Émeutes en France: face au «cauchemar» des commerçants, l'État prêt à annuler des cotisations

Une façade de magasin endommagée avec un message indiquant "Justice pour Nahel" à Marseille, dans le sud de la France, le 1er juillet 2023, après une quatrième nuit consécutive d'émeutes en France à la suite du meurtre d'un adolescent par la police. (AFP).
Une façade de magasin endommagée avec un message indiquant "Justice pour Nahel" à Marseille, dans le sud de la France, le 1er juillet 2023, après une quatrième nuit consécutive d'émeutes en France à la suite du meurtre d'un adolescent par la police. (AFP).
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Publié le Mardi 04 juillet 2023

Émeutes en France: face au «cauchemar» des commerçants, l'État prêt à annuler des cotisations

  • Fromager, bijoutier, opticien, enseigne de restauration rapide: dans le centre d'Arpajon, commune de 11 000 habitants, plusieurs commerces portent les stigmates des nuits de violences, avec devantures de fortune et vitrines brisées
  • Bruno Le Maire a encouragé les commerçants sinistrés à se tourner vers les conseillers départementaux à la sortie de crise, tandis que certains indépendants auront la possibilité de moduler à la baisse leur taux d'impôt sur le revenu

ARPAJON : "Un cauchemar": l'heure est aux comptes pour une concessionnaire automobile de Saint-Germain-lès-Arpajon (Essonne), encore meurtrie par le saccage de son commerce et que le ministre de l’Économie est venu soutenir mardi, ouvrant la porte à des annulations de cotisations "au cas par cas".

Sur la devanture partiellement détruite et recouverte de panneaux de bois, les grandes lettres de la marque "Citroën" ont presque entièrement fondu dans un feu allumé par des dizaines d'émeutiers, lors des violences consécutives à la mort du jeune Nahel.

Une trentaine de véhicules ont été volés et brûlés, certains servant de voitures-béliers pour attaquer d'autres commerces alentour, dont le cinéma fraichement rénové situé à quelques dizaines de mètres, sur le territoire de la commune d'Arpajon, à une trentaine de kilomètres au sud de Paris.

"D'un seul coup, ça nous tombe dessus. Pourquoi? C'est un cauchemar, on n'a rien demandé, c'est triste", se désole la patronne Emmanuelle Duporte, estimant les dégâts entre 200 000 et 300 000 euros. Même plus, selon son mari et cogérant.

Après un nettoyage intensif, ils ont pu rouvrir lundi, mais en devant annoncer à des clients qu'ils n'auraient plus de voiture. "C'était dans un état catastrophique", témoigne Mme Duporte, très émue.

En signe de soutien, le ministre Bruno Le Maire lui prend la main. Il l'assure de la "fermeté totale" de l’État face à ces actes "inacceptables", promettant un soutien public tout en insistant sur le rôle essentiel des assureurs.

"Quand votre commerce a été entièrement brûlé, que c'est le travail de toute une vie qui est réduit en cendres, il faut que l’État soit à votre côté et qu'il puisse y avoir des annulations de charges sociales ou fiscales au cas par cas pour les commerçants les plus touchés", a-t-il déclaré.

Fromager, bijoutier, opticien, enseigne de restauration rapide: dans le centre d'Arpajon, commune de 11 000 habitants, plusieurs commerces portent les stigmates des nuits de violences, avec devantures de fortune et vitrines brisées.

"Ils avaient mis le feu à toutes les poubelles contre le cinéma", raconte Yohan Delamare, directeur Ile-de-France de Première Cinémas. Sans l'aide des voisins et une chaîne de seaux d'eau, "il n'y aurait plus de cinoche". Le butin des vandales? Des chips et des confiseries, notamment.

Bruno Le Maire a aussi encouragé les commerçants sinistrés à se tourner vers les conseillers départementaux à la sortie de crise, tandis que certains indépendants auront la possibilité de moduler à la baisse leur taux d'impôt sur le revenu.

«Plus de 1 000 commerces»

Aucun chiffre n'a été donné dans l'immédiat sur le nombre d'entreprises qui pourraient être concernées par ces mesures exceptionnelles, à l'heure où l'Etat refuse de dégainer un nouveau "quoi qu'il en coûte", grevé par une lourde dette publique et désireux de maîtriser les comptes publics.

"Plus de 1 000 commerces ont été soit vandalisés, soit agressés, soit incendiés", a cependant indiqué le ministre.

Alors que le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a demandé sur France Inter "une accélération des permis de reconstruire", il a souligné que "la priorité absolue, c'était l'autorité de l’État, la sécurité des biens et des personnes et l'indemnisation de tous les commerçants pour que l'activité puisse redémarrer le plus rapidement possible".

