Biden et Modi vantent la «nouvelle énergie» de leur partenariat

Le président Joe Biden serre la main du Premier ministre indien Narendra Modi dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington le 22 juin 2023 (Photo, AFP).
Le président Joe Biden serre la main du Premier ministre indien Narendra Modi dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington le 22 juin 2023 (Photo, AFP).
Le Premier ministre indien Narendra Modi et le président américain Joe Biden après une cérémonie officielle d'arrivée de l'État à Washington (Photo, Reuters).
Le Premier ministre indien Narendra Modi et le président américain Joe Biden après une cérémonie officielle d'arrivée de l'État à Washington (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Vendredi 23 juin 2023

Biden et Modi vantent la «nouvelle énergie» de leur partenariat

  • Narendra Modi est accusé par nombre d'associations d'alimenter les persécutions contre la minorité musulmane au Cachemire
  • Mais l'Inde représente un partenaire vital pour les Etats-Unis sur fond de concurrence avec la Chine et le président Biden lui a déroulé le tapis rouge

WASHINGTON: Le Premier ministre indien Narendra Modi a vanté jeudi à Washington la "nouvelle énergie" du partenariat avec les Etats-Unis tout en rejetant, dans un rare échange avec la presse, les critiques sur son bilan en matière de droits et libertés.

Dans un long communiqué, qui déroule en 58 points des projets militaires, technologiques et économiques, Joe Biden et son invité assurent avoir établi "la vision la plus complète à ce jour pour le progrès de la relation bilatérale", et écrivent que leurs "ambitions vont atteindre de nouveaux sommets" à l'avenir.

Le président américain, soucieux de resserrer le lien avec l'Inde pour tenir tête à la Chine, a loué lors d'une conférence de presse une relation bilatérale "plus forte, plus étroite et plus dynamique que jamais".

Chose très rare, si ce n'est inédite, pour un dirigeant qui évite les interactions de ce genre, le dirigeant nationaliste hindou a répondu lors de cet événement à une journaliste américaine.

Cette dernière l'a interrogé sur les accusations de répression des musulmans et de dérive autoritaire émises par de nombreuses associations ainsi que par l'ONU.

«Discrimination»
"Dans les valeurs démocratiques de l'Inde, il n'y a absolument aucune discrimination", y compris sur la base de la religion, a-t-il dit.

Le sujet a suivi Narendra Modi lors de son allocution au Congrès américain.

"Nous accueillons toutes les religions du monde et nous les honorons toutes", a-t-il encore assuré dans l'hémicycle de la Chambre des représentants. Des parlementaires démocrates, pourtant alliés du président, ont boycotté sa venue, accusant le gouvernement Modi de "prendre les musulmans et d'autres minorités religieuses pour cible".

Narendra Modi avait, avant de devenir Premier ministre il y a 9 ans, été indésirable pendant des années aux Etats-Unis à cause de "graves violations de la liberté religieuse".

Il lui était reproché de n'avoir rien fait, en tant que dirigeant de l'Etat du Gujarat, pour contenir des violences meurtrières contre les musulmans.

Cette fois, plus de problème de visa, mais le tapis rouge et tous les fastes de la Maison Blanche pour le Premier ministre indien, au nom des intérêts stratégiques communs face au géant chinois.

L'Inde est engagée dans un conflit frontalier avec la Chine, tandis que Joe Biden cherche à renforcer sa position dans la rivalité tous azimuts entre Washington et Pékin.

Le président américain a toutefois assuré qu'il espérait toujours rencontrer "prochainement" son homologue chinois Xi Jinping, qu'il a récemment rangé dans la catégorie des "dictateurs", au grand dam de Pékin.

Après une réception avec les honneurs militaires pour son arrivée, Narendra Modi aura droit en soirée jeudi à un élégant dîner de gala.

Le menu, en son honneur, sera végétarien et inspiré de la cuisine indienne.

Les Etats-Unis et l'Inde mettent fin à plusieurs litiges commerciaux

Cette résolution intervient à l'occasion de la visite d'Etat à Washington du Premier ministre indien Narendra Modi et concerne notamment l'acier et l'aluminium indiens, des produits agricoles américains et des composants nécessaires à la production des énergies renouvelables.

"L'accord de ce jour est le point culminant de l'intensification de nos relations bilatérales ces deux derniers années qui visent à renforcer nos liens économiques et commerciaux", s'est félicitée la représentante de la Maison blanche en charge du commerce, Katherine Tai, citée dans le communiqué.

Les litiges concernés avaient été initiés à part égale par les Etats-Unis et l'Inde.

Parmi les conséquences, l'Inde a accepté de lever les tarifs douaniers pris en représailles contre un certain nombre de produits américains, une trentaine étant concernés parmi lesquels des produits agricoles tels que les pommes et différents fruits à coque.

«Pionnière»
L'annonce la plus forte jeudi est la fabrication future en Inde de moteurs F-414 pour avions de chasse par le conglomérat General Electric.

Il s'agit d'un partenariat "fondateur", a estimé Narendra Modi, synonyme d'importants transferts de technologie américaine.

L'Inde va par ailleurs acquérir des drones de combat américains.

Joe Biden ne peut que se réjouir de voir l'Inde diversifier ses équipements de défense, elle qui est historiquement dépendante de la Russie en la matière, et qui a adopté une position réservée face à Moscou depuis l'invasion de l'Ukraine.

