Karabakh: Quatre soldats arméniens tués, un «risque de déstabilisation» avertit Erevan

Cette photographie publiée par le gouvernement de la République d'Arménie le 20 juin 2023 montre le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan (C) répondant aux questions à Erevan d'une commission parlementaire enquêtant sur les circonstances de la guerre de 2020 avec l'Azerbaïdjan pour le contrôle du Haut-Karabakh. (Photo, Gouvernement arménien / AFP)
Cette photographie publiée par le gouvernement de la République d'Arménie le 20 juin 2023 montre le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan (C) répondant aux questions à Erevan d'une commission parlementaire enquêtant sur les circonstances de la guerre de 2020 avec l'Azerbaïdjan pour le contrôle du Haut-Karabakh. (Photo, Gouvernement arménien / AFP)
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Publié le Jeudi 29 juin 2023

Karabakh: Quatre soldats arméniens tués, un «risque de déstabilisation» avertit Erevan

  • Des «unités des forces armées azerbaïdjanaises ont ouvert le feu sur les positions arméniennes» dans les districts de Martouni et de Martakert dans la nuit
  • «Quatre soldats ont été tués à l'issue de cette nouvelle provocation de l'Azerbaïdjan»

EREVAN: Quatre soldats arméniens ont été tués mercredi par des tirs azerbaïdjanais dans le Nagorny-Karabakh, région séparatiste disputée par l'Arménie et l'Azerbaïdjan, Erevan mettant en garde contre un "risque de déstabilisation" au moment où les deux parties cherchent à trouver un règlement du conflit sous les auspices des Etats-Unis .

Des "unités des forces armées azerbaïdjanaises ont ouvert le feu sur les positions arméniennes" dans les districts de Martouni et de Martakert dans la nuit, en utilisant de l'artillerie et des drones, a indiqué mercredi le "ministère de la Défense" des séparatistes dans un communiqué sur Twitter.

"Quatre soldats ont été tués à l'issue de cette nouvelle provocation de l'Azerbaïdjan", selon la même source.

Dans la foulée, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a mis en garde contre un "risque élevé de déstabilisation dans le Caucase du Sud".

"J'appelle la communauté internationale à prendre des mesures pratiques pour assurer les droits et la sécurité du peuple du Nagorny-Karabakh", a-t-il déclaré sur Twitter.

La veille, c'est le ministère azerbaïdjanais de la Défense qui avait accusé des "détachements illégitimes armés arméniens sur le territoire d'Azerbaïdjan (...) d'avoir ouvert le feu contre les positions de l'armée azerbaïdjanaise dans la région d'Aghdam", blessant un militaire azerbaïdjanais.

«Désescalade de la situation»

Puissance historique dans la région mais à l'influence contestée, notamment depuis le début du conflit en Ukraine, la Russie s'est dite mercredi "préoccupée".

"Nous sommes préoccupés et appelons les parties (...) à une désescalade de la situation", a déclaré à la presse la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, réclamant de Bakou et Erevan de "régler de toutes les questions par des moyens pacifiques".

Ces violences interviennent alors que Washington, de son côté, accueille depuis mardi de nouvelles négociations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan visant à trouver un règlement du conflit au Nagorny-Karabakh.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a ainsi rencontré séparément mardi ses homologues arménien Ararat Mirzoïan et azerbaïdjanais Djeyhoun Baïramov avant de les réunir ensemble.

Les discussions se tiennent à huis clos et doivent durer jusqu'à jeudi.

Washington appelle à la désescalade en pleines négociations

"J'ai encouragé l'Arménie et l'Azerbaïdjan à continuer d'avancer vers la paix, ainsi que d'éviter les provocations et de réduire les tensions afin de restaurer la confiance", a tweeté le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, après avoir reçu à la Maison Blanche les ministres des Affaires étrangères arménien Ararat Mirzoïan et azerbaïdjanais Djeyhoun Baïramov.

Les Etats-Unis sont "profondément troublés par la perte en vies humaines au Nagorny-Karabakh", avait aussi déclaré à la presse le porte-parole adjoint du département d'Etat américain, Vedant Patel.

Il a souligné que cela justifiait d'autant plus un "dialogue direct" entre les deux pays à propos de cette région disputée, afin de parvenir à "une paix durable".

Interrogé pour savoir si cela aurait un impact sur les discussions à Washington, il a assuré qu'il n'y avait "pas de changement dans le calendrier", confirmant des réunions entre les deux parties ce mercredi.

Vedant Patel a qualifié de "constructives" les discussions de la veille entre le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et ses homologues arménien et azerbaïdjanais.

«Conclure une paix durable et digne»

"Nous continuons à penser que la paix est à portée de main et que le dialogue direct est la clé pour résoudre les questions en suspens et conclure une paix durable et digne" pour les deux parties, a assuré lundi le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

Les Etats-Unis avaient déjà réuni les deux ministres à Washington début mai. Des discussions se sont également déroulées ces dernières semaines à Bruxelles et à Moscou.

Depuis décembre, Erevan accuse Bakou d'entraver l'approvisionnement vers la région sécessionniste du Karabakh, en bloquant une route cruciale, le corridor de Latchine, provoquant des pénuries.

Mi-juin, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avait accusé Bakou de mener une politique de "nettoyage ethnique" dans le Nagorny-Karabakh, majoritairement peuplé d'Arméniens.

Bakou, qui défend l'installation d'un point de contrôle en invoquant des raisons de sécurité, affirme que le transport civil peut circuler sans entrave via le corridor de Latchine.

Mais la branche arménienne de la Croix-Rouge a accusé la semaine dernière l'Azerbaïdjan de bloquer l'accès au Nagorny-Karabakh, sur fond de préoccupation croissante pour la situation humanitaire dans cette région.

L'Azerbaïdjan et les forces séparatistes arméniennes, soutenues militairement par Erevan, se sont affrontés lors de deux guerres, l'une à la dislocation de l'URSS, l'autre à l'automne 2020.

Lors de la première, qui a fait 30 000 morts, les séparatistes ont pris le contrôle du Nagorny-Karabakh et de zones tampon autour de ce territoire montagneux.

Lors du deuxième conflit, qui a fait 6 500 morts, l'Azerbaïdjan a repris ces zones tampon et une bonne partie du Nagorny-Karabakh.

Un cessez-le-feu, signé sous l'égide de Moscou, a été suivi du déploiement d'un contingent de soldats de la paix russes, mais les tensions restent vives et les négociations pour la signature d'un traité de paix patinent toujours.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.