Un appel du pied aux assureurs, qui ont eux aussi anoncé des mesures exceptionnelles mardi: la prolongation de 5 à 30 jours du délai de déclaration des sinistres, l'accélération du processus d'indemnisation et la réduction des franchises pour les indépendants les plus durement touchés.

Des organisations patronales comme la Confédération des PME (CPME) ou l'U2P réclamaient plus.

Quant à la prolongation d'une semaine des soldes d'été, il s'agit pour l'instant d'une "éventualité", selon Olivia Grégoire, la ministre déléguée au Commerce et aux PME Olivia Grégoire, également présente lors du déplacement.

Geoffroy Roux de Bézieux a évalué les dégâts à plus d'un milliard d'euros pour les entreprises, un montant que le ministère de l’Économie n'a pas confirmé.

Malgré l'impact financier pour les commerçants sinistrés, "l'économie française ne sera pas affectée par cette crise", pas plus que "l'attractivité française" ou le tourisme pour lequel l'incidence sera "négligeable", a-t-on nuancé de même source.


France: le déficit commercial se creuse encore en juin et au premier semestre

Dans le détail au mois de juin, les importations ont augmenté de 0,4 milliard d'euros pour atteindre 57,6 milliards d'euros. Les exportations augmentent de 0,3 milliard d'euros et s'établissent à 49,9 milliards d'euros. (AFP)
Dans le détail au mois de juin, les importations ont augmenté de 0,4 milliard d'euros pour atteindre 57,6 milliards d'euros. Les exportations augmentent de 0,3 milliard d'euros et s'établissent à 49,9 milliards d'euros. (AFP)
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  • L'évolution des exportations vers les Etats-Unis "ne permet pas pour le moment d'identifier d'effet manifeste des droits de douane" et les douanes n'observent pas de "baisse significative" des exportations de la France vers les Etats-Unis
  • Cette baisse des exportations de la France vers les Etats-Unis est également moindre en comparaison à celles observées chez ses principaux partenaires européens

PARIS: Le déficit commercial de la France s'est encore creusé en juin pour atteindre 7,7 milliards d'euros, notamment affecté une dégradation du solde énergétique et des produits manufacturés, ont indiqué les douanes jeudi.

Pour l'ensemble du premier semestre, le déficit atteint 43 milliards d'euros, soit une dégradation de 4,4 milliards d'euros par rapport au second semestre 2024, en raison d'une hausse des importations qui dépasse celle des exportations, détaillent les douanes.

Depuis l'entrée en vigueur des droits de douane additionnels provisoires aux États-Unis début avril, devenus effectifs jeudi pour les produits en provenance de dizaines d'économies, les exportations de la France vers les Etats-Unis "diminuent légèrement" en glissement annuel, constatent les douanes.

En revanche, l'évolution des exportations vers les Etats-Unis "ne permet pas pour le moment d'identifier d'effet manifeste des droits de douane" et les douanes n'observent pas de "baisse significative" des exportations de la France vers les Etats-Unis en comparaison à la même période en 2024.

Cette baisse des exportations de la France vers les Etats-Unis est également moindre en comparaison à celles observées chez ses principaux partenaires européens.

Et la hausse des importations en provenance de la Chine, d'Asie du sud-est, du Mexique et du Canada pourrait traduire un "possible report vers la France" et l'UE d'une partie des exportations de ces pays, note encore le communiqué.

Dans le détail au mois de juin, les importations ont augmenté de 0,4 milliard d'euros pour atteindre 57,6 milliards d'euros. Les exportations augmentent de 0,3 milliard d'euros et s'établissent à 49,9 milliards d'euros.

Sur ce mois, le creusement du déficit commercial s'explique notamment par une diminution du solde énergétique (-0,1 milliard d'euros) en raison d'une légère hausse des importations, ainsi que celui des produits manufacturés (-0,3 milliards d'euros), selon les douanes.