Le fils de Joe Biden, aux prises avec la justice, invité du dîner d'Etat pour le Premier ministre indien

Le président américain a toujours pris la défense publiquement de ce fils au passé tourmenté, cible récurrente de ses adversaires politiques.

Hunter Biden sera accompagné de son épouse Melissa Cohen, selon cette liste sur laquelle figurent aussi sa soeur Ashley, fille de Joe Biden et de son épouse Jill Biden, ainsi qu'une petite-fille du président américain, Naomi.

Le patron d'Alphabet (Google), Sundar Pichai, celui de Microsoft, Satya Nadella, et celui d'Apple, Tim Cook, participeront aussi à ce dîner en l'honneur du Premier ministre indien Narendra Modi.

Hunter Biden est le seul enfant survivant du premier mariage du président américain, qui s'est terminé de manière tragique en 1972 par la mort dans un accident de voiture de l'épouse de Joe Biden et de leur fille encore bébé.

Hunter Biden en avait réchappé, tout comme son frère Beau, mais ce dernier est décédé en 2015 des suites d'un cancer du cerveau.

Le fils cadet du président américain doit comparaître le 26 juillet devant un tribunal.

Narendra Modi a toutefois appelé jeudi, dans son communiqué commun avec le président américain, à respecter "l'intégrité territoriale et la souveraineté" de l'Ukraine.

La visite a aussi permis d'approfondir la relation économique et technologique, et ce alors que les Etats-Unis sont devenus le premier partenaire commercial de l'Inde.

Il s'agit pour les deux pays de renforcer leurs industries nationales et de diversifier les chaînes d'approvisionnement, dont la pandémie de Covid-19 a montré à quel point elles pouvaient être fragiles.

Par ailleurs, les deux pays entendent lancer une mission commune l'an prochain vers la station spatiale internationale, tandis que l'Inde rejoint les "accords Artemis", un cadre multilatéral fixé à l'initiative des Etats-Unis pour éviter les conflits dans la conquête et l'exploration spatiale.

Les Etats-Unis ne sont pas les seuls à courtiser l'Inde. Narendra Modi sera le 14 juillet l'invité d'honneur du défilé militaire de la fête nationale française, à Paris.


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Short Url
  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.


Ukraine: Poutine annonce une trêve du 8 au 10 mai, «tentative de «manipulation»» répond Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai
  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation"

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation".

Le président américain Donald Trump exhorte Kiev et Moscou à conclure un cessez-le-feu et un accord de paix, trois ans après le début de l'offensive russe ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

"A partir de minuit entre le 7 et le 8 mai, et jusqu'à minuit entre le 10 et le 11 mai, la partie russe annonce un cessez-le-feu", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Pendant cette période, toutes les opérations de combat seront arrêtées".

D'après la présidence russe, Vladimir Poutine a pris cette décision unilatérale "pour des raisons humanitaires" et à l'occasion des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Pour M. Zelensky, au contraire, "il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation". "Pour une raison, a-t-il dit dans son adresse quotidienne, tout le monde doit attendre le 8 mai et ne cesser le feu qu'ensuite pour garantir le silence" lors de la parade du 9 mai sur la place Rouge à Moscou.

La Russie commémore le 9 mai cet événement dont Vladimir Poutine a fait un marqueur essentiel de la puissance retrouvée du pays. Les dirigeants d'une vingtaine de pays sont attendus pour un défilé militaire en grande pompe sur la place Rouge à Moscou.

Le Kremlin a dit considérer que l'Ukraine "devrait suivre cet exemple", tout en prévenant que les forces russes "fourniront une réponse adéquate et efficace" en cas de violation de la trêve.

Vladimir Poutine avait déjà déclaré un bref cessez-le-feu de 30 heures les 19 et 20 avril à l'occasion de Pâques. Les deux camps s'étaient ensuite accusés de l'avoir violé, même si une baisse de l'intensité des combats avait été ressentie dans plusieurs secteurs du front.

"Accroître la pression sur la Russie"

La Maison Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu "permanent" en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire.

Les Etats-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il était temps de mettre fin à une "guerre insensée" en Ukraine, selon un communiqué lundi.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que "dans les huit à dix jours prochains, nous allons accroître la pression sur la Russie", dans un entretien publié par le magazine Paris Match.

Il a estimé avoir "convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions" contre Moscou.

Conditions maximalistes de Poutine 

La Russie maintient des conditions maximalistes concernant l'Ukraine, dont elle veut la reddition et le renoncement à rejoindre l'Otan, tout en s'assurant de pouvoir garder les territoires ukrainiens annexés.

La reconnaissance internationale de l'annexion russe de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes est une condition "impérative" à la paix, a encore martelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014, ce que la communauté internationale, Etats-Unis compris, n'a jamais reconnu.

En septembre 2022, quelques mois après le déclenchement de son assaut à grande échelle, elle a aussi revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement, celles de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

La Russie, qui a l'avantage sur le front, a revendiqué lundi la prise de Kamyanka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

La Corée du Nord a pour la première fois reconnu lundi avoir envoyé des troupes en Russie et qu'elles avaient aidé Moscou à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région de Koursk dont ils s'étaient emparés.

Trois personnes ont par ailleurs été tuées lundi dans une attaque russe contre un village de la région de Donetsk (est), selon les services du procureur régional.