Aux Etats-Unis, une luthière française fabrique des guitares en champignon

La luthière française Rachel Rosenkrantz travaille sur un corps de guitare fabriqué à partir de fibres de basalte dans son atelier, le 21 juin 2023, à Providence, Rhode Island. (Photo, AFP)
La luthière française Rachel Rosenkrantz travaille sur un corps de guitare fabriqué à partir de fibres de basalte dans son atelier, le 21 juin 2023, à Providence, Rhode Island. (Photo, AFP)
La luthière française Rachel Rosenkrantz pose pour un portrait avec sa "Mycocaster", une guitare en mycélium et en papier dans son studio, le 21 juin 2023, à Providence, Rhode Island. (Photo, AFP)
La luthière française Rachel Rosenkrantz pose pour un portrait avec sa "Mycocaster", une guitare en mycélium et en papier dans son studio, le 21 juin 2023, à Providence, Rhode Island. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 01 juillet 2023

Aux Etats-Unis, une luthière française fabrique des guitares en champignon

  • L'utilisation du mycélium - sorte de «racine» du champignon - dans la création d'objets biodégradables n'est pas nouvelle, Mais Rachel Rosenkrantz fait figure de pionnière dans la fabrication d'instruments à cordes respectueux de l'environnement
  • Designeuse industrielle de métier, elle est devenue luthière pour fabriquer des corps de guitares en champignon, plus légers, biodégradables et sans matière plastique

PROVIDENCE: La Française Rachel Rosenkrantz est tout à la fois designeuse industrielle, musicienne et innovatrice dans les bio-matériaux: de son atelier du nord-est des Etats-Unis, elle fabrique des guitares en mycélium de champignon.

L'utilisation du mycélium - sorte de "racine" du champignon - dans la création d'objets biodégradables n'est pas nouvelle. Mais Rachel Rosenkrantz, 42 ans, originaire de Montfermeil, près de Paris, et qui vit depuis des années à Providence dans l'Etat de Rhode Island, fait figure de pionnière dans la fabrication d'instruments à cordes respectueux de l'environnement.

Designeuse industrielle de métier, elle est devenue luthière pour fabriquer des corps de guitares en champignon, plus légers, biodégradables et sans matière plastique.

"Dans le milieu du design, tout le monde travaille sur des bio-matériaux. C'est exponentiel", affirme Rachel Rosenkrantz, qui a reçu l'AFP dans son atelier, entourée de livres, d'instruments de musique, d'outils et de plantes, à Providence, où elle enseigne à la réputée Rhode Island School of Design.

Bien sûr, comme pour n'importe quelle innovation, "c'est encore un peu le 'Far West' et on est tous en train de tenter des choses".

Le biodégradable chez BMW et Hermès

"Mais il ne s'agit plus d'un truc de hippie, puisque des entreprises comme (le constructeur automobile allemand) BMW utilisent désormais des fibres de lin pour fabriquer des tableaux de bord" et que le groupe de luxe français Hermès a utilisé du "cuir" de champignon pour des doublures de sacs, explique-t-elle.

Alors, comment Rachel Rosenkrantz fabrique-t-elle sa guitare, baptisée "Mycocaster" en référence aux célèbres Stratocaster de la marque Fender?

Elle sort de son frigo un sac de mycélium et de cosses de maïs, dont elle verse le contenu dans un moule qu'elle a désinfecté.

Le mycélium est la partie végétative des champignons, composée de filaments blancs. En quelque sorte leurs racines et leur système digestif.

Tout sourire, l'artisane explique: "Les racines peuvent prendre la forme que l'on veut. Il y a quelque chose de très beau à cela. Même si le fruit a une forme spécifique, les racines n'en ont pas. Il est donc possible de les mouler, sans avoir à enlever de la matière, car c'est la matière elle-même qui comblera les vides".

Pour "fabriquer une guitare dans un moule plutôt que de la sculpter", le contenu restera au repos une à deux semaines avant d'être enfourné pour sécher complètement et ressembler à ce que la Française compare à la croûte du fromage brie.

Traditionnellement, les luthiers fabriquent leurs instruments en cèdre, acajou, ébène ou palissandre, en fonction de la qualité de son recherchée.

Le bois est bien sûr biodégradable, mais Rachel Rosenkrantz, luthière écologiste, est sensible à la déforestation et en quête de matériaux plus durables.

"Devons-nous continuer à utiliser les mêmes espèces (de bois) qu'il y a 400 ans? Car qui joue vraiment de la musique comme il y a 400 ans? Quelques étudiants au (conservatoire de musique de New York) Juilliard? C'est bien, eux ont besoin de ça", lance-t-elle.

"Mais si nous créons de nouveaux types de musique, il nous faut aussi de nouvelles méthodes pour y parvenir", juge-t-elle en citant aussi le peuplier et le bambou, trop peu utilisés dans la fabrication d'instruments de musique selon elle.

Le son du champignon

Et quel est le son d'une guitare en champignon?

