Israël met fin à son opération militaire en Cisjordanie

L'opération militaire israélienne en Cisjordanie occupée, dans laquelle 12 Palestiniens et un soldat israélien ont été tués, est terminée, a annoncé mercredi l'armée (Photo, AP).
L'opération militaire israélienne en Cisjordanie occupée, dans laquelle 12 Palestiniens et un soldat israélien ont été tués, est terminée, a annoncé mercredi l'armée (Photo, AP).
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Publié le Jeudi 06 juillet 2023

Israël met fin à son opération militaire en Cisjordanie

  • Cette opération lancée lundi, la plus importante depuis plusieurs années en Cisjordanie dans laquelle 12 Palestiniens et un soldat israélien ont été tués
  • Cent Palestiniens ont été blessés, selon le ministère palestinien de la Santé

JÉNINE: L'armée israélienne a annoncé mercredi la fin de son opération militaire en Cisjordanie occupée, dans laquelle 12 Palestiniens et un soldat israélien ont été tués, après avoir mené des frappes aériennes sur Gaza en "réponse à des tirs de roquettes".

Cette opération lancée lundi, la plus importante depuis plusieurs années en Cisjordanie, a mobilisé des centaines de soldats ainsi que des drones et des bulldozers de l'armée dans la ville de Jénine et le camp de réfugiés adjacent, bastion de groupes armés palestiniens.

"L'opération est officiellement terminée et les soldats ont quitté la région de Jénine", dans le nord de la Cisjordanie, a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'armée. Des colonnes de blindés ont été vues quittant la ville.

Douze Palestiniens et un soldat israélien ont été tués au cours de l'opération. Cent Palestiniens ont été blessés, selon le ministère palestinien de la Santé.

Mercredi, des milliers de Palestiniens ont participé à Jénine aux funérailles de leurs proches tués. Certains ont tiré en l'air au passage des corps, dans des rues marquées par les stigmates des violences.

"Dans notre âme et notre sang, nous nous sacrifierons pour toi, martyr", criait la foule.

Cisjordanie: Le procureur de la CPI surveille la situation

"Le bureau du procureur surveille en permanence la situation et les développements en Palestine dans la mesure où ils peuvent être concernés par ses enquêtes en cours", a déclaré à l'AFP le Bureau du procureur de la CPI, Karim Khan.

La CPI a ouvert en 2021 une enquête formelle sur les territoires palestiniens occupés par Israël, dont des crimes présumés commis depuis 2014 par les forces israéliennes, ainsi que par le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens.

Israël, qui n'est pas un pays membre de la CPI, refuse de coopérer avec cette enquête et de reconnaître la CPI.

Les habitants inspectaient les destructions laissées dans le camp, les trous béants dans les maisons, les voitures écrasées, le sol recouvert de douilles et de verre brisé. Environ 3.000 occupants de ce camp, sur un total de 18.000, ont fui à l'arrivée des soldats israéliens.

Dans la nuit de mardi à mercredi, cinq roquettes ont été tirées sur Israël depuis la bande de Gaza, autre territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas, et interceptées, a indiqué l'armée israélienne.

Des avions de combat ont riposté en frappant "une usine souterraine de fabrication d'armes utilisée par l'organisation terroriste Hamas, ainsi qu'une usine de fabrication de matières premières pour les roquettes", selon l'armée.

«Eradiquer le terrorisme»
La veille, un attentat à la voiture bélier a fait sept blessés à Tel-Aviv, attribué par la police à un "terroriste" habitant la Cisjordanie, qui a été abattu par un passant.

Le Hamas a salué cette attaque, parlant "d'une première réponse aux crimes contre notre peuple dans le camp de Jénine".

Mercredi, le Jihad islamique palestinien a salué une bataille "héroïque" à Jénine. "Jénine et son camp resteront une terreur qui vous hante", a déclaré le mouvement, s'adressant à Israël.

La ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila, a qualifié mardi soir l'opération israélienne "d'agression qui défie les lois internationales".

Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien connaît un net regain de tensions après l'entrée en fonctions, fin décembre, d'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Le nord de la Cisjordanie a connu une récente vague d'attaques contre des Israéliens ainsi que des violences anti-palestiniennes de la part de colons juifs. Jénine et le camp de réfugiés ont été visés à plusieurs reprises par des opérations israéliennes.

Près de trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Environ 490.000 colons juifs y habitent aussi dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international.

"Nous avons terminé ce matin notre opération, la plus importante en Judée-Samarie (nom donné par Israël à la Cisjordanie, NDLR) depuis 20 ans et la mission a été accomplie avec succès (...) grâce à cette opération, les vies de nombreux Israéliens ont été épargnées", a déclaré mercredi soir M. Netanyahu.

"Si Jénine renoue avec le terrorisme, nous reviendrons à Jénine et cela arrivera plus vite et avec plus de force que ce qu'on imagine", a-t-il ajouté, dans une vidéo diffusée par son bureau.

Saisies d'armes
L'armée a indiqué mercredi avoir arrêté 30 suspects au cours de l'opération et confisqué des armes et de l'argent destinés à des activités terroristes.

