Explosions à Khartoum au premier jour de l'Aïd

Des fidèles musulmans soudanais qui ont fui les violences à Khartoum se rassemblent pour la prière du matin de l'Aïd al-Adha le 28 juin 2023, dans la région de Jazira, au sud de Khartoum (Photo, AFP).
Des fidèles musulmans soudanais qui ont fui les violences à Khartoum se rassemblent pour la prière du matin de l'Aïd al-Adha le 28 juin 2023, dans la région de Jazira, au sud de Khartoum (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 29 juin 2023

Explosions à Khartoum au premier jour de l'Aïd

  • Dans l'après-midi, des habitants d'Omdourman, banlieue nord de la ville, ont fait état «de bombardements aériens et de tirs de batteries anti-aériennes»
  • La mission de l'ONU au Soudan a appelé au «respect de la trêve» tout en dénonçant l'implication des FSR dans «des violences contre les civils, dont des viols et des pillages»

KHARTOUM: Des centaines de personnes ont prié pour la paix mercredi à Khartoum au premier jour de l'Aïd al-Adha, la grande fête musulmane, mais tirs et explosions ont secoué de nouveau la capitale soudanaise.

Les deux généraux qui se livrent une guerre depuis mi-avril dans la capitale soudanaise et dans la région du Darfour (ouest) ont annoncé mardi des trêves unilatérales à l'occasion de l'Aïd mais, comme les précédentes, elles n'ont pas été respectées.

Dans l'après-midi, des habitants d'Omdourman, banlieue nord de la ville, ont fait état "de bombardements aériens et de tirs de batteries anti-aériennes", alors que depuis plusieurs jours, les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohamed Hamdane Daglo, tentent de faire tomber la capitale.

Dans un discours à la nation mardi, à l'occasion de l'Aïd, le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, avait appelé tous ceux qui voulaient, parmi lesquels les jeunes, à rejoindre son camp.

Un appel largement rejeté par les civils, las d'une guerre qui a transformé des villes entières en zones de guerre.

«On prie pour que notre pays soit en paix et en sécurité»

"Le pays entier n'en peut plus", lâche Kazem Abdel Baki.

Aux côtés de centaines d'autres habitants de Khartoum, il a profité d'une brêve accalmie mercredi pour se rendre à la prière matinale qui marque le début des trois jours de l'Aïd.

"On prie pour que notre pays soit en paix et en sécurité", a dit à l'AFP M. Abdel Baki.

"Je suis contre l'appel de Burhane", a également affirmé à l'AFP Ahmed al-Fateh. Ces "jeunes qui n'ont jamais combattu pourraient faire plus de mal que de bien", redoute-t-il.

La guerre qui oppose les deux camps depuis le 15 avril a déjà fait plus de 2 800 morts et a déplacé plus de 2,8 millions de personnes.

À Khartoum, où des millions d'habitants vivent au rythme des coupures d'eau et d'électricité sous une chaleur harassante, l'esprit festif de l'Aïd peine à gagner les familles.

Cloîtrée chez elle avec ses quatre enfants, Mawaheb Omar décrit une fête "misérable et sans saveur : on ne peut même pas acheter de mouton".

L'Aïd al-Adha est la plus grande fête du calendrier musulman lors de laquelle les fidèles doivent sacrifier un animal à la mémoire d'Abraham qui, selon la tradition, avait immolé un mouton à la place de son fils Ismaïl.

Depuis plusieurs jours, les FSR, qui ont pris le QG de la police et son immense arsenal dans le sud de Khartoum, tentent de déloger l'armée de ses dernières bases dans la capitale.

Durant son adresse à la nation, le général Burhane a qualifié les FSR de "menace existentielle" pour le Soudan.

Sur Twitter, le chercheur Hamid Khalafallah a jugé son appel de "très irresponsable", alors que l'armée avait déjà appelé ses réservistes et ses retraités à rejoindre ses rangs et que le gouverneur du Darfour – proche du chef de l'armée – avait aussi enjoint les civils à prendre les armes pour se défendre.

Beaucoup redoutent ainsi que la lutte pour le pouvoir entre les deux généraux ne fasse plonger le pays dans la guerre civile.

