France: heurts, tentatives de pillages, Marseille reçoit des renforts policiers

Des manifestants affrontent des CRS à Marseille, dans le sud de la France, le 30 juin 2023, suite à l'assassinat d'un jeune conducteur par la police française dans la banlieue parisienne le 27 juin. (Photo, AFP)
Des manifestants affrontent des CRS à Marseille, dans le sud de la France, le 30 juin 2023, suite à l'assassinat d'un jeune conducteur par la police française dans la banlieue parisienne le 27 juin. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 01 juillet 2023

France: heurts, tentatives de pillages, Marseille reçoit des renforts policiers

  • Quatre policiers ont été blessés légèrement et un important incendie, «lié aux émeutes» selon une source policière, a éclaté dans un supermarché
  • Après une nuit précédente marquée par des violences, les appels au calme s'étaient pourtant multipliés et la préfecture de police avait interdit la manifestation prévue en mémoire de Nahel

MARSEILLE: Jets de projectiles contre des véhicules de police, tirs de lacrymogènes, pillages: quelques jours après la mort du jeune Nahel lors d'un contrôle policier, Marseille, deuxième ville de France, connaît une nuit agitée vendredi, le ministre de l'Intérieur ayant décidé d'envoyer des renforts.

Vers 02H00 (00H00 GMT), la police a annoncé 88 interpellations depuis le début de soirée, des groupes de jeunes, souvent masqués et "très mobiles" pillant ou tentant de piller plusieurs enseignes dans le centre, mais aussi dans certains quartiers populaires du nord de la ville, située dans le sud-est du pays.

Quatre policiers ont été blessés légèrement et un important incendie, "lié aux émeutes" selon une source policière, a éclaté dans un supermarché.

Après une nuit précédente marquée par des violences, les appels au calme s'étaient pourtant multipliés et la préfecture de police avait interdit la manifestation prévue en mémoire de Nahel, 17 ans, tué par le tir d'un policier lors d'un contrôle en début de semaine à Nanterre, à l'ouest de Paris. Les transports en commun avaient été arrêtés dès 19H00 (17H00 GMT).

Mais des groupes de jeunes, pour beaucoup foulard ou masque sur le visage, se sont rassemblés dans le centre-ville, notamment sur la Canebière, célèbre artère conduisant au quartier du Vieux-Port, donnant sur la mer Méditerranée.

"Tout le monde déteste la police": soudain, ils s'approchent de fourgons des forces de l'ordre garés dans une rue adjacente.

Certains commencent à lancer des projectiles sur les fourgons et la police répond par quelques tirs de gaz lacrymogène. Les groupes se dispersent, courent dans de petites rues et le jeu du chat et de la souris se poursuit, constatent des journalistes de l'AFP.

Sur un côté de la rue, un jeune homme silencieux porte une pancarte en carton: "en mémoire de Nahel". "On est en colère pour ce qui s'est passé avec Nahel", disent deux jeunes filles qui sont venues mais ne participent pas aux jets de projectiles.

Parfois, quelques jeunes garçons passent en courant, des habits neufs encore sur cintres et l'étiquette "soldes" visible. Plusieurs boutiques ont été pillées, dont celle de l'enseigne de luxe Lancel, selon un photographe de l'AFP.

Quelques armes de chasse ont également été dérobées dans une armurerie mais sans munition, selon la préfecture de police.

Curieusement, à quelques mètres de là, en début de soirée, des pêcheurs sont assis au bord de l'eau sur le Vieux-Port et un couple partage une pizza le regard vers la mer. Deux jeunes touristes londoniens, Sam et Emily, 19 ans, qui préfèrent taire leur nom de famille, se disent "choqués".

"Nous venons d'arriver, et il y a la police partout, de la tension, c'est bizarre", expriment-ils avant de tenter de trouver un restaurant, la plupart étant fermés dans le quartier par peur de dégradations.

«Actes de vandalisme»

Des tirs de lacrymogène et des cris retentissent à nouveau. Dans une rue à quelques encablures de là, de petits tas brûlent: détritus, cartons, trottinettes et un véhicule des forces d'intervention d'élite de la police passe en trombe vers le Vieux-Port.

Dans les airs, l'hélicoptère de surveillance de la gendarmerie survole la ville, relayé par un avion de la police.

Un peu plus tard dans la nuit, les groupes se déplacent, certains tentent une intrusion dans un grand centre commercial du coin, puis plus au nord dans ces quartiers populaires longtemps laissés pour compte, que le président Emmanuel Macron a visités en début de semaine.

"A Marseille, les scènes de pillages et de violence sont inacceptables. Je condamne avec une totale fermeté ces actes de vandalisme et demande à l'Etat l'envoi immédiat de forces de maintien de l'ordre supplémentaires", tweete le maire de gauche Benoît Payan dans la nuit.

A peine plus tard, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonce sur Twitter que "des renforts importants arrivent en ce moment" à Marseille. Il s'agit d'une compagnie de CRS -- unités de rétablissement de l'ordre de la police nationale -- et d'un hélicoptère de survol.

La marche des fiertés de la ville, qui était prévue samedi après-midi, est quant à elle reportée à une date non précisée, a annoncé l'association Fierté Marseille Organisation.


Journalisme: le prix Daphne Caruana Galizia décerné à une enquête sur les enfants migrants

Des enfants jouant dans le camp de réfugiés de Kara Tepe, sur l'île de Lesbos, en Grèce, le 19 septembre 2020 (Getty Images)
Des enfants jouant dans le camp de réfugiés de Kara Tepe, sur l'île de Lesbos, en Grèce, le 19 septembre 2020 (Getty Images)
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  • Mercredi, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été décerné au projet néerlandais « Lost in Europe » qui enquête sur les mineurs non accompagnés qui disparaissent une fois arrivés en Europe
  • Leur dernière enquête, publiée le 30 avril 2024, a révélé que plus de 50 000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe en 2021 et 2023, un chiffre qui pourrait être encore plus élevé.

STRASBOURG : Mercredi, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été décerné au projet néerlandais « Lost in Europe » qui enquête sur les mineurs non accompagnés qui disparaissent une fois arrivés en Europe.

Une vingtaine de journalistes d'investigation originaires de différents pays européens, dont les Pays-Bas, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie et le Royaume-Uni, participent au projet journalistique « Lost in Europe » (Perdus en Europe).

Leur dernière enquête, publiée le 30 avril 2024, a révélé que plus de 50 000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe en 2021 et 2023, un chiffre qui pourrait être encore plus élevé.

« Sur les 27 pays européens auxquels nous avons demandé des données, en y ajoutant la Moldavie, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suisse, seuls 20 ont répondu à nos demandes, et seuls 13 pays ont fourni des données. Des pays importants comme l'Espagne et la France n'ont même pas répondu correctement. »

Elle a rappelé que « les États membres de l'Union européenne sont responsables de ces enfants ».

Parmi ces jeunes migrants, certains ont pu tomber entre les mains de trafiquants d'êtres humains, être forcés à mendier ou à se prostituer.

« Avec ce prix, nous sommes encore plus motivés pour continuer à enquêter sur le sort et l'exploitation de milliers d'enfants migrants disparus en Europe », a déclaré Geesje van Haren.

Le nom des gagnants du prix Daphne Caruana Galizia a été annoncé lors d'une cérémonie au Parlement européen par Stavros Malichudis, représentant des lauréats 2023, le média d'investigation grec Solomon, l'organisation Forensis et la chaîne publique allemande StrgF/ARD. Ils avaient été récompensés pour une enquête sur le naufrage d'un navire de migrants en Méditerranée ayant fait plusieurs centaines de victimes.

Soutenu par le Parlement et décerné pour la première fois en 2021, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été créé en hommage à cette journaliste et militante maltaise anti-corruption, tuée à 53 ans le 16 octobre 2017 dans l'explosion d'une voiture piégée.

Attribué par un jury de représentants de la presse et de la société civile issus des 27 États membres de l'UE, et doté de 20 000 euros, il est décerné chaque année autour de la date anniversaire de son assassinat.

Il est ouvert aux journalistes ayant diffusé un sujet dans l'un des 27 États membres de l'UE et entend récompenser « un journalisme d'excellence qui promeut et défend les valeurs et principes de l'UE : dignité humaine, liberté, démocratie, égalité, État de droit et droits de l'homme ».


Muriel Jourda, auteure de la dernière loi sur l'immigration, a été élue présidente de la commission des Lois

Les rapporteurs de la commission des lois du Sénat, Jean-Pierre Sueur (L), Muriel Jourda (R) et le président de la commission des lois du Sénat français, Philippe Bas (C), publient le 20 février 2019 au Sénat à Paris, les résultats d'une enquête sur l'affaire de l'ancien haut responsable de la sécurité présidentielle, Alexandre Benalla. (Photo AFP)
Les rapporteurs de la commission des lois du Sénat, Jean-Pierre Sueur (L), Muriel Jourda (R) et le président de la commission des lois du Sénat français, Philippe Bas (C), publient le 20 février 2019 au Sénat à Paris, les résultats d'une enquête sur l'affaire de l'ancien haut responsable de la sécurité présidentielle, Alexandre Benalla. (Photo AFP)
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  • Muriel Jourda succède ainsi à François-Noël Buffet, devenu ministre des Outre-mer en septembre, et devient la première femme à occuper ce poste clé de la chambre haute.
  • Cette avocate de métier sera donc un grand appui pour M. Retailleau et son nouveau projet de loi sur l'immigration prévu pour début 2025.

PARIS : Muriel Jourda, sénatrice Les Républicains du Morbihan et rapporteure de la dernière loi immigration, a été élue mercredi présidente de la commission des Lois du Sénat, a-t-on appris de sources parlementaires.

La sénatrice, désignée en interne par le groupe LR pour candidater, a récolté 27 voix, contre 14 pour le socialiste Jérôme Durain (et huit votes blancs ou nuls). Elle succède ainsi à François-Noël Buffet, devenu ministre des Outre-mer en septembre, et devient la première femme à occuper ce poste clé de la chambre haute.

Un accord conclu de longue date au sein de la majorité sénatoriale (une alliance LR-centristes) assure à LR la présidence de cette commission saisie de tous les sujets régaliens (sécurité, immigration, justice, etc.).

Fait rare au Sénat, la gauche lui avait néanmoins opposé un candidat, pour manifester sa désapprobation face au choix de ce profil incarnant une ligne dure de la droite par les LR, ont expliqué plusieurs sources parlementaires.

Muriel Jourda, âgée de 56 ans, est politiquement proche de son ancien président de groupe, devenu ministre de l'Intérieur : Bruno Retailleau. Elle avait notamment occupé le rôle de corapporteure de la dernière loi immigration, adoptée en décembre 2023 puis partiellement censurée par le Conseil constitutionnel.

La sénatrice faisait partie intégrante de la commission mixte paritaire qui avait réuni députés et sénateurs pour aboutir à un accord, scellé à l'époque entre Matignon et Les Républicains. Un compromis avait créé un malaise chez une grande partie de « l'aile gauche » des macronistes.

Comme une minorité de sénateurs LR (38 au total), elle s'était par ailleurs opposée à l'inscription dans la Constitution de la « liberté garantie » à avorter, lors du Congrès du Parlement à Versailles en mars.

Cette avocate de métier sera donc un grand appui pour M. Retailleau et son nouveau projet de loi sur l'immigration prévu pour début 2025. Celui-ci reprendrait les mesures les plus sévères de la dernière loi, censurées par le Conseil constitutionnel car jugées sans lien suffisamment clair avec le texte initial.


Entretien Macron-Mikati en amont de la conférence de soutien au Liban

Le président français Emmanuel Macron (G) s'entretient avec le Premier ministre libanais Najib Mikati en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 25 septembre 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'entretient avec le Premier ministre libanais Najib Mikati en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 25 septembre 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron s’entretiendra avec M. Najib Mikati, Président du Conseil des ministres de la République libanaise, ce mercredi 23 octobre 2024 au Palais de l’Elysée
  • Najib Mikati devrait arriver à l’Elysée à 16h. heure de Paris selon le déroulé prévisionnel officiel. Il s’ensuivra un entretien bilatéral hors presse.

PARIS: Le président français Emmanuel Macron s’entretiendra avec M. Najib Mikati, Président du Conseil des ministres de la République libanaise, ce mercredi 23 octobre 2024 au Palais de l’Elysée. Cet entretien intervient en amont de la Conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban, qui se tiendra le jeudi 24 octobre à Paris.

Najib Mikati devrait arriver à l’Elysée à 16h. heure de Paris selon le déroulé prévisionnel officiel. Il s’ensuivra un entretien bilatéral hors presse.

Lors de la conférence du 24 octobre, c’est Najib Mikati qui représentera le Liban. Selon les informations données par l’Elysée, le but de la  conférence est d’apporter une aide humanitaire urgente aux libanais déplacés et en situation de grande vulnérabilité et de discuter du renforcement des institutions libanaises ainsi que d’un cessez-le-feu à la frontière avec Israël.

Najib Mikati prononcera une allocution devant les participants à la conférence qui sera inaugurée par Emmanuel Macron.