillis avec des cadeaux, des exemplaires du Coran et des brochures d'orientation dans leurs langues respectives.

Le vice-président des Affaires religieuses de la mosquée du prophète, le cheikh Mohammed Al-Khudairi, a souligné que la présidence était soucieuse d’enrichir l'expérience religieuse des pèlerins, de créer une atmosphère de dévotion religieuse et de garantir le succès de leur voyage de foi.

La présidence des Affaires religieuses a affirmé viser à développer ses services religieux à travers des initiatives ciblant les pèlerins en utilisant la technologie, la numérisation, les médias modernes, l'intelligence artificielle et la traduction, conformément aux aspirations et aux directives des dirigeants saoudiens.


La Royal Saudi Air Force a achevé sa participation à l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis

La Royal Saudi Air Force a conclu l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis (X/@modgovksa)
La Royal Saudi Air Force a conclu l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis (X/@modgovksa)
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  • Le lieutenant-colonel Adel Abou Malha, commandant du groupe de la force aérienne participant à l'exercice, a déclaré que celui-ci avait atteint ses objectifs
  • L'exercice de trois semaines comprenait des opérations aériennes offensives, défensives et stratégiques contre l'air, ainsi que le soutien aux forces terrestres dans de nouveaux scénarios complexes

RIYAD : Les Forces aériennes royales saoudiennes ont achevé vendredi leur participation à l'exercice multinational « Desert Flag » sur la base aérienne d'Al-Dhafra aux Émirats arabes unis, a annoncé le ministère saoudien de la Défense.

La RSAF a pris part à cet exercice aux côtés des forces d’un certain nombre de pays alliés.

Le lieutenant-colonel Adel Abou Malha, commandant du groupe de la force aérienne participant à l'exercice, a déclaré que celui-ci avait atteint ses objectifs, notamment en favorisant l’échange d'expériences militaires, en renforçant la préparation et l'efficacité au combat, ainsi qu’en consolidant les relations avec les forces participantes.

 Il a également souligné le professionnalisme du personnel de la RSAF.

L'exercice de trois semaines comprenait des opérations aériennes offensives, défensives et stratégiques contre l'air, ainsi que le soutien aux forces terrestres dans de nouveaux scénarios complexes.

La force aérienne saoudienne a participé avec six avions de chasse F-15SA, ainsi qu'avec des équipages aériens, techniques et de soutien, tout en effectuant 80 sorties de jour et de nuit en assurant des ravitaillements en vol.