Russie: Repli des forces de Wagner, le camp Poutine miné par les «divisions» selon l'Occident

Un combattant du groupe de mercenaires privés Wagner montent la garde dans une rue près du quartier général du district militaire sud de la ville de Rostov-on-Don, en Russie, le 24 juin 2023 (Photo, Reuters).
Un combattant du groupe de mercenaires privés Wagner montent la garde dans une rue près du quartier général du district militaire sud de la ville de Rostov-on-Don, en Russie, le 24 juin 2023 (Photo, Reuters).
Des combattants du groupe de mercenaires privés Wagner montent la garde dans une rue près du quartier général du district militaire sud de la ville de Rostov-on-Don, en Russie, le 24 juin 2023 (Photo, Reuters).
Des combattants du groupe de mercenaires privés Wagner montent la garde dans une rue près du quartier général du district militaire sud de la ville de Rostov-on-Don, en Russie, le 24 juin 2023 (Photo, Reuters).
Des combattants du groupe de mercenaires privés Wagner montent la garde dans une rue près du quartier général du district militaire sud de la ville de Rostov-on-Don, en Russie, le 24 juin 2023 (Photo, Reuters).
Des combattants du groupe de mercenaires privés Wagner montent la garde dans une rue près du quartier général du district militaire sud de la ville de Rostov-on-Don, en Russie, le 24 juin 2023 (Photo, Reuters).
Des combattants du groupe de mercenaires privés Wagner montent la garde dans une rue près du quartier général du district militaire sud de la ville de Rostov-on-Don, en Russie, le 24 juin 2023 (Photo, Reuters).
Des combattants du groupe de mercenaires privés Wagner montent la garde dans une rue près du quartier général du district militaire sud de la ville de Rostov-on-Don, en Russie, le 24 juin 2023 (Photo, Reuters).
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Publié le Lundi 26 juin 2023

Russie: Repli des forces de Wagner, le camp Poutine miné par les «divisions» selon l'Occident

  • Critique féroce de la stratégie militaire russe en Ukraine, Evguéni Prigojine, le chef de Wagner, échappera à toute poursuite et pourra rejoindre le Bélarus
  • Confronté à son plus grand défi depuis son arrivée au pouvoir fin 1999, le président Poutine a dénoncé une «trahison» et mis en garde contre une «guerre civile»

MOSCOU: Les forces du groupe paramilitaire Wagner se sont repliées dimanche en Russie, mettant un terme à la rébellion lancée par leur chef Evguéni Prigojine qui a fait trembler le Kremlin et révélé, aux yeux des Occidentaux, "fissures" et "divisions" dans le camp de Vladimir Poutine.

Critique féroce de la stratégie militaire russe en Ukraine, Evguéni Prigojine échappera à toute poursuite judiciaire et pourra rejoindre le Bélarus, a promis le Kremlin, sans qu'on sache dimanche quand ce départ aux allures d'exil est prévu, ni où se trouve le tempétueux patron de Wagner.

Lors d'une équipée de 24 heures qui a mené ses milices à moins de 400 km de Moscou, voire 200 selon lui, il a frontalement défié le maître du Kremlin, avant d'ordonner à ses hommes de regagner leurs bases, au terme, selon la version officielle, d'une médiation du dirigeant bélarusse Alexandre Loukachenko, seul allié européen du Kremlin.

Signe que l'urgence de la crise était passée, les combattants de Wagner ont quitté dimanche les régions de Voronej et de Lipetsk, au sud de Moscou, selon les autorités locales.

La veille, ils avaient quitté le QG militaire dont ils s'étaient emparés à Rostov (sud-ouest), centre névralgique des opérations russes en Ukraine, entamant leur retrait pour éviter de faire couler du "sang russe", selon les mots d'Evguéni Prigojine.

Pour autant, dans la capitale russe comme dans sa région, le "régime d'opération antiterroriste" reste en vigueur. D'importantes patrouilles de police étaient déployées le long de la route menant à la sortie de Moscou dans le sud de la capitale et lundi sera journée chômée à Moscou.

"C'est une situation normale", relativise Andreï, un avocat moscovite de 34 ans. "On vit en Russie, on est donc habitués à être stressés. Rien de plus".

Russie: Quand la «créature» Prigojine échappe à Vladimir Poutine

Vladimir Poutine a longtemps profité des actions du groupe paramilitaire Wagner, mais la mutinerie lancée par son chef Evguéni Prigojine place le président russe face à une épreuve qui devrait laisser des traces profondes, selon des analystes.

En près d'une décennie d'existence, les opérations de Wagner en Afrique, en Syrie et dans l'est de l'Ukraine ont servi les intérêts de l'homme fort du Kremlin.

Mais avec le coup de force tenté ces dernières 24h00 contre l'état-major russe, la milice, qui était l'un des fers de lance de la guerre de Moscou en Ukraine, s'est retournée contre le dirigeant russe qui lui a longtemps laissé les coudées franches.

Divisions
En lançant sa mutinerie, le chef de Wagner avait promis de "libérer le peuple russe", ciblant notamment ses deux ennemis jurés, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et le chef d'état-major Valéri Guérassimov, qu'il accuse d'avoir sacrifié des milliers d'hommes en Ukraine.