Air France-KLM détecte un «accès frauduleux» aux données personnelles de clients

Le groupe Air France-KLM a déclaré jeudi enquêter sur un "accès frauduleux" aux données personnelles de certains de ses clients et a assuré avoir mis fin à l'incident, qui n'a pas affecté la sécurité des systèmes de la compagnie aérienne. (AFP)
Le groupe Air France-KLM a déclaré jeudi enquêter sur un "accès frauduleux" aux données personnelles de certains de ses clients et a assuré avoir mis fin à l'incident, qui n'a pas affecté la sécurité des systèmes de la compagnie aérienne. (AFP)
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  • Air-France KLM contacte en ce moment "individuellement les clients dont des données ont pu faire l'objet d'un accès frauduleux", et les invite "à redoubler de vigilance s'ils reçoivent des appels ou des emails suspects"
  • A l'origine de l'événement, une "activité inhabituelle" détectée sur une plateforme tierce utilisée par les centres de contact d'Air France-KLM. L'équipe de sécurité informatique a ensuite mis "fin à l'incident"

PARIS: Le groupe Air France-KLM a déclaré jeudi enquêter sur un "accès frauduleux" aux données personnelles de certains de ses clients et a assuré avoir mis fin à l'incident, qui n'a pas affecté la sécurité des systèmes de la compagnie aérienne.

"Aucune donnée sensible telle que des mots de passe, des données de voyage, le solde de Miles Flying Blue (le programme de fidélité d'Air France, ndlr), des numéros de passeport ou de carte de crédit n'ont été divulguées", a assuré Air France dans une déclaration transmise à l'AFP.

En revanche, selon un mail adressé à une cliente mercredi soir et consulté par l'AFP, la "violation" a pu concerner le "prénom", "nom de famille", des "informations de contact", ou encore "l'objet de demandes formulées par email".

Le nombre de personnes concernées n'a pas été communiqué.

Air-France KLM contacte en ce moment "individuellement les clients dont des données ont pu faire l'objet d'un accès frauduleux", et les invite "à redoubler de vigilance s'ils reçoivent des appels ou des emails suspects".

A l'origine de l'événement, une "activité inhabituelle" détectée sur une plateforme tierce utilisée par les centres de contact d'Air France-KLM. L'équipe de sécurité informatique a ensuite mis "fin à l'incident".

"Les systèmes d'Air France et de KLM ne sont pas impactés et leur sécurité n'a pas été remise en cause", a affirmé le groupe, qui a mis en place "des mesures de protection renforcées" pour éviter que des données personnelles soient à nouveau compromises.

Selon la compagnie, l'incident a été signalé à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).

 


Le pétrole faiblit après l'augmentation de la production de l'Opep+

Cette décision marque la dernière étape d'un renversement progressif des réductions volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour mises en œuvre par huit membres de l'OPEP+ en 2023.
Cette décision marque la dernière étape d'un renversement progressif des réductions volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour mises en œuvre par huit membres de l'OPEP+ en 2023.
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  • Ryad, Moscou et six autres membres du cartel ont annoncé une hausse de leur « production de 547 000 barils par jour en septembre 2025 par rapport au niveau de production » en août, a indiqué l'Opep dans un communiqué.
  • Pour l'instant, les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée.

LONDRES : Les cours du pétrole ont baissé lundi, après l'annonce dimanche par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) d'une forte hausse de la production, le marché anticipant une offre abondante au quatrième trimestre.

Ryad, Moscou et six autres membres du cartel ont annoncé une hausse de leur « production de 547 000 barils par jour en septembre 2025 par rapport au niveau de production » en août, a indiqué l'Opep dans un communiqué.

Cette décision, attendue par le marché, marque le retour complet de l'une des trois tranches de réduction de la production, celle de 2,2 millions de barils par jour, que l'Opep+ avait mises en œuvre en 2022 et 2023 pour lutter contre l'érosion des prix.

Vers 9 h 30 GMT (11 h 30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 1,15 % à 68,87 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate pour livraison en septembre, perdait 1,22 % à 66,51 dollars. 

« La question est maintenant de savoir si le groupe va commencer à mettre en œuvre la prochaine série, soit 1,66 million de barils par jour », affirme Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management.

Pour l'instant, les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée.

Mais à partir de l'automne, « l'équilibre entre l'offre et la demande indique des prix du pétrole plus bas », précise l'analyste.

Si rien ne change sur le marché, « le groupe a terminé ses hausses d'approvisionnement », selon les analystes d'ING. Beaucoup dépend cependant « de ce qui arrivera aux flux pétroliers russes ».

La semaine dernière, Donald Trump a menacé Moscou de sanctions si le conflit en Ukraine ne prenait pas fin d'ici « dix jours ».

Il a notamment évoqué des « droits de douane secondaires » pour les pays qui continuent d'acheter des produits provenant de Russie, ciblant notamment l'Inde, deuxième acheteur de pétrole russe après la Chine, avec près de 1,6 million de barils par jour.

« Si aucun autre acheteur ne se présentait pour ce pétrole, l'excédent prévu pour le quatrième trimestre et l'année 2026 serait effacé, ce qui laisserait l'opportunité à l'Opep+ d'augmenter encore sa production », expliquent les analystes d'ING.