Six soldats yéménites tués lors d’attaques menées par les Houthis à Ad Dali’

Ces attaques ont eu lieu bien que les ambassadeurs occidentaux aient menacé d’isoler la milice si elle ne mettait pas fin aux combats. (Photo, AFP
Ces attaques ont eu lieu bien que les ambassadeurs occidentaux aient menacé d’isoler la milice si elle ne mettait pas fin aux combats. (Photo, AFP
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Publié le Dimanche 02 juillet 2023

Six soldats yéménites tués lors d’attaques menées par les Houthis à Ad Dali’

  • La milice a intensifié ses attaques en dépit de l’avertissement des ambassadeurs étrangers
  • Des chars et des mortiers ont été utilisés pour bombarder les forces du Sud, selon le porte-parole du front d’Ad Dali’

AL-MUKALLA : Les Houthis ont intensifié leurs attaques contre les troupes gouvernementales yéménites dans le gouvernorat d’Ad Dali’, rejetant les appels internationaux à la désescalade du conflit et à la participation aux efforts de médiation déployés sous l’égide de l’ONU pour mettre fin à la guerre.

Depuis mercredi, au moins six soldats ont été tués et plusieurs autres blessés dans des bombardements et des attaques terrestres dans les régions d’Al-Fakher et d’Al-Thawkhab. Ces attaques ont eu lieu bien que les ambassadeurs occidentaux aient menacé d’isoler la milice si elle ne mettait pas fin aux combats.

Fuad Jabari, porte-parole du front d’Ad Dali’, a déclaré dimanche à Arab News que les Houthis avaient bombardé les forces du Sud dans les zones contestées d’Ad Dali’ avec des chars, des mortiers et des mitrailleuses lourdes, et avaient appelé des renforts d’autres provinces, probablement en préparation d’attaques plus agressives.

« L’escalade des Houthis coïncide avec la visite de leur soi-disant ministre de la Défense sur le front d’Ad Dali’. Pour la première fois depuis très longtemps, ils ont utilisé des chars et des projectiles de mortier dans leurs attaques », a précisé M. Jabari, ajoutant que les forces du Sud avaient contrecarré les tentatives des Houthis de s’emparer de nouveaux territoires. 

De même, le ministère de la Défense du Yémen a annoncé samedi qu’un drone tiré par les Houthis avait été abattu au-dessus du territoire contrôlé par l’armée dans la province septentrionale d’Al-Jadafer, dans le gouvernorat d’Al-Jouf.

Cette annonce a été faite après que le ministre de la Défense des Houthis, Mohammed Nasser al-Atefi, a visité les champs de bataille d’Al-Jouf, de Taïz et de Lahj, et a menacé de relancer les opérations militaires dans tout le pays si les adversaires des Houthis ne répondaient pas à leurs exigences.

La semaine dernière, les ambassadeurs des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France ont exhorté les Houthis à la désescalade et à négocier avec le gouvernement yéménite pour parvenir à un accord de paix, menaçant de les isoler s’ils reprenaient leurs activités militaires.

« La communauté internationale est engagée à soutenir les progrès d’un processus de paix durable au Yémen, sous l’égide de l’ONU », ont-ils souligné dans un communiqué conjoint.

« Nous appelons les Houthis à renoncer définitivement à toute option militaire. Toute reprise du conflit conduirait à leur isolement total par la communauté internationale. Le peuple du Yémen mérite la paix. » 

Par ailleurs, Rachad al-Alimi, président du Conseil de direction présidentiel du Yémen, a demandé au gouverneur de Taïz, Nabil Shamsan, de former un comité chargé d’enquêter sur la fusillade survenue lors d’une célébration de l’Aïd à Taïz et de traduire en justice les auteurs de cette fusillade.

Des habitants ont indiqué samedi que des hommes armés avaient mené une attaque dans un terrain de football où des centaines de personnes s’étaient rassemblées pour célébrer l’Aïd et rendre hommage au musicien yéménite vétéran Mohammed Mohsen Atroush.

Cependant, une source militaire a confié à Arab News que les gardes d’un responsable local avaient tiré en l’air pour disperser une bagarre entre des groupes d’individus qui tentaient de retirer des images de Tareq Mohammed Abdallah Saleh, membre du conseil présidentiel et neveu de l’ancien président Ali Abdallah Saleh.

Taïz se trouvait au cœur des manifestations inspirées du printemps arabe au Yémen, qui ont abouti à la destitution d’Ali Abdallah Saleh en 2011.

Sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on voit des personnes fuir le stade sur fond de coups de feu assourdissants.

Cet incident a provoqué un tollé dans la ville assiégée, les habitants demandant que l’on mette fin au désordre et à la prolifération des armes à feu.

« Pourquoi n’empêchent-ils pas cela de se produire ? a demandé Huda al-Hakimi, une photographe originaire de Taïz, sur Facebook. 

« Soudain, votre bonheur est remplacé par l’effroi et le désespoir. Quelle est la raison de ce mépris pour la vie humaine ? » 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com