On est loin de la guitare traditionnelle, le son est plus nasal, fait-elle écouter à l'AFP.

"C'est simplement un son nouveau. Ça ne remplacera pas le cèdre car ce n'est pas du cèdre", nuance la designeuse écolo.

"L'idée m'est venue en étudiant les emballages" en polystyrène, raconte encore Rachel Rosenkrantz.

"Comme le champignon a été utilisé pour remplacer le polystyrène, connu pour être un bon conducteur de son parce que plein d'air, j'ai commencé à tester si son homologue naturel ferait la même chose. Et c'est ce qui s'est passé. Mais le timbre était différent", détaille-t-elle.

Bien sûr, vu le temps passé pour fabriquer une guitare, le premier prix commence à... 6 000 dollars (5 500 euros).

Mais Rachel Rosenkrantz " rêve qu'une grande entreprise dise: 'Produisons-les à 50 dollars la guitare (pour que) chaque enfant puisse en avoir une' ".

"Fender, si vous m'entendez!", conclut-elle en interpellant le célébrissime fabricant américain de guitares électriques.


Le drapeau du BIE remis à l’Expo 2030 Riyad: une nouvelle ère commence pour l'Arabie saoudite

Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
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  • Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte
  • Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir »

OSAKA: Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale.

Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte. Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir ».

L’événement, auquel ont assisté S.E. Faisal Alibrahim, Ministre de l’Économie et de la Planification, et S.E. le Dr Ghazi Binzagr, Ambassadeur du Royaume au Japon, illustre l’unité nationale et la détermination du Royaume à faire de cette Exposition une réussite mondiale.

« La passation du drapeau du Japon à Riyad marque une étape décisive dans notre parcours vers l’accueil du monde à l’Expo 2030 », a déclaré S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan. « C’est le lancement officiel du compte à rebours vers une édition sans précédent de la plus prestigieuse exposition mondiale. »

Le ministre a souligné que cette étape reflète la vision stratégique du Royaume, portée par le Serviteur des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salman ben Abdelaziz Al Saoud, et par Son Altesse Royale le Prince héritier Mohammed ben Salman ben Abdelaziz Al Saoud, Premier Ministre, dont le leadership inspire l’ensemble du programme de transformation nationale, Vision 2030.

« Grâce au soutien indéfectible de nos dirigeants et à la mobilisation de toutes les institutions publiques et privées, nous offrirons une expérience exceptionnelle, incarnant l’excellence et le leadership du Royaume dans l’accueil d’événements mondiaux », a-t-il ajouté.

De son côté, l’ingénieur Talal AlMarri, Directeur général de l’Expo 2030 Riyadh Company, a déclaré :

« Nous entrons désormais dans la phase opérationnelle. L’Expo 2030 Riyad établira de nouveaux standards mondiaux en matière de durabilité, d’innovation et d’inclusivité. Ce ne sera pas seulement un rassemblement de nations, mais un héritage vivant et une plateforme d’action pour le Royaume et pour le monde. »

Quelques jours avant la cérémonie, le 10 octobre, l’équipe de l’Expo 2030 Riyad avait organisé à l’Expo Area Matsuri l’événement culturel « From Osaka to Riyadh », qui a attiré plus de 15 000 visiteurs. Cette initiative a illustré la capacité organisationnelle et la créativité du Royaume à l’approche de 2030.
Le pavillon saoudien à l’Expo 2025 a d’ailleurs connu un succès retentissant, accueillant plus de 3 millions de visiteurs et figurant parmi les plus fréquentés de l’exposition.

L’Expo 2030 Riyad, prévue du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031, rassemblera 197 pays et 29 organisations internationales. Elle devrait accueillir plus de 42 millions de visites sur un site de 6 millions de mètres carrés, réparti en cinq zones thématiques.
L’exposition mettra l’accent sur des solutions concrètes pour un avenir durable, inclusif et interconnecté.

À l’issue de l’événement, le site se transformera en un Village mondial permanent, symbole de l’héritage durable laissé par l’Expo 2030 — pour Riyad, le Royaume et la communauté internationale.


La Riyadh Season 2025 débute par une parade d’ouverture éblouissante

L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
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(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
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  • La Riyadh Season 2025 a débuté avec une parade spectaculaire mêlant ballons géants, musiques festives et performances internationales, attirant une foule enthousiaste à Riyad

RIYAD : D’immenses foules se sont rassemblées vendredi pour assister à la parade d’ouverture de la Riyadh Season 2025, qui s’est déroulée entre la Kingdom Arena et Boulevard World, au cœur de la capitale saoudienne.

Cette parade figure parmi les événements les plus attendus de l’année, marquant le lancement officiel d’une nouvelle saison.

Le spectacle a mis en scène une grande diversité de performances issues de groupes internationaux et locaux, avec des ballons géants et des personnages adorés du grand public, tels que Captain Tsubasa et Baby Yoda.