L'ONU appelle au «respect de la trêve»

La mission de l'ONU au Soudan a appelé au "respect de la trêve" tout en dénonçant l'implication des FSR dans "des violences contre les civils, dont des viols et des pillages" ou encore dans le "ciblage des civils en fonction de leur appartenance ethnique" et celle de l'armée dans "l'attaque de zones civiles, notamment le bombardement de quartiers résidentiels de Khartoum".

Le chef des paramilitaires a promis mardi "des actions rapides et sévères" à l'encontre de ses hommes auteurs d'exactions, alors que les FSR assurent avoir commencer à juger certains membres "indisciplinés".

C'est au Darfour, région vaste comme la France où vivent un quart des Soudanais, que les violences sont les plus intenses.

D'après des habitants et l'ONU, les civils y sont ciblés et tués par les FSR et des milices arabes alliées pour leur appartenance ethnique, un douloureux rappel de la guerre qui avait déjà ravagé cette région dans les années 2000.

D'après l'ONU, outre les Soudanais déplacés, 645 000 autres ont fui le pays en deux mois et demi, principalement vers l'Égypte et le Tchad voisins.

Selon Laura Lo Castro, représentante du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) au Tchad, "toutes les 30 secondes, cinq familles (soudanaises) traversent la frontière" pour se réfugier au Tchad, où plus de 170 000 personnes se sont réfugiées pour fuir la guerre au Soudan.


L'Arabie saoudite et la Commission Européenne concluent des négociations exploratoires sur la transition énergétique

Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson (Fournie)
Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson (Fournie)
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  • : Le ministre saoudien et le commissaire à l’énergie ont discuté de la coopération dans les domaines de l'énergie et des technologies propres.
  • Ce protocole d'accord, qui couvre de nombreux secteurs énergétiques et met l'accent sur la transition énergétique, devrait constituer une base solide et mutuellement bénéfique.

RIYAD : Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson, ont tenu des réunions bilatérales en marge du Forum économique mondial de Riyad.

Durant ces réunions, le ministre saoudien et le commissaire européen à l’énergie ont discute de la coopération dans les domaines de l'énergie et des technologies propres afin de renforcer les bilatéraux et de faire progresser les objectifs de l'accord de Paris et les résultats du consensus des Émirats arabes unis atteint lors de la COP28 qui s'est tenue à Dubaï l'année dernière.

Le ministre saoudien de l’énergie et le commissaire européen ont réaffirmé d’importants points auxquels le Royaume et l’Union Européenne sont fermement déterminés à réaliser ensemble.

Il s’agit notamment d’accélérer les investissements privés dans les énergies renouvelables et de coopérer en matière d'interconnexion électrique et d'intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique en renforçant notamment davantage l'infrastructure électrique par la gestion de la demande, le réseau intelligent et les mesures de résilience et de sécurité du réseau.

Ils ont également mis en avant de leurs décisions communes les secteurs de l'hydrogène et des technologies propres, y compris le captage, l'utilisation et le stockage du carbone en soutenant les possibilités de partenariats industriels dans ces secteurs et en garantissant des marchés de l'énergie abordables, sûrs et à l'épreuve du temps.

En s'appuyant sur la CCNUCC, l'accord de Paris et les résultats des récentes COP, l’Arabie saoudite et l’Union Européenne ont conclu des pourparlers en vue d'un protocole d'accord sur la coopération énergétique, concrétisant ainsi leur ambition commune afin d'accélérer les actions visant à tirer parti des opportunités économiques offertes par leurs transitions énergétiques respectives.

Ce protocole d'accord, qui couvre de nombreux secteurs énergétiques et met l'accent sur la transition énergétique, devrait constituer une base solide et mutuellement bénéfique pour orienter et ancrer les décisions d'investissement dans les secteurs de l'énergie et des technologies propres, impliquer et mobiliser les parties prenantes des secteurs publics, privés et financiers.

Ce protocole établit à coup sûr les bases d'un avenir énergétique plus durable et plus sûr, étayé par des marchés de l'énergie prévisibles et stables garantissant l'accès de tous à une énergie sûre, abordable, fiable et durable.

L'Arabie saoudite et la Commission européenne ont l'intention de conclure le protocole d'accord dans les prochains mois.