Mais il avait surtout contesté l'autorité du maître du Kremlin au pouvoir depuis fin 1999, qui a semblé pris de court et agité le spectre d'une "guerre civile".

Scrutée dans toutes les chancelleries, cette crise "révèle des fissures réelles" au plus haut niveau de l'Etat russe, a estimé le secrétaire d'Etat américain dimanche. "Le fait que vous ayez quelqu'un de l'intérieur remettant en cause l'autorité de Poutine et questionnant directement les raisons pour lesquelles il a lancé cette agression de l'Ukraine, c'est en soi quelque chose de très puissant", a ajouté Antony Blinken.

Cette crise inédite a été évoquée par le président américain Joe Biden et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'un échange téléphonique, ont annoncé Kiev et Washington.

Le président français Emmanuel Macron a lui aussi estimé que la rébellion de Wagner montrait "les divisions" dans le camp russe et "la fragilité à la fois de ses armées et de ses forces auxiliaires".

Pour un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, "Prigojine a humilié Poutine/l'Etat et a montré qu'il n'y a plus de monopole de la violence".

Scène extraordinaire samedi soir à Rostov en Russie, des dizaines d'habitants ont affiché leur soutien aux insurgés, scandant "Wagner, Wagner!" peu avant leur départ. Dans la ville dimanche dominait toutefois un profond soulagement.

"J'ai suivi les informations toute la journée et j'étais vraiment inquiète. Alors je suis contente que tout se soit bien terminé", a déclaré à l'AFP Tatiana, une retraitée de 76 ans.

Rébellion avortée de Wagner: 19 maisons endommagées et de la chaussée abîmée

Une quinzaine de maisons et plus de 10.000 m2 de chaussée ont été endommagées lors de la rébellion armée du groupe Wagner en Russie, ont annoncé dimanche les autorités locales, donnant là un premier bilan partiel de ces événements qui ont ébranlé le pouvoir russe.

Entre vendredi soir et samedi soir, le chef du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les hommes combattent en Ukraine, a mené une spectaculaire rébellion armée sur le sol russe qui avait pour but de renverser le commandement militaire avec qui il est en conflit ouvert depuis plusieurs mois.

Graves faiblesses
Affaibli aux yeux de Occidentaux, le régime russe a toutefois pu compter dimanche sur le soutien de Pékin. "En tant que voisin amical et partenaire stratégique, la Chine soutient la Russie dans ses efforts pour protéger la stabilité du pays", a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères, qualifiant la mutinerie "d'affaire intérieure".

Moscou s'est également efforcé de dissiper l'idée que cette crise affectera son offensive en Ukraine.

L'armée russe a affirmé dimanche avoir "repoussé avec succès" des attaques menées par les forces de Kiev dans quatre zones du front ukrainien.

Dans l'Est, autour de Bakhmout, ville prise en mai par les troupes de Wagner, les soldats ukrainiens ne constataient aucun changement majeur au lendemain du putsch avorté.

"La plupart des troupes comprennent qu'il s'agit d'un cirque, que les Russes ne sont pas partis", a résumé auprès de l'AFP l'un deux, Nazar, âgé de 26 ans.

Lors de sa conversation avec Joe Biden, le président ukrainien a indiqué avoir "discuté de la poursuite de l'approfondissement de la coopération en matière de défense" pour soutenir la contre-offensive engagée par Kiev.

La Russie recommande un jour de congés aux journalistes après un week-end «tendu»

Face à la situation inédite dans l'histoire de la Russie ces dernières années, les autorités de Moscou, la capitale russe, avaient introduit des mesures "antiterroristes", puis annoncé que la journée de lundi était décrétée chômée.

Et malgré la fin de la révolte éphémère samedi soir à la suite d'un accord entre M. Prigojine et le Kremlin, la mairie de Moscou avait assuré que lundi restait chômé.

Jeu dangereux
Selon les experts, la mutinerie en Russie pourrait toutefois avoir un impact, au moins psychologique, sur le cours de la guerre dans laquelle les miliciens de Wagner ont pris une part active.

"La rage de Prigojine contre l'élite pourrait se répandre au sein de l'armée russe", a estimé Lucian Kim, du Centre de réflexion américain Wilson.

Le Kremlin a cherché à éviter ce scénario en promettant également l'impunité aux mercenaires de Wagner ayant participé à la rébellion, faisant preuve d'une très inhabituelle mansuétude.

Si les termes du compromis entre le Kremlin et le chef de Wagner restent sujet à spéculations, le président bélarusse a joué un rôle-clé.

Il a ainsi remporté une victoire de prestige mais pourrait en regretter le prix en voyant arriver chez lui l'encombrant chef de Wagner, selon des analystes.

Le président lituanien Gitanas Nauseda a réagi dimanche en affirmant que l'Otan devra "renforcer" son flanc Est si Evguéni Prigojine faisait bien son arrivée au Bélarus.

De façon insolite, les autorités russes ont par ailleurs recommandé aux médias de donner un jour de congés à leurs employés après une journée de samedi "prenante émotionnellement et tendue".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.