Une preuve de plus que Néandertal inhumait ses morts

Pièce d’un musée de Dordogne représentant un homme de Néandertal (Photo, Pierre ANDRIEU/AFP).
Pièce d’un musée de Dordogne représentant un homme de Néandertal (Photo, Pierre ANDRIEU/AFP).
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Publié le Mercredi 09 décembre 2020

Une preuve de plus que Néandertal inhumait ses morts

  • Un petit enfant néandertalien, mort il y a 41 000 ans, fut inhumé par les siens sur le célèbre site préhistorique de la Ferrassie en Dordogne, révèle mercredi une étude
  • Une étude parue dans la revue Scientific Reports, menée par une équipe internationale pluridisciplinaire, pourrait trancher définitivement le débat

PARIS: Un petit enfant néandertalien, mort il y a 41 000 ans, fut inhumé par les siens sur le célèbre site préhistorique de la Ferrassie en Dordogne, révèle mercredi une étude qui apporte une nouvelle preuve robuste que l'enterrement n'était pas l'apanage de notre espèce, Homo sapiens.

Des dizaines de squelettes d'hommes et de femmes de Néandertal, nos anciens cousins disparus, ont déjà été découverts en Eurasie, avec des indices laissant clairement penser qu'ils avaient été volontairement enfouis. Mais certains archéologues demeurent sceptiques quant à l'existence d'une telle pratique, considérée comme fondatrice du comportement humain et qui ne colle pas avec cette image de brute primitive que Néandertal a longtemps traînée.

Une étude parue dans la revue Scientific Reports, menée par une équipe internationale pluridisciplinaire, pourrait trancher définitivement le débat. 

« C'est une histoire de chercheurs d'or ! », raconte le paléoanthropologue Antoine Balzeau du CNRS, qui a codirigé l'étude avec Asier Gomez-Olivencia, de l'Université du Pays basque (Espagne).

Dans les collections du Musée de l'Homme à Paris, où il travaille, il tombe récemment sur une boîte contenant les ossements de cet enfant de deux ans, trouvés en 1973 dans l'abri sous roche de la Ferrassie, vaste gisement préhistorique dont on sait depuis le début du XXe siècle qu'il fut habité par Néandertal, et fouillé à plusieurs reprises.

Le squelette du bébé avait bien été identifié dans les années 1970, mais sans contextualisation géologique. La boîte contenait aussi une dent d'adulte, isolée, sans description mais portant un numéro.

Muni de cet indice, le chercheur prend la direction du Musée national d'archéologie de Saint-Germain en Laye (Yvelines), où dormaient toutes les collections des fouilles anciennes. « Il y a avait des dizaines de cahiers, de caisses, de rapports.... J'ai ouvert le premier cahier et au bout d'une minute, j'ai trouvé la description de la dent », et sa provenance précise, poursuit-il.

Son équipe passe alors en revue tout le matériel récolté sur le même carré que celui de la dent - et donc de l'enfant - et révèle 47 nouveaux ossements humains, récoltés rapidement lors des fouilles mais non identifiés.

Les scientifiques décident alors de retourner à La Ferrassie pour mieux comprendre leurs découvertes. Sur place, ils parviennent à dater la couche sédimentaire située au même niveau que l'enfant : 60 000 ans. Les restes du bébé en ont 41 000, « ce qui prouve que le niveau a bien été creusé pour déposer le corps, et refermé ensuite », selon Antoine Balzeau.

« Démonstration géologique »

L'existence de ces sépultures était supposée puisque sept squelettes différents avaient déjà été trouvés à La Ferrassie, mais « cela relevait de l'interprétation de données ; il n'y avait aucune démonstration géologique de la présence d'une fosse », développe le scientifique.

Par un faisceau de techniques modernes, l'étude montre « pour la première fois de manière aussi robuste qu'on a affaire à un enfouissement », ajoute-t-il.

Un minuscule ossement du squelette a pu être identifié comme humain grâce aux protéines conservées en son sein, révélées par la science « protéomique » ; puis comme Néandertalien par son ADN mitochondrial, et enfin daté directement par la méthode du carbone 14.

La conservation des vestiges, meilleure que celle des os de bison et d'autres herbivores retrouvés dans la même strate, indique un enfouissement rapide après la mort, précise le CNRS dans un communiqué en marge de l'étude.

« Beaucoup d'archéologues aujourd'hui sont opposés à l'idée que Néandertal enterrait ses morts, arguant qu'on n'avait pas la capacité de le démontrer. Mais aussi parce qu'ils font une différence de valeur avec Homo sapiens », dont on sait qu'il a cohabité avec Néandertal, analyse le chercheur.

« C'est ancré dans notre mode de pensée que Sapiens était supérieur et c'est malheureusement souvent par ce biais qu'on étudie l'histoire, alors qu'il faut commencer par étudier les données archéologiques », poursuit-il.

Depuis plusieurs années, on découvre combien Néandertal, qui vécut entre 400 000 ans et 40 000 ans avant notre ère, était une humanité complexe, aux pratiques modernes comme l'ornementation du corps, la fabrication d'outils sophistiqués.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com