Le Prix international de la fiction arabe à un Palestinien prisonnier en Israël

Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël (Photo, X).
Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël (Photo, X).
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  • En l'absence de l'auteur, le prix a été remis à la propriétaire de la maison d'édition basée au Liban, lors d'une cérémonie à Abou Dhabi
  • Selon le président du jury de cette année, Nabil Suleiman, le roman «dissèque une réalité complexe et amère de fragmentation familiale, de déplacement, de génocide et de racisme»

 

ABOU DHABI: Un romancier palestinien détenu dans les prisons israéliennes depuis 2004 a remporté dimanche le Prix international de la fiction arabe (IPAF), une des récompenses littéraires les plus prestigieuses du monde arabe, ont annoncé les organisateurs.

Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël, qui trouve la carte d'identité bleue d'un Israélien dans la poche d'un vieux manteau.

Il adopte cette nouvelle identité, ou ce "masque", pour tenter de comprendre "l'occupant" israélien.

En l'absence de l'auteur, le prix a été remis à la propriétaire de la maison d'édition basée au Liban, lors d'une cérémonie à Abou Dhabi.

Réalité complexe et amère

Selon le président du jury de cette année, Nabil Suleiman, le roman "dissèque une réalité complexe et amère de fragmentation familiale, de déplacement, de génocide et de racisme".

Le romancier avait été arrêté en 2004 pour "activités terroristes" à l'âge de 21 ans. Il a été condamné à trois peines cumulées de prison à vie pour avoir "planifié et participé à un attentat suicide" à Tel-Aviv, a indiqué en février le Jérusalem Post quand le roman de Basim Khandaqji a été sélectionné pour l'IPAF.

Pendant son incarcération, le romancier a terminé ses études de Sciences politiques à l'université Al-Qods et a écrit plusieurs recueils de poèmes outre son roman primé.

Le lauréat reçoit 50.000 dollars et un financement sera mis à disposition par l'IPAF pour la traduction anglaise de son roman, selon les organisateurs.

La cérémonie de remise de l'IPAF a coïncidé cette année avec la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien en territoire israélien le 7 octobre.


Irak: une compagnie émiratie suspend ses activités dans un complexe gazier

Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel (Photo, X).
Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel (Photo, X).
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  • Des tirs de roquettes Katyusha non revendiqués ont visé le complexe à plusieurs reprises ces dernières années
  • Les responsables kurdes ont précédemment accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques

DUBAÏ: La firme émiratie Dana Gas a annoncé lundi la suspension de ses activités dans un complexe gazier de la région autonome du Kurdistan irakien à la suite d'une attaque de drone qui a tué quatre personnes.

Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel.

Quatre travailleurs sont morts et huit autres ont été blessés quand un drone a frappé un réservoir de stockage de condensat, a indiqué Dana Gas dans un communiqué transmis à la Bourse d'Abou Dhabi.

"Pour la sécurité de notre personnel et des installations, qui ont été très légèrement endommagées, nous avons décidé de suspendre temporairement la production et de mettre en place des changements spécifiques de procédure", a indiqué Dana Gas.

Tirs de roquettes

Des tirs de roquettes Katyusha non revendiqués ont visé le complexe à plusieurs reprises ces dernières années, sans causer de dommages significatifs.

Les responsables kurdes ont précédemment accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques.

L'attaque de vendredi a perturbé l'approvisionnement en gaz des centrales électriques de la région, entraînant la perte de 2.500 mégawatts (MW) d'électricité, selon les autorités locales chargées de l'électricité.

Les forces de sécurité irakiennes ont mis en place une commission d'enquête, promettant de punir les "agresseurs".

Dana Gas a assuré qu'elle était "engagée avec les autorités gouvernementales à renforcer les mesures de sécurité et de défense afin de permettre la reprise de la production à l'installation gazière de Khor Mor".

Le champ gazier de Khor Mor se trouve entre les villes de Kirkouk et de Souleimaniyeh, dans une région administrée par les autorités du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak.

Les quatre personnes tuées dans l'attaque sont toutes de nationalité yéménite, selon Peshawa Hawramani, porte-parole du gouvernement régional du Kurdistan.

En janvier, deux Katyucha ont pris pour cible le champ gazier, provoquant un incendie mais sans faire de victimes. À l'époque, des groupes irakiens pro-iraniens attaquaient les bases militaires accueillant les forces américaines en Irak et dans la Syrie voisine.