Combats à Khartoum, l'armée soudanaise appelle les civils à s'enrôler

Des Soudanais fuyant la violence se rassemblent à Gadaref, la capitale de l'État de Gadaref, dans l'est du Soudan, le 3 juillet 2023. (Photo, AFP)
Des Soudanais fuyant la violence se rassemblent à Gadaref, la capitale de l'État de Gadaref, dans l'est du Soudan, le 3 juillet 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 04 juillet 2023

Combats à Khartoum, l'armée soudanaise appelle les civils à s'enrôler

  • Les «jeunes et les hommes qui en sont capables» doivent s'enrôler, a ainsi lancé le chef de l'armée dans son discours à la nation pour la fête musulmane de l'Aïd al-Adha
  • Au Darfour, région grande comme la France et frontalière du Tchad, des civils armés ont déjà participé aux combats, de même que des combattants tribaux

WAD MADANI: Des tirs d'artillerie lourde ont de nouveau secoué Khartoum lundi, après plus de deux mois et demi de combats au Soudan entre les paramilitaires et l'armée, assaillie sur plusieurs fronts et qui a réclamé une nouvelle fois le renfort des civils.

Les combats ont commencé "vers quatre heures du matin et ne se sont pas interrompus depuis", a raconté à l'AFP un habitant de la capitale.

Plusieurs millions de personnes sont encore bloquées à Khartoum, sans eau, sans électricité et avec des réserves de vivres et d'argent quasiment à sec.

En fin de journée, l'armée de l'air a bombardé un convoi de blindés paramilitaires qui remontaient vers Khartoum depuis le sud du pays, selon des témoins.

La guerre pour le pouvoir entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, a fait depuis le 15 avril près de 3.000 morts, selon l'ONG Acled, et 2,8 millions de déplacés et de réfugiés selon l'ONU.

La crise humanitaire se cesse de s'aggraver dans un pays où plus d'un habitant sur deux, selon l'ONU, dépend désormais de l'aide humanitaire pour survivre. Le conflit menace aussi de déstabiliser une zone à cheval entre le Sahel, la Corne de l'Afrique et le Moyen-Orient, des régions déjà elles-mêmes aux prises avec la violence.

Mais les deux belligérants ignorent jusqu'à présent les appels au cessez-le-feu, certains de pouvoir l'emporter militairement.

«Préparer» les civils au combat 

L'armée s'est dite lundi prête à "recevoir et préparer" des combattants volontaires. La question de l'armement des civils, qui plongerait le pays dans la guerre civile, fait débat depuis des semaines.

Les "jeunes et les hommes qui en sont capables" doivent s'enrôler, a lancé le chef de l'armée le 27 juin, dans son discours à la nation pour la fête musulmane de l'Aïd al-Adha.

Au Darfour, une vaste région de l'ouest du pays frontalière du Tchad, des civils armés ont déjà participé aux combats, de même que des combattants tribaux.

Le gouverneur du Darfour, Minni Minnawi, un ancien chef rebelle aujourd'hui proche de l'armée, avait déjà au mois de mai appelé les civils à prendre les armes.

Lundi, une coalition de tribus arabes de l'Etat du Darfour-Sud a annoncé dans une vidéo mise en ligne son allégeance aux FSR et appelé ses membres à déserter l'armée pour rejoindre les rangs des paramilitaires.

La guerre a une "dimension ethnique" au Darfour, a averti l'ONU, estimant que les exactions commises dans cette région, principalement par les FSR et des milices arabes alliées contre des civils non-arabes, pourraient constituer des "crimes contre l'humanité".

Le décompte des agressions sexuelles, attribuées par la quasi-totalité des rescapées aux FSR, s'alourdit chaque jour, selon l'organe gouvernemental de lutte contre les violences faites aux femmes.

Les Janjawids, des miliciens arabes qui forment le gros des troupes des FSR, avaient mené dans les années 2000, sous le commandement du général Daglo, la politique de la terre brûlée au Darfour, pillant, violant et tuant des membres d'ethnies non-arabes pour le compte du dictateur Omar el-Béchir.

Enfants en danger 

Aujourd'hui sous le feu des critiques, les FSR tentent de donner des gages d'apaisement.

Après avoir annoncé la formation de cours martiales d'urgence, elles ont déclaré dimanche vouloir sanctionner "les pillages, le vandalisme et surtout les vols des voitures de civils", alors que des vidéos de combattants faisant sortir de force des familles de leur véhicule inondent les réseaux sociaux.

Les FSR sont aussi accusées de "voler" des maisons et d'expulser leurs habitants qui viennent grossir le flot des déplacés, parfois sans espoir de retour.

Les organisations humanitaires ont sonné l'alarme notamment sur le sort des enfants, dont plus de 13,6 millions, selon l'Unicef, ont besoin d'aide humanitaire, parmi lesquels 300.000 pourraient mourir de faim faute de recevoir cette aide.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.