Les drones en stars du salon du Bourget

Cette photographie prise le 21 juin 2023 montre un drone de combat Aarok exposé lors du Salon international de l'aéronautique de Paris à l'aéroport Le Bourget. (Photo, AFP)
Cette photographie prise le 21 juin 2023 montre un drone de combat Aarok exposé lors du Salon international de l'aéronautique de Paris à l'aéroport Le Bourget. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 21 juin 2023

Les drones en stars du salon du Bourget

  • Côté français, c'est un prototype de drone de combat baptisé Aarok de la société Turgis & Gaillard, présenté pour la toute première fois, qui attire l'attention des professionnels
  • L'Arok, pesant 5,5 tonnes et d'une autonomie de 24 heures, existe pour «combler un trou capacitaire dans les armées françaises»

LE BOURGET: Des petits, des minis, des grands, de plus en plus armés voire suicides: les drones, massivement utilisés sur le champ de bataille en Ukraine, occupent une place inédite cette année sur les stands de la 54e édition du salon du Bourget.

Côté français, c'est un prototype de drone de combat baptisé Aarok de la société Turgis & Gaillard, présenté pour la toute première fois, qui attire l'attention des professionnels.

Développé sur fonds propres pour "plus de dix millions d'euros" et assemblé dans un hangar à Blois, l'aéronef au fuselage blanc de la catégorie de drones MALE (Moyenne altitude longue portée) doit encore valider les tests en vol.

L'objectif est de séduire l'armée française qui a jusqu'ici parié dans cette catégorie sur l'américain Reaper de General Atomics, dont il a acquis 12 exemplaires.

L'Arok, pesant 5,5 tonnes et d'une autonomie de 24 heures, existe pour "combler un trou capacitaire dans les armées françaises, on avait en France ce qu'on fait de mieux en termes de radars, missiles, capteurs, tout, sauf l'avion", explique Patrick Gaillard, directeur général de Turgis & Gaillard.

Le confondateur de la société précise que son drone coûtera "moins cher" que le Reaper (un MQ-9A coûte 15 à 20 millions d'euros), et ne comportera aucune pièce américaine, pour en faciliter l'export. L'engin est capable de mener des opérations de surveillance comme de frapper une cible à 35 km de distance avec une précision de 2 m.

Sur le stand General Atomics, qui a vendu plus de 1 100 exemplaires d'une vingtaine de différents drones en 30 ans, pas d'inquiétude, il y a de la place pour tout le monde.

"Quelle que soit leur taille, les engins sans pilotes sont le futur" de la guerre, lance le directeur de la Communication et du Marketing Mark Brinkley qui présente sur le salon le nouveau modèle MQ-9B dont les premiers exemplaires sont en cours de livraison au Royaume-Uni.

Drone européen

L'Eurodrone européen est quant à lui présenté à l’état de maquette sur le stand d'Airbus, à qui le contrat de 7,1 milliards de dollars a été notifié en février, avec trois ans de retard.

Lancé en 2015, le projet dirigé par Berlin doit doter l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne de drones comparables au Reaper. Mais le premier vol est prévu en 2026 et les livraisons deux ans plus tard, soit plus d'un quart de siècle après le bestseller américain.

Bonne nouvelle toutefois pour Safran dans la catégorie des drones tactiques: le groupe français a annoncé mardi son premier contrat à l'export, avec l'armée de terre grecque pour quatre Patroller, dont le premier exemplaire sera livré cet été à l'armée française.

Comme d'autres pays européens, la France a également "pris un retard considérable" sur les drones suicide, encore appelés munitions rôdeuses ou munitions téléopérées (MTO), qui ont prouvé leur efficacité en Ukraine, explique Cédric Perrin, sénateur auteur de plusieurs rapports sur les drones.

"C'est un sujet majeur donc l'industrie s'y intéresse de plus en plus", insiste-t-il.

Dans cette catégorie, KNDS, Eos et Traak ont annoncé lundi au Bourget avoir été sélectionnés par l'Agence d'innovation de la défense pour développer un drone suicide de 80 km de portée susceptible de concurrencer l'Américain Switchblade, dont l'armée française projette l'acquisition.

Une version dotée d'une tête militaire inerte doit être testée "dans 18 mois", selon les entreprises.

Pour former les opérateurs de drones, la filiale de Dassault Aviation, Sogitec, finalise quant à elle le développement d'un système de simulation valable pour différents types de drones, Genius.

Derrière un écran, il est possible de zoomer avec un joystick sur une carte et survoler un faux aéroport où stationnent trois hélicoptères. Le terrain d'entraînement peut aussi bien être une infrastructure, qu'un désert ou une zone d'habitation. "On peut créer un environnement à la main du client", explique Stéphane Morelli, responsable du produit.

Un filon qui semble prometteur sur un marché du drone qui évolue à vitesse grand V chaque année.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.