Violents combats à Khartoum à la veille d'un «triste» Aïd

Des véhicules blindés de l'armée soudanaise circulent dans une rue de Khartoum, le 26 juin 2023 (Photo, AFP).
Des véhicules blindés de l'armée soudanaise circulent dans une rue de Khartoum, le 26 juin 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 28 juin 2023

Violents combats à Khartoum à la veille d'un «triste» Aïd

  • L'Aïd al-Adha est la plus grande fête du calendrier musulman
  • Les FSR ont pris le QG de la police et son immense arsenal dans le sud de Khartoum

KHARTOUM: Les combats ont fait rage mardi à Khartoum entre les paramilitaires qui menacent de prendre la ville et l'armée qui appelle désormais tous les jeunes du Soudan à s'engager sous les drapeaux, à la veille de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha.

Dans la capitale, les combats entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo se concentrent désormais autour des bases militaires.

Les FSR sont, depuis le début de la guerre le 15 avril, présentes en masse dans les quartiers résidentiels où elles avaient établi de longue date leurs bases. L'armée, elle, tente de jouer de son principal atout: les airs, qu'elle contrôle seule, sans que son infanterie ne parvienne à prendre pied dans l'immense ville traversée par deux bras du Nil.

Depuis plusieurs jours, les FSR tentent de prendre les dernières bases de l'armée dans la capitale où se terrent encore des millions d'habitants --près d'un million et demi sont partis, fuyant les balles perdues et les coupures d'eau et d'électricité sous une chaleur harassante.

Les FSR ont pris le QG de la police et son immense arsenal dans le sud de Khartoum et mardi, elles ont harcelé l'armée sur des bases dans le centre, le nord et le sud de Khartoum, ont rapporté des habitants à l'AFP.

Si elles prennent ces dernières bases, elles auront pris le contrôle de Khartoum, assurent les experts.

Sous les tirs, Mawaheb Omar, terrée chez elle avec ses quatre enfants, raconte à l'AFP une fête de l'Aïd qui s'annonce "misérable et sans saveur: on ne peut même pas acheter de mouton".

L'Aïd al-Adha est la plus grande fête du calendrier musulman, au cours de laquelle les fidèles doivent sacrifier un animal à la mémoire d'Abraham qui, selon la tradition, avait immolé un mouton in extremis à la place de son fils Ismaïl.

Pillages 

A l'occasion de l'Aïd, les deux généraux en guerre se sont fendus d'un message à la nation. Le général Burhane pour appeler à la télévision d'Etat "tous les jeunes du pays et tous ceux qui peuvent le défendre à ne pas hésiter à le faire (...) ou à rejoindre les unités militaires".

Et le général Daglo pour répondre dans un enregistrement vocal mis en ligne aux accusations de "crimes contre l'humanité" de l'ONU et de guerre "ethnique" au Darfour (ouest), où ses anciens miliciens sont accusés d'atrocités dans la sanglante guerre lancée en 2003.

Mardi, de nouveau, la Troïka pour le Soudan --Norvège, Etats-Unis et Grande-Bretagne-- a dénoncé des "violations des droits humains, violences sexuelles et violences à dimension ethnique, attribuées globalement aux FSR et à leurs milices alliées".

Le patron des paramilitaires a promis "des actions rapides et strictes" à l'encontre de ses hommes qui ont mené de telles exactions, alors que les FSR assurent avoir commencer à juger certains membres "indisciplinés".

Ils ont aussi annoncé libérer "100 (soldats) prisonniers de guerre". Depuis le début du conflit, les deux camps not échangé plusieurs fois des otages via la Croix-Rouge sans jamais préciser le nombre de prisonniers qu'ils détiennent encore.

Le général Daglo, lui-même issu d'une tribu arabe du Darfour, a appelé à "éviter de plonger dans la guerre civile" cette région riche en or où vit plus du quart des Soudanais. Le général Burhane, lui, y a dénoncé, comme de nombreux habitants des ethnies non-arabes, un "génocide" des FSR.

Nouveaux fronts 

En difficulté à Khartoum, l'armée doit faire face à de nouveaux fronts: un groupe rebelle l'attaque désormais au Kordofan, au sud de Khartoum, et dans le Nil Bleu, frontalier de l'Ethiopie.

La mission de l'ONU au Soudan, qui a retiré la quasi-totalité de son personnel du pays au début de la guerre, s'est dite "très inquiète" de la violence à Kurmuk, localité du Nil Bleu, d'où "des centaines de civils ont fui vers l'Ethiopie".

En tout, plus de deux millions de personnes ont été déplacées au Soudan depuis le 15 avril, tandis que 600.000 autres ont fui le pays, principalement vers l'Egypte au nord et le Tchad à l'ouest.

L'ONU et les humanitaires disent manquer de fonds et mettent en garde: la saison des pluies, de juin à septembre, met grandement en péril leur capacité d'action alors que 25 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire pour survivre.

Et avec les pluies viennent les épidémies de paludisme, de choléra et de dengue.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.