"Nos soldats sont intervenus dans des dizaines de sites où des terroristes fabriquaient des munitions, des explosifs et différentes sortes d'armes", a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

Au moins 190 Palestiniens ont été tués depuis le début de l'année dans les violences liées au conflit israélo-palestinien, ainsi que 26 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles.

Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils parmi lesquels des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".

 


Liban: l'armée annonce six arrestations après une attaque visant des Casques bleus

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
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  • L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban
  • "Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité

BEYROUTH: Six personnes ont été arrêtées au Liban, soupçonnées d'être impliquées dans une attaque d'une patrouille de Casques bleus jeudi dans le sud du pays, qui n'a pas fait de blessés, a annoncé l'armée libanaise samedi.

L'incident s'était produit jeudi soir, selon un communiqué de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) quand "des Casques bleus en patrouille ont été approchés par six hommes sur trois mobylettes près de Bint Jbeil". "Un homme a tiré environ trois coups de feu sur l'arrière du véhicule. Personne n'a été blessé".

L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban, où, déployée depuis 1978, elle est désormais chargée de veiller au respect du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

"Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité.

Bastion du Hezbollah, le sud du Liban subit ces dernières semaines des bombardements réguliers de la part d'Israël, qui assure viser des cibles du mouvement chiite et l'accuse d'y reconstituer ses infrastructures, en violation de l'accord de cessez-le-feu.

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre.

Mercredi, le quartier général de la Finul a accueilli à Naqoura, près de la frontière avec Israël, de premières discussions directes, depuis des décennies, entre des responsables israélien et libanais, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le président libanais, Joseph Aoun, a annoncé de prochaines discussions à partir du 19 décembre, qualifiant de "positive" la réunion tenue dans le cadre du comité de surveillance du cessez-le-feu, disant que l'objectif était d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban.


Les efforts pour panser les «profondes divisions» de la Syrie sont ardus mais «pas insurmontables», déclare Guterres

Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
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  • Antonio Guterres salue "la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", "la résilience et le courage" des Syriens
  • La transition offre l'opportunité de "forger une nation où chaque Syrien peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité"

NEW YORK : Les efforts pour guérir les "profondes divisions" de la Syrie seront longs et ardus mais les défis à venir ne sont "pas insurmontables", a déclaré dimanche le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'occasion du premier anniversaire de la chute du régime Assad.

Une offensive surprise menée par une coalition de forces rebelles dirigées par Hayat Tahrir al-Sham et des milices alliées a rapidement balayé les zones tenues par le régime à la fin du mois de novembre 2024. En l'espace de quelques jours, elles se sont emparées de villes clés et ont finalement capturé la capitale Damas.

Le 8 décembre de l'année dernière, alors que les défenses du régime s'effondraient presque du jour au lendemain, le président de l'époque, Bachar Assad, a fui la République arabe syrienne, mettant fin à plus de 50 ans de règne brutal de sa famille.

"Aujourd'hui, un an s'est écoulé depuis la chute du gouvernement Assad et la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", a déclaré M. Guterres, saluant la "résilience et le courage" des Syriens "qui n'ont jamais cessé de nourrir l'espoir en dépit d'épreuves inimaginables".

Il a ajouté que cet anniversaire était à la fois un moment de réflexion sur les sacrifices consentis en vue d'un "changement historique" et un rappel du chemin difficile qui reste à parcourir pour le pays.

"Ce qui nous attend est bien plus qu'une transition politique ; c'est la chance de reconstruire des communautés brisées et de guérir de profondes divisions", a-t-il déclaré, ajoutant que la transition offre l'occasion de "forger une nation où chaque Syrien - indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique - peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité".

M. Guterres a souligné que les Nations Unies continueraient à soutenir les Syriens dans la mise en place de nouvelles institutions politiques et civiques.

"Les défis sont importants, mais pas insurmontables", a-t-il déclaré. "L'année écoulée a montré qu'un changement significatif est possible lorsque les Syriens sont responsabilisés et soutenus dans la conduite de leur propre transition.

Il a ajouté que les communautés à travers le pays construisent de nouvelles structures de gouvernance et que "les femmes syriennes continuent de mener la charge pour leurs droits, la justice et l'égalité".

Bien que les besoins humanitaires restent "immenses", il a souligné les progrès réalisés dans la restauration des services, l'élargissement de l'accès à l'aide et la création de conditions propices au retour des réfugiés et des personnes déplacées.

Des efforts en matière de justice transitionnelle sont en cours, a-t-il ajouté, ainsi qu'un engagement civique plus large. M. Guterres a exhorté les gouvernements à soutenir fermement une "transition dirigée par les Syriens et prise en charge par les Syriens", précisant que le soutien doit inclure le respect de la souveraineté, la suppression des obstacles à la reconstruction et un financement solide pour le redressement humanitaire et économique.

"En ce jour anniversaire, nous sommes unis dans un même but : construire les fondations de la paix et de la prospérité et renouveler notre engagement en faveur d'une Syrie libre, souveraine, unie et ouverte à tous", a ajouté M. Guterres.