Avec une musique entraînante, des couleurs éclatantes et des spectacles vivants, Riyad s’est transformée en une fête rayonnante, pleine d’enthousiasme et de joie.

Turki Alalshikh, président de la General Entertainment Authority, a déclaré sur son compte X :
« La parade a commencé. Tous les regards sont tournés vers les ballons géants alors que chacun vit ce moment tant attendu. #RiyadhSeason 2025 commence sur un départ inoubliable. »

Les organisateurs ont précisé : « La parade est organisée en partenariat avec Macy’s, l’un des organisateurs de parades festives les plus emblématiques de New York, qui présente — pour la première fois hors des États-Unis — une sélection de ses célèbres ballons géants, véritables symboles de ses célébrations annuelles. Ces ballons énormes et finement conçus nécessitent des centaines de participants pour être manœuvrés en parfaite synchronisation, apportant une touche internationale à cette ouverture spectaculaire de la saison. »

Yassin Nour, venu des Philippines, a été émerveillé par la parade et a confié à Arab News : « Ma partie préférée, c’était les feux d’artifice en plein jour. J’ai hâte de découvrir d’autres événements comme celui-ci. »

Mahmoud Samir, d’Égypte, a déclaré : « La parade était magnifique. Elle a dépassé nos attentes. On s’attendait à quelque chose de bien, mais c’était encore mieux que prévu. »

Samir a ajouté que les cérémonies d’ouverture de la Riyadh Season s’améliorent chaque année :
« Si Dieu le veut, nous serons les premiers visiteurs et profiterons de cette belle ambiance. »

Ali Al-Yami, originaire de Najran, a lui aussi été impressionné : « La Riyadh Season me surprend toujours avec ses spectacles d’ouverture. Les ballons étaient vraiment fantastiques et magnifiques. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des racines et des recettes : l’art de se retrouver autour d’un plat

Sous les lumières vibrantes de la Green Room, « LéLa Cuisine », offre une fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines. (Photo: fournie)
Sous les lumières vibrantes de la Green Room, « LéLa Cuisine », offre une fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines. (Photo: fournie)
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  • « LéLa Cuisine » incarne une exploration des identités culturelles, en tissant des liens entre les traditions libanaises et latino-américaines à travers des saveurs partagées et réinventées
  • La cuisine devient ici un outil de dialogue interculturel, capable de raconter des histoires de migration, de mémoire et de rencontre, au-delà des frontières géographiques

DUBAÏ: Sous les lumières vibrantes de la Green Room, aux parfums entêtants d'épices mêlées et au rythme d'une musique aux accents du Levant et des Andes, Soul Kitchen invite au voyage. À l’occasion de son deuxième anniversaire, le restaurant a célébré bien plus qu’un simple jalon : il a révélé une philosophie culinaire audacieuse baptisée « LéLa Cuisine », fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines.

Au cœur de cette initiative, une idée forte: la cuisine comme langage universel, capable de traverser les frontières, de raconter l’histoire des diasporas et de créer des ponts entre les cultures.

« Concevoir ces plats consiste à trouver des liens simples entre les cuisines libanaise et latino-américaine, et à créer quelque chose qui semble à la fois familier et nouveau », explique la cheffe exécutive Margarita Vaamonde, qui incarne à elle seule ce mélange d'identités culinaires.

De Caracas à Beyrouth, de Buenos Aires à Baalbek, chaque bouchée offrait une rencontre: le hummus chimichurri, le ceviche tabbouleh, ou encore les arepas à la kafta devenaient des symboles vivants de ces histoires partagées par des générations de migrants en quête d’un nouveau foyer.

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Chaque bouchée offrait une rencontre. Le ceviche tabbouleh. (Photo: fournie)

Ce projet n’est pas né du hasard. Il est l’aboutissement d’une vision portée par Factory People, groupe à l’origine de Soul Kitchen, et en particulier par les associés Tala Mortada, Wassim Bou Malham et la cheffe Vaamonde. À travers « LéLa Cuisine », ils racontent une histoire de voyage, d’exil, mais aussi d’ancrage et de réinvention.

« Il s'agit de créer des liens entre les cultures à travers la nourriture », affirme Tala Mortada. Et ces liens ne sont pas théoriques : chaque plat était une escale, chaque saveur un échange.

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La cuisine devient ici un outil de dialogue interculturel, capable de raconter des histoires de migration. "Migration birds" (Photo: fournie)

Au-delà de la gastronomie, Soul Kitchen se positionne comme un espace d’échange culturel, où la musique, les arômes et les récits personnels se croisent. Une véritable ode à la diaspora arabe en Amérique latine, qui, depuis le XIX siècle, a semé les graines d’une culture métissée et vibrante.

Deux ans après son ouverture, Soul Kitchen ne se contente plus de nourrir : il connecte, raconte, unit. Un pari réussi, dans une ville aussi cosmopolite que Dubaï, où la cuisine devient un passeport vers l’autre, et un rappel que, malgré les distances, nos racines peuvent se rejoindre dans